❧ Chapitre 16 ❧
« De la rencontre au sentiment, il n'y a qu'un petit pas à franchir. »
- Ariane Angeloglou
Deux jours ont passé depuis la visite d'Aydan et Henry, tous semblables, affreusement longs. L'angoisse me gagne pourtant un peu plus chaque jours lorsque j'aperçois la fiole violette dans le tiroir de ma table de chevet. J'ai été dans l'obligation de la déplacer après que Marie-Anne l'ai remarquée hier. Toutes les fois où j'ai imaginé le lanmò tomber entre des mains innocentes, je n'ai pu empêcher un frisson de me picoter le dos. Et je ne voudrais surtout pas que quelqu'un soit blessé ou même tué par ma faute, je ne me le pardonnerais jamais. Tuer Northwood, voilà ma mission. Pour ce qu'il a déjà fait subir au précédent ressuscité ou encore ce qu'il nous réserve, il faut l'arrêter une bonne fois pour toute. Ma main tremblera-t-elle lorsque je verserais ce poison dans le verre de mon ennemis ? Que ressentirais-je lorsque je saurais qu'il aura quitté ce monde, qu'il ne nous chassera plus ? Changer le passé pour nous sauver Aydan et moi d'une mort définitive, je suis prête à le faire. Je chasse toute incertitude en rangeant la fiole dans le tiroir, souffle profondément pour me calmer malgré le poids qui me comprime l'estomac, puis me lève pour me diriger vers le salon au rez-de-chaussé. Seulement, au détour d'un couloir, je croise Ann Bloomingdale dans un magnifique ensemble gris composé d'une jupe large et d'une blouse à manche courte. Je me force à la saluer.
— Bonjour Mère.
— Tiens Cécilia, je te cherchais ! J'étais certaine de te trouver dans ta chambre puisque tu sembles obstinée à rester enfermée ces derniers jours...
— Et puis-je savoir à quel propos vous souhaitiez vous entretenir avec moi Mère ? dis-je le plus poliment possible en serrant les dents tandis que seuls ses yeux plissés trahissent sa surprise.
— De toi bien entendu, crache-t-elle d'un coup comme une évidence.
— A ce propos, l'interrompis-je, je voulais vous annoncer que James est fiancé à Mademoiselle Aberworthy depuis peu. Je ne sais pas si James à eut l'occasion de vous en parler récemment, il est si enjoué depuis que...
— Alors comme cela ce petit ingrat qui me sert de fils s'est fiancé dans mon dos, avec cette maudite irlandaise qui plus est... marmonne-t-elle tout en réfléchissant activement à la nouvelle situation. Cette femme est tout simplement pourrie de l'intérieur, pensais-je, plus rien d'humain ne subsiste en elle.
— Je ne vous permet pas ! m'énervé-je. James va épouser la femme qu'il aime et c'est une des plus charmantes jeune femme que j'ai jamais rencontré, cela ne dépend plus de vous. Mon frère à droit d'épouser qui il l'entend et ce n'est pas à vous d'en juger autrement sous prétexte que vous êtes sa mère alors que vous n'avez jamais été présente pour nous !
Les mots se précipitent sur ma langue comme jamais auparavant. Cécilia à pris le relais. Je ne contrôle plus les tremblements frénétiques de mes poings serrés le long de mon corps. La rage m'anime comme si elle avait toujours attendu au fond de moi, terrée sous le sentiment d'abandon et la tristesse. Les traits auparavant hautains d'Ann se figent en une grimace de dégout envers sa propre fille.
— Vous ne pouvez prétendre au titre de mère car vous n'avez jamais été là pour vos enfants, vous nous détestez depuis le jour où nous sommes nés James et moi. Nous n'avons jamais compté pour vous car vous préfériez vous amusez chez plusieurs de vos amis intimes, n'est-ce pas Mère ? Je sais pertinemment à quoi vous occupez votre temps chaque jour chez ses hommes, je suis au courant depuis mes quatorze ans ! Vous n'êtes personne à mes yeux, et le bonheur de James ne sera pas compromis par une espèce de...
La gifle me laisse une sensation de fourmillement sur la joue alors que ma tête bascule. Je suis même étonnée que le bruit n'ai pas alerté quiconque dans la demeure. Ma joue doit déjà virer à l'écarlate tandis qu'elle me saisit violemment le bras pour me plaquer au mur derrière elle. Son visage n'est qu'à quelques millimètres seulement du mien tandis qu'elle s'acharne à articuler clairement chaque syllabe qu'elle semble me jeter à la figure.
— Il est hors de question que je me laisse insulter par une pauvre petite imbécile comme toi. Je suis plus influente que toi, j'ai un nom alors que toi...toi tu n'es rien ! Tu m'entends, crie-t-elle en m'écartant du mur pour mieux m'y cogner le dos une seconde fois. Quant à ton arriéré de frère, je rattraperais cette histoire de mariage en m'arrangeant avec le père de cette malpropre pour qu'il soit plus avantageux pour lui de refuser cette alliance. Et si tu savais ce que fais ton père, crache-t-elle avant de partir dans un rire mauvais à glacer le sang, il n'est pas mieux que moi crois-moi !
Dans ses yeux brûlent deux feux ardents que rien ne semble pouvoir éteindre alors qu'elle semble bien décidée à me broyer le bras si bien que ce dernier commence à devenir violet. Tous ses traits m'apparaissent comme monstrueux, déformés par la haine et la jalousie qu'elle éprouve envers sa propre fille. Pendant une seule seconde seulement j'ai de la peine pour cette femme qui n'a jamais trouvé le bonheur.
— C'est donc pour cela que vous vous êtes marié tous les deux : vous aviez une passion commune pour la tromperie... hurlé-je à mon tour devant son sourire amer.
— Pas seulement pour cela pauvre idiote, s'amuse-t-elle en secouant la tête devant mon air incrédule. J'avais seize ans lorsque j'ai épousé Morris, ton âge ma chère... Il était grandement plus riche que ma famille et par chance, il n'a pas été très regardant sur ma dot...
— Alors pourquoi refuser le mariage de James s'il s'avère que vous étiez plus pauvre encore que la famille de Kathreen lors de votre rencontre avec Père ?
— Je suis américaine, pure lignée et cela vaut tout l'or du monde à notre siècle, les étrangers sont de plus en plus nombreux chaque année et les nouveaux riches d'autant plus ! Notre nom ne s'abaissera jamais à être mélangé à du sang... catholique, termine-t-elle avec dégoût.
— Vous voulez dire qu'une américaine vaut mieux qu'une irlandaise ? demandé-je sans réellement comprendre sa xénophobie alors que tous les américains sont issus au moins d'une immigration ou d'une colonisation étrangère.
— Tu comprendras ma vision du mariage dans très peu de temps jeune fille ! J'ai vu comment te regarde Monsieur Costerhidge et tes fiançailles ne devraient pas tarder si tu faisais un semblant d'effort à le conforter dans son idée... Je veux que tu l'épouse : il est riche et son nom prestigieux...
— Vous n'avez pas le droit de me contraindre à l'épouser ! me débattis-je pour qu'elle s'écarte de moi.
— Oh que si j'en ai le droit ! rit-elle, narquoise. Il me suffit juste de convaincre ton cher père et la cérémonie sera organisée dans le mois.
— Et si je refuse ?
— Si tu refuses, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher le mariage de ton frère ! rit-elle, visiblement très fière d'elle et du mélange d'étonnement et de haine qu'elle provoque chez moi. Mais il s'avère également que ce jeune et riche Gilroy Eastbay est intéressé par tes charmes...
Cette femme serait prête à vendre sa fille à un homme violent et qui la déteste simplement pour avoir la main mise sur la richesse de son gendre. Ce n'est même pas une option.
— Vous seriez prête à accepter Kathreen au sein de la famille pour que j'épouse un homme riche ? m'étonné-je. Mais vous venez de dire que...
— Je sais. Mais il faut croire que j'ai changer d'avis : ton mariage peut apporter bien plus que celui de ton frère si nous manipulons ton futur mari à la perfection !
J'en suis certaine maintenant : je déteste cette femme plus que importe qui au monde, même Northwood. Elle relâche mon bras alors que je m'étais résignée à ne plus le sentir. Je hais la voir gagner. Mais pour James...
— Vous êtes odieuse ! craché-je, ce qui a le mérite de faire redoubler sa joie malsaine.
— J'étais sûre que nous trouverions un terrain d'entente ma chère fille...
— Ne vous avisez plus jamais de m'appeler votre fille ! l'avertis-je en m'approchant d'elle de sorte à plonger mes yeux dans les siens. Je n'ai pas de mère et ce depuis ma naissance !
Ma voix est posée, parfaitement contrôlée mais mes mots n'en sont pas moins tranchants. Son sourire ne s'efface pourtant pas car elle sait qu'elle a gagné. Je cours presque pour lui échapper en me dirigeant vers les escaliers. Je passe devant le salon parfaitement en ordre que les employés ont remis en état après la colère destructrice de mon frère il y a trois jours. Tout cela je le fais pour James, pour son bonheur...quitte à sacrifier ma liberté et celle de Cécilia. Je n'ai que seize ans, elle n'a que seize ans. Me revoilà dans ma position de départ : on veut me forcer à épouser Aydan. S'ils savaient ce que le jeune homme m'a déjà proposé, ils seraient tous aux anges. Partir avec lui, fuir tous ces étrangers, ces entremetteurs bornés, ces injustices, ces meurtriers... L'idée est si tentante. Mes poings ne se relâchent pas même lorsque j'ouvre la porte d'entrée pour prendre l'air et que je tombe nez-à-nez avec Henry.
— Et bien, sourit-il, c'est ce qui s'appelle une entrée fracassante, ou plutôt une sortie !
— Henry ? bafouillé-je en reculant d'un pas, confuse. Que faites-vous ici ?
— Je venais vous rendre visite... Mais vous semblez contrariée, est-ce que tout va bien ? Peut-être ma visite est-elle inopportune ? Peut-être devrais-je repasser à un autre moment ? se confond-t-il en excuse avec une politesse assez touchante.
— Non non Henry, ne vous inquiétez pas, ce n'est...rien, finis-je par dire alors que toutes les insultes imaginables tournent en boucle dans ma tête pour désigner la mère de Cécilia.
— Votre joue, s'exclame-t-il soudain en caressant mon visage du bout du doigt, ce qui me trouble plus que je ne voudrais l'admettre. Que s'est-il passé ? Quelqu'un s'en est-il pris à vous Cécilia ?
— Non ne vous inquiétez pas, marmonné-je en rougissant, les yeux rivés définitivement vers le sol sous son touché qui me fait frissonner. Simplement un désaccord d'opinion avec ma mère...
— Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire ? me demande-t-il de la plus adorable et protectrice des manières.
— Non tout est réglé à présent, ne vous en faites pas...
Son regard pesant sur moi me perturbe à un point que je n'aurait jamais soupçonné auparavant. S'il savait que ma précédente dispute évoquait mon mariage avec son meilleur ami, il ne serait surement pas aussi proche de moi. Mais curieusement, sa réaction au son de la nouvelle m'inquiète bien plus que la douleur sur ma joue. Ses yeux caramels ne me quittent pas du regard une seule seconde si bien qu'imaginer une grande déception ou même de la tristesse dans leur ombre me provoque un immense creux dans l'estomac. Je préfère ne pas y penser.
— Vous vous apprêtiez à sortir, je me trompe ? devine-t-il en brisant le contact entre nos deux peaux, me laissant une sensation de froid instantané malgré la chaleur extérieur. J'acquiesce.
— Puis-je vous accompagnez ? poursuit-il en me désignant son véhicule étincelant garé quelques mètres derrière lui. La réponse fusent instantanément sur ma langue avant même que je réfléchisse.
— Oui, ce serait avec grand plaisir ! Mais je n'avais pas de destination précise, vous savez...
— Alors puis-je me permettre de vous emmener avec moi ? Je connais un très bel endroit que j'aimerais vous montrer ! ajoute-t-il en retrouvant son éternel sourire.
— Et bien allons-y ! m'écrié-je en atteignant sa voiture décapotable.
— Vous ne vous souciez pas de la présence d'un chaperon ? s'étonne le blond.
— Euh... Non mais nous savons l'un comme l'autre que nous sommes deux à ne pas nous en préoccuper, lui souris-je en m'installant tandis que je l'entend rire en approuvant mes dires.
La voiture démarre, Henry met ses lunettes de soleil et je ne peux m'empêcher de constater que ses habitudes sont exactement les mêmes que celles d'Aydan. Il faut croire que les amis s'influencent mutuellement, sauf pour Anna et moi il semblerait... Le vent caresse mon visage au fur et à mesure que le véhicule accélère et je sens la rougeur sur ma joue s'apaiser. Ann Bloomingdale peut aller au diable, elle n'aura jamais plus de contrôle sur moi. James sera heureux et moi aussi, je peux le lui garantir. Je voudrais tellement la voir ruminer notre bonheur tandis que la vieillesse ternirait ses traits de poupée. Elle n'est plus la mère que j'espérais, elle n'est plus qu'un insecte sous ma chaussure. Le trajet dure de plus en plus longtemps, je vois la ville défiler et s'éloigner derrière nous. C'est la première fois que je me rend aussi loin à cette époque.
— Où allons-nous ? l'interrogeais-je sans pour autant attendre de réponse comme le fait souvent Aydan lorsque je lui demande.
— Je vous emmène à Grand Isle, c'est l'endroit le plus magnifique que je connaisse, se réjouie-t-il sans quitter la route légèrement cabossée des yeux.
Je peux deviner ses yeux pétiller de mon siège. Je ne sais pour quelle raison mais Grand Isle à l'air de lui rappeler de nombreux souvenirs inoubliables rien qu'à son évocation. C'est une autre facette du meilleur ami d'Aydan. Le soleil fait briller ses cheveux blonds en un rai d'or absolument magnifique lorsque ses rayons traversent les feuillages des arbres qui bordent la route fraîchement construite. C'est la première fois que j'admire un paysage aussi naturel et préservé dans notre état. Je ne peux m'empêcher de constater qu'à cette époque, la verdure est très présente aux alentours de la ville même si la Louisiane reste encore en 2020 l'une des parties les plus boisée et naturelle du pays. Le ronronnement sonore du moteur accompagne ma vision continue d'étendues d'eau stagnante dans les bayous environnants et de forêts d'arbres aux seuls troncs immergés de la surface de l'eau. Je n'ose à peine cligner des yeux pour ne pas perdre ses magnifiques paysages de vue et en garder une image la plus fidèle possible lorsque je me remémorerais ces souvenirs ce soir dans mon lit.
— Vous êtes bien silencieuse Cécilia ? m'interromps le grand blond, me forçant à me tourner vers lui pour le voir sourire de toutes ses dents.
— Oui j'admire la nature car je ne voyage que très rarement. Chaque arbre m'apparait comme un miracle vous savez... dis-je en souriant à mon tour devant ma bêtise. Je suis sûre que je dois vous paraître étrange...
— Oh non pas le moins du monde ! s'empresse-t-il de me rassurer. Au contraire, je trouve cet attachement charmant chez vous !
Je ne répond pas, je me contente de détourner le regard vers la verdure. Le temps passe, le soleil réchauffe nos corps et particulièrement mon coeur. Je me sens si libre. L'idée me prend presque de ne jamais retourner à La Nouvelle Orléans, auprès des Bloomingdale, et de voir où cette route me mènera dans quelques jours. L'envie de fuir est tellement grande que je croirais presque avoir dit « oui » à Aydan et qu'il serait au volant du véhicule en ce moment même. Un coup d'oeil au conducteur me désillusionne. Je ne lui ai pas répondu, il attend toujours ma réponse. Mais Henry ? Comment réagirait-il si je partais ? Si Aydan le quittais pour de bon ? S'il savait que nous partirions sans lui ? Il a l'air très attaché à Aydan de même que je ne sais pas comment qualifier notre amitié. Une part de moi ne peut se résoudre à lui faire du mal mais cela m'obligerais à rester, à me marier... La joie retombe et je cale ma joue dans le creux de ma main, la bras sur le rebord de la portière. Je ferme les yeux et respire profondément en appuyant ma tête contre le siège. J'imagine que la route va être longue jusqu'à Grand Isle, ce qui me laisse encore quelques temps à réfléchir en profitant de la légère brulure du soleil sur mon visage.
Une main me secoue doucement le bras et j'ouvre les yeux précipitamment. Le rire étouffé d'Henry achève de me réveiller.
— Nous sommes arrivés ! m'annonce-t-il alors que devant nous s'étend l'immensité de la mer et un grand banc de sable blanc.
— Désolée de m'être endormie, balbutiais-je, confuse qu'il m'ai vu dormir -sans aucune grâce de surcroît.
— Ce n'est rien, j'admets volontiers que le trajet est assez long jusqu'ici. Mais on peut dire que le jeu en vaut la chandelle, n'est-ce pas ?
— C'est magnifique, murmuré-je, bouche bée.
— Allons-y ! s'enchante le jeune homme. Ce n'est pas fini !
Il sort de la voiture tandis que je m'empresse de faire de même, encore toute ensommeillée. Je tente d'arranger tant bien que mal ma robe gris clair qui retombe lâchement sur mes hanches et mon chapeau cloche de la même couleur. Par chance mes cheveux coiffés au carré n'ont pas été décoiffés par le vent alors que je dormais. Je remarque cependant qu'Henry ne porte plus sa veste de costume et que ses manches blanches sont retroussées sur ses coudes de manière décontractée. Il a dû s'arrêter pour se mettre à l'aise sur la route alors que j'étais endormie. Je le vois ensuite récupérer un panier en osier et deux couvertures à l'arrière de la voiture. Il avait donc prévu cette sortie jusqu'au moindre détail, ce qui m'effraie autant que cela m'enchante. Je le suis sur un petit sentier sablonneux d'où sortent quelques racines séchées et brins d'herbe verte. La mer s'échoue sur la plage en un roulement régulier qui m'apaise instantanément tandis que nous approchons de l'eau. Plusieurs jeunes couples se tenant frénétiquement la main quittent la plage sans pour autant sembler nous voir. Nous sommes transparents à leurs yeux amoureux. Mariés ou certainement amants, il semblerait qu'Henry m'ait amené dans un lieu très romantique assez connus pour sa tranquillité. Inconsciemment, une boule d'angoisse se forme dans mon estomac à l'idée que cette sortie ne soit pas anodine. Je marche désormais à la hauteur du jeune homme qui a l'air parfaitement détendu.
— Que dites-vous de marcher auprès de l'eau ? me demande ce dernier.
— Ou...oui avec plaisir, tenté-je de paraitre la plus détendue possible tandis que le blond s'assoie sur un grand rocher arrivant jusqu'aux hanches et commence à délasser ses chaussures. Mais que faites-vous ?
— Je préfère me balader pieds nus, pas vous ? me taquine-t-il, les yeux plissés, ébloui par le soleil derrière moi.
— Évidemment, lâché-je enfin, me rendant compte que je dois avoir l'air complètement bête. Après tout, il a raison, c'est tout naturel. Aussi me précipitais-je d'enlever mes Salomés pour sentir chaque grain de sable chatouiller ma peau et soulager mes pieds.
— Voilà qui est mieux ! s'exclame-t-il, visiblement heureux. Suivez-moi ! m'invite-t-il en me tendant sa main nonchalamment, que j'accepte non sans hésiter.
Sa peau est douce et chaude, agréable. Nous traversons la plage dans sa largeur et rejoignons le sillage mouillé des vagues sur la sable. Dans mon autre main, mes talons pendent par leur lanière. Je profite de la chaleur de cette journée sans nuage et d'un bleu presque surnaturel.
— J'adore cet endroit, je m'y sens toujours mieux. Lorsque la ville devient trop insupportable, je prend ma voiture et me réfugie ici... C'est si calme, continue-t-il tandis qu'une mouette crie au loin, comme pour ponctuer ses propos. Personne ne vient me déranger, m'accabler de questions futiles, personne n'est faux ici !
Ses yeux ne quittent pas l'horizon alors que nous marchons d'un pas lent et rêveur.
— Je pensais que toute cette agitation en ville, les fêtes fastueuses, les amis riches par centaines et les nouvelles inventions vous plaisaient beaucoup... Je n'aurais jamais envisagé qu'une part de vous puisse se sentir aussi mal à l'aise en société, avouais-je en l'observant.
— Vous ne savez pas tout de moi Cécilia, c'est une part que je cache à beaucoup de personne... murmure-t-il d'une manière attristée qui me fait frissonner car je dois admettre qu'il m'intimide profondément. Aydan, poursuit-il non sans marquer une pause après la mention de son meilleur ami, n'a d'ailleurs connu cette facette de moi qu'à la suite de la première année de notre amitié. Je ne suis pas quelqu'un qui s'ouvre facilement aux gens...
Ses yeux noisettes trouvent enfin les miens et s'y ancrent. Sa sincérité me frappe.
— Alors pourquoi vous confier à moi aussi vite alors que vous ne me connaissez que depuis quelques jours ?
— Je cherche moi-même cette explication depuis quelques temps : je ne peux m'empêcher de me sentir en paix avec moi-même à chaque fois que je vous vois, mes pensées sont plus apaisées alors que jusqu'à présent, seul cet endroit y parvenait... Il semblerait que vous soyez comme une aire de paix, de fraicheur pour moi, sans que je puisse l'expliquer, et ce, depuis que je vous ai vu la première fois. Je peux paraitre assuré auprès de mon entourage mais ce que je ressens à l'intérieur est bien différent !
Je reste confuse devant cette révélation de sa part. J'ignorais que je pouvais représenter tant d'émotions positives chez quelqu'un et encore moins que cette personne me le confie. Je rougis bien malgré moi et je suis sûre qu'il le remarque. Mes pieds buttent un peu plus dans le sable à présent et les vagues rafraichissent délicieusement mes chevilles. Je lâche sa main pour triturer mes doigts nerveusement tandis qu'il glisse la sienne dans la poche de son pantalon.
— Je suis désolé, je ne voulais pas vous embarrasser... s'excuse-t-il en admirant soudainement ses pieds nus.
— Non, ce n'est rien, je vous assure...
— Je n'ai jamais vraiment eu l'habitude de parler à une jeune femme. Ma mère était la seule qui me comprenait vraiment...mais elle nous a quitté lorsque j'avais cinq ans, conclut-il finalement en fuyant mon regard.
— Je suis désolée Henry, sincèrement !
Ma main trouve son épaule avant même que je ne réalise mon geste et y exerce une douce pression qui se veut chaleureuse. Le grand blond daigne enfin lever son visage vers le mien pour m'observer de toute sa hauteur. Étonnement, je soutiens son regard noisette avec insistance comme si je ne pouvais m'en détacher une seconde sans le regretter. Je lui souris faiblement puis complètement après qu'il me l'ai rendu. Nous reprenons notre marche car nous nous étions arrêter sans nous en apercevoir.
— Je venais souvent avec elle lorsque nous le pouvions. Je jouais ici même sur la plage pendant qu'elle m'observait du coin de l'oeil.
— Et votre père ? demandé-je brusquement, ce qui eut le triste effet de le rembrunir.
— Il est... parti en même temps que ma mère, conclut-il finalement.
— Toutes mes condoléances Henry... Un enfant ne devrait jamais avoir à vivre cela...
Je le vois désormais sous un jour nouveau. Orphelin à cinq ans et de lourdes responsabilités sur les épaules. J'ai, pour ma part, toujours pu compté sur la présence de mes parents et je n'imagine pas un seul instant vivre sans eux. Soudain, le grand blond semble se ressaisir en arborant un sourire contrôlé et serein tandis qu'il se focalise sur un point imaginaire à l'horizon. Ce changement d'attitude me déboussole légèrement mais j'imagine qu'un passé traumatisant est le dernier sujet qu'il a envie d'aborder, avec moi qui plus est.
— Enfin... Assez parler de moi ! Que faisiez-vous pour vous amuser lorsque vous étiez jeune ? Je vous imagine parfaitement courant partout, habillée des vêtements de votre mère, et riant alors que celle-ci vous courait après...rit-il.
Soudain, des flashbacks de mon enfance s'entremêlent si furieusement dans mon esprit que je n'arrive plus à déceler les évènements les uns des autres. Ma jeunesse est comme voilée, embrouillée par je ne sais quelle force. Je suis incapable de prononcer un seul mot jusqu'à ce que d'autres souvenirs parviennent à les remplacer. Une petite enfant aux cheveux très courts riant avec une femme qu'elle sait être sa nourrice et qui joue avec elle, lui apprend à lire. Elle l'appelait affectueusement Nanny, elle était comme une mère pour elle. Seulement les pleurs remplaçaient la joie à la nuit tombée, seule, dans son petit lit. Je m'esclaffe pourtant.
— Oui on peut dire cela, seulement ce n'était pas ma mère, c'était ma nourrice, Nancy. C'est elle qui m'a élevée... et j'ai été anéantie lorsque mes parents, et en particulier ma mère, ont décidé que je n'en aurais plus l'utilité à mes dix ans. On ne peut pas dire qu'elle à un jour été présente pour sa fille contrairement à la vôtre, conclus-je en évitant de verser une larme qui menaçait de glisser le long de ma joue.
— Je suis désolé Cécilia.
— Oh ce n'est rien, je ne me suis jamais attendu à quoi que ce soit venant de ma mère. J'ai appris à vivre sans elle et mon frère également. C'est lui qui venait me consoler chaque soir alors que je pleurais dans ma chambre. Il est le seul qui ai jamais réellement compris ce que je ressentais. Mais cette enfance aura au moins eut le mérite de nous rendre plus forts et proches que n'importe quelle fratrie, souris-je faiblement malgré moi.
— N'avez-vous jamais cherché à reprendre contact avec Nancy ?
— Non, jamais, avoué-je les yeux fixant le sable sous mes pieds. Ma mère me l'aurait interdit.
— Et bien... Je pense que je devrais remercier cette chère Nancy pour la magnifique personne qu'elle a fait de vous. J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi charmant, intelligent et drôle que vous dans ma vie. Vous êtes exceptionnelle Cécilia, croyez-moi !
Sa remarque me touche au point que je souris en rougissant légèrement. Je n'ai jamais rougis, devant personne, dans ma vie, contrairement à Elie. Je me sens réellement bien et en sécurité avec Henry. Il est la première personne qui semble avoir autant souffert que moi dans son enfance. J'ai envie de le connaitre davantage, de me rapprocher de lui, de tout savoir sur lui.
— Merci, c'est vraiment gentil. Vous êtes également une magnifique personne Henry et je ne suis pas la seule à le savoir, Aydan aussi. Il m'a raconté ce que vous aviez fait pour lui. Vous l'avez conseillé et remis sur le droit chemin, vous avez fait de lui quelqu'un de meilleur et c'est ce qui semble se passer avec chaque personne qui croise votre chemin. Je me sens véritablement moi-même lorsque je suis avec vous...
Il me sourit de ses dents bien alignées et blanches. Il me fait penser à un ange tombé du ciel. Je détourne le regard avant que mon visage ne trahisse mes pensées.
— Cependant j'espère que je ne vous ai pas changé en une personne trop ennuyeuse, me nargue-t-il.
— Moi ? m'offensé-je. Mon cher Monsieur Summershigh croyez-bien qu'il est impossible que je sois ennuyeuse. Il n'y a pas plus joyeuse et espiègle que moi dans tout l'Etat ! m'exclamé-je.
— Et bien veuillez m'excuser ma chère Demoiselle, s'amuse-t-il en feignant une révérence pompeuse qui me fait rire. Mais si je me trompe et que vous êtes si espiègle que vous le prétendez, permettez-moi de faire ceci...
Je n'ai pas le temps de penser à ses paroles que ses mains se dirigent vers ma taille et commencent à me pincer gentiment, me faisant éclater d'un rire sans grâce qui eut le mérite de le faire pouffer alors qu'il lâchait le panier d'osier sur le sable. Ses doigts courent sur le tissus de ma robe, provoquant un millier d'agréables frissons sur ma peau. Je me plis en tout sens pour espérer échapper à ses douces attaques avant de me mettre à courir sur la plage, mon rire emporté dans le vent. Aussitôt le jeune blond se met à me poursuivre, les mains en avant, prêt à en découdre.
— Vous ne vous en tirerez pas ainsi, Cécilia !
Je m'esclaffe de plus belle, mes jambes tremblant de plus en plus tandis que je peine à courir tant je ris. Je me retourne rapidement : Henry court très vite, un sourire malicieux et enfantin collé sur les lèvres. Je redouble de vitesse en relevant ma robe au dessus des genoux jusqu'à ce que mes pieds ne se prennent dans une butte de sable et me fassent tomber à la renverse. Mon corps rencontre le matelas naturel qu'est la plage tandis que mon corps est secoué de soubresauts frénétiques aussi agréables que difficile à supporter. Des larmes de joie perlent sur mes joues alors même que je peux entendre Henry s'inquiéter au loin en accourant.
— Cécilia ! Vous allez bien ? Vous êtes-vous fait mal ?
Pour toute réponse, je pars dans un fou rire difficilement supportable. Je tend ma main au jeune homme pour qu'il m'aide à me relever alors que je le vois observer la peau nue de mes jambes. Au moment où il se saisit de ma main dans un geste d'entraide, je le tire vers moi, le faisant basculer et tomber à mes côtés. Mon hilarité n'est que plus accentuée par la chute du blond qui semble avoir été surpris. Je me tourne vers lui et constate que son visage n'est qu'à quelques centimètres du mien. Son rire se joint au mien alors qu'il menace de recommencer sa douce torture, une main près de ma hanche. Je lève mes mains en signe de reddition et il éclate de rire en se concentrant sur ma bouche puis mes yeux. Nous sommes tellement proche que je crois que nous allons nous embrasser. Mais je me recule précipitamment, rompant le charme de la situation alors qu'il se racle la gorge, légèrement gêné. Nous nous redressons, encore souriant comme des enfants mais cette fois-ci le regard fixé au loin sur la mer. Le soleil décline progressivement tandis que le ciel se pare de teintes chaudes et presque irréelles. Henry se lève et trottine pour ramasser le panier d'osier qu'il a laisser tomber quelques minutes plus tôt. Il en ressort deux couvertures dont il en étend une sur le sable pour poser le repas qu'il a prévu. Je suis surprise de constater qu'Henry est un homme prévoyant qui avait imaginé dès le début de l'après-midi de diner en ma compagnie.
— Comment pouviez-vous être certain que j'accepterais votre proposition de ballade lorsque vous êtes venu chez moi ? le questionnais-je, intriguée.
— Je ne le savais pas, avoue-t-il en sortant une bouteille de champagne, mais j'espérais fortement que vous m'accompagneriez...
Ses yeux noisettes fuient les miens tant il est gêné mais je poursuis :
— Il semblerait que vous ayez fait preuve d'une grande arrogance en pensant cela...
— Mais cet après-midi m'a prouvé que j'avais bien agi, non ? admit-il avec un air de défi dans ses belles prunelles.
— Peut-être bien...
Je l'entend rire tandis que je tente de cacher mes joues roses de sa vue. Je le vois du coin de l'oeil sortir divers encas de son panier avec application. Je ne peux m'empêcher de sourire. Il est si attentionné et sincère que cela le rend attachant malgré lui.
— Merci beaucoup, dis-je de but en blanc.
— Comment cela ? s'étonne-t-il en posant deux verres sur la couverture à carreaux.
— Pour tout cela je veux dire, ris-je en désignant la situation d'un large mouvement du bras. Personne n'avait jamais fait cela pour moi : être gentil...avoué-je dans un souffle. Seul mon frère à prit soin de moi durant toutes ses années mais j'ai aussi dû faire face à la cruauté des autres enfants lorsqu'il n'était pas présent... les moqueries, les rumeurs, l'isolement : les fidèles messagers de ce que leurs chers parents pensaient tout bas à propos de notre famille, murmuré-je désormais plus pour moi-même.
— C'est pour cette raison que vous vous êtes forgé une image de jeune femme extravagante et cruelle, semble-t-il comprendre soudain. Pour vous protéger des autres. Mais comment se fait-il que vous m'ayez suivie pour cette ballade si loin de la Nouvelle-Orléans si vous n'aviez jamais accordé votre confiance à personne auparavant ?
Je me tortille quelque peu, cherchant à reprendre contenance après le dévoilement de cette part de moi qui se devait de rester précieusement cachée, protégée de tout le monde.
— Je ne refuse jamais une occasion de m'amuser, comme vous le savez, c'est pourquoi j'aurais accepté cette proposition de ballade venant de n'importe qui. (Il réprime un rire moqueur.)
— N'importe qui, s'étonne-t-il en arquant un sourcil et en se mordant irrésistiblement la lèvre inférieure.
— Non enfin... Nous dirons que le fait que vous soyez un ami d'Aydan et qu'il vous ai couvert de compliments a grandement aidé mon choix. De plus, souris-je lentement, il se pourrait bien que vous me plaisiez beaucoup Henry...
Cette fin de phrase semble avoir réveillé le jeune homme qui se redresse légèrement pour me sourire de toutes ses dents. Il saisit doucement ma main et y dépose un baiser sans me quitter une seule seconde des yeux. J'adore cette sensation, je ne m'en lasserais jamais. J'aime l'effet que j'ai sur lui. Je soutiens son regard appuyé aussi intensément que lui.
— Je dois admettre que le sentiment est partagé Mademoiselle Bloomingdale.
— Assez joué Henry, servez-nous plutôt une coupe de champagne avant que le soleil ne se couche, le taquiné-je en poussant son épaule, ce qu'il s'empresse de faire.
Lorsque le verre entre en contact avec ma main, une sensation de bien-être m'envahie. Le champagne à toujours été l'ami de la femme mais le mien en particulier. Nous trinquons en entrechoquant nos deux coupes alors que les rayons oranges du soleil teintent le liquide pétillant en or.
— Que préférez-vous chez une femme, Henry ?
Ma question semble le surprendre mais il s'empresse de boire une gorgée d'alcool alors que je l'observe, fière de ma question.
— Hmm je dirais la sincérité et la joie de vivre. Une belle femme mais également cultivée et intelligente...
— Est-ce là tout ce que vous demandez ? ris-je en portant ma coupe haut avant d'en boire une gorgée, un immense sourire sur les lèvres. Je dois bien avouer que la plupart des hommes répondraient à cette question qu'une femme ne devrait pas s'évertuer à réfléchir car rien de bon n'en sortirait...
— Ce n'est pas mon cas ! affirme-t-il en m'observant, presque apeuré par l'idée que je puisse le prendre pour un de ces hommes misogynes que j'ai trop souvent rencontré à mon goût.
— Je n'en attendais pas moins de vous Henry, ris-je, ce qui a le mérite de le détendre. Votre gentillesse et votre bon sens sautent aux yeux lorsque l'on vous regarde. Simplement, j'espère vivre assez longtemps pour voir un jour les femmes égales aux hommes, libérées de leur emprise et de cette satanée société avec toutes ses convenances stupides...
— Il se pourrait que ce jour arrive vite si l'on en croit les manifestations exclusivement féminines dans les grandes villes comme New York, Boston et même devant la maison blanche à Washington D.C. ! Les journaux en leur faveur ne cessent de relater les évènements, ils pensent que ce serait pour bientôt...
Je saute de joie, littéralement. Je me lève et fais tournoyer les pans de ma robe, mon verre à la main et munie d'un immense sourire. Elles l'ont fait ! À nous le droit de vote ! Je crie presque de rire alors qu'Henry hésite entre frayeur et moquerie.
— Vive la femme libre mon cher Henry ! Vous m'enchantez ! J'aimerais tellement y être, si vous saviez ! Me trouver parmi d'autres femmes souhaitant la liberté, ce sentiment de contribuer à changer les choses, ce doit être incroyable.
— Je suis ravi que la nouvelle vous comble, s'exclame-t-il, visiblement amusé par mon comportement.
— Il est vrai que la nouvelle me surprend autant qu'elle me ravie car je n'ai pas lu des journaux dignes de ce nom depuis plusieurs semaines. Mon frère m'empêche de les lire et les cache de ma vue car il ne veut pas « m'inquiéter », comme il dit, avec toutes ces crises et ces faits divers qu'il juge inconvenants pour une jeune femme comme moi... Et je n'ai pas eu l'occasion de sortir discrètement en acheter, dis-je comme une évidence.
Soudain, alors que mes pieds jouent à remuer le sable, une voix lointaine soupire nonchalamment dans mon esprit. 18 août 1920. Cette voix intérieure me glisse cette idée comme une évidence, car je sais à quoi elle correspond. Le droit de votes des américaines. Dans plus d'un mois, les femmes seront libres. Cette idée me donnerait presque envie de pleurer. Fini les mariages arrangés, les interdictions de sortir sans chaperon, les réprimandes sur mon attitude et surtout l'emprise de mes parents ! Je bois ma coupe d'une traite avant de lever Henry et de le faire tournoyer.
— À cette soirée inoubliable ! crié-je alors que le soleil darde ses doux rayons sur nos silhouettes.
— À la liberté.
Lorsqu'il prononce ces trois petits mots, je sens mon coeur s'envoler. C'est tout ce dont je pourrais attendre de lui. Nous nous observons mutuellement alors qu'il me prend la main. Et je sais qu'à l'avenir tout ira bien.
Et voilà ! Un chapitre assez léger (mais très long) après un long moment d'absence ! J'espère sincèrement que ce chapitre vous aura satisfait car il s'agit bien évidemment d'un épisode de calme avant la tempête ! Après ce dernier, nous allons entrer dans la partie mouvementée de l'histoire, riche en rebondissements avant la fin !
Sinon petites questions :
- Êtes-vous pour #Aydlie ou #Elenry ? (ou tout autre nom que vous trouverez, je suis ouverte à toutes les suggestions.)
- Que pensez-vous qu'il va se passer par la suite ?
- Cécilia prendra-t-elle le pas sur Elie ?
- Elie réussira-t-elle à porter le coup fatal à Northwood ?
- Et surtout, Elie décidera-t-elle de partir avec Aydan ou restera-t-elle avec les Bloomingdale ?
J'espère que tout se passe bien pour vous et à bientôt !
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