L'arrivée √
3. L'arrivée
PARIS
KAYLEE
Dans la grande salle de séjour de nôtre impressionnante demeure, Ma mère me détaille en silence. Informée de ma venue elle est venue me chercher personnellement à l'aéroport. Après les étreintes teintées d'émotions, les hurlements de certaines femmes de chambre qui m'ont vu depuis des années, nous nous sommes installées, l'une face de l'autre, papotant comme si de rien n'était. Elle me raconte les derniers potins croustillants, et moi je lui narre les points saillants de la construction du prototype ''DavCoy'', retardant ainsi la fameuse discussion.
Depuis une minute, chacune de nous ayant épuisée ses réserves de sujets, nous nous observons, sourcils froncés pour moi et pour elle, l'air songeur, le regard perdu dans le vide. Elle se demande indubitablement par où commencer pour me convaincre d'adhérer à cette mascarade. Non Non Non et Non ! Je ne peux pas accepter cette histoire. C'est révoltant comment papa a pu me faire ça, à moi sa fille unique ? Je suis à deux doigts d'imploser. De vider toute ma colère sur quelqu'un. Le silence de ma mère n'arrange rien à mon humeur. Si jamais elle le défend je vais...
─ Kaylee, ma fille, Ton père t'aimait. Tu étais la prunelle de ses yeux. Je connais Travor, et c'est un bon garçon. Il est exemplaire tu verras qu'avec le temps vous vous apprécierez.
─ Maman comment peux-tu dire ça ? Papa n'avait pas le droit de me faire ça. Et si j'étais fiancée ?
─ Tu aurais dû rompre !
─ Te rends-tu comptes de ce que tu dis ? Je suis au bord des larmes. Larmes de colères qui menacent de couler.
─ Ma fille heureusement que ce n'est pas le cas. Je te comprends mais essaies de te dire que ton père avait sûrement ses raisons. En plus ils se sont entendu tous les deux pour faire ce testament.
─ Des raisons ? Comment peux-tu seulement justifier cet acte ?
Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer...je suis au bord d'une crise de nerfs. Oh eeehhhh! Ici la terre maman ta fille unique va épouser un inconnu... Ils sont tous fous!
─ Kaylee chérie...écoute. Il ne sert à rien de paniquer. Attendons l'arrivée de Travor et ensemble on avisera. Bredouille-t-elle sans conviction pour me rassurer.
─ Mais je ne sais rien de lui, comment veux-tu que je ne panique pas?
─ Je crois que tu exagères. Vous apprendrez à vous connaître, i vous y mettez du vôtre.
─ Que... J'exagère? Je hurle au bord de l'évanouissement.
Je n'y crois pas. Maman tu ne viens tout de même pas de dire ça ? Si elle l'a dit! Je suis dans un cauchemar.
─ Maman ? L'imploré-je du regard.
─ Kaylee je sors. J'assiste à une vente de charité dans vingt minutes et je dois me préparer. Tu viens avec moi ? On y croisera sûrement la mère de Travor. Ça te permettra de revoir la ville, tu y viens si rarement.
Alors là c'est la meilleure. Je vais finir par croire que c'est un complot. Je n'irai nul part avec toi vas-y toute seule !
─ Non merci. Vas-y seule. Je vais rester ici.
─ Je t'en prie ma fille. Réfléchie, pense à la société, à tout le mal que tu t'es donné. Ne laisse pas tout tomber.
─ Bye maman.
J'ai envie de crier. De crier fort pour qu'elle me comprenne. D'ailleurs, il faut vraiment que je réfléchisse. Un bain me ferait du bien. J'étouffe. Moi me marier ? Ça Jamais ! Je monte rageusement les marches qui mènent à ma chambre.
TRAVOR
Ce fichu jet qui tombe en panne pile au moment où nous devons embarqués. Heureusement que le problème a été vite détecté ! J'en veux au monde entier ! Colin, comment n'as-tu pas pu te rendre compte qu'il y aurait cette panne ? Il faut que j'aille à Paris aussi tôt que possible. Je dois essayer d'empêcher ce foutoir. Et puis, comment vais-je annoncer ça à Victoria ? C'est vrai que nous avons une relation purement sexuelle, et qu'il n'y a jamais eu d'équivoque sur la, nature de nos liens, mais je ne peux pas laisser les dernières volontés de mon père régentées ma vie. Je tourne sur moi-même, puis je me passe une main sur le visage. Un tic que j'ai quand je suis nerveux. Colin, le pilote vient vers moi.
─ Mr MacCoy, Tout est réglé On peut y aller.
─ Ce n'est pas trop tôt !
Je fais signe à Sandra ma secrétaire de me suivre. Je vais enfin pouvoir comprendre démêlé ce problème dans lequel mon père m'a fourré! Une fois à l'intérieur de l'avion, l'intérieur en cuir marron qui m'est si familier me fait penser à ma voiture. Je m'assois et je pose ma tête contre mon siège. A quoi pensait mon père? Et ma mère? Savait-elle cela? Il va falloir qu'elle m'explique !
Huit heures de temps après, l'avion atterri dans un bruit assourdissant. Je suis mort de fatigue, il faut que je me repose. Je vois une voiture venir au loin, elle s'avance sur le tarmac. Le chauffeur. Mais qui a prévenu ma mère de mon arrivée ?
─ Mr MacCoy, J'ai pris la liberté de prévenir votre mère de votre arrivée...Elle nous a donc envoyé le chauffeur.
Non mais ! Tu as pris la liberté ? Je la considère un moment avec colère. Calme-toi Travor. Calme-toi
─ A l'avenir ne prenez des libertés que si vous me demandez mon avis avant. Compris?Je prends le soin de ne pas hausser le ton mais je suis sûr qu'elle a compris le message.
─ Oui. C'est compris. Je suis désolée Monsieur.
─ Allons y. Demain sera une longue journée. Dis-je en me dirigeant vers la voiture.
Je salue d'un signe de tête discret, le chauffeur, qui est sorti pour nous ouvrir la portière. Tout ce que je veux c'est dormir, mais ma mère ne me le permettra sûrement pas. Deux heures de trajet, plus tard, la voiture s'engage dans une rue privée. Elle s'arrête devant un grand portail en fer, s'ouvrant sur une grande et magnifique demeure. Sandra bouge près de moi. Je suis son regard et je me rends compte qu'elle est en admiration devant nôtre maison. Comme toujours ceux qui viennent ici sont ébahis, par la maison.
─ Sandra ! Je l'interpelle vivement, pour la sortir de sa contemplation. Le chauffeur lui tient la portière ouverte. Je sors par l'autre côté, et je vois ma mère plantée sur le perron les bras croisés, un grand sourire aux lèvres ! Je peux dire adieu à mon sommeil.
─ Maman ! Me suis-je empressé de scander sans enthousiasme, elle se précipite à ma rencontre en ouvrant grandement ses bras.
D'accord elle m'a manqué. Mais pas trop d'effusion, ni de marque d'affection devant la secrétaire. J'ai ma réputation à préserver.
─ Travor! Mon chéri, Comment était ton voyage? S'écrie-t-elle en me serrant fort contre elle. C'est clair que ma venue discrète est loupée et là ça devient embarrassant. Maman, s'il te plaît. Ma secrétaire est là !
─ Très bien maman mais je suis épuisé. Sandra aussi l'est sûrement, tu la connais déjà je crois.
Elle me lâche. Ah enfin! Se retourne vers une Sandra toute rouge de confusion.
─ Oui. Bonsoir Mlle. Je vous ai eu au téléphone hier n'est-ce pas ? merci de m'avoir prévenu. Sans vous je n'aurai jamais su que mon fils venait. Je vous en dois une. Suivez-moi vous devez être fatiguée.
Ouf! Bon, j'ai le temps de prendre une douche. Qu'elle s'occupe de Sandra en attendant. Je les accompagne en silence. Arrivé dans le vestibule, je m'éloigne d'elles et je monte les escaliers aussi vite que je peux au cas où elle change d'avis, on ne sait jamais avec ma mère. J'ouvre la porte de ma chambre. J'enlève ma veste, je commence à déboutonner ma chemise.
Mon portable vibre presque instantanément. Moi qui pensais l'avoir éteint. Qui est ce?
Victoria...
─ Allo ? Travor. Pourquoi es-tu parti sans rien me dire ? Tu sais que je déteste quand tu fais ça. Piaille-t-elle.
La discussion que je voulais éviter.
─ Vicky, Je suis à Paris pour une affaire urgente je rentre dans une semaine tout au plus.
─ Une semaine ? C'est trop long Travor.
Et voilà ça commence. Les jérémiades à n'en point finir. Je me demande comment j'ai pu tenir deux semaines avec elle. Je n'ai pas le temps de gérer ses états d'âme.
─ Vicky, je rentre et on parle. Actuellement je ne suis pas d'humeur.
─ Tu ne veux pas que je vienne te tenir compagnie ?
─ Non !
Mon ''non'' a l'air d'une supplication, un vrai crie de cœur. Il faut sincèrement que je pense à me débarrasser d'elle. Je reprends plus posément
- Non tu ne peux pas c'est une affaire de famille. Je suis certain que tu as beaucoup de travail.
─ Oui tu as raison ! Devine quoi j'ai été choisie pour faire la couverture d'un magasine
─ C'est une bonne nouvelle ...
Je l'entends me débiter, sur un flot incontrôlable, ses dernières prouesses, dans la mode. Tout ce que je veux c'est dormir.
Un coup à la porte me sort du sommeil dans lequel j'étais plongé .j'ai dû m'endormir sans le savoir. La conversation avec Victoria était d'un ennuie. Je l'ai laissé parler seule. Tant pis, je ne me sens aucunement coupable de l'avoir abandonné au téléphone.
Je me frotte les yeux.
─ Oui entrez!
Ma mère entre dans la chambre. À son regard, je sens qu'elle va engager la discussion sans perdre du temps.
─ Travor, je sais que tu dois être remonté contre moi mais je te promets que je n'en savais rien. Ton père m'a caché, qu'il avait ce projet en tête.
Qu'est-ce que je disais? C'est typique de ma mère, aller droit au but.
─ Donc il a fait ça tout seul. Avec Patrick. Tu as déjà rencontré sa fille ?
─ Non. Je l'ai vu il y a longtemps, je crois qu'elle vit à Berlin. C'est une fille que je n'apprécie pas. Elle est volage. Souffle-t-elle sur le ton de la confidence.
Ma mère titille mon intérêt. Volage?
─ Volage tu dis?
─ Oui mon fils, il y a cinq ans elle était sur le point de se marier. Mais son fiancé n'est jamais arrivé. Va savoir ce qu'il a dû découvrir sur elle qui l'a fait changer d'avis.
─ Il n'est pas venu? C'est un lâche. La moindre des choses c'est de s'expliquer.
─ C'est leur problème. Moi je ne conçois pas, que son père, dans la crainte que sa fille ne finisse vielle fille, décide que tu l'épouse.
─ Je vais régler ça avec Mendez ! Mais avant je dois voir cette fille pour lui dire qu'il n'y a aucun espoir pour qu'elle m'épouse. Je suis sûr que c'est une fille à papa qui n'a jamais rien fait de ses dix doigts. Je vais racheter des parts de l'entreprise et le tour sera joué.
─ Je ne crois pas qu'elle y voit d'inconvénient. Même si c'est possible qu'elle exagère sur le prix alors fait attention.
─ Peu m'importe le prix. D'ailleurs son prix sera le mien. Merci de me soutenir maman.
─ Tu es mon unique fils Travor je ne vais certainement pas laisser cette tragédie se produire.
Je lui fais un sourire, sincère auquel elle répondit. Elle me comprend et me soutient. Que vouloir de plus.
─ Bonne nuit mon fils. Demain je t'accompagnerai à la demeure des Davenport.
─ D'accord maman. Dors bien
Elle me laisse seul. Finalement ça ne sera pas si compliqué de mettre un terme à ce complot de nos père. Et au moins ça m'aurait permis de revoir ma mère. J'en étais la quand le sommeil m'a à nouveau surpris.
Le lendemean suite à une nuit assez agitée à cause d'un cauchemard dans lequel mon père me forçait à épouser une guenon, je suis encore plus déterminer à empêcher cette union ridicule. Je n'ai qu'une hâte, faire ma proposition à cette fille et repartir d'où je viens comme si cet épisode de ma vie n'avait jamais existé. Après un ènième tour de la salle à manger à souhaiter que ma mère finisse par descendre, je commence à m'impatienter, sous le regard circonspect que me lance ma secrétaire. Que fait-elle ? Si elle ne descend pas dans la minute qui suit je partirai sans elle. Heureusement elle fait enfin son apparition :
─ Bonjour Travor. Sandra, vous avez passez une agréable nuit j'espère.
─ Oui bien sûr madame MacCoy. Merci pour votre hospitalité.
─ Je vous en prie. Passons à table pour le petit déjeuner
Je me lève et Sandra aussi. Nous la suivons, après des minutes qui parurent vraiment longues pour moi, nous nous mettons enfin en route pour régler une bonne fois pour toute cette affaire. Je n'ai pas prévenu Mendez, pour éviter qu'il donne son avis. On l'appellera quand la vente sera conclue. Une demi-heure plus tard, nous pénétrons dans une grande maison. Celle des Davenport. Leur maison m'a toujours parut trop simple pour une famille aussi imposante. Le jardin par contre est un vrai chef d'œuvre.
À ma descente de la voiture, je retiens la portière pour que ma mère puisse à son tour en sortir. Un homme en costume noir se dirige vers nous.
─ Bonjour, monsieur, Madame MacCoy, comment allez-vous ?
─ Bien Gérard. Rosy est là ?
─ Oui bien sûr.
─ Et sa fille ?
─ Rentrée hier, mais je n'ai pas vu Mlle ce matin. Peut-être qu'elle n'a pas dormi à la maison. Voulez-vous que je vous annonce à Madame ?
─ Oui allez y
─ Suivez-moi donc.
Ma mère me devance et me jette un regard qui semble dire:<<je te l'avais dit>> cette Mlle Davenport n'était pas du genre à perdre son temps, à peine rentrée, elle sort faire la fête. J'esquisse un sourire en coin. Nous attendons, ma mère et moi dans un très grand salon la venue de Rosy. Celle-ci fait quelques minutes plus tard son apparition Une femme plutôt belle et distinguée. Toute en sourire, elle échange des bises avec ma mère et me tend enfin une main que je serre avec fermeté. La mine renfrognée.
─ Carole, Je suis ravie de te revoir. Travor toi aussi. Tu étais bien jeune la dernière fois que je t'ai vu, maintenant tu es devenu un beau jeune homme. Commence-t-elle
─ Bonjour Roselyne, C'est vrai, à présent j'ai grandi et je suis un homme.
J'insiste sur le ''homme'' pour lui signifier que je ne suis plus le gamin qui déambulait dans sa cuisine.
─ Je vous offre quelque chose à boire ?
─ Non merci. Je suis venu parler à ta fille mais, comme elle n'est pas là, je vais m'entretenir avec toi. Avec la certitude que tu me comprendras mieux.
─ Passons alors à la bibliothèque
Une fois dans la pièce élégamment décorée et spacieuse, elle nous désigne des sièges de la main. Ma mère s'assoit, moi je préfère rester debout. Je commence sans perdre une minute.
─ Je suppose que tu connais la raison de ma visite. Déclaré-je sans préambule.
Elle fait un mouvement affirmatif de la tête ce qui me permet de continuer.
─ J'ai réfléchis et j'ai trouvé une solution qui nous arrangerait tous.
─ Laquelle ?
─ J'ai décidé de racheter les parts de Daven&coy appartenant à ta fille au prix qui lui conviendrait. Je crois qu'elle a beaucoup de chose à faire la preuve, est qu'elle n'est pas présente. Elle n'a sûrement pas le temps de gérer les entreprises. Je lui facilite ainsi la tâche et elle continuera à mener sa vie d'héritière sans encombre.
Je termine mon speech avec un sourire en coin, l'air satisfait, et convaincu d'avoir Rosy dans ma poche. Je m'apprête à reprendre quand une voix fine, claire et étonnement séduisante retentit derrière moi:
─ Pour qui vous prenez vous pour décider de ce qui est mieux ou non pour moi ?
Je me retourne lentement pour me conffronter au propriétaire de cette voix si belliqueuse. La vue me cloue sur place. Putain de Merde !
Et voilaaaaa. Ils se rencontre enfin! Ça promets d'être une rencontre pas si calme que ça
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