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8. Pâle lueur lunaire

Dans le royaume de Wei vivait un grand seigneur avec sa dame, ayant pratiqué divers arts dont martiaux, jouissant d'une longévité exceptionnelle, d'une dévotion à toute épreuve, les dieux en leur infinie bonté et miséricorde voulurent récompenser leur dévoué serviteur. 

Ainsi, ils lui offrirent une fiole contenant ni plus ni moins que l'élixir de l'éternité pour pouvoir les rejoindre, vivre parmi eux, non devenir un dieu, seulement un esprit gardien profitant des bienfaits de l'immortalité, d'une vie céleste sans conflits ni attaches. Aussi digne de hauts faits qu'il fut, héros acclamé par de longues épopées, nombre courtisans et ses sujets : il n'en demeura pas moins humain.

Dès qu'il obtint le présent empoisonné, il devint avec cette assurance de ne jamais périr d'une arrogance, d'une cruauté, d'une malveillance et d'un mépris consommé !

Non, il ne se changea point contrairement aux attentes divines en un doux messager pacifique prônant l'amour du prochain, adorant davantage les déités ainsi que l'empereur du ciel mais en un guerrier assoiffé de pouvoir et de toujours asseoir sa domination sur autrui, peu lui importe les conséquences ni les souffrances !

Puisque de toute manière, il ne se montre plus sujet au jugement, à errer dans le monde des morts en attente d'un examen de ses actes, à se soumettre aux ministres et divers fonctionnaires jugeant si sa probité, ses vertus suffisent à lui accorder le privilège de ne point séjourner dans un enfer où il devra par des mortifications racheter ses fautes passées, bien autant tout se permettre ici-bas !

Auparavant, il fut acclamé en héros, il reçut tous les signes de distinction de toute l'humanité pour son rôle d'archer triomphateur des corbeaux dorés. Hou Yi, obéissant à l'empereur de jade descendit sur terre pour résoudre les maux des humains. Un beau jour, il entendit les plaintes des hommes du climat sec de la terre, impossible de cultiver fruits et légumes tant les dix soleils -puisque en ce temps-là, la jeune terre en possédait autant-  brûlent le sol, devenant aride. Un arbre sacré supplie ces dieux que trop rayonnants d'effectuer des rondes plus longues pour offrir un répit à l'humanité, il songe également à son bien-être végétal, d'enfin jouir d'une eau fraîche, ne plus devoir étendre ses racines, toujours plus profondément. Or les soleils trop accoutumés à briller de toute leur lumière sur le monde refusèrent de se brider. Ainsi Yi arriva dans une contrée désolée, morose devant ses rayons incendiaires, fabuleux archer, il sort son arc pourpre, bande la corde et décoche une flèche en tirant dans les cieux.

Il atteint un soleil, au sol s'effondre un corbeau à trois pâtes, il poursuit son office, la température ambiante baisse et la population respire, profite de la fraîcheur soudaine, l'applaudit lorsqu'enfin le neuvième soleil rend l'âme. La terre peut enfin connaître les joies et tristesses des quatre saisons; vivre l'hiver.  

C'est pour avoir instauré ce nouvel ordre que Hou Yi fut acclamé et récompensé.

Désormais, sa réputation si haute chuta, de seigneur éclairé, de héros adulé, de sage conseiller, d'homme honnête, il se métamorphosa en un monstre d'horreurs et de dépravations.

La première à pâtir de ce brusque changement est son infortunée épouse : Chang'e, devenant au fur et à mesure du temps plus que la pâle ombre de ce qu'elle fut. Déambulant dans le palais n'ayant plus aucuns attraits, elle songe à quitter un monde ne trouvant plus grâce à ses yeux, s'échapper de cette vie tourmentée, quitter définitivement ce mari autrefois bon, désormais agressif, possessif et tyrannique.

D'autres fuiraient tout bonnement, se noierait dans les distractions ou l'alcool ou prendront de jeunes amants or Chang'e ne leur est semblable en rien. De sombres songes dans la nuit l'agitent, les pensées prennent un aspect morbide, l'avenir lui apparaît de plus en plus vaporeux, la fin si proche, les ailes de la mort la frôle.

Les plumes caressent tendrement son corps à la pâle couleur laiteuse, portant les ornements les plus raffinés, ses cheveux de jais tel la nuit et ses lèvres similaires aux fleurs de cerisiers. 

Ainsi, par une nuit nimbée par la pâle lueur de la lune, elle se vêtit avec sa robe la plus luxueuse, se fit maquiller et parer de bijoux de jade comme d'or. Ses servantes la complimentent et la questionnent sur les raisons de son accoutrement. Rejoint-elle un homme ? Va t-elle assister à un banquet avec des membres haut-placés de l'élite chinoise ? Se rend t-elle à une fête sans son époux ?

Impensable, pourtant elles y songent volontiers, prêtes à prêter main forte à leur maîtresse car elles ne supportent plus de la savoir si déprimée, si bafouée, méprisée par son époux !

La dame leur sourit tristement, elle ne confirme aucunes théories or se prête bien à les laisser croire ce qu'elles souhaitent de la raison de sa mise si sophistiquée alors que son mari ivre dort sur ses coussins.

Cette nuit se montre la dernière de sa vie terrestre.

Elle ne regrette pas sa décision de s'ôter la vie, elle se recommande tout de même aux divinités, elle les implore de ne point la juger hâtivement pécheresse, elle prépare un plaidoyer pour les attendrir. Vrai, elle souhaite ne plus autant souffrir, à chaque jour, toujours la même monotonie, l'incessante litanie des chapelets d'injures, les avanies, les humiliations publiques, ses enfants la méprisent, ses domestiques la plaignent, quant à elle, elle se dégoûte de demeurer là, amorphe dans ce cadre luxueux, tel un meuble, un objet de décoration, la parure d'un seigneur lassé de son éclat s'affaiblissant jours après jours par manque de considération.

Ô cette nuit, elle se sent de nouveau vivre, enfin un acte égoïste pour elle seule, une délivrance permanente, une éternelle félicitée, loin de cette enceinte honnie, plus méprisée, plus manipulée, plus moquée !

Elle a tout prévu jusqu'aux effets de la drogue qui la plongera dans un sommeil perpétuel, jusqu'à la couleur de son futur cadavre, les effets moins spectaculaires, il ne faudrait pas que les médecins alarmés par une crise décide de la contraindre à boire des potions vomitives pour qu'avorte son suicide.

Ainsi donc, elle saisit la fiole sans se douter, belle figure tragique, auréolée de la lumière lunaire s'être trompée de breuvage !

D'une traite, elle boit la drogue censée la priver de vie, de tous ses sens, cependant, cela n'a point l'effet escompté !

Au lieu de sentir des douleurs abdominales, de se tordre sous ses effets, de vomir, d'écumer puis d'étouffer, elle se sent seulement lasse, elle s'allonge pour se sentir si légère, si hors d'elle-même.

Par gradations, elle ressent une attirance irrésistible pour la lune brillant d'un éclat jusque-là inconnu, est-ce un effet hallucinatoire de la drogue ingérée ? Bizarrement, elle a l'impression de quitter le sol, de ne plus toucher les moelleuses couvertures, ni même le tissu, ne ressent plus la soie sur sa peau. Elle perd sa sensibilité à son propre corps progressivement, cela ne l'alarme nullement, pensant atteindre la mort tant rêvée d'une manière plus douce que ses attentes les plus folles.

Pourtant par réflexe, instinct ou curiosité, voire un mélange des trois, elle ne peut y répondre, elle ouvrit les yeux, s'attendant à une vision floue embuée de larmes, sa vision n'a jamais été si précise.

Ses impressions aussi singulières puissent-elles lui paraître par un court examen se montrent exactes, elle s'élève de son lit laissant traîner ses longues manches, sa robe glisse quelque peu. Elle ne panique pas, interloquée, elle croit rêver ou délirer. La stupeur l'emporte sur tout autre sentiment, à mesure que son corps flotte toujours plus haut tel un ballon d'hélium lâché par inadvertance, elle se mit à réfléchir à ses effets si particuliers du poison ingéré. Or, elle ne lutte guère, ayant abandonné depuis longtemps, renoncée à vivre, elle se moque bien de son état futur ou de quitter la stratosphère !

La lune l'appelle, en séduisante sirène, elle l'aspire vers elle, la captive.

Tandis qu'elle s'élève toujours davantage, la porte s'ouvre brutalement sur son mari, ses yeux révulsés l'inquiètent, il tente de l'attraper, la maintenir dans son monde, il en a les larmes aux yeux. Si seulement il avait osé lui révéler cet aspect de sa personne, sans doute n'aurait-elle pas avalé le contenu de la fiole. Il lui hurle de ne point le quitter, de rage, il tire des flèches assassines pour cribler son corps, le lester et la ramener auprès de lui, interrompre l'ascension. Lui l'archer talentueux rate ses traits, il ne réussit pas à l'atteindre et de dépit, il en jette son arc et son carquois au sol, désespéré de la contempler s'élevant toujours plus haut et plus loin de lui. Il se mit à se maudire ainsi que les dieux lui ayant confié ce présent empoisonné lui arrachant sa femme !

Chang'e entend d'un coup sa méprise, elle avait cru échapper à la vie pourtant elle s'est involontairement condamnée à l'éternité auprès des divinités, quel ironique destin.

Avant de quitter définitivement palais, époux, titres, propriété, terre-mère pour devenir sélénite, elle offre aux arbres, monts et vallées un ultime regard rempli de nostalgie. 

Toute emplie de béatitude comme de compassion, elle s'accorde un dernier mélancolique sourire.

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