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Le Roi au Bois Dormants - I

Il était une fois, dans un pays lointain, un roi incroyablement intelligent, aussi admiré et respecté de ses sujets qu'il en était craint. Partout dans le royaume, on parlait de sa froideur, de son regard de serpent et de son impassibilité.

Peu, bien peu était ceux qui le connaissaient réellement.

Encore moins nombreux étaient ceux qui savaient que Mycroft Holmes, roi de Shippland, avait un cœur. Certes, il n'y avait pas beaucoup de place, dans ce cœur. Mais une fois passé ses murailles de glace, une fois entré dans cette forteresse imprenable, vous pouviez être certain de ne plus jamais en sortir.

Et, par un miracle si extraordinaire que Mycroft lui-même n'était pas encore bien sûr d'y croire, quelqu'un était entré.

Un chasseur. Un simple chasseur solitaire, qui errait sur les routes du royaume à la recherche de quêtes à mener, dragons à combattre et justice à rendre. Un chasseur aux cheveux gris, à la voix chaude, au courage inaltérable et au niveau de sarcasme tout à fait honorable. On l'appelait Gregory, de l'antique clan Lestrade.

Et Mycroft l'aimait. Comme il n'avait jamais cru pouvoir aimer quelqu'un, de toute la force incroyable de son caractère hors du commun. Et Gregory -Greg pour les amis- l'aimait en retour, d'une affection tendre, teinté d'une passion qu'il ne s'expliquait pas lui-même.

Une histoire d'amour, comme il en fleurit tant, dans les livres de contes (gays).

Mais l'auteure se dit, une lueur étrange dans le regard, que cette histoire manquait de dragons, de larmes versées, d'épreuves à surmonter, et de retrouvailles déchirantes.

Elle rappela donc subrepticement à la grande chambellan Anthea une loi, oubliée depuis longtemps...

En sachant pertinemment tout le chaos qui allait s'en découler.

~ ~ ~

-Toutes mes excuses, dame Molly, mais vous ne pouvez pas entrer.

-Mais... tenta la petite femme brune, j'ai une communication des plus importantes à remettre en mains propres au roi...

-Vous m'en voyez bien désolé, ma dame, mais les éclaireurs l'ont repéré ce matin, aux abords de la forêt. On l'attend d'une minute à l'autre.

Son interlocutrice arbora une moue perplexe.

-Repéré ? Repéré qui ?

Le garde eut un sourire entendu.

-Le Chasseur, bien sûr.

*

Gregory entra subrepticement par la porte de derrière, se glissant parmi les serviteurs avec l'aisance donnée par l'habitude. Bien entendu, tous le château était au courant de son retour. Les enfants guettaient au coin des couloirs, prêt à l'assaillir pour lui soutirer des histoires, les courtisants et courtisanes se refardaient le nez, dans l'espoir d'obtenir de lui – à travers le roi – quelques faveurs, et les proches du souverain étaient simplement heureux que la période de morosité de Mycroft soit terminée.

Quant à lui, son cœur battait si fort qu'il se demandait comment nul ne pouvait l'entendre, et pourquoi les murs ne tremblaient pas, ébranlés par ses secousses. Il allait revoir Mycroft !

Mycroft !

Son Mycroft !

À chaque fois qu'il revenait au château, après l'une de ses escapades – celle-ci avait bien durée deux mois ! - il se maudissait d'être partit et se promettait de rester pour toujours. Mais les Chasseurs n'étaient pas faits pour vivre en cage, et il savait que le désir de liberté finirait par revenir lui ronger le cœur... Jusqu'à ce que Mycroft, avec un gros soupir, abdique et lui donne une mission à remplir aux confins du royaume.

Il se déplaça de couloir en couloir, suivant un itinéraire qu'il aurait pu retrouver les yeux fermés. L'amour trouve toujours une voie pour réunir ceux qui s'aiment. Surtout dans les contes de fées...

La porte, enfin.

Il possédait – cela va de soi – la clef des appartements privés du roi. Il la fit tourner tout doucement dans la serrure, et poussa, sans que le moindre grincement vienne trahir son geste, l'antique battant de bois.

Son cœur fit un bond. Mycroft était là. C'était sa silhouette, de dos, penchée sur le bureau.

Le Chasseur s'approcha à pas de loup, désireux de surprendre son amant... Et s'arrêta net.

Il venait de constater que le poing de Mycroft était fermé et pressé si fort contre la table qu'il en tremblait. Il s'arrêta, hésitant...

À cet instant, mu par un étrange instinct, Mycroft releva la tête pour jeter un coup d'œil par la fenêtre qui lui faisait face. Il croisa les yeux de son reflet... Et s'aperçut qu'une deuxième silhouette se trouvait derrière lui.

Il y eut une seconde de flottement. Étais-ce un rêve ?

Le reflet souri. C'était lui.

Le visage de Mycroft s'éclaira soudain, comme rayonnant d'une lumière intérieure. Sa bouche s'étira dans un franc sourire, ses yeux se plissèrent de joie, et son regard devint flou.

Il fit volte-face.

-Je suis de retou... eut le temps de lancer Greg avant qu'un baiser ne lui vole sa voix.

-Je m'en étais aperçu, souffla Mycroft en se détachant de lui.

Mais aussitôt, il referma ses bras autour du Chasseur, glissa ses mains dans le creux de son dos, et le serra contre lui, le plus fort qu'il put.

-Tu es revenu... murmura-t-il, la tête dans son cou.

-Ça t'étonne ? Répondit l'autre d'une voix tendre en passant la main dans ses cheveux noirs. Je t'ai pourtant promis que je reviendrais toujours. Dussé-je te chercher un siècle entier !

-Ne dis pas de bêtises, grommela Mycroft. Et je t'interdis formellement de rester loin de moi aussi longtemps.

Gregory sourit et allait ajouter quelque chose, mais son amant le coupa une nouvelle fois en lui posant un doigt sur les lèvres. Le Chasseur eut un petit sourire et, sans prévenir, se saisit du roi et banda ses muscles pour le soulever dans ses bras.

Le lit n'était pas loin...

*

Le Chasseur, comme d'habitude, se leva avec l'aube.

Il passa un long instant à observer le visage de son amant endormit mais, sous les réclames de plus en plus pressantes de son ventre – il n'avait rien avalé depuis la veille – finis par se lever. Il étira un par un chacun de ses muscles et marcha jusqu'à la fenêtre afin de contempler les lueurs du soleil levant sur les Bois Sombres, royaume ancestrale des créatures magiques...

Son regard glissa jusqu'au bureau du roi. Chaque objet y était rangé, ordonné, classé et disposé avec soin, pour un maximum d'efficacité. Un parchemin, pourtant, faisait tache. Jeté au milieu de la table, partiellement froissé, il semblait avoir fait l'objet d'une haine particulière de son dépositaire.

Il allait s'en saisir lorsqu'une voix le fit sursauter.

-C'est une vieille loi.

Mycroft se glissa dans son dos pour passer ses bras autour de sa taille avant de continuer.

-Elle ne concerne que les souverains et souveraines de Shippland.

Le ton triste, dans la voix de son amant, alerta Mycroft.

-Et ?

-L'obligation d'épouser une personne de l'autre sexe.

Greg haussa un sourcil, surpris.

-Oui, dit-il enfin, je suppose que ça fait sens. Sinon, comment avoir un héritier ? Mais c'est assez dur pour le souverain en question. Tous le monde dans le royaume peut se épouser la personne de son choix, sauf lui ou elle !

Mycroft acquiesça sombrement.

-C'est ça qui te fait faire grise mine ? Demanda le Chasseur, amusé. Tu avais prévu d'épouser quelqu'un ?

Il y eut un silence. Mycroft se détacha de son amant en rougissant.

-Pas maintenant en particulier... C'est juste que de savoir que si j'en avais envie... Je dis bien si... Je ne pourrais pas lui demander...

Greg fronça les sourcils.

-On peut savoir qui est cette charmante personne ? Grinça-t-il.

Mycroft lui jeta un regard surpris. Le Chasseur percuta d'un coup.

-Oh, lâcha-t-il simplement. Tu voulais qu'on se marie ? Quelle drôle d'idée...

Mycroft, blessé, détourna le regard. Comprenant soudain qu'il avait gaffé, Gregory tenta aussitôt de se rattraper.

-Je veux dire ... Ce n'est pas que je ne veux pas rester avec toi... Pas du tout... Ou que je ne t'aime pas... Parce que je t'aime ! Je t'aime vraiment ! Mais le mariage... Très peu de Chasseurs se marient. Nous avons un goût bien trop prononcé pour la liberté. Les engagements à vie ne nous siéent pas vraiment...

-Eh bien je suppose, répondit le roi d'une voix froide, que ça règle définitivement le problème.

Et puis, au fond, il comprenait. Gregory ne pouvait pas prendre l'engagement de l'aimer pour toujours.

À cet instant, trois coups frappés à la porte les firent sursauter.

-Sire ! Appela la voix d'Anthea, la grande chambellan. Le roi Moffat vient d'arriver ! Il demande votre présence immédiatement !

Mycroft envoya à son amant un vague sourire d'excuse, revêtit rapidement ses habits royaux, brodés d'or fin et de motifs alambiqué, et quitta sans rien ajouter ses appartements privés.

Gregory le regarda partir en soupirant. Oui, on pouvait clairement dire qu'il avait gaffé. Et avec ces histoires de traités de paix, il lui faudrait attendre le soir avant de pouvoir reparler à Mycroft en privé. Il enfila avec des gestes mécaniques ses habits élimés, en cuir maintes fois tanné par le vent et la pluie, et sortis à son tour de la chambre, laissant derrière lui un lit vide qui lui fit mal au cœur.

Il erra sans les voir dans les couloirs du château, sans répondre aux sollicitations pressantes des enfants, qui repartirent dépités.

Soudain, une voix familière le fit tiquer.

-SHERLOCK ! Tu ne peux pas dire des choses comme ça à... Seigneur, tu es insupportable !

Greg sourit malgré lui et se dirigea vers la source de la dispute, croisant en passant tous ceux qui s'en écartaient.

Le chevalier John Watson se trouvait au milieu de la cour du château, dans son armure légère, les bras croisés sur sa poitrine dans une attitude réprobatrice. Sherlock guidait sa monture jusqu'à son box en l'ignorant consciencieusement.

-John ! Appela le Chasseur en levant la main.

Le chevalier leva les yeux et sourit en reconnaissant son interlocuteur.

-Greg ! Dieu soit loué !

Il s'approcha, lui saisit le bras, et l'attira avec lui.

-Allons boire une bière ! Sherlock a entendu parler d'une maladie touchant exclusivement les abeilles, et ça fait des jours qu'il me tanne pour revenir ici en vitesse. On ne risque pas de le voir beaucoup, ces prochains jours.

Greg étouffa un petit rire devant l'air grognon du chevalier et se laissa guider jusqu'à la taverne du lotus noir, qui possédait l'incontournable avantage d'être la plus proche.

Trois pichets de bière plus tard, John reposait son verre sur la table avec un bruit mat et un grognement appréciateur.

-Je ne comprends pas, lâcha-t-il. Le problème, c'est que tu ne veux pas épouser Mycroft ou que tu ne peux pas ?

-Le problème... J'en sais rien ! Je n'y avais jamais réfléchis avant maintenant ! Me marier ? Moi ?

-Et maintenant ?

-Mais enfin, John, tu m'imagines, marié ?

-Pour tout t'avouer, je ne vois pas trop de différence.

-Et ma liberté ?

-Tu crois que Mycroft t'enfermerais ?

-Non, bien sûr que non...

-Tu comptes aller voir ailleurs ?

-Enfin, John !

L'autre lui envoya un regard suggestif et repris une nouvelle pinte de bière.

-Mais tu imagines ? Repris Greg. Être lié à Mycroft pour toujours ! Légalement, mettre nos deux noms côte à côte... Pouvoir dire qu'il m'appartient... Dormir dans sa chambre en toute légalité... Pouvoir clamer à qui le veut qu'on s'aime assez pour ne pas désirer qui que ce soit d'autre le reste de notre vie...

Lestrade finit sa phrase dans un murmure et se plongea dans un abîme de réflexion.

-Terrible, acquiesça ironiquement John. La personne que tu aimes te demande de l'épouser. Je ne sais pas comment tu as pu survivre à une telle douleur.

-Mais je ne peux pas, gémit Greg.

-Pourquoi ?

-Mais je viens de te le dire ! La loi...

-Tu sais, Greg, j'ai beau être un chevalier faisant respecter la justice, j'ai appris quelque chose de très important en fréquentant Sherlock. Parfois, la loi peut aller se faire foutre. Cordialement.

Lestrade partit d'un énorme éclat de rire et abatis sa main sur l'épaule de son ami. Soudain, son hilarité se tarit, et il jeta à John un regard angoissé.

-Mais s'il dit non ?

La paume de John rencontra son front.

*

Mycroft, troublé, se laissait guider par Greg, dont il montait le cheval, les bras passé autour de sa taille. Il sentait que le chasseur était tendu, nerveux. De fait, il n'avait pas desserré les dents depuis qu'il l'avait réveillé en plein milieu de la nuit pour lui demander de le suivre, sans plus d'explications.

Les plus folles théories tournaient en boucles dans l'esprit de Mycroft. Ne pas savoir ce qui se passait était une situation plutôt nouvelle pour lui, et définitivement inconfortable.

Son angoisse montait au fur et à mesure qu'ils s'approchaient des Bois Sombres. Et si Gregory avait été ensorcelé par quelques sorcières ? Et s'ils fonçaient tous les deux dans un piège ?

Enfin, l'aube vint percer les nuages, jetant sur la terre quelques rayons rosés.

Un bruit d'eau vint caresser les oreilles du roi.

Un instant plus tard, leur monture déboucha dans une clairière, un charmant trou de verdure ou chantait une rivière, accrochant follement aux herbes des haillons d'argents.

Mycroft vit d'abord Sherlock – il était entraîné à le repérer en toute circonstance, dans n'importe quelle foule – habillé tout de blanc, et qui faisait la tête, dans un coin, derrière un John à l'armure resplendissante. Un peu à côté se trouvait Anthea, sobrement vêtu, qui tenait à la main un bouquet de fleurs.

Et, pour une fois, l'homme qui déduisait plus vite que son ombre se trouva bien incapable de comprendre les indices les plus évidents.

-Gregory ? Demanda-t-il à l'homme qui l'aidait à descendre de son cheval.

Le Chasseur sursauta, incroyablement nerveux. Il voulut répondre, déglutit, tordit ses mains l'une dans l'autre -sous le regard d'un Mycroft perplexe, quoique attendrit- et, finalement, en désespoir de cause, tourna la tête vers John. Le chevalier leva les yeux au ciel et voulu lui adresser un sourire réconfortant. Mais comme l'autre ne réagissait pas, exaspéré, il posa ostensiblement la main sur son épée et le fusilla du regard, dans une menace à peine dissimulée. C'était bien beau et romantique, tout ça, mais ils n'allaient pas y rester jusqu'à l'année prochaine, que diable !

Gregory inspira profondément et s'approcha de Mycroft, qui le regardait, lui aussi de plus en plus impatient.

Il mit un genou à terre et sortit de sa poche un mince sachet, contenant deux anneaux en bois, finement ciselé. Il aurait voulu lui offrir de l'or, des diamants, de l'argent, mais était bien trop pauvre pour cela, et ne tenait pas à faire l'aumône. Alors il s'était aventuré au plus profond des Bois Sombres, et avait, dans la branche du plus grand chêne qu'il avait pu trouvé, sculpté deux anneaux.

Le cœur de Mycroft cessa soudainement de battre.

Les yeux écarquillés, il observait, incrédule, la scène se produire sous ses yeux. Gregory. Son Gregory. Gregory Lestrade. Qui lui demandait...

-Devant les esprits de la forêt, et Irène, la fée de la fontaine, Mycroft, acceptes-tu de m'épouser ?

Il y eut un silence. Mycroft aurait bien voulu parler, mais son être entier était secoué d'émotion. Lui ? Gregory voulait de lui ? Pour toujours ?

-My ? Chuchota Gregory, qui se sentait de moins en moins assuré.

-Mais oui, vous voyez bien qu'il est d'accord ! Râla Sherlock, qui ne désirait qu'une chose : retourner auprès de ses abeilles.

John lui jeta un regard meurtrier qui lui cloua aussitôt le bec.

-Oui, répondit le roi. Oui, si tu veux de moi...

Gregory se releva, passa l'alliance au doigt d'un Mycroft qui n'en revenait toujours pas, et le saisit par les épaules pour l'embrasser fougueusement.

-Je ne peux peut-être pas t'épouser selon la loi des hommes, déclara le Chasseur. Mais selon la loi de mon cœur, Mycroft Holmes, quoi qu'il arrive, et jusqu'à ce que la mort nous sépare, je te promets...

-Les lois de ton cœur ne sont pas les seules lois en vigueur, petit Chasseur, gronda soudain une voix.

John se plaça aussitôt devant Sherlock, son épée à la main. Greg fit de même avec le roi, une flèche encochée dans l'arc qui avait surgit dans son poing.

Autour d'eux, il n'y avait rien, rien d'autre que le bruissement des arbres.

Et pourtant, il n'y avait pas de vent...

Le bruissement se fit de plus en plus fort. De simples murmures, il devint paroles indistinctes.

Le vent invisible grossit encore, faisant craquer les branches et fuir les oiseaux, qui recouvrirent le ciel de battements d'ailes désordonnés avant de disparaître à nouveau, laissant derrière eux une traînée de plumes noires.

Les paroles se firent hurlements.

Et là, dans la tourmente, une voix, enfin, se détacha. Une voix énorme, grondante et rocailleuse, comme le roulement d'un rocher dans le lit d'une rivière, ou le sifflement d'une tempête dans les branches d'un chêne millénaire...

À cet instant, comme si le vent était assez puissant pour les déraciner, les arbres s'écartèrent, de l'autre côté de la fontaine, creusant dans la futaie une trouée sombre, au bout de laquelle s'élevait un arbre immense.

-Gregory du clan Lestrade, tonna la voix. Tu es venu à moi, sans aucune précaution, sans autorisation. Je t'ai épargné. Tu as voulu tailler dans ma chair le symbole de ton amour. J'ai accepté de bénir ton union. Mais voilà que tu te maries, à deux pas de moi, sans m'inviter ? Voilà que tu te mets sous la protection de la fée de la fontaine, sans même me citer ?

Comprenant la futilité de son arme contre pareil force, Gregory baissa son arc.

-Je ne savais pas... commença-t-il.

-L'ignorance n'est pas une excuse, répondit la voix. Je devrais te tuer, dans l'heure, pour ton insolence !

-Non, l'interrompit une voix autoritaire.

Et avant que quiconque ait pu l'en empêcher, Mycroft avait enjambé la fontaine et s'était approché du vénérable chêne.

-Cet homme est mon sujet. Je suis responsable de chacun de ses actes.

Gregory eut un sursaut d'indignation, et se précipita pour rejoindre son amant, mais au moment où il enjambait la fontaine, une main diaphragme sortit de l'eau et se saisit de sa cheville. Malgré la délicatesse du poignet, la poigne était de fer, et il eut beau tirer, il ne peut s'en défaire.

Bientôt, des cheveux noirs flottèrent à la surface, suivis de deux yeux inquisiteurs, un nez busqué, et des lèvres rouges comme une pomme interdite. Irène, la fée de la fontaine, sortit des eaux.

-Mycroft est sortit de la clairière trop vite, dit-elle d'une voix désolée. Je n'ai pas pu l'en empêcher. Mais ici, dans l'enceinte de mon royaume, vous êtes protégés, vous qui vous êtes mis sous ma protection.

Le vent gronda aussitôt pour marquer sa désapprobation.

-Ne t'oppose pas à moi, maudite fée ! Gronda le chêne. Je suis le seigneur incontesté des arbres de cette forêt !

-Je suis l'esprit des sources, répondit tranquillement Irène, et le petit frère de ta victime, ainsi que son amant, son déjà sous ma protection. Puisqu'ils l'ont demandé, je l'étends à Mycroft Holmes, et Gregory du clan Lestrade. Le bois n'a aucun pouvoir sur l'eau. Au contraire, c'est elle qui l'infiltre, qui l'imbibe, le tort et le pourris. Relâche cet homme, oublie l'affront.

Les arbres bruissèrent un instant de milles murmures, comme un peuple en train de se concerter.

-Je ne peux oublier l'affront, répondit enfin le chêne. Ainsi, je te maudis, toi, Mycroft Holmes, roi des mortels, par l'entremise de tous les arbres de ce royaume. Dans seize jours et seize minutes, tu te piqueras le doigt sur une écharde de bois, et tu mourras. Ainsi ai-je parlé.

Une lueur étrange entoura soudain le corps de Mycroft, qui se sentit décalé, cotonneux, comme à mille lieux de lui-même. Il ne comprit pas très bien comment sa tête s'était retrouvée par terre, mais estima que le sol était extrêmement reposant, et ferma les yeux, laissant inconsciemment le maléfice s'ancrer dans sa chair.

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