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Jouer à Chat

Il est tard.

Pas qu'il le sache, en réalité, il le devine : par-delà la fenêtre de son salon, le lampadaire de la rue d'en face est allumé, depuis un petit moment.

Le travail l'attend pourtant demain matin, de bonne heure cela dit en passant. Vraiment très bientôt pour être exact. Ce n'est pas dans ses habitudes de ne pas dormir. Katsuki ne se prive jamais de sommeil, il sait que ça le rend nerveux, voire négligent, et sûrement plus désagréable que ce qu'il n'est déjà.

Avachi dans le canapé matelonné, ses yeux louchent sur une petite table de séjour. Ce soir il ne dort pas, il ne peut pas.
Parce que le Jeu du Chat et de la souris à repris cette nuit.
Et comme durant l'enfance, Katsuki adore être le Chat.

La salive s'est accumulée dans sa bouche, le tout devient pâteux, fort désagréable. Sa main, profondément logée dans le creux de sa joue, et dans la continuité de son coude, appuyé au rebord du fauteuil, finit par se déloger, cause d'engourdissement. Et puis dans la foulée de ce geste, il vient arracher cette feuille odieuse précédemment posée sur la petite table.

La déduction, les idées farfelues et farouches, c'est son truc. Il est fort là dedans et il le sait, voilà pourquoi le manque de sommeil le turlupine autant : il n'aime pas être en sous régime, mettre plus de temps qu'il n'en faut pour deviner le passif de l'un de ses suspects. Ça ne lui ressemble pas, "ça ne te ressemble pas !" hurlerai son équipe.

Et puis Katsuki ne compte plus. Ça doit faire une éternité qu'il jalonne les pistes de ce criminel masqué. L'agence lui a d'ailleurs donné carte blanche sur l'affaire, tout est devenu clair dans les esprits à ce propos. Comme une évidence, un lien imperceptible : si quelqu'un devait l'attraper alors, cela devait être lui.
Et c'est ainsi qu'il est persuadé qu'il est le chat de cette histoire.

La feuille se bouge et se rebouge dans tous les sens, à faire brasser l'air poisseux de la pièce vide, pour en émettre un son peu mélodieux. Peut-être pour le maintenir éveillé, mais cela ne l'aide pas.
Cela ne l'aide pas à deviner qui se cache derrière le masque, la mise en scène. Son Moriarty, son point faible, son Nemesis, juste là, sur l'ombre d'une photographie mal formée.

Un véritable cadeau ; la seule preuve de l'existence d'un grand homme.
C'est sûrement épineux de l'appeler de cette façon, le meurtrier qui pleure, Chouineuse sanglante comme ils aiment le surnommer dans les locaux de l'agence. Une véritable ombre, un prodige de l'anticipation. Il se faufile dans les cerveaux pour y déplacer les pièces à son avantage, échec et mat.

La "chouineuse" est prudente, il efface tout, parfois en miette, parfois en cendre. Dans tous les cas, l'affaire se résout d'un vide et d'une énième déception.
Mais l'homme est humain, et l'humain n'est pas toujours parfait ; il fait des erreurs. Le genre d'erreur à se faire photographier par une caméra de surveillance.

Katsuki grogne, parce que ça ne tient pas la route.

La feuille se froisse contre ses mains, si fort qu'elle ne forme qu'une petite boule minuscule, qu'il jette, comme un boulet de canon contre le mur.

Pouvoir passer par-delà les sécurités de la CIA, et se faire finalement capturer par les caméras paresseuses d'une grande avenue ?
C'est presque une insulte au génie de cet homme que Katsuki adule pour sa capacité à le mettre dans un coin reclus de ses propres pensées. Alors quoi ? Ce n'était qu'un subterfuge ? L' Imposture d'un génie ?

C'est à ne plus pouvoir dormir, ou bien à dormir debout.

D'ailleurs, pris de nervosité, Katsuki se lève et reprend le papier froissé pour réparer la précédente bavure. Comme craint, le criminel est toujours au milieu de l'image, et comme redouté, rien ne lui vient à l'esprit.
Katsuki est comme face à un mur de pensés noirs, lorsque ses yeux redessinent la silhouette encore et encore : la solution sur le bout de sa langue s'agrippe démesurément à ne pas vouloir se rendre.
C'est sûrement une ruse, pense t-il encore une fois, sûrement la fois de trop : serait ce un indice pour son prochain coup?

Ce n'est pas nouveau, les deux hommes se donnent la guerre depuis des années, s'envoient des messages, des menaces. Parfois des indices plus originaux que de simples Sms, mais les coups de fils sont un tremplin d'adrénaline, difficile de ne pas s'en sustenter. Ce sont parfois des morceaux de chair, des graffitis, des codes laissés par intervalles... Katsuki n'est pas très doué pour feindre d'aimer ce jeu qui les concerne.

Jouer au chat est un jeu dangereux lorsque l'âge est passé. Alors la question légitime se pose, sûrement le pourquoi, le pourquoi lui ?

Katsuki l'imaginait grand, un visage sombre, un corps soutenu un peu torturé, les marques d'une enfance difficile.
Sur la photo, l'homme mesure à peine 1m70, ses cheveux ne sont même pas plaqués en arrière, ni même ordonnés : une véritable broussaille ambulante. La tenue semble cependant délicate, une sorte de costume sur mesure. Et puis, il y a cette démarche, cette posture, les mains sur les deux côtés du corps, presque trop droit, comme une pose finement réfléchie sous la lumière d'un projecteur.

Que veut-il me dire cette fois ?

Katsuki s'exaspère, à la recherche d'un signe sur les 4 coins du cadre. Les messages n'ont jamais étaient de grandes énigmes pour lui, jamais, et puis, maintenant qu'il voit la silhouette de son correspondant au centre d'une image grise, il en perd ses moyens.

Ce n'est peut-être même pas lui... pense-t-il, avant de se contredire aussitôt,
Bien sûr que c'est lui, il n'y a pas de doutes, juste du mal à le croire !

Mais à l'évidence, ça ne le fait pas avancer. Sur le grisé de la photo, sont gravé quelques lettres dont le sens le noie davantage :

Cat-ch me

Un mauvais jeu de mot, qui ne donne aucun indice. Peut-être n'y a t'il pas de sens, juste une photo, comme ça, pour lui montrer le profil de l'homme qu'il poursuit depuis maintenant 2 ans. Pour le faire saliver, vouloir se rapprocher des flammes un peu plus.... Lui faire commettre des erreurs sûrement... le déstabiliser.... Je vais t'attraper oui !

Ce n'est peut-être que ça, le but de cette photo, et puisque ses méninges se tordent de douleurs, délicatement il la repose à l'envers sur la table, croise les bras en regardant l'heure passer le 6 am.

Des cheveux en bataille, murmure t-il, comme si cela avait un sens encore indéterminé.

Ensuite, pour la énième fois ses yeux se perdent sur la photo, se rendant compte qu'il se butait à observer la scène d'un mauvais angle. L'effroi l'électrocute, pris d'une énergie inconnue, Katsuki finit par revêtir l'uniforme, et déserte le piètre appartement.

Cette grande avenue, sur la photo il l'a connait bien, aveuglé par le décryptage d'une quelconque énigme, la solution tombe de sa langue après lutte.
C'est la rue de son enfance, celle de la maison familiale. "Catch me at 6 am." : une invitation à se rencontrer.

Le trajet pour y venir fût assez laborieux avec les pleins phares, risqués, stressants. Katsuki sent une fièvre - une fièvre noire tellement qu'elle l'opresse - lui prendre le front.

Il a peur en même temps qu'il se délecte.

Et, dans la rue qui s'éclaircit tout juste du soleil levant, il le voit, comme sur la photo : droit et stoïque, l'homme qui chouine. Alors, dans une précipitation prudente, la porte se fracasse, il court ou bien il boite, le vert de ses cheveux lui irrite la pupille.

Et puis, maintenant à hauteur de menton, face à face , les yeux se croisent, s'enlacent sûrement, puis le plus petit finit par casser la confrontation visuelle.

Le jeu se termine, lui dit-il.

Une brise se perd dans ses cheveux émeraudes, et ses yeux de la même teintes le foudroient quelque part dans la poitrine. Un éclair d'une émotion étrange le transcende, lui retourne les tripes.

Ça ne mène plus à rien, continue t'il. Ça tourne en rond.

Et bien que Katsuki se délecte souvent de ses proies qui se rendent, par forfait, par l'abandon du jeu, cette fois-ci le malaise l'empêche de comprendre un piètre mot, lorsqu'il réalise, après un long recul, l'identité de son Némésis.

Deku ?

Imperceptibles mouvements de l'épaule qui se recule, Izuku n'a jamais cherché à se défiler. Le face à face se suspend dans les notes du matin, et des oiseaux se réveillent pour chanter. La vie s'éveille, et Katsuki tremble d'émotions contradictoires.

C'est un au revoir.

Katsuki frissonne, quelque chose se tourne et se retourne dans ses entrailles, et dans ses souvenirs rayés au feutre indélébile. Izuku, ami d'enfance torturé et cher, disparu trop tôt. Il se souvient que c'était durant une année du collège, un mois de printemps.
Un suicide d'après les médias... Visiblement une fausse information.

Inconsciemment peut-être avait-il deviné, pour que le personnage l'obsède à ce point.
Tout s'explique un peu mieux, et puis il y a le sens de sa phrase qui se met bout à bout dans sa tête, ce regard lancé par dépit, l'abandon et les mots qui ne sortent pas. Pas d'explications. Une sorte de crainte acide qui n'a pas de voix pour s'exprimer, et la plainte se meurt dans sa gorge.

Izuku tourne les talons, dans son costume noir et blanc, cette posture droite, et à la fois frêle d'un homme perdu. Katsuki n'arrive pas à retrouver le Deku qu'il connaissait. Non celui-ci lui semble méconnaissable, flou, comme l'un des nombreux cauchemars qu'il faisait à la suite de l'incident. Le regard vague, il l'aperçoit une seconde, avant qu'il ne se retourne complètement et ne parte s'enfoncer dans le brouillard.
Katsuki panique.

Ce n'est pas fini ! Hurle t'il, tentant désespérément d'empêcher la fuite de son ami d'enfance. Tant que je ne t'ai pas attrapé, j'irais te chercher.

Sa voix se casse dans le silence. La souris verte s'est déjà mélangée à la brume.

J'irais te sauver... murmure-t-il enfin, ses jambes pourtant plantées dans la terre, Izuku a disparu.

Et c'est ainsi.

C'est ainsi que les jeux d'enfance ne se finissent jamais, seulement lorsque le chat cède son trône et s'en est allé.
C'est ainsi que les souvenirs s'évaporent, et que le jeu reprend encore et encore,

Et ne s'arrête jamais.

***

Remerciement à, Amaryllis0w0 _pErRiNeTtE_Amarylice et Lucas31 pour les corrections, la relecture et la bienveillance avec laquelle ils/elles m'ont aidé,
Bisous fesse ❤

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