❧ Chapitre 23 ❧
« Dans chaque ami, il y a la moitié d'un traître. »
- Antoine de Rivarol
C'est comme si le sol se dérobait sous moi. Aimée était de mèche avec Northwood depuis tout ce temps mais...
— Depuis quand travailles-tu avec Northwwod ? m'adressais-je à cette fille auparavant si innocente que je croyais connaître.
— Depuis le début, bien avant que je ne te rencontre si cela peut te rassurer, fanfaronne-t-elle en arborant une fausse moue désolée.
Je comprends alors ses disparitions incessantes, ses mystérieux rendez-vous avec Northwood qu'elle disait être son prétendant, ses humeurs si changeantes en ma présence... Comment a-t-elle pu ? J'ai toujours voulu assurer sa sécurité et la mienne. J'ai toujours chercher à tout contrôler et à manipuler Northwood pour le tuer, alors qu'en réalité c'est lui qui s'est joué de moi tout ce temps pour réussir à me tenir entre ses griffes.
— Mais...pourquoi ? m'affolé-je, la gorge serrée et les yeux cherchant toute trace de gentillesse dans les siens.
Aimée ne fait que glousser d'un air arrogant à ma question. Elle qui avait l'air si innocent et effrayé lors de notre première rencontre, je vois désormais que sa vraie nature à plus d'une fois tenté de refaire surface. Je me rappèle aisément sa facette possessive lorsque Aydan était à côté d'elle ou encore son mépris et sa froideur envers moi lorsque nous étions seules.
— Tu n'en a aucune idée ? Vraiment ? me nargue-t-elle en haussant les sourcils face à mon silence. Tu me déçois, Elie !
— Tu voulais Aydan, soupiré-je soudain avant de marquer une pause. Mais si Northwood ne vit que pour le tuer, comment peux-tu croire que tu pourras vivre avec lui s'il le tue avant ? m'écrié-je, désespérée afin de la raisonner. Cet homme te manipule Aimée, libère-moi et sauvons Aydan ensemble, je t'en prie...
Je vois son regard devenir fuyant et sa confiance vaciller. Elle réfléchit en me contemplant à ses pieds, implorante et le visage déformé par la douleur, avant de revêtir son masque d'impassibilité mêlé de supériorité. Ses sourcils se haussent tandis que ses traits se durcissent, réduisant ses lèvres en un mince trait rose.
— Tu ne sais pas ce qu'est une vie misérable dans un orphelinat, crache-t-elle en approchant lentement son visage du mien de sorte que je puisse sentir son souffle sur mon visage : elle n'est plus que haine à cet instant. Lorsque je t'ai vu j'ai tout de suite compris qu'une merveilleuse opportunité se présentait à moi, je pouvais me faire passer pour toi, ou plutôt Cécilia, et avoir cette vie pleine de richesse et de mondanités dont j'ai toujours rêvé...
— C'est donc pour cela que tu as saisis ta chance de me remplacer lorsque les parents de Cécilia sont rentrés de New York ? Je dois bien admettre que tu as un don pour jouer la comédie, ris-je jaune en secouant la tête.
— Je te remercie, dit-elle, grave. Lorsque j'ai vu Aydan et comment il te regardait, j'ai su qu'il me serait facile de passer le reste de ma vie avec un homme comme lui, et quelle fille aurait pu l'ignorer ? Il est beau, riche, drôle sans oublier attentionné, je le voulais pour moi et moi seule ! (Elle me rit au nez et je pourrais presque la trouver adorable si, bien sûr, je venais de plaisanter.) Me faire passer pour toi auprès de lui à été un jeu d'enfant d'ailleurs, il fallait que je vous sépare pour que Northwood puisse te capturer et c'est ce que j'ai fais...
— Tu t'es arrangée pour que je vous surprenne en train de vous embrasser chez Aydan, assimilé-je, la respiration courte et un sentiment de honte grandissant.
— J'étais certaine que tu viendrais lui annoncer ta réponse pour votre « voyage » alors j'ai saisis ma chance.
Je n'ai même pas laissé le temps à Aydan de s'expliquer que j'en ai jugé qu'il m'avait trahi alors qu'en réalité, Aimée s'est jetée sur lui en se faisant passer pour moi. Mais si Aimée à bien contribué à faire croire à la trahison d'Aydan, il n'en demeure pas moins que je l'ai trahi sans son intervention en embrassant Henry. Les remords me rongent et une affreuse envie de pleurer me prend. Quelle idiote j'ai été !
— Mais...?
— Comment j'ai su ? continue-t-elle en m'ôtant les mots de la bouche. Il m'a suffit de vous écouter cette nuit-là alors que vous discutiez de votre plan de fuite sous ma fenêtre. Je devrais d'ailleurs te remercier d'avoir reporter le moment de ta réponse car ce temps m'a été favorable. Je suis arrivée chez lui avant toi et je lui ai fait croire que je partirais avec lui, le pauvre était si heureux que j'en avais de la peine... fit-elle avec une fausse moue triste.
— Ils ont torturé Aydan, comment peux-tu leur faire confiance ?
Tu ne vis que d'illusions Aimée et elles seront ta perte... du moins si tu continues de faire équipe avec Northwood, la prévins-je, sûre de moi.
C'est alors que son complice s'avance à son tour, un air ennuyé mais toujours sérieux sur ses traits ridés.
— Quelle touchante tentative de retournement de situation Elie, je dois bien vous accorder cela, me ria-t-il au nez en plongeant ses yeux vicieux dans les miens. Mais il faut parfois savoir s'avouer vaincu : Aimée sera toujours de mon côté, murmure-t-il soudain à mon oreille avant de reprendre un ton enjoué. À dire vrai, je dois bien reconnaître que votre plan pour m'anéantir aurait pu fonctionner si je n'avais pas croisé par hasard cette pauvre Aimée demandant l'aumône sur un trottoir du vieux carré quelques jours avant de vous rencontrer. Sa beauté m'a d'abord frappé en vue de son sort plus que malencontreux mais je n'y avais pas prêté grande attention avant que je ne vous vois en temps que Cécilia lors de votre fête et que je saisisse la curiosité de la chose. Deux jeunes femmes en tout point similaires mais aux personnalités et aux...moyens si opposés était un fait étrange. Alors un jour j'ai décidé de savoir ce qu'il en était en m'approchant d'Aimée. Elle m'a raconté les moindres détails de sa vie autour d'un bon repas et c'est ainsi que j'ai commencé à suspecter un cas résurrection. J'ai engagé cette chère Aimée pour vous espionner, ainsi vous comprendrez que votre rencontre avec votre double n'avait rien d'une coïncidence et sa fuite dans le vieux carré n'avait pour but que de susciter votre curiosité, ce qui s'est produit, comme prévu par mes soins. Cette jeune fille était mon espionne et vous l'avez invitée à vivre sous votre toit sans la moindre hésitation. Quelle naïveté, me railla-t-il d'un ton faussement désolé. Elle me faisait ses rapports à chacune de nos entrevues, sous votre nez, car vous sembliez trop occupée à manigancer contre moi pour vous en rendre compte. J'ai alors enquêté de mon côté en faisant connaissance avec vous qui jouiez alors le rôle de la jeune Bloomingdale. C'est ensuite votre « amitié » avec ce ressuscité de Costerhidge qui m'a mis sur la piste d'un complot contre moi. Aimée s'est chargée de la suite et vous voilà maintenant devant moi, votre tête servie à moi sur un plateau d'argent...
Ces révélations me donnent soudain le tournis par leur brutale mais cohérente vérité. J'ai été tellement obnubilée par mon plan pour tuer Northwood que je n'ai pas vu que c'était lui qui allait me tuer. Le puma, trop occupé à chasser la biche, n'a pas remarqué l'homme prêt à l'abattre de son fusil... Et par ma faute, Aydan va mourir aussi. Tout ce que nous avons construit vient de s'effondrer sous mes yeux. Et je vais mourir encore, pour de bon cette fois. Brûlée vive, une des pires morts qui soit en ce monde... L'abattement me fait pencher la tête en avant et toute force a quitté mon corps rendu mou par le désespoir.
— Emmenez-là, rugit l'entrepreneur après un signe de tête vers l'un de ses acolytes alors que l'homme qui me maintenait se met à me traîner sur le sol vers la sortie. Je garde celle-ci pour plus tard, il y a quelque chose que je rêve de faire depuis des mois...
Alors que le rire de Northwood s'efface derrière le battant de la porte se fermant, l'homme en noir me force à descendre un vieil escalier en bois branlant après avoir passé une porte. L'obscurité ambiante m'accueille aussi facilement que la peur. J'ai la certitude que je ne mourrais pas tout de suite mais le pire est de survivre à Aydan, de ne rien pouvoir faire pour empêcher ce chasseur de le tuer. Nous descendons encore un escalier grinçant et je m'interroge sur la profondeur de cette maison : on pourrait très bien se trouver dans un bunker que je n'en serais pas surprise. Les murs précédemment en bois sont troqués pour de gros blocs de pierre brute me faisant immédiatement penser aux prisons de châteaux médiévaux. Mes pieds buttent plusieurs fois sur les aspérités dans la pierre recouverte de terre battue au sol. Bientôt, je distingue une demi-douzaine de cellules fermées par d'épais barreaux le long d'un couloir seulement éclairé par quelques ampoules, accrochées au plafond par un entrelacs de fils. Le gardien me pousse dans une geôle avant de saisir des chaînes à terre et d'en entourer l'un de mes pieds dans un sinistre cliquetis. Il referme ensuite la porte striée de fer derrière moi dans un grincement. Je n'ai même plus la force de me relever et me traîne jusqu'à un mur pour m'y adosser. Étant donné la faible longueur de la chaîne, je ne peux aller bien loin. À chaque mouvement, le tintement métallique des mailles de fer rouillées s'entrechoquant entre elles se fait entendre et me rappèle mon échec.
Aimée est bien naïve de penser qu'elle sera en vie après moi. Peut-être l'univers décidera-t-il de la faire disparaître une fois que je ne serais plus là... Enfin, je suis plus que certaine que Northwood l'éliminera une fois qu'elle ne lui sera plus d'aucune utilité, soit après ma mort. Elle semble avoir oublié la haine que voue le cinquantenaire pour tout ce qui à un lien quelconque avec les Passeurs du temps, dont elle-même, et cela lui sera fatal. Dommage que je doive en payer les conséquences...
Les genoux contre ma poitrine et la tête renversée en arrière contre le mur, je constate que j'ai froid pour la première fois depuis longtemps. Inconsciemment, mes doigts resserrent leur prise autour de mon gilet. Je pourrais disparaitre dans l'obscurité quasi complète des cellules pour toujours si je le voulais et pourtant il faut que j'accepte que plus rien n'est sous mon contrôle à présent. J'imagine déjà la détresse de James lorsqu'il constatera que sa soeur a disparu ou encore l'incompréhension d'Henry quand mon brusque départ s'ajoutera à celui de son meilleur ami. Il croira sûrement que nous avons fuit tous les deux à la faveur de la nuit. Le pauvre... Imaginer brisés deux des êtres que j'ai appris le plus à aimer pendant mon séjour à cette époque me brise le coeur. Mary-Ann se retrouvera sans emploi et ne pourra plus nourrir sa famille dont ses deux jeunes frères alors que Monique se demandera également ce qu'Aydan et moi sommes devenus. Ma seule consolation est qu'aucun mariage entre Cécilia et Gilroy Eastbay n'aura lieu pour le plus grand malheur d'Ann Bloomingdale, et à cette pensée je ris. Un rire cynique, noire... désespéré. Je vais mourir dans quelques heures et mon seul réconfort réside dans ma victoire contre une mégère de plus de cent ans mon aînée. Quelle tristesse !
Je tente de calmer ma respiration saccadée alors que ma poitrine se soulève au contraire de plus en plus vite. Je vais mourir, seule, encore une fois. Je me lève alors et marche jusqu'aux barreaux verticaux qui sont les seuls obstacles à ma liberté. La chaine bloque ma cheville en arrière mais je parviens tout de même à saisir deux barres de mes mains et à les agiter pour appréhender leur solidité. Je ne pourrais pas m'échapper à moins de briser ces chaînes et d'avoir une scie à ma disposition. Puis soudain, alors que mon cerveau ne cessait de chercher un moyen de m'échapper, la résonance de pas sur la pierre du couloir menant aux cellules m'interrompt. L'agitation se rapproche et je colle mon visage à la frontière de ma cellule à m'en tordre la cheville. Je peux entendre des exclamations s'élever avec le faible grondement de pieds lourds martelant le sol. Et si c'était Aydan ? Mes doigts serrent les barreaux à en blanchir leurs jointures alors que ma respiration se coupe. Lorsqu'ils franchissent l'entrée de la pièce, je ne peux distinguer les nouveaux venus, mon champ de vision étant trop réduit à cause du mur me séparant de la cellule voisine.
— Lâchez-moi ! rugit une voix que je ne connais que trop bien.
J'entends ensuite le grincement de la porte à barreaux que l'on ouvre puis un bruissement de tissu, signe que mon nouveau compagnon se débat. Un choc sourd et mat se fait entendre en même temps qu'un gémissement rauque que j'imagine être celui du gardien. Pourtant, il parvient tout de même à maîtriser le prisonnier suffisamment pour parvenir à l'enfermer. Le gardien pousse des jurons à peine étouffés en claquant le lourd battant de fer et nous laisser là. Le nouveau prisonnier semble faire les cent pas alors qu'aucun cliquetis de chaînes ne semble contraindre sa marche active.
— Henry ! Est-ce que tout va bien ? Que faites-vous ici ? demandé-je affolée en collant mon visage plus profondément dans une interstice pour tenter de l'apercevoir, en vain.
— J'ai... Je m'inquiétais pour vous, l'entendis-je alors déclarer d'une voix incertaine de l'autre côté de l'épais mur de pierre sur ma droite, alors j'ai voulu entrer pour m'assurer que vous alliez bien et... ces hommes se sont emparé de moi avant de me jeter ici...
— Je suis désolé Henry, murmuré-je en fermant les yeux d'accablement, tellement désolée. Toutes les personnes que je connais finissent par avoir des problèmes à cause de moi, soupiré-je d'une voix rendue rauque par la tristesse.
Henry sera certainement réduit au silence seulement parce qu'il à eut le malheur d'avoir voulu m'aider, et rien que d'y penser m'est insupportable. Je sens Cécilia se briser et protester dans ma tête et je ne peux que la comprendre, Aydan mourra aussi aujourd'hui. Seulement, en y repensant, quelque chose m'intrigue quant à l'enfermement de mon ami avec moi...
— Mais pourquoi Northwood a-t-il décidé de vous enfermer comme un vulgaire prisonnier alors que vous renvoyer chez vous sous la contrainte aurait été plus simple ?
La question m'apparait trop franche aussitôt qu'elle à franchit mes lèvres mais après la trahison d'Aimée, plus rien ni personne n'est sûr. Un silence s'ensuit si bien que je crois avoir rêvé son arrivée dans la geôle attenante. Et lorsque j'allais me contenter de son absence de réponse, il me répond, peu sûr de lui alors que je l'entends s'asseoir sur la terre dans un raclement de chaussure :
— Peut-être voulait-il s'assurer que je ne préviendrais pas les autorités de votre enlèvement...
— Je ne vous crois pas Henry, articulé-je soudain après avoir rejoins le sol, le front plissé et la tête de nouveau appuyée sur le mur rocheux.
Je l'entends soupirer en un faible écho : serait-il lui aussi de mèche avec ce monstre ?
— Pourquoi Northwood vous garde-t-il prisonnier ? Vous devez avoir de la valeur pour lui sinon vous ne seriez pas ici.
— Il... Il ne voulait pas que je contrecarre ses plans, lâche-t-il enfin comme une confession.
— Mais pourquoi ? Vous ne le connaissez même pas !
— Si, je connais Northwood, admet-il avec ce que je crois être de la honte dans le timbre de sa voix. Et je connais l'existence des ressuscités également...
— Vous vous êtes approché d'Aydan et moi car vous saviez que nous étions des Passeurs du Temps n'est-ce pas ?! commencé-je à m'énerver, une larme dévalant ma joue, lasse d'avoir été bernée par tant de monde que je croyais proche de moi.
— Comment ?! Non... Aydan est un Passeur du Temps ? l'entends-je s'exclamer curieusement.
— Vous...ne le saviez pas ? m'exclamé-je subitement devant son interrogation si enfantine.
— Non, je... je l'ignorais. Pendant deux ans, il m'a caché son secret le plus intime et je n'ai rien vu...
Sa voix se brise presque sur ces derniers mots et je comprends qu'Henry n'est pas notre ennemi. Il ne l'a jamais été. Une part de moi est soulagée et j'imagine que cela vient de Cécilia en grande partie.
— Et bien vous savez maintenant que j'en suis une moi aussi...
— Je suis désolé... Cécilia ? m'interroge-t-il, hésitant.
— Mon vrai nom est Elie. Cécilia Bloomingdale n'est que le nom de la jeune fille dont j'ai pris la vie et l'identité en me réveillant à cette époque.
— Oh, fait-il. Cela doit être affreux... Arriver dans un monde qui nous est inconnu et devoir prétendre être une personne que l'on est pas... Et moi qui n'y ai vu que du feu, rit-il sarcastiquement, m'arrachant un sourire triste au passage.
— Je ne vous en veux pas Henry, au contraire, vous m'avez permis d'apprécier cette époque... Vous savez, l'âme de Cécilia est toujours là, au fond de moi, et je ne peux vous cacher plus longtemps que c'est elle qui m'a fait vous embrasser l'autre jour.
Un silence pesant s'installe entre nous durant lequel je l'imagine perdu, les traits fins de son visage fermés et froncés. Soudain, alors que je commençais à perdre espoir quant à sa réponse, sa voix s'élève de nouveau :
— Et bien j'imagine que je ne dois pas être bien chanceux pour que la femme qui me plaise soit enfermée dans son propre corps et donc indisponible, tente-t-il de détendre l'atmosphère. Je suis désolé d'avoir semé le trouble entre Aydan et vous, vous êtes faits l'un pour l'autre...
Un sourire ravi élargit mes lèvres et je suis soulagée d'être la seule à le savoir. Je n'ai plus de doute sur mes sentiments mais savoir que je ne pourrais jamais les avouer à celui que j'aime m'attriste au plus haut point. Mon sourire s'évanouit aussitôt.
— Mais si vous connaissez Northwood, pourquoi vous a-t-il entraîné dans toute cette histoire en vous réservant le même sort que moi ? Et comment connaissez-vous l'existence des Passeurs ?
De nouveau, un ange passe avant qu'il ne se racle la gorge nerveusement. Puis soudain, il prend la parole d'une voix mal assurée :
— Northwood est mon père.
Me revoilà pour publier le chapitre 23 qui -je l'espère- vous aura comblé autant que moi en l'écrivant ! N'hésitez pas à me donner vos impressions en commentaire et à voter si vous avez aimer le lire ! J'espère que vous allez bien !
Bonne journée à vous !
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