Chapitre 13 : Et la montagne
C'était la première fois que Jesse et Angela voyaient Hanzo pleurer. La blonde découvrit alors ce visage si humain et tellement beau, dont elle avait bien faillit tomber amoureuse. L'archer se cachait le visage en sanglots essoufflés, et respirait difficilement. Genji l'avait placé entre ses larges épaules, protecteur.
La soigneuse, en observant la scène, se calma de sa récente crise de panique. Les larmes sur ses joues coulaient toujours, mais de soulagement. Elle était toujours en vie, mais avait eu tellement peur. Ses jambes tremblaient en sursauts irréguliers, et ses dents claquaient encore, mais elle était en vie.
Le cowboy, lui, avait vu toutes les faces d'Hanzo en trop peu de temps à son goût. Il ne savait maintenant plus différencier la peur, de la fabuleuse attirance sexuelle qu'il éprouvait toujours pour le prince aîné. Et quand celui-ci pleurait, comme à cet instant, il avait envie de lui aussi le prendre dans ses bras, pour le bercer, lui dire que tout ceci, était finit, que maintenant il allait le protéger. Alors qu'il n'avait pas bougé. Il aurait voulu faire pareil que Genji, l'empêcher de se faire du mal en tuant Angela, mais n'avait pas bougé.
Avait il eu peur ? C'était vrai, et totalement réel que l'archer l'intimidait, mais est-ce que c'était au point de trembler de peur face au démon, chose à laquelle il ne croyait pas les secondes d'avant, qui possédait l'homme qu'il pensait bien être celui de ses rêves ?
Le brun soupira bruyamment, et se passa une main lasse sur le visage. Dans quoi s'était il lancé encore ? Était il un putain de masochiste pour continuer à être attiré par un putain de démon qui venait juste, à l'instant, devant ses propres yeux, de couper une femme en deux, et confirmer avoir massacrer une famille ?
Il observa son ex copine trembler. Elle, c'était sûr, elle était définitivement détachée d'Hanzo. Angela était une jeune femme très sensible, qui aimait la vie, et Jesse connaissant ses origines, devinait en conséquence son rapport avec les démons. Il se mit à se dire que la nature du prince lui donnait alors le champ libre, puis se donna une claque mentalement.
Comment pouvait il se réjouir ainsi de la douleur des autres ? Tout le monde ici souffrait, Angela avec sa frayeur, Genji pour son frère, et Hanzo avec ses démons, et lui, trouvait le moyen de toujours s'occuper de son petit nombril. Il était vraiment détestable et tellement égoïste ..
Alors il prit un sourire idiot, et ria, pour lancer.
— Eh ben ! En tout cas tout ceci est fini ! Les trois l'observèrent avec de grands yeux, et Genji eu un sourire lui aussi, entrant dans le jeu du cowboy.
— Ouais ! L'aventurier eu un sourire délicat, en tournant le dos au groupe pour partir dans la direction d'où ils étaient arrivés.
— Il faut juste récupérer les affaires qu'on a laissé là bas. Il regarda le jour qui se levait. Si on part maintenant il nous manque qu'un jour de marche avant d'arriver à votre pays des Dieux ou je sais plus quoi.
Angela réussit à se mettre debout, jambes tremblantes. Elle devait partir. Elle était en danger ici. Sans s'en rendre compte, elle avait risqué sa vie à chaque seconde passée aux côtés du prince aîné. Elle devait partir. Maintenant. Tant pis pour le voyage. Hanzo n'avait plus besoin d'elle. Il n'avait jamais eu besoin d'elle.
Elle s'apprêta à annoncer son retour chez elle, afin de retrouver son ancienne vie, tranquille, paysanne, avec ses oiseaux, sa grotte, son bain.
Mais elle regarda le trio d'homme en face d'elle, qui l'attendait en la regardant, et fut prise de pitié. Deux princes, prêts à sauver leur pays, son pays, juste pour réussir à prouver leur valeur, et un aventurier stupide, qui suivait bêtement son meilleur ami et l'homme dont il était tombé amoureux dans leur quête impossible.
L'un des trois était peut-être immortel, mais pas les deux autres. L'un des trois était peut-être dangereux, mais pas les deux autres. L'un des trois était peut-être la raison de sa présence dans ce merdier, mais pas les deux autres. L'un des trois était peut-être son pire ennemi prédestiné, mais pas les deux autres.
Et puis si elle s'enfuyait maintenant, comment retrouver son chemin sans Jesse à travers le grand royaume de Talon ? Comment survivre dans ce territoire si violent, si pauvre et si horrible sans les trois garçons pour la protéger ? C'était impossible. Elle se sentit alors soudainement piégée. Impossible de faire marche arrière.
Genji lui souria maladroitement, pour la questionner.
— Angela ? Tu viens ? La jolie blonde se mordit les joues et hésita un instant avant d'hocher la tête, encore tremblante.
— Oui.
Elle devait au moins atteindre le pays des dieux, et s'y installer, laissant partir le démon, et ses amis. Ses amis ? Cela la sidérait. Comment un démon pouvait avoir un frère si protecteur, et un amant si fidèle ? Alors qu'elle même, n'avait même pas eu sa mère près d'elle.. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Mais elle se retint.
Le prince cadet regarda la blonde avancer lentement sur ses jambes fragiles, et devina qu'elle n'avait plus envie de rester avec eux. C'était compréhensible. Mais il n'avait pas envie qu'elle parte.
La petite troupe se mit alors en route, la fatigue leur croulant sur les épaules, mais l'envie de vite terminer cette odyssée présente aussi. Ils marchèrent alors une journée entière, pour enfin sortir du royaume de Talon, et enfin arriver au Pays des dieux.
Malgré leurs humeurs nerveuses, crevées et franchement merdiques, tous s'émerveillèrent du paysage. Ce pays était formé autour d'une montagne solitaire, où le sommet était caché par des nuages blancs comme la neige. Le soleil qui se couchait à leur droite donnait au pic une ombre surdimensionnée, et tout était vert.
Cela contrastait énormément avec le royaume dont ils partaient. C'était même l'exact opposé. Quand ils franchirent la frontière, ils se sentirent comme absorbés, détendus. Comme si tous leur soucis s'étaient envolés. Comme si Angela et Hanzo n'avaient plus peur, ils avaient juste à présent besoin de dormir. La lune commençait à apparaître dans le ciel. Pleine lune ce soir, et Jesse leur trouva un endroit avec un peu d'arbres et un plan d'eau pour se rassasier.
Mais pas de repas ce soir. Juste.. du sommeil..
(...)
Angela se réveilla doucement, et s'allongea sur le dos, en jetant un œil au ciel étoilé paradisiaque qui s'étendait devant elle. Ce pays était simplement apaisant, alors que le royaume de Gabriel était compulsif. Elle se sentait bien ici. Qui sait peut-être qu'elle pourrait s'y installer. Tout abandonner, et demander au moine qu'ils allaient voir de l'embaucher comme femme à tout faire. Elle se mettrait à croire à leurs dieux. Elle aiderait. Soignerait. Mais pitié, elle ne voulait pas retourner à Talon.
Elle soupira, et son estomac se mit à gargouiller sévèrement. La jeune blonde se redressa. Et vit un feu, un peu plus loin, avec la silhouette d'Hanzo assise. Si sa vue était bonne, un animal était en train de griller sur la braise. Elle hésita. Puis se leva.
— Je peux m'assoire ?
Le prince archer redressa la tête vers la soigneuse et l'observa un instant, pour hocher ensuite la tête. Elle s'installa pour prendre un morceau de viande et questionner une nouvelle fois.
— Tu ne trouve pas le sommeil ?
Le noiraud secoua négativement le crâne. Un silence s'installa, et les deux jeunes se mirent à observer la lune planer au dessus d'eux.
— Tu te rappelles des moments où il prend possession de toi ?
Le prince aîné, surprit, regarda la blondinette l'observer avec sérieux. Il baissa son regard d'aigle.
— Des brides.
— Tu n'as pas accès à ses souvenirs à lui ?
L'archer se mit alors la regarder intensivement, ce qui, elle devait l'avouer, lui faisait toujours un peu d'effet. Avec intérêt, il demanda.
— Que sais tu de lui ? Angela se détourna.
— C'est un démon, voilà tout. Le jeune homme insista.
— Non. Tu sais plus. Je le sais.
La soigneuse le regarda alors. Ses yeux bleus éclaircis par la lumière argentée de l'astre, quasiment translucides, sa peau si clair et blanchit par sa récente peur, elle avait l'air d'un fantôme. Elle s'embarqua alors dans l'histoire de sa vie.
— Je suis fille d'Alina, ange de dixième rang au service de l'Empire des Song. Hanzo écarquilla les yeux. Ma mère est née il y a des milliers d'années, elle est elle même la fille d'une ange qui a créé la terre avec les espèces légendaires. Avant d'être au services d'humaines, les anges était une espèce vivant jadis un sommet d'une montagne, aujourd'hui disparue.
Elle emmêla ses longs doigts.
— C'est ma mère qui a fait descendre l'espèce des cieux, car pour elle, les anges était une race destinée à gouverner la terre et ses habitants. Elle ricana jaune. Mais c'était sans compter sur les démons. Ces bêtes qui habitaient des espèces inférieur comme moyen de transport, qui finissait obligatoirement par mourir. Celui qui t'habites, les gouvernaient à cette époque. La guerre pour les terres du sol se mit alors en place, et des milliers d'anges et de démons mourraient chaque jour.
Angela s'allongea dos contre terre pour observer les étoiles.
— Jusqu'au moment où ton démon tua ma grand mère. Ma mère, folle de rage se mit à se battre contre lui pendant cent jours et cent nuits. Ils ne restaient plus qu'eux. Ils étaient les seuls survivants, les seuls restant de cette guerre. Ils firent alors une trêve, se promettant de remettre leur combats à plus tard. Les anges et les démons, n'ayant qu'un seul sexe dans leur espèce n'avait pas besoin de partenaire pour accoucher. Celui qui survivrai continuerai son espèce.
La blonde lança un regard à Hanzo, qui l'écoutait attentivement.
— La victoire dépendait que d'eux. Le combat durant de nouveau cent jours et cent nuits. Et ma mère annihila le démon. Tout le monde le cru mort, mais visiblement, ce n'étais pas le cas. Cela explique ainsi beaucoup de chose. Le prince archer lui lança un regard interrogatif. Les démons, j'en ai déjà vu au palais des Songs, enfin des humains possédés. Ma mère n'a jamais comprit pourquoi. C'est sûrement parce que le démon, vaincu, n'a eu que d'autre choix de posséder quelqu'un pour survivre, quelqu'un de fort. Et il a ensuite fait quelque enfants.
Hanzo demanda, main sur le torse.
— Et ce démon il n'a pas de nom ? La blonde ria.
— Non, les noms, c'est un truc d'ange, pas de démon.
— Autre chose : si ta mère a gagné la guerre, comment se fait-il qu'elle soit au services des reines et princesses de l'Empire des Songs ?
— Quand ma mère gagna, elle resta néanmoins faible, et n'importe qui aurait pu la tuer, pendant cent ans. C'est là qu'elle passa un marché avec une princesse d'un royaume pas très connu : Cho Song. Elles passèrent un accord de sang, pour toute leur lignées à toutes les deux. Pas d'hommes, à part pour donner naissance aux Song, une protection mutuelle, et un futur empire pour diriger tout le monde entier.
Le noiraud blêmit. Alors c'était ça ? Lui même avec du sang de Song dans les veines. Pourtant il était un homme. Peut-être que c'était parce qu'il n'était pas dans l'Empire des Song que cela ne le concernait pas, mais il avait un mauvais pressentiment. Il toisa un instant la blonde qui avait à présent le regard plaqué au sol.
— Et toi qu'es-tu ? Face à cette question, la soigneuse lui lança un regard surprit, et eu un sursaut gêné.
— À l'origine, je suis une expérience. Ma mère m'a conçue avec un mâle humain pour voir si c'était possible. Quand elle s'est débarrassé de l'homme, elle a décidé de me garder. Comme soigneuse au palais
Les paroles du prince archer restèrent en suspens. La bâtarde avait-elle tout avoué parce qu'elle savait tout de son passé et qu'elle voulait être à son égal ? Comme si elle avait lu dans ses pensées, l'ange lui répondit, le regard soudainement glacial.
— Si je te raconte tout ça, c'est pour prévenir le démon qui est en toi. Certes la moitié de mon sang est humain, mais lui-même est largement affaiblit dans un corps totalement humain. La prochaine fois que me tuer est dans son planning, je ne resterai pas à pleurnicher comme une conne. Elle fronça les sourcils, et une aura étrange l'entoura. Je saurais me défendre. Elle se fit menaçante. Je n'hésiterai pas à tuer ton réceptacle et toi par la même occasion.
Hanzo eu des sueurs froides, et son pressentiment se fit encore plus fort. Loin d'être apeuré, il soutint le regard de glace de la jeune femme.
Son regard se blanchit alors soudainement, sa peau bleuit, et un sourire carnassier fendit son visage modifié. Angela tressaillit, et se mit sur sa garde, son aura devint alors plus forte. De sa voix absorbante, le démon susurra :
— Pas mal, pas mal, petite. Le regard de cette dernière se remplit de haine. Le démon pendant son visage sur le côté. Tu me rappelles ta mère. Il marqua une pause. En moins bonne.
Avec un dernier sourire blanc et moqueur, l'image de l'être s'effaça, laissant Hanzo, n'ayant aucunes idées de ce qu'il venait se passer, regardait sa camarade avec sérieux. Il hocha alors la tête, en se levant.
— J'en prendrais compte.
L'archer partir se coucher, laissant la blonde emmêlée dans ses pensées.
Elle n'avait jamais, oh grand jamais eu l'attention de sa mère dans sa vie. Mais quand l'ange de guerre décrivait à elle et à ses vingt demies sœurs (elles anges purs sangs) l'histoire de son combat avec le fameux démon roi, elle parlait de lui avec tant de haine que celle ci s'était mélangée à travers ses vingt-et-unes filles.
Ainsi, Angela détestait naturellement et logiquement le noiraud et sa bête. Son statue de bâtarde l'avait néanmoins écartée de sa famille. Considérée comme humaine par ses paires, elle avait été obligée de travailler deux fois plus toute son enfance pour assister au mêmes cours que les autres, pour parler la même langue en pharmacie, comprendre les mêmes mots en médecine.
Mais pas une fois sa mère l'avait félicité pour ce travail de titan. Elle était juste normale, née avec d'extrême difficultés, mais estimée normale. Donc pas un mot, pas un regard de la part de sa génitrice.
Mais elle avait beau avoir du sang angélique elle restait à moitié humaine. Elle avait donc des défauts humains, des péchés humain. Donc sa curiosité, son caractère, qu'elle avait toujours caché pour ne pas faire tâche. Elle avait toujours lu ses livres en secret, développé ses théories sur le monde seule. Jusqu'à l'arrivée de Jesse. Le plaisir sexuel lui avait toujours été interdit.
Après tout, elle était ange, sans besoin de mâle pour continuer l'espèce, donc pas besoin de luxure.
Mais la tentation avait été trop forte, et l'aventurier ne l'avait pas aidée dans cette épreuve. Quand sa famille s'en rendit compte et qu'Angela réussit à les convaincre de ne pas le faire tuer, elle du passer la dure épreuve de se faire juger.
Enfermée, et voir passer ses sœurs une par une la regarder avec pitié, dégoût et supériorité, juste parce qu'elle avait cédé à l'un de ses désirs, à essayer de la purifier, à lui faire croire que cela ne lui avait pas plu par isolement et rejet.
Et enfin la venue de sa mère. Angela était une fille fière, mais devant le regard puissant enfermant la froideur du monde de la matrice, elle avait cédé, avouant son incapacité à être comme elles, son pêché, et sa faiblesse. Elle n'avait pas autant de pouvoir, pas autant de beauté, pas autant d'impassibilité, et surtout son sang humain qui à présent la dégoûtait.
Mais face à ses aveux, sa mère n'a rien dit, et la regarda une dernière fois pour la quitter à jamais des yeux.
Et c'est après ça que la blonde s'était enfuie. Que faire d'autre ? Elle allait être bannir de toute manière.
Elle regarda la lune.
Que dirait sa génitrice si jamais elle lui ramenait la tête du démon qu'elle croyais avoir tué ? Qu'elle avait mit tant de temps à battre ?
Son regard se refroidit alors.
Connaîtrait-elle enfin sa valeur ?
Elle serra le poing.
(...)
Genji bailla bruyamment en faisant ses besoin, face à la montagne. Pas mal comme paysage au levé.
Tout le monde se leva doucement, et la route reprit. Le terrain qui était vague et plat devint une forêt paradisiaque, calme, et ils commencèrent à gravir la montagne.
Mais rapidement la chaleur monta. Le soleil tapait même à travers l'ombre des arbres.
Jesse, à la tête du groupe, avait ôté sa veste pour l'attacher à sa taille pour continuer chemise ouverte sur son torse suant. Son jean commençait à coller sa peau avec sa transpiration, le rendant fou. Il profitait de la maigre ombre que lui offrait encore son chapeau, même si il avait la désagréable impression que le soleil passait au travers, et mettait un pas devant l'autre uniquement grâce aux paroles rapportées de la grandes Amari, qui avait réussit à traverser tout cela enceinte.
Hanzo, juste après lui, ne ressentait aucune chaleur. Il voyait les autres suer à côté de lui, tandis que lui ressentait juste un étrange poids à l'estomac. Il sentait un maléfice peser ici. Il avait beau bien observer le paysage à ses côtés, aucunes traces d'animaux. Les plantes étaient ternes, beaucoup trop vertes à son goût, semblaient fausses. Méfiant, il collait sa main sur sa cuisse, le contact de son couteau caché à travers les tissus de son kimono, ce qui le rassurait qu'à moitié.
Angela, derrière, avait chaud. Terriblement chaud. Mais n'osait pas défaire sa robe en présence de tout ses garçons, surtout du prince cadet derrière elle, qui la matait déjà assez comme ça. Ses longs cheveux pourtant attachés en un chignon vite fait au derrière de son crâne si lourd se collaient à ses joues, la gênant. Sa salive pâteuse l'agaçait, l'empêchant de bien respirer, et ses longs doigts moites la saoulait tout autant. Ses jambes ne suivait pas non plus le rythme que son cerveau leur dictait.
Genji, lui, ressentait les mêmes symptômes que les trois autres, et avait défait son kimono de son torse, nouant ses deux sabres à ses hanches, qu'il avait du mal à traîner. Ses oreilles, à cause du silence assourdissant qui les entourait, seulement troublé par leur bruits de pas, bourdonnaient.
La blonde devant lui trébucha, il la rattrapa de justesse. Il continua en l'aidant, la collant à son torse, tous les deux dégoûtés par la sueur de l'autre, mais bien trop fatigués pour s'en plaindre.
Cette nuit, en entendant la soigneuse se lever, lui et Jesse avait écouté d'une oreille la discussion entre elle et Hanzo, par peur que le démon reprenne le contrôle et tente de la tuer. Son histoire avait troublé le sabreur, qui s'identifiait un peu à elle, quand bien même il avait eu beaucoup d'attention dirigée vers lui enfant. Naître le deuxième dans une famille royale n'était pas toujours facile et dans son enfance, il voyait plus les serviteurs s'affairer autour de son frère, l'excluant. Heureusement pour lui que son caractère avait amélioré la situation car il ne convoitait pas le trône.
Mais ce qui l'avait le plus troublé, c'est que le diable de son aîné apparaissait à présent à sa guise et sans que ce dernier s'en aperçoive. Il semblait tout savoir ce que le prétendant au royaume savait, tout entendre ce qu'il entendait et pouvait visible dire ce qu'il avait envie de dire. Mais ce n'était pas réciproque. L'archer lui, quand son colocataire prenait le contrôle n'en savait rien, trou noir avec seulement quelque brides, mais il ne paraissait pas connaître les pensées du démon.
Si cela continuait dans cette voie, Genji craignait que cela devienne compliqué.
La montée de la montagne, elle aussi, devenait de plus en plus compliquée. Leur jambes devenaient terriblement lourdes et à cause de la chaleur, leurs têtes tournaient, leur soif devenait insoutenable. Seul résistant à cette souffrance, Hanzo, qui avait prit la tête du groupe, et grimpait les rochers comme s'il s'agissait de marches d'escaliers.
Seulement, l'aîné des héritiers ne comprenait pas pourquoi les autres traînaient autant. Même si ces derniers se plaignaient de la sois-disante chaleur, le noiraud faisait la sourde
oreille à leurs plaintes, et prenait de plus en plus de distance, ne les prenant pas au sérieux.
Et ce qui devait arriver arriva. Il finit alors seul, au milieu de la forêt qui montait toujours plus, qui semblait interminable, avec pour seul repère le soleil qui commençait à se coucher. Et même s'il faisait confiance à Genji, il se mit à sérieusement s'inquiéter, car il attendait déjà depuis une demie heure, et le trio n'arrivait toujours pas.
Il hésita alors à descendre.
« Continue à monter. »
L'archer eu un mouvement réflexe pour regarder derrière lui d'où venait la voix. Personne. Il posa la main sur son arc et ses flèches, aux aguets. D'une parole autoritaire, il questionna.
— Qui est là ?
Personne ne lui répondit. Il cru tout d'abord à une hallucination, mais la voix reprit.
« Continue à monter. »
La voix venait de sa tête. Son dos fut parcourut de frissons. Le démon. Et si.. Et si il arrivait à lui parler dans sa tête ? Comme prit d'une soudaine intuition, il continua donc à monter, les poils hérissés de stress. Cette saleté de bête.. Pourquoi arrivait elle ainsi dans sa vie maintenant, alors qu'il avait réussit à la contrôler tout ce temps ?
Personne n'avait la réponse à sa question, et ceci l'énervait grandement. Il continua sa marche, en priant les dieux qui rodaient dans cette montagne pour que son frère n'aie pas d'ennuis.
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