❧ Chapitre 10 ❧
"L'avenir, c'est la trahison des promesses."
- Daniel Pennac
Nous n'avions pas prononcé un mot de plus de tout le reste du trajet. La maison familiale de Cécilia se dressait devant nous et je devais encore faire entrer mon double à l'intérieur. Pour ce qui était de la situation la plus étrange sur Terre, je crois qu'on avait presque atteint le maximum. Aydan s'occupe de prendre mon sosie dans les bras pour la transporter jusqu'à la porte d'entrée, cette dernière toujours endormie. C'est comme si je me voyais, dans les bras d'Aydan, inconsciente... Enfin...ce n'est pas moi qui suis dans ses bras mais bien mon double !
— Tu es sûr qu'on ne devrait pas plutôt la réveiller ? Elle va encore croire qu'on la séquestre...râlais-je, ennuyée.
— Arrêtes de bouder Elie, ou je vais finir par croire que tu es jalouse...
Aussitôt ses mots sortis de sa bouche que je me sens affreusement honteuse d'avoir réagi ainsi. Je dois comprendre pourquoi Aimée et moi nous ressemblons nous autant et surtout, si cela pourrait influer sur nos vies. Nous empruntons l'allée principale qui mène jusqu'à la grande porte d'entrée de la demeure Bloomingdale, Aydan et mon sosie en tête alors que j'observe les alentours au cas où quelqu'un nous observerait, lorsque je trébuche sur les gravier et m'étale de tout mon long sur le sol dans un gros « boum ».
— Aïe !
— Elie, ça va ? s'exclame Aydan qui s'était retourné.
— Oui, c'est bon, ça va, ça va...
Aydan éclate de rire tandis que je me relève en m'appuyant sur mes mains, honteuse et énervée de m'être ridiculisée de la sorte devant lui.
— Ça va, je crois qu'on a compris Aydan ! Ou tu veux peut-être en avertir tout le quartier ?!
— Oh excuses-moi Elie, c'est juste que...
Et il repart en fou rire. Je me demande d'ailleurs comment il fait pour ne pas lâcher Aimée des mains alors qu'il rit aux éclats et surtout, comment mon sosie fait pour ne pas se réveiller avec tout ce bruit. Je sens mon genou droit qui picote légèrement. En effet, du sang jaillit d'une plaie sur ce dernier. Je m'en occuperais après, pour l'instant, nous devons entrer dans la maison sans nous faire prendre par James ou bien Marie-Anne. Je re-passe devant cet idiot d'Aydan qui rigole encore un peu, les yeux humides de joie, et ouvre doucement la porte d'entrée en inspectant le hall. Personne. J'entre rapidement et suis vite suivie par Aydan qui n'a toujours pas lâché prise mon double, toujours miraculeusement endormie. Nous montons les escaliers à pas de loup jusqu'à notre arrivée dans le couloir de ma chambre.
— Nous allons installé Aimée dans la chambre d'ami, celle où tu as dormis l'autre fois, indiquais-je en dépassant la porte de la chambre de Cécilia.
J'ouvre la chambre qui se trouve à côté de la mienne et les laisse entrer avant d'allumer la lumière de la pièce grâce à l'interrupteur qui se situe à ma droite. Je prends la précaution de bien fermer la porte derrière nous puis regarde Aydan installer délicatement mon double sur le lit. Nous avons réussis !
— Nous devrions la laisser se reposer, me conseille le grand brun.
J'acquiesce et prends la clef qui reposait dans la serrure de la porte. De retour dans le couloir avec Aydan, je prends soin de fermer à double tour pour ne pas que mon double nous échappe encore une fois avant de ranger la clef dans la poche de ma jupe. Aydan me regarde étrangement.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je.
— Tu sais que ça fais un brin psychopathe d'enfermer quelqu'un dans une pièce contre son gré, rassures-moi ?
— C'est juste que ne veux pas qu'elle s'enfuie comme cet après-midi et qu'elle ne prenne le risque que quelqu'un la voit, me justifiais-je.
— Comme tu voudras, me dit-il en levant les mains en l'air, mais ne viens pas t'étonner si Aimée te déteste...
— C'est sûr que toi, elle ne risque pas de te détester, riais-je.
Je me dirige ensuite vers ma chambre et encore une fois, je n'arrive pas à ouvrir la porte. Cette fois-ci, je me tourne immédiatement vers Aydan, toujours dans le couloir, pour qu'il m'aide à l'ouvrir avant que je ne casse le bras à vouloir le faire toute seule.
— Laisse faire le professionnel, me conseille-t-il en me poussant délicatement de sa trajectoire.
Il place sa main sur la poignée et son épaule contre le bois de la porte tout en me regardant d'un air malicieux et en souriant astucieusement. Il s'élance légèrement et donne un grand coup sec dans le bois avec son épaule sauf que, malheureusement pour lui, l'entrée de la chambre reste indéniablement close. En fin de compte, son héroïsme aura eut pour seul effet de le faire reculer de douleur après s'être cogné violemment l'épaule contre la parois de chêne. Je m'esclaffe instantanément face à la scène et à son visage tordu de douleur.
— Arrêtes un peu de rire, ce n'est pas drôle !
— Désolée mais c'est...tellement...
Et je repars dans mon euphorie devant ses yeux faussement scandalisés. Je me tiens les côtes tandis que lui, tient son bras endolorit. Après avoir repris mes esprits, et surtout une respiration convenable, j'enclenche la poignée de cette porte maudite qui s'ouvre finalement à la simple pression de ma main. Je lance un regard au « héros » qui regarde la scène, révulsé, puis entre dans la pièce après avoir éclairé la pièce grâce à l'unique luminaire suspendu au plafond. Je fais entrer mon invité avant de constater que je ne sais même pas pourquoi je l'y aie fais venir.
— Bon et bien, je crois que l'on peut dire que cette journée à été riche en émotions, tu ne crois pas ? avouais-je indirectement.
— C'est sûr que l'on peut dire que devenir ivre, rencontrer son sosie sur le trottoir puis une sorcière en voulant rattraper son double, se perdre dans le vieux carré, tomber devant l'entrée de sa demeure, ramener son double dans la chambre d'à côté et enfin assister à l'affreuse blessure du plus bel homme sur Terre n'est pas de tout repos, conclut-il joyeusement.
— Je crois que tu as un peu enjolivé le dernier détail...
— Oh oui, c'est vrai tu as raison, ce serait plutôt assister à l'affreuse blessure du plus bel homme de l'univers !
Je ris à sa bêtise avant de me sentir affreusement gênée par la situation. Que pouvons-nous nous dire de plus ? Je cherche sans relâche un sujet de discussion mais n'en trouve aucun.
— Elie, tu es blessée ! s'exclame Aydan en désignant mon genou.
Ce n'est pas le genre de conversation que j'espérais mais il est tout de même le bienvenu ! Il se penche au-dessous de mon genou et l'inspecte minutieusement alors que je suis totalement déboussolée par sa main sur ma jambe. A dire vrai, j'avais complètement oublié cette blessure.
— Ce n'est rien Aydan, je m'en occuperais avant d'aller dormir, ce n'est qu'une petite coupure de rien du tout, expliquais-je alors qu'il ne semblait pas se préoccuper de mes paroles.
— Il faut nettoyer ça, il y a plein de petits cailloux logés dans la plaie. Assieds-toi là, dit-il en désignant le lit, je reviens tout de suite.
Je suis assez surprise de sa réaction je dois dire mais laisse quand même les choses se dérouler sans opposition. Quelques minutes plus tard, Aydan revient enfin avec une petite bassine en porcelaine blanche remplie d'eau, munie d'une éponge. Il se met à genou en face de moi et pose la bassine à côté de lui avant de tremper l'éponge dans l'eau. Le froid de l'eau sur la coupure pique un peu mais je ne me plains pas pour autant. Je le laisse faire tranquillement tandis qu'il tamponne ma blessure d'eau grâce à l'éponge. Je sens son regard aller de ma blessure à moi de temps en temps mais ne dit rien.
— Voilà, j'ai finis. Vous devriez vous en sortir Mademoiselle Bloomingdale !
— Merci beaucoup Monsieur Costerhidge ! Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous.
— Oh vous savez, je n'ai fais que mon devoir...ironisa-t-il en déposant la bassine et l'éponge sur ma coiffeuse.
— Merci Aydan, vraiment, dis-je plus sérieusement après un léger silence.
— Je t'assures Elie, ce n'était rien, avoue-t-il en se grattant la nuque.
— Je te remercie aussi pour tout ce que tu as fais pour moi, tu me soutiens depuis le moment où tu m'as rencontré et à partir de ce moment, tu as toujours été là pour moi, et pour tout ça, je t'en remercie infiniment...
Je me lève et m'avance vers lui doucement. Je place ma main sur son épaule afin de voir s'il n'a rien de grave.
— Ton épaule ? Est-ce que tu as mal ? demandais-je immédiatement.
— Non, ne t'en fais pas, c'est du solide, affirme-t-il en souriant adorablement.
Je souris à mon tour avant de concentrer mon regard sur son visage. Ses prunelles ambrée me scrutent intensément et je ne sais pas quoi faire à ce moment là. Aydan s'approche lentement de moi tandis que je me perds dans son regard. Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres...
— Cécilia ?! Tu es là ? demande une voix derrière la porte en frappant lourdement contre celle-ci.
— James ! nous exclamons-nous tous les deux en chuchotant.
— Il faut que tu partes, si James te trouves ici, il penserait à mal en nous voyant tous les deux, seuls, dans ma chambre, affirmais-je précipitamment en prenant soin de parler tout bas.
— Mais comment veux-tu que je sortes d'ici sans qu'il ne me voit ? me demande Aydan en cherchant un endroit susceptible de devenir une cachette dans la pièce.
Mon regard fait le tour de la chambre quand soudain, j'ai une idée.
— Par la fenêtre ! dis-je.
— Mais tu es folle ! Comment veux-tu que je descende par là sans m'écraser au sol ?! chuchote-t-il, pris de court.
— Je suis sûre que tu y arriveras, affirmais-je en le poussant vers l'ouverture.
— Cécilia ! Que fais-tu ? Ouvres-moi ! s'impatiente James de l'autre côté de la partie de bois.
— J'arrive, j'arrive James ! m'exclamais-je en aidant Aydan à enjamber la rambarde du balcon.
Je me munie du peignoir qui trainait sur le tabouret de ma coiffeuse et m'habille avec en fermant la ceinture autour de ma taille pour cacher ma tenue. Je vérifie une dernière fois qu'Aydan a disparu de mon champs de vision avant d'ouvrir la porte.
— Qu'est-ce que tu fabriquais Céci' ? J'ai bien cru un instant que tu étais en compagnie du charmant Costerhidge...
— Qu'est-ce que tu es encore aller inventé mon frère, m'exclamais-je en tentant de paraitre la plus normale possible.
— J'ai aperçu sa voiture par le fenêtre de ma chambre et quand je l'ai vu vide, j'ai pensé qu'il...
— Qu'il était avec moi dans ma chambre, finis-je à sa place.
— Exactement.
— Et bien, si tu veux savoir, Aydan est...aller chercher un verre d'eau dans la cuisine avant de repartir, dis-je précipitamment. Je lui aie dit au revoir avant de monter dans ma chambre, pendant qu'il allait en cuisine se servir. Il connait assez la maison pour se repérer tout seul de toute façon...
James me regarde d'un oeil suspicieux tandis que je pris intérieurement pour qu'il croit à mon mensonge. Il inspecte la pièce des yeux avant de se diriger soudainement sur le balcon. Pourvu qu'il ne voit pas Aydan... Je rejoins James en trottinant sur le balcon tandis qu'il se penche pour observer le sol qui se trouve à cinq ou dix mètres en dessous de nous. Je fais de même et constate qu'il n'y a aucune trace de grand brun au sol, ni à ma droite ou même à ma gauche. Je commence à paniquer. Où peut-il être s'il n'a pas sauter ou qu'il ne s'est pas réfugié sur la toiture ?
— Bon et bien, je te crois, ajoute James en reculant du garde-corps pour se diriger vers la porte de ma chambre.
— Parce que tu doutais de moi cher frère ? demandais-je faussement sûre de moi.
— On ne sait jamais avec toi...
Mon frère me fait un clin d'oeil accompagné d'un sourire avant de disparaitre au croisement d'un couloir. Aussitôt la porte fermée, je cours me diriger vers le balcon où je ne vois toujours pas Aydan.
— Aydan ! Où est-ce que tu es ?
— Là, en bas, m'indique une voix essoufflée.
Je me penche au-dessus du vide et remarque soudain Aydan, le corps suspendu dans le vide, les mains agrippées à la balustrade.
— Un verre d'eau Elie ? Sérieusement ?!
— C'est tout ce qui m'est venu en tête... Mais ça n'empêche que tu es fou ! Qu'est-ce qu'il t'a prit de te suspendre dans le vide ?!
— Je ne pouvais pas sauter d'un balcon à dix mètres de haut quand même, me dit-il de façon évidente. Allez, aides-moi...
Je me baisse et prends ses mains dans les miennes avant de les hisser sur le garde-corps afin qu'il puisse monter tout seul, son poids étant supérieur au mien. Après avoir passé ses deux jambes du bon côté du balcon, Aydan court vers la porte de la chambre et sort précipitamment.
— Où vas-tu ? lui demandais-je, étonné qu'il s'en aille aussi vite.
— Il faut que je retourne tout de suite à la voiture, m'annonce-t-il en se retournant. Ton frère doit probablement être dans les cuisines à l'heure qu'il est, et s'il ne me voit pas, au moins dehors, il se doutera que quelque chose cloche...
Il reprit son chemin lorsque je l'arrêtais.
— Au fait, Aydan, l'interpellais-je.
— Oui ?
— J'ai passé une journée inoubliable.
— Ravis de l'apprendre, répond-il joyeusement. Je reviendrais demain pour voir si tout se passe bien avec Aimée...
Et il s'en alla, me laissant seule, sur cette pensée négative. J'avoue que même si je veux en apprendre plus sur toute cette histoire de double, je n'ai pas encore développé d'affinité particulière avec Aimée...contrairement à Aydan.
***
La nuit avait été très longue pour moi. Après le départ d'Aydan au volant de son cabriolet sur les graviers de l'allée, m'endormir s'était avéré être très difficile. Tant de choses me trottait dans la tête, Aimée, Aydan, Northwood... J'avais même faillis oublier que je devais assister à sa fête le lendemain. Et, lorsque je réussis enfin à fermer les yeux, la nuit de ma mort avait prit le relais. Je ne m'y habituerais décidément jamais : ressentir chaque bulles d'air quitter une à une mon corps, crier à l'aide alors que personne n'entendra jamais mes cris étouffés par l'eau et surtout, avoir conscience que je mourrais seule, ma situation ignorée de tous...
Marie-Anne avait prit l'habitude de me préparer comme chaque matin tandis que j'étais trop concentrée sur le fait que, dans la pièce voisine, se trouvait mon sosie. J'avais congédié ma gouvernante en l'incitant à se nourrir d'avantage en cuisine alors que je me dirigeais vers la porte de la chambre d'ami. Je tourne la clef dans la vieille serrure qui ouvre la porte dans un léger cliquetis. Seule la lumière matinale des premiers rayons du soleil éclaire la pièce, ce qui me permet de constater que le lit est complètement vide. Je ferme derrière moi et avance en inspectant rapidement les quatre coins de la pièce sans apercevoir Aimée. C'est impossible, elle n'a pas pu s'échapper, la porte était fermée et le balcon est trop haut pour qu'elle puisse sauter par cette dernière. Soudain un objet dur me percute violemment le haut de la tête dans un bruit de ferraille.
— Aïe !
La résonance du choc se répand dans tout mon crâne en une onde douloureuse tandis que je me retourne pour faire face à mon double, un vieux chandelier en or dans les mains, le pied plat de l'objet vers le haut, me permettant d'en conclure que c'est avec ça qu'elle a tenté de m'assommer.
— Mais qu'est-ce qu'il t'as pris ?! m'exclamais-je en me tenant l'arrière de la tête douloureuse.
— Où est Aydan ?! me demande-t-elle précipitamment. Je veux voir Aydan !
— Ça m'aurais étonné, minaudais-je pour moi-même en levant les yeux au ciel. Aydan n'est pas là, lui annonçais-je, il est rentré chez lui hier soir.
— Je ne parlerais qu'à Aydan, et à lui seul, précise-t-elle en brandissant bien devant elle ce fichu candélabre.
— Écoutes Aimée, je ne te veux aucun mal, tu sais. Je suis toute aussi perdue que toi dans cette histoire et j'aimerais bien comprendre pourquoi nous nous ressemblons autant toi et moi... Nous pouvons peut-être essayer de nous connaître un peu mieux pour au moins parvenir à comprendre certaines choses, tu ne crois pas ? Tu pourrais peut-être commencé par poser ce chandelier, proposais-je en tendant ma main vers elle.
Je vois à ses yeux qu'elle est complètement perdue et j'avoue qu'il y a de quoi l'être. Aimée hoche la tête doucement et se décide à poser son arme improvisée sur la table de chevet qui se trouve à côté du lit. Je m'assois sur le bord du matelas en l'invitant à faire de même. Je crois qu'il faut que je commence mais je ne sais pas si je dois lui dire que j'ai ressuscité, peut-être qu'elle me prendrais décidément pour une folle. Non, je crois qu'il est préférable pour tout le monde que j'évite de parler de mon passé.
— Je m'appèle Cécilia Bloomingdale -mais tu peux m'appeler Elie-, j'ai seize ans, je suis née à Bâton-Rouge. J'habite ici et j'ai un frère, James. J'ai connu Aydan il n'y a pas si longtemps que ça... Je t'aies rencontré hier dans le vieux carré alors que je le visitais pour la première fois...
Aimée me regarde patiemment, essayant de percevoir d'éventuels mensonges dans mes paroles. Il est vrai que j'ai un peu enjolivé la vérité mais tout en gardant des éléments de la vie de Cécilia pour ne pas lui faire encore plus peur que maintenant. Je la regarde pour l'inviter à se confier à son tour.
— Je m'appelle Aimée, j'ai seize ans et je suis née à La Nouvelle-Orléans... J'ai été abandonnée à ma naissance dans un orphelinat mais je me suis échappée de cet endroit il y a de ça une semaine parce que je voulais découvrir le monde et goûter à cette liberté dont toute la Nouvelle-Orléans profite...
J'ai bien écouté son histoire et un détail m'intrigue. Elle s'est enfuie de l'orphelinat il y a une semaine, exactement le jour de mon arrivée ici, en 1920. Je ne peux pas croire à une coïncidence, pas au point où j'en suis.
— Je suis sincèrement désolée pour toi Aimée, ta vie n'a pas dû être facile et tu peux rester ici encore un temps, suffisamment pour que nous sachions quoi faire. Mais je dois te prévenir, tu ne peux pas sortir de cette chambre pour le moment, c'est trop risqué, si quelqu'un venait à te voir, nous ne pourrions pas expliquer cela... C'est d'accord ? demandais-je calmement.
Pour toute réponse, la jeune fille hoche la tête en me regardant droit dans les yeux. Je suis à peu près certaine qu'elle m'écoutera, elle me semble trop innocente et apeurée pour risquer de perdre son seul logement.
— Bien, conclus-je en essayant de paraitre rassurante. Je vais aller te chercher ton petit-déjeuner, ne bouges pas d'ici.
Je me lève et me dirige vers la porte lorsqu'Aimée m'interpelle.
— Elie !
Puis je sens sa main se refermer autour de mon bras. Tout à coup, une sensation d'aspiration se répand dans tout mon corps à partir de ce simple contact avec mon double. Une douleur m'assaille le crâne comme si un marteau cognait sans arrêt dans ma tête, si bien que je me penche en avant dans l'espoir d'arrêter cette souffrance. En vain. Je me retrouve bientôt accroupie sur le sol puis complètement allongée...Je distingue seulement Aimée, évanouie à mes côtés, avant de fermer doucement les paupières à mon tour...
Bonjour tout le monde ! J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu...et surtout que vous aimez toujours autant l'histoire... N'hésitez pas à me communiquer votre avis ! :) À bientôt !
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