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Le Roi Menteur 1/4

Il était une fois, dans un pays lointain, deux reines possédant sept fils. Les six premiers étaient vaniteux, irresponsables, méprisants, et abusaient sans vergogne de leur rang. Le septième se nommait Saydan et, bien heureusement, était tout ce que ses frères n'étaient pas : modeste, intelligent, honnête et bon. Il incarnait à lui seul tout l'espoir du royaume.

Hélas, plus le temps passait, et plus les deux reines devenaient aveugles aux défauts de leurs enfants. Les six frères de Saydan prenaient soin de se montrer à elles sous leur meilleur jour, rabaissant à loisir leur benjamin, trop occupé à gérer les affaires du royaume pour se défendre.

Tous le monde, pourtant, appréciait Saydan. Son aspect même faisait naitre la sympathie. Du haut de ses vingt-sept ans, il possédait une silhouette légèrement ronde, trahissant sa bonhomie, au même titre que ses lèvres souriantes et ses yeux pétillants. Ses cheveux blonds cendrés bouclaient sur sa tête, plus ou moins gênés par le diadème simple qu'il portait en permanence, seul signe extérieur de son rang. Car Saydan n'avait pas besoin, comme ses aînés, d'habits luxueux, de bagues, de colliers, de maquillages outranciers ou de couronnes ornementées pour faire comprendre qu'il était prince. Il possédait l'autorité naturelle et tranquille des véritables souverains.

Hélas, voyant que leurs mères vieillissaient et désireux de se débarrasser de celui qui s'accaparait tout l'amour du peuple, les six frères firent pression sur le couple royal, tant et si bien que les reines annoncèrent que le nom de l'héritier serait donné au bal d'été, trois mois plus tard. Hélas, tous savaient que Saydan ne serait pas celui-là, et le peuple, du plus pauvre au plus noble, anticipait déjà les pires catastrophe.

Pour préparer le royaume au règne désastreux de l'un de ses aînés, Saydan se mit à travailler deux fois plus. En réalité, et nul, à part les Reines, ne l'ignorait, c'était lui qui tenait les rennes du royaume depuis plus de dix ans déjà. À chaque fois qu'une Reine confiait une responsabilité à l'un des aînés, il s'en déchargeait aussitôt sur Saydan. Non que celui lui déplaise : il savait que les choses seraient mieux faites ainsi.

Armé de son courage, de sa volonté et d'un cageot entier de chocolat, Saydan se mit donc à enchaîner les réunions, laissant son travail dévorer sa vie, au point de mettre de côté son seul plaisir, le seul loisir qu'il s'autorisait : se promener dans son jardin.

Oh, ce n'était pas un grand jardin, un de ces espaces majestueux où les invités de marque aimaient à se prélasser, non, c'était un petit bout de terrain à l'arrière du château, modeste parcelle où seul les jardiniers avaient le droit d'entrer. Lorsqu'il parvenait à voler une heure de liberté, le prince allait s'asseoir sur son petit banc de pierre, tout au fond du jardin, et contemplait le vent jouer dans les fleurs fragiles en respirant leur parfum éphémère.

Parmi toutes ces plantes s'en trouvait une qu'il aimait particulièrement. Il s'agissait d'un rosier rouge, grimpant, qui serpentait sur un mur en ruine. Les fleurs qui y naissaient étaient si rouges qu'elles évoquaient irrésistiblement des gouttes de sang, si douce et si fragile que le vent les faisait frémir comme des larmes de rosée. Le petit banc de pierre, en face du rosier, était le seul endroit sur terre où Saydan parvenait à se reposer, serein, loin des problèmes du monde et du poids de sa vie.

Or il advint qu'un soir, deux mois précisément avant le bal où le nom de l'héritier devait être annoncé, que Saydan se découvrit l'envie d'aller se promener dans son jardin. Il était tout juste minuit lorsqu'il poussa la barrière qui ouvrait sur un buisson de lavande. Il n'était jamais venu à cette heure-ci. Non point qu'il détesta la nuit, au contraire, il aimait sa fraicheur, son silence, ses parfums et sa promesse de paix. Il n'en avait jamais eus l'occasion, voilà tout : ses réunions duraient habituellement bien trop tard, et commençaient le matin bien trop tôt, pour qu'il puisse se permettre de perdre du sommeil.

Alors qu'il avançait vers le fond du jardin, l'esprit embrumé par la fatigue et malmené par ses tracas quotidiens (comprenez : ses frères), un son métallique, bref, le figea sur place. Le son se répéta, une sorte de chuintement rapide qui finissait sur un « clac » retentissant. Saydan hésita un instant à aller quérir ses gardes, mais répugnaient à les convoquer pour ce qui, sommes toutes, pouvait n'être qu'une branche cognant contre un arbre. Même s'il n'y avait pas de vent. Ni d'arbres.

Il avança prudemment en direction du son qui se répétait à intervalle irrégulier. Quelque chose d'autre lui parvint. C'était un murmure, comme... Une chanson. Oui, quelqu'un chantait, tout bas, une mélodie dont il ne connaissait ni le rythme ni les paroles, mais qui sonna à son cœur si triste et si nostalgique qu'il ne put s'empêcher de s'émouvoir. Il avança encore, tendant l'oreille à cette musique étrange aux mots indistincts.

Et enfin, il le vit. De l'autre côté du banc de pierre, un homme était penché sur son rosier, une paire de cisaille à la main, et le taillait avec une extrême délicatesse. Saydan ne pouvait voir que son dos, sa silhouette fine, vêtue d'une tunique aussi rouge que les roses, et ses cheveux longs, lisses et noirs, comme un morceau de nuit ramené en tresse sur son épaule. Les mains qui tenaient la cisaille étaient pâles, laiteuses, sous l'œil argenté de la lune.

Fasciné, Saydan s'approcha. L'homme sursauta et se retourna, permettant à la lumière d'éclairer son visage doux, aux traits fins et délicats, aux lèvres roses, ourlées, et aux yeux verts cernés de cils noirs, long et charbonneux.

-C'est donc toi qui prends si bien soin de mes roses, déclara Saydan, sans parvenir à détacher son regard du jardinier, qui incarnait sans le moindre doute la plus belle créature qu'il ait jamais croisée.

-Tes roses ? Répéta l'autre, sceptique.

Sa voix, lorsqu'il ne chantait pas, chantait tout de même, profonde et grave, mais aussi fragile qu'un murmure. La réplique, ainsi que le tutoiement, amusa Saydan. Le jardinier ne connaissait visiblement pas l'identité de son interlocuteur. Il hésita un instant à ne rien lui révéler, et profiter d'un rare échange d'égal à égal, mais mentir, même par omission, le mettait trop mal à l'aise.

-Je suis Saydan, dit-il, le septième fils de la Reine Louise et de la Reine Cateryna.

Il eut peur que l'autre se crispe, s'excuse de sa familiarité, ou, pire, lui fasse une révérence, mais la révélation parut surtout amuser le jardinier, qui sourit.

-Enchanté, Saydan, répondit-il. Je m'appelle Rhosen. Cela fait longtemps que je n'ai parlé à personne...

-Pas étonnant, répliqua le prince en s'asseyant sur le banc, si tu travailles toujours à cette heure-ci ! Mais tout de même, c'est étrange que je ne t'ai jamais croisé...

-Je n'aime pas beaucoup la compagnie, expliqua Rhosen en haussant les épaules. Ou plutôt, c'est la compagnie qui ne m'aime pas.

Saydan lâcha un petit rire. Par les Fées, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas sourit ainsi !

-Dis-moi, Rhosen, que chantais-tu, lorsque je suis arrivé ? Je n'avais jamais rien entendu de tel.

-Oh, c'est une très vieille chanson, répondit le jardinier en s'asseyant à côté de lui, sur le banc.

Le prince sentit l'épaule de Rhosen frôler la sienne et sa respiration se fit erratique, tandis que son cœur manquait un battement. Heureusement, en tant que représentant diplomatique de son pays, il était habitué à gérer les situations de crises, aussi extrêmes soient-elles.

-Que raconte-t-elle ? Demanda-t-il en tournant son regard vers le profil de Rhosen, que la nuit découpait comme une œuvre d'art, peinture de maître sur une toile noire.

-Une histoire triste, répondit le jardinier, les yeux perdus dans le vague. À propos d'un pays lointain, d'un roi menteur, et d'une tragédie.

-Une tragédie, répéta le prince en soupirant. Et un roi indigne. Parfait, c'est exactement ce qui arrivera au royaume dans deux mois...

-Dans deux mois ? s'enquit le jardinier en se tournant vers lui, perplexe.

-Oh, tu n'as pas entendu parler du bal ? De la succession ? Tu vis vraiment la nuit, toi... Ceci dit, tu as peut-être raison...

Le sommeil que la rencontre avec Rhosen avait repoussé revenait en force, à présent, pesant lourdement sur ses paupières et ses idées, qu'il avait du mal à mouvoir.

-Tu as l'air fatigué, Saydan, dit gentiment le jardinier. Tu devrais peut-être aller dormir...

-Je suis parfaitement réveillé, grommela le prince en se frottant les yeux, car il n'était pas question qu'il écourte sa conversation avec un être aussi fascinant. Je vais bien, ajouta-t-il en tentant de paraître convainquant, ce qui aurait eu plus d'effet sans bâillement. Tu voudrais bien... rechanter ta chanson, pour moi ?

-Bien sûr, répondit Rhosen. Mais après, Saydan, tu devrais vraiment rentrer te reposer, tes cernes feraient peur à la nuit elle-même.

-Ah ah, répliqua le prince en souriant tout de même, parce que personne n'avait jamais plaisanté gentiment à ses dépens, ses sujets étant trop intimidés pour le faire et ses frères trop pernicieux pour leur moquerie contiennent quoi que ce soit d'aimable.

Rhosen secoua la tête d'un air peu convaincu, puis commença à chanter. Sa voix s'étira dans la nuit, douce et fragile, lente et mélancolique, emplie de rimes et de refrains anciens que Saydan ne comprenait pas et qui peuplaient pourtant sa mémoire d'images douce-amères, de rois maudits, de fées, de royaumes perdus à jamais et de roses rouges comme le sang. Il ne s'aperçut même pas qu'il était en train de s'endormir, la réalité se muant en songe aux rythmes lents de la mélopée du jardinier.

Rhosen soutint ses épaules pour qu'il ne tombe pas et l'allongea sur le banc en pierre, sa tête sur ses genoux. Il continua à chanter en passant sa main dans les cheveux bouclés du prince que l'obscurité rendait brun, presque noirs. Sa chanson s'acheva dans un souffle, rendant à la nuit son silence profond.

Rhosen contempla un long instant le jeune homme endormi sur ses genoux, appréciant la douceur de ses traits au repos. Il a l'air gentil, songea-t-il en continuant de caresser ses cheveux, comme on caresse un chat. Vraiment gentil. Et honnête.

À vrai dire, cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas sentit de chaleur humaine qu'il ne pouvait s'empêcher de se réjouir de cette proximité volée. Il se sentait si seul...

Une musique se fit entendre, parsemant la nuit de notes presque inaudibles. Elle ressemblait fort à celle que Rhosen chantait, quelques instants auparavant. Le jardinier soupira en constatant que les roses qui lui faisait face s'étaient mises à luire légèrement.

-Dors bien, prince Saydan, dit-il en lui retirant sa cape pour la rouler et lui faire un oreiller.

Alors que la musique se faisait plus forte, sa silhouette se troubla, comme un reflet à la surface de l'onde. Il se leva, prenant garde à déposer le plus doucement possible la tête du prince sur son coussin improvisé, et se dirigea vers le rosier luisant.

-J'espère que nous nous reverrons, dit-il avant de plonger en avant.

Sa silhouette se fondit parmi les fleurs et disparue. La musique se tue. Les roses cessèrent de luire. La nuit était retournée au silence.

~

-Sire ? Sire ! Les Fées soient louées !

Saydan ouvrit les yeux, lentement. Il se sentait bien. Il n'avait pas dormi aussi profondément depuis... son enfance, au moins, lorsque ses mères l'aimaient encore et le berçaient pour l'endormir. Mais où était-il ? Pourquoi le soleil brillait-il si fort ? Soudain complètement réveillé, il se redressa. De l'herbe. Des roses. Il se trouvait sur son banc, au fond de son jardin. Quelqu'un avait plié son manteau pour lui faire un oreiller. Sa chambellante était agenouillée en face de lui, l'inquiétude se disputant au soulagement sur son visage buriné par les ans.

-Sire ! Répéta-t-elle. Vous allez bien ? Avez-vous besoin d'un médecin ? Quelqu'un vous a agressé ? Tous le château est à votre recherche depuis ce matin !

-Par toutes les Fées, quelle heure est-il, Azarël ? Répondit le prince, soudain paniqué.

-Midi passé...

-Midi ! S'exclama-t-il en sautant sur ses pieds. Mais c'est une catastrophe ! Je devais présider la réunion avec le conseil des intendants, ce matin, recevoir la délégation des villages de la frontière nord, tenir une réunion avec les généraux à propos du port sud, et revoir avec vous le traité des marchands de Panatolis !

-Ne vous en faites pas, Sire, intervint la chambellante en souriant affectueusement, maintenant persuadé que son prince allait bien. Tous le monde était bien trop paniqué à l'idée qu'il vous soit arrivé quelque chose...

Il n'alla pas jusqu'à la fin de sa phrase, mais Saydan perçu le sous-entendu et s'assombrit. Ils craignaient que mes frères ne m'aient occis, juste au cas-où.

-Je suis simplement sortit prendre l'air, hier soir, le rassura Saydan, un peu honteux d'avoir inquiété tout le monde, et je me suis endormi... Il y avait... Il y avait un étrange jardinier...

-Un jardinier ? s'étonna la chambellante. Au beau milieu de la nuit ? Sire, vous vous surmenez. Vous devriez retourner dans votre chambre et vous reposer. Juste aujourd'hui...

-Impossible, ma brave Azarël ! s'exclama le prince en se dirigeant d'un pas décidé vers la sortie du jardin. Décalez tous mes rendez-vous de cette après-midi, nous allons essayer de rattraper le retard de ce matin ! Vous direz aux cuisiniers de me préparer quelque chose de rapide, je mangerai pendant la réunion !

-Mais, Sire... protesta l'autre.

-Avec des macarons ! Précisa Saydan en disparaissant derrière le buisson de lavande.

Avant de le suivre, Azarël tourna son visage vers les roses qui grimpaient sur le mur en ruine. Un jardinier ? songea-t-elle avec un mince sourire aux lèvres. Ben voyons.

~

Le soulagement du château à le voir réapparaitre – et, par répercussion, de la capitale, puis du royaume, car les nouvelles allaient vite – fut inversement proportionnel au dépit de ses frères, qui se voyaient déjà débarrassés de ce poids mort.

Saydan consacra les deux journées suivantes à rattraper son retard et prendre de l'avance. Ses sujets, trop heureux de le retrouver, et craignant un surmenage, firent tout pour lui simplifier l'existence, tant et si bien que trois jours plus tard, il se retrouva libre à midi, sans aucune tâche à accomplir jusqu'au lendemain. Il aurait pu se reposer, se promener en ville, errer dans la bibliothèque, courtiser quelques damoiseaux ou damoiselles... Mais un visage le hantait, un visage et une voix, douce mélopée intraduisible qui le suivait jusque dans ses songes.

Il se rendit à son jardin, poussa la barrière, et se dirigea vers le petit banc de pierre. Personne. Peut-être que s'il attendait la nuit...

Mais qu'allait-il faire entre temps ?... Et si, à la place d'atteindre l'arrivée de Rhosen, c'est lui qui allait le retrouver ?

C'était complètement fou, on ne se rend pas sans prévenir chez un homme qu'on a rencontré la veille. Mais... Il pourrait toujours inventer un prétexte quelconque.

-Mon rosier a besoin d'être taillé d'urgence, tenta-t-il à voix haute en se dirigeant vers la sortie du jardin.

Non, c'est stupide.

-Quelqu'un a volé une rose ! Nous menons une enquête. Vous avez vu quelque chose ?

Encore plus stupide !

-Quelqu'un vous a entendu chanter l'autre soir et voudrait vous engager dans sa troupe. Oui, il se baladait la nuit dans des jardins interdits au public... Et a pensé que s'adresser au prince était le meilleur moyen de vous retrouver...

Il soupira. Il faut voir la réalité en face, mon petit Saydan : tu es complètement incapable de mentir.

Tout à son monologue, il était arrivé à l'aile des domestiques.

-Sire ! S'exclama l'intendante en l'apercevant.

Elle fourra son carnet de notes dans l'une de ses très – très – nombreuses poches et se dirigea vers lui à grandes enjambés.

-Que pouvons-nous faire pour vous ? s'enquit-elle.

Ce n'était pas la première fois que le prince venait pour s'enquérir du bien être des domestiques du château, verser une prime en l'honneur d'une fête, ou demander à ce que l'on félicite ceux qui s'occupaient de son jardin.

-Je voudrais remercier personnellement quelqu'un, hésita le prince.

L'intendante sourit.

-Il s'agit d'un des jardiniers, continua Saydan, celui qui s'occupe du rosier, au fond de mon jardin, en face du petit banc de pierre.

Le sourire de l'intendante disparu. Les quelques personnes qui circulaient autour d'eux, histoire d'écouter discrètement la conversation, se turent aussi. Certain pâlirent dangereusement.

-Que se passe-t-il ? s'enquit le prince, intrigué et inquiet.

Est-il arrivé quelque chose à Rhosen ? Chères Fées, faîtes que ce ne soit pas ça !

-C'est que, Sire... commença l'intendante, visiblement mal à l'aise. Vous n'êtes pas obligé de me croire, bien entendu, mais...

Elle jeta un regard implorant au jardinier en chef, qui vint à son secours.

-Le rosier au fond du jardin est maudit, dit-il tout bas en exécutant au creux de sa paume le signe des Fées, pour se parer du mauvais sort.

Le prince ouvrit des yeux ronds.

-Maudit ?!

-Comprenez, Sire, c'est pas des histoires de gobelins, ce que je vous raconte, je suis là depuis quinze ans... Et personne, aucun de nous, n'a jamais approché ce rosier. Il se taille tout seul.

-Tout seul ?! Répéta une nouvelle fois le prince. Mais j'ai croisé un jardinier, l'autre nuit, en train de s'en occuper...

Tous les jardiniers exécutèrent le signe au creux de leur paume, soudain livides.

-Vous avez vu le fantôme, Sire, balbutia le jardinier en chef. Y'en a quelques un d'entre nous qui l'on aperçut de loin, ou qui l'ont entendu marmonner des incantations... Faut pas s'en approcher, Sire ! Il paraît que du temps de ma grand-mère, quelqu'un l'a fait ... Et on l'a plus jamais revu. Mais le lendemain, il y avait une rose de plus sur le mur, je vous jure, Sire, et même que les nuits de pleine lune, on pouvait toujours entendre sa voix...

Saydan haussa un sourcil sceptique.

-Merci pour ces informations, dit-il. Ne vous ne faites pas, je serais prudent. Et merci de vous occuper aussi bien de mon jardin.

-Merci, Sire, répondit aussitôt le maître jardinier en bombant le torse, c'est un honneur ! Vous verrez, les tulipes, cette année, vont être absolument magnifiques, et les hortensias...

-Pablo, je pense que le prince a saisit le message, l'interrompit l'intendante.

Saydan, préoccupé, leur sourit et repartit vers son jardin, l'esprit hanté d'un fantôme à la voix douce et à la chevelure ténébreuse.

La sagesse aurait voulu qu'il ne s'aventure plus jamais dans les jardins la nuit, qu'il retourne à ses occupations, se sorte cet individu de l'esprit, voire fasse couper le rosier maudit. Mais s'il y a un organe que la sagesse n'atteint jamais, c'est bien le cœur.

Alors Saydan s'allongea sur son banc et ferma les yeux, décidé à attendre la nuit.

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