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❧ Chapitre 22 ❧



 « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps et tout le monde quelques fois, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps. »

- Abraham Lincoln



Je dois mon retour à Cécilia et à sa bonté. Qui l'aurait cru ? Je crois avoir mal jugé la jeune fille et je m'en excuse sincèrement. Je n'ai de cesse de la remercier intérieurement depuis maintenant deux jours entiers et celle-ci m'intime à chaque fois qu'elle n'aurait pu faire autrement. Quelque part, je me sens fautive du sort de la riche héritière car tout comme elle je n'ai jamais voulu de cette situation. Mais Monique à été parfaitement claire à ce sujet l'autre soir : je ne peux rendre sa vie à Cécilia qu'en la sacrifiant jusqu'à l'événement tragique qui m'a entrainé dans toute cette histoire. Et Shawn paiera bien assez tôt pour ses crimes, moi et Cécilia lui en faisons la promesse. Et c'est précisément ce moment que choisi Ann Bloomingdale pour surgir dans le salon où je me suis isolée avec un bon livre, un immense sourire factice étirant ses lèvres fines :

— Ah Cécilia ! Je te cherchais !

— Quoi que cela puisse être, je suis certaine que vous pourrez très bien y parvenir sans moi Mère, soupiré-je en plaçant ma lecture devant mes yeux de sorte à ne plus la voir.

— Malheureusement pour toi, je crois que tu voudras être au fait de ce que je m'apprête à t'informer, me défit-elle en arrachant l'oeuvre de mes mains avant de la jeter sur la table basse sous mon regard ennuyé.

— Vous m'avez fait perdre ma page alors quoi que cela soit, cela à intérêt à être véritablement intéressant, la prévins-je avec un regard mauvais.

— Oh une fois que tu sauras ce qui t'attend, ce stupide torchon ne te sauvera à rien, ma fille.


Son ton se veut avertissant et presque compatissant mais la lueur joueuse et satisfaite dans son regard de vipère me fait redouter ce qui va suivre. Je hausse les sourcils, me préparant au pire alors que son sourire s'agrandit. Je crois deviner à cet instant qui a pu inspirer le personnage de Cruela d'Enfer dans le dessin animé des 101 Dalmatiens. Et cette personne se tient devant moi, la fourrure et la couleur blanche en moins bien évidemment. Je souris à cette pensée.


— Je rédigeais à l'instant ta toute première lettre pleine d'admiration et débordante d'ennui amoureux à ce cher Gilroy Eastbay et je me demandais quelle formulation d'adieu siérait le mieux à ta personnalité : « Avec ton mon amour, votre bien-aimée Cécilia » ou « Veuillez recevoir la preuve de mon amour inconditionnel, de votre plus fidèle admiratrice » ? dramatise-t-elle en ponctuant ses mots de grands gestes des bras en faisant mine de réfléchir. Ou bien encore pourquoi pas « Dans l'attente de votre prochaine lettre que je chérirais tout comme mon amour pour vous » ?

— Nous ne sommes plus au Moyen-Âge Mère, articulé-je avec un calme olympien qui me surprit moi-même. Mais ces bassesses ne me surprennent même plus de votre part, j'ai fais mon deuil de la mère aimante que j'ai toujours espérer avoir au lieu de vous, insisté-je avec un faux sourire, le menton appuyé dans la paume de ma main et le coude reposant sur le dossier du canapé. Mais acharnez-vous donc à me faire épouser cet immonde Gilroy Eastbay, je ne vous donnerais jamais ce plaisir !

— C'est cela, continues à jouer à la plus maligne avec moi Cécilia mais qui donc penses-tu que ton père écoutera maintenant que ce cher Monsieur Costerhidge n'est plus un de tes prétendants ? pouffe-t-elle en ancrant ses yeux noirs dans les miens.

— J'imagine que la fuite est toujours une de mes options les plus fiables, menacé-je en me redressant de toute ma hauteur pour lui faire face. Je préférerais mourir que d'épouser cet homme...

— Tu as toujours aimé les mélodrames Cécilia, murmure-t-elle en s'approchant de moi pour m'effrayer, et je ne peux m'empêcher de trouver cela adorable. Tu crois que tu pourras échapper au mariage mais saches que je serais la première à t'enfermer dans ta chambre durant une année entière si c'est pour que tu épouses un homme riche, ricane-t-elle en étirant ses immondes lèvres peintes en rouge vif.

— Choisissez donc la formule la plus mièvre que vous voudrez et envoyez-la à ce cher Monsieur Eastbay, je vous en pris, la nargué-je en récupérant mon livre avant de me diriger vers la sortie. Après tout, c'est ce que vous avez toujours fait : flatter les hommes pour en obtenir ce que vous désirez, vous devriez savoir comment faire sans mon aide ! Mais je tiens seulement à vous informer que le prochain diner de famille se fera sans moi !


Je claque violemment la porte derrière moi, au grand damn du valet de pied à ma gauche censé s'en charger. Les confrontations avec cette mégère s'enchainent depuis bientôt quarante-huit heures et mes pensées ne cessent de me ramener aux moments heureux que j'ai partagé avec Aydan, le seul à véritablement me comprendre. Et le seul que j'ai trahis également... Notre relation me manque terriblement et l'absence d'une perspective de départ au bout du monde avec lui d'autant plus. Seulement, le retour de Cécilia dans son corps m'a permis de me recentrer sur moi-même. Je vais devoir me sortir de cette situation délicate seule cette fois. Après tout, la solitude peut avoir du bon. Je chasse les dernières larmes qui menacent de couler en arpentant les couloirs de la maison familiale. Alors que j'atteins ma chambre, je me laisse tomber contre le battant de bois et ramène mes genoux contre ma poitrine. La solitude, ma compagne de toujours, ne devrait pas m'affecter autant et pourtant la tristesse est plus forte que moi. Je ne vois pas comment me sortir de cette affaire de mariage arrangé et de fiancé méprisant avec une femme aussi manipulatrice et acariâtre qu'Ann Bloomingdale. Je devrais bien partir à un moment.

Soudain, un picotement me parcoure le bras gauche si bien que je dois jeter un coup d'oeil pour m'assurer que ce n'est rien. Seulement, au lieu de s'atténuer, le picotement se transforme en coupure bien réelle et profonde m'entaillant le bras. La peau nue de mon avant-bras se met alors à rougir alors que de petites entailles strient mon bras sans que rien ne touche mon épiderme. Des exclamations étouffées s'échappent de mes lèvres déformées par la douleur. Je réprime même un cri alors que je constate que les coupures forment des nombres puis bientôt des mots. Une idée s'impose alors à moi : cette blessure m'est infligée à travers mon double. Le sang perle et je me retiens de hurler. Aimée subit donc cette torture tout autant que moi et je ne vois qu'une seule explication possible : Northwood l'a capturée. J'aurais dû m'inquiéter d'elle plus tôt, j'ai été égoïste et maintenant mon pire ennemi pourrait me tuer d'une seconde à l'autre sans laisser la moindre trace.

— Aydan...

Si Northwood à eut Aimée, le jeune homme doit sûrement être en danger lui aussi. Une part de moi espère qu'il est en sécurité, enfermé dans le siège de son entreprise comme me l'a dit James, mais plus rien n'est sûr désormais. Les entailles atteignent mon poignet avant que cette torture ne cesse. Je saisis un linge propre sur la coiffeuse de Cécilia et nettoie l'excès de sang avec. Mes yeux ne tardent pas à y déchiffrer une adresse.

1423 First Street


Northwood doit surement vouloir que je l'y rejoigne. C'est un piège, me hurle Cécilia et pourtant je n'ai d'autre choix que de m'y rendre. Si Aimée meurt aujourd'hui, mes chances d'empêcher ma mort et de retrouver ma vie en 2020 s'évanouiront avec elle. Et si Aydan y est... me rendre à notre ennemi est inévitable. Northwood veut que je vienne à lui et bien il aura ce qu'il demande. Et si je dois mourir en sauvant Aydan, alors qu'il en soit ainsi. Je ne peux pas le laisser croire que je l'ai trahi en toute conscience alors que...je l'aime. Je le sais à présent et ce malentendu qui nous a divisé me ronge. Nous ne pouvons nous quitter ainsi, pas sans que la vérité ne soit faite entre nous. L'esprit en ébullition, je saisi un linge blanc et l'enroule autour de ma blessure avant de revêtir un fin gilet malgré la lourde chaleur qui règne aujourd'hui. Personne ne doit voir ces égratignures, sous aucun prétexte. Cela soulèverait trop de questions sur mon état mental ou encore mes fréquentations plus que douteuses aux yeux de la mère de Cécilia. Je paris que cette dernière serait capable de faire interner sa propre fille dans un asile si cela lui permettait de récupérer son héritage.


Mes pieds dévalent les marches unes à unes plus vite que mon cerveau ne peut suivre si bien que je crois tomber plus d'une fois en chemin. Mes talons claquent ardemment sur le marbre du hall au même rythme que ma respiration saccadée. Quoi que j'affronte à cette adresse, je ne dois pas flancher. Seulement, c'était sans compter sur un torse que je percute à peine la porte d'entrée franchie. En relevant la tête, j'aperçois la mine désolée d'Henry.

— Est-ce que tout va bien Cécilia ?

— Je...oui, balbutié-je en le dépassant. Mais je dois vous laisser, je suis désolée...

Je me retourne une dernière fois en descendant les quelques marches en pierre du perron pour graver ses traits dans ma mémoire. Le laisser là me peine bien plus que je ne l'aurais pensé d'autant plus que sa tristesse peut se lire sur ses traits fins.


— Cécilia, attendez ! Vous semblez chamboulée, que se passe-t-il ? Puis-je au moins faire quoi que ce soit pour vous aider ? crie-t-il alors que je fais volte-face.

Ses magnifiques yeux azurs semblent retrouver leur lueur d'espoir. Le mêler à toute cette histoire est une très mauvaise idée mais lorsque la pensée d'Aydan blessé surgit dans mon esprit, je n'hésite pas une seule seconde.

— Pourriez-vous me conduire en ville s'il-vous-plaît ? Vous devez certainement mieux la connaître et...

— Tout ce que vous voudrez ! Allons-y, déclare-t-il avec sérieux en montant précipitamment dans sa voiture devant mon air sûrement trop désespéré pour paraître calme.

— Merci beaucoup Henry, dis-je enfin en m'installant sur le siège passager de sa belle voiture.

— Je vous en prie, c'est un plaisir, affirme-t-il en nous faisant sortir de la propriété. Où devez-vous vous rendre ?

— Sur First Street, articulé-je en réprimant un frisson.


Surprise de son soudain mutisme, je l'observe. Pour une raison qui m'échappe, le jeune blond semble s'être assombri en quelques secondes à l'entende de ma destination : ses poings sont serrés autour du volant tandis que ses sourcils froncés trahissent son mécontentement. Cependant, je ne me permets pas de lui poser de question, cette idée ne m'enchante pas non plus mais il est vital pour moi d'y aller. Je décide alors de changer de sujet, il faut que je me vide la tête pour quelques minutes encore avant d'être confrontée au diable en personne.

— Pour quelle raison étiez-vous venu me voir ?

— J'étais venu avec l'intention de m'excuser, commence-t-il alors en s'adoucissant à nouveau.

— Vous excuser ? Mais pourquoi ?

— Je suis désolée de mon comportement lors de notre dernière entrevue, je n'aurais pas dû vous embrasser, c'était inconvenant et si soudain que...

— Vous n'avez rien à vous reprocher Henry, à ce sujet nous sommes tous les deux aussi fautifs l'un que l'autre. Et un homme ne devrait pas à avoir honte de déclarer ses sentiments à une femme.

— Mais j'ai créé un sujet de discorde entre vous et Aydan, et je ne crois pas pouvoir me pardonner pour cela. J'ai fais passer mes propres sentiments avant ceux de mon plus fidèle ami, s'apitoie-t-il en secouant la tête. Je l'ai fait souffrir, c'est impardonnable... Par ma faute, il n'est plus que l'ombre de lui même, c'est comme si l'ancien Aydan était de retour : à cette époque il était terriblement seul et renfermé sur lui-même. Il ne sort plus de son entreprise, il n'a même pas voulu me voir et je doute même qu'il se nourrisse.

Ses mots me retournent l'estomac tandis qu'une sueur froide coule le long de mon échine.

— Des excuses de ma part seraient plus appropriées : c'est par ma faute qu'Aydan et vous êtes fâchés, tenté-je en lui lançant des regards furtifs, fuyants. Si vous ne m'aviez pas connue, rien de tout cela ne serait arrivé et vous seriez toujours aussi proches.

— Ne vous blâmez pas, en fin de compte ce qui est fait est fait et rien de ce que nous dirons ne pourra le défaire, trancha tranquillement Henry en coulant un regard résigné vers moi.


Je lui souris faiblement, ne pouvant apprécier notre conversation à sa juste valeur, la voiture avalant les mètres à toute vitesse pour mon plus grand malheur. L'envie de converser avec Henry toute la journée me prend pour éviter l'issue fatale que cette journée aura certainement, mais Aydan est en danger. Les rues pavées et les maisons aux immenses jardins se succèdent. Les chênes de Virginie, typiques de la région avec leurs épaisses branches horizontales et noueuses, dépassent des propriétés en nous faisant de l'ombre sur notre passage. Quelques hommes se baladent et souvent, des femmes sont pendus à leur bras, un immense sourire sur le visage. Où que nous soyons, ce quartier est très paisible. Parfait pour tuer quelqu'un en toute discrétion, ne puis-je m'empêcher de penser. Au fur et à mesure de notre progression, je remarque que les habitations rétrécissent, nous nous éloignons du standing des demeures des riches familles. Cependant, même si leur taille est réduite, les petites maisons à colonnes et à entourage en fer n'en sont pas moins luxueuses. Henry semble connaître la ville et le chemin comme sa poche. Il doit probablement y être déjà venu, songeais-je. Je répète inlassablement dans ma tête le numéro littéralement ancré sur mon avant-bras. 1423, 1423... Bien que les numéros de maison ne soient pas aussi gros qu'en 2020, certains sont élégamment peint sur les boites aux lettres ou les structures en pierre qui bordent les barrières. Quand mon regard tombe sur le 1421, je sais que je vais devoir arrêter la voiture. Ma main trouve la bras d'Henry lorsqu'un murmure franchit mes lèvres :

— C'est ici.

Henry ralenti et arrête le véhicule devant la petite maison blanche à colonnes entourée d'une discrète barrière en ferraille ouvragée. Le jeune homme ne cache pas son étonnement face au bâtiment.

— Êtes-vous bien certaine que c'est ici ? me demande-t-il brusquement, un élan d'inquiétude dans la voix.

— Parfaitement Henry, je... je vous remercie infiniment.


Comme pour ponctuer mes paroles, je dépose un rapide baiser sur sa joue. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour lui faire mes adieux correctement, car je ne le reverrait plus jamais. C'est aussi à ce moment que je me demande qui sont les descendants d'Henry en 2020 : sont-ils aussi adorables et gentils que leur ancêtre ? Ne les ai-je jamais croisé ? Je sors du véhicule sous le regard attristé d'Henry qui semble livrer une bataille intérieure pour savoir s'il doit m'accompagner. Je lui accorde un dernier regard peiné avant de me souvenir que c'est probablement la dernière fois que Cécilia verra son amour avant un siècle. Je monte les quelques marches extérieures la mort dans l'âme et j'admire le petit jardin paysagé qui entoure la maison d'un démon humain. Chaque petit arbuste taillé avec soin, chaque rosier fleurie avec grâce, chaque buis verdoyant ne laisse pas présager le monstre qui se cache à l'intérieur de cette demeure aux angles carrés. Mes phalanges frappent contre le bois de la porte et je ne suis pas le moins du monde surprise d'être accueillie par un des hommes de main de Northwood. Je l'ai déjà vu veillé sur son employeur plus d'une fois lors des fêtes auxquelles je me suis rendue. Ce dernier ne doit pas dépasser la trentaine tandis que ses cheveux blonds méticuleusement tirés sur le côté ainsi que son regard dur tendent à le rajeunir. Tout habillé de noir et coiffé d'un chapeau aux bords légèrement tordus, on pourrait le croire tout droit sorti d'un film de gangster des années trente. Après avoir fermer la porte derrière moi, ce dernier se précipite sur moi pour ramener mes bras dans mon dos et me pousser en avant. Je laisse échapper une plainte alors qu'il me guide vers un petit salon aménagé de meubles d'un ancien temps. Mon regard se fait noir lorsque je distingue Northwood, de dos, en pleine contemplation de l'âtre d'une vielle cheminée sur lequel se tiennent des cadres remplis de photos. À l'entente de mon arrivée, ce fou-à-lier me fait face. D'autres hommes en noir attendent aux quatre coins de la pièce soigneusement occultée par les voilages qui recouvrent les fenêtres.

— Je vois que tu as reçu mon message, rit-il en me détaillant de la tête aux pieds sans aucune gêne.

— Difficile de l'ignorer lorsqu'il vous taillade la peau, craché-je avec dégoût, ce qui le fait partir d'un rire gras et forcé.

— Je dois bien avouer que le sort à bien failli avoir raison de moi en enfermant une abomination comme toi dans une enveloppe charnelle aussi...flatteuse.

— Je crains que le sort n'ai rien à voir avec cela mon cher...

Et je lui sers mon sourire le plus faux et le plus provocateur. Le seul bénéfice de cette situation est que je n'ai plus à faire semblant avec cet homme répugnant. Il perd alors sa grimace qu'il pensait indéniablement être un rictus.

— Où sont Aimée et Aydan ? crié-je presque.

— Oh ne t'en fais pas pour eux Elie, jubile-t-il en accentuant sur chaque syllabe de mon prénom.

— Comment connaissez-vous mon nom ?

— Mes hommes savent se montrer très persuasifs avec leur interlocuteur quand ils le veulent, ricane Northwood en révélant des dents tordues et jaunes qui me répugnent.

— Vous les avez torturé...compris-je enfin en contemplant le parquet ciré sous mes pieds sans vraiment le coir, abattue.

— Étant donné que tu es encore en vie et ton double aussi, je te laisse deviner qui a été « convaincu » par mes hommes...

— Aydan... me brisé-je cette fois. Que lui avez-vous fait ? hurlé-je en me débattant, en vain. Où est-il ? Répondez !


Il ne fait que me rire au nez en adressant un signe de tête à l'un de ses sbires gardant une porte close sur ma gauche. Soudain celle-ci s'ouvre et j'espère voir Aydan en sortir mais je ne vois qu'Aimée, maintenue par deux hommes, la chair de son bras gauche rougie tout comme la mienne. Mon double tente de se débattre mais la prise des hommes se resserre. Je crois même la ressentir jusque dans mes os. Northwood s'avance alors vers moi :


— Cette jeune fille m'a été plus précieuse que je ne l'aurais cru à dire vrai, car grâce à elle j'ai découvert votre lien si...particulier. Si j'en blessais une, l'autre aussi souffrait. Et ta présence ici n'en est que la preuve la plus manifeste. C'est fantastique non ? demande-t-il en se retournant vers son oratoire imaginaire comme s'il avait inventé un traitement révolutionnaire.

— Vous n'êtes qu'un psychopathe Northwood ! Et qu'allez-vous me faire ? Me torturer jusqu'à ce que vous décidiez de me brûler vive ? Car c'est bien là votre plan, n'est-ce pas ? Vous n'aurez rien accompli dans votre misérable vie que de tuer des innocents parce que vous méprisez toute bonté en ce monde... Ou alors parce que vous avez l'esprit trop étroit pour imaginer quoi que...

La gifle qu'il m'assène est si forte que sans l'homme en noir me retenant fermement, mon corps se serait effondré au sol sous l'impact. Et lorsque je redresse la tête, c'est pour lui sourire effrontément. Je n'ai plus peur, quitte à mourir, autant le faire avec panache. Ses yeux couleur de boue lance des éclairs et je souris, la joue en feu. Puis soudain, ses lèvres se fendent d'un large sourire machiavélique après avoir jeté un oeil à Aimée, toujours terrifiée mais immobile.

— Ton double n'a même pas souffert, j'en conclus donc que votre lien est en sens unique. Je peux faire du mal à cette jeune fille pour t'atteindre mais si je m'en prends à toi, tu es la seule à en subir les conséquences. C'est fabuleux, murmure-t-il à m'en donner la chair de poule.

— Relâchez Aimée, imploré-je presque. Elle n'a rien avoir dans toute cette histoire, et puisque vous m'avez moi elle ne vous est plus d'aucune utilité...


Le cinquantenaire me rit au nez encore une fois mais cette fois-ci d'un rire plus long et frénétique. Il se réjouie de l'air sur mon visage comme si tout ceci n'était qu'une simple blague. J'aimerais me boucher les oreilles pour ne plus l'entendre ricaner mais son homme de main ne semble pas faiblir, bloquant mes bras toujours plus haut, m'obligeant presque à me lever sur la pointe des pieds. Northwood esclaffe tellement et si bien qu'il se tient les côtes. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a de si amusant dans ma situation. Puis soudain, ce dernier s'écarte de moi pour que je distingue Aimée marchant lentement vers moi. Toute trace de peur et de tristesse semble avoir abandonné son visage. Elle s'avance désormais avec aisance et d'une démarche presque...féline, en plissant les yeux. Un rictus mauvais que je ne lui ai jamais connu se dessine à présent sur le visage que nous partageons. Elle ne semble plus redouter Northwwod alors qu'aucun des sbires présents ne se précipite pour l'attraper.

— Ah ma pauvre Elie, ce que tu peux être naïve... glousse-t-elle tout à coup en appuyant nonchalamment son bras sur l'épaule de Northwood avec un sourire triomphant.


Je comprends alors la prédiction de Monique. « Quelqu'un te trahira. » Ces mots résonnent dans ma tête comme une évidence à présent. Et je comprends que ce quelqu'un, ça à toujours été Aimée.  



Quelle révélation ! Aviez-vous pressenti la trahison d'Aimée ? Laissez-moi le savoir dans les commentaires et n'hésitez pas à voter si ce chapitre vous a plu ! À bientôt pour la suite des aventures d'Elie qui toucheront à leur fin dans quelques chapitres... du moins pour le moment ! 

Bonne journée à vous ! 

WhiteFeather04

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