Chapitre 37
Saly...
Je me réveillée dans une salle toute blanche, je tombe sur mon mari qui était assis en face de moi sûrement entrain de dormir, je me rappelle de tout ce qui est arrivé, je suis tombée des escaliers.
Et mon enfant?
Cette question je ne pouvais la poser qu'à mon mari. C'est avec une voix cassée à peine audible que l'appelle:
- Nazir... Nazir réveille toi.
Il sursaute, se heure à la table, trébuche et me dit presque en criant :
- tu es réveillée... merci mon Dieu...
- depuis combien de temps je suis là ?
- 2 jours...
- dis moi stp que je n'ai pas perdu mon bébé...
- non il est toujours là dans ton ventre, c'est un champion, il ne lui est rien arrivé et toi? Dis moi comment tu te sens.
- j'ai un peu la tête qui tourne...
- ça va aller... j'ai bien pris soin de toi... si tout va bien tu pourras sortir dans deux jours et on rentre chez nous.
- Nazir et ta femme? Tu n'es pas allé en lune de miel?
- tu es folle ou quoi, comment pourrais-je faire une chose pareille alors que tu étais entre la vie et la mort...?
- tu as raison, tu l'as mis au courant ? Elle comprend? Tu vois comme je te l'ai déjà dit, tu peux prendre des vacances et en profiter pour ta lune de miel...
- Saly stp ce n'est ni le moment ni le lieu de parler de ça...
- d'accord... mais maintenant que tu as deux femmes tu dois nous mettre sur le même pied d'égalité, je ne veux en aucun cas qu'elle pense que je te retiens ici contre ton grès par jalousie...
- écoute, ce sujet est clos, pense à toi et à ta santé...
- juste une dernière question ?
- stp Saly arrête...
- comment était le mariage? Elle était heureuse...?
- je crois que tu délires là, je vais te laisser seule, le temps que tu retrouves ton esprit...
Il sort sans se retourner...
Mais pourquoi il lui est si difficile de répondre à mes questions ?
J'étais entrain de me torturer l'esprit quand ma belle-mère entre dans la cabine en me prenant longuement dans ses bras:
- ay sama taaw bou jigueen bi( Ohh m'a fille aînée)...
- maman lui répondis-je en pleurant...
- arrête de pleurer et rendons grâce à Dieu... tu es vivante et mon petit fils aussi...
- oui tu as raison... mais maman dis moi pourquoi Nazir ne veut rien me dire concernant son mariage, je lui ai posé la question mais on dirait que ça l'énervait d'en parler...
- il a raison de se fâcher... yaw Saly wernga?( est ce que tout va bien chez toi)...comment tu peux poser une telle question à ton mari? je ne te comprends vraiment pas...je crois que tu ne jouis pas de toutes tes facultés... D'abord tu as poussé Nazir à se marier et là tu veux connaître les détails...figure-toi que ce mariage malsain n'a pas eu lieu... ton mari a eu la lucidité de tout annuler à quelques heures de la célébration...
- quoi???? Nazir a fait ça ?
- bien sûr qu'il l'a fait... et c'est la meilleure décision...
- mais maman tu imagines l'état de cette fille actuellement... elle vit la pire humiliation de sa vie... comment Nazir a t-il pu lui faire ça ? Je n'ose même...
- écoute Saly tu n'as pas toute ta tête, au moment où les femmes prient pour ne pas avoir de coépouse, toi c'est ce même moment que tu pleures pour en avoir...je t'ai toujours cru censé mais là je vois que non...
Je ne sais pas pourquoi tout le monde trouve mon attitude bizarre...je ne vais pas me réjouir du malheur des autres... de plus ce mariage ne me dérangeait pas, tout ce que je souhaitais c'est que mon mari se case avec cette fille et arrête son infidélité...
- je crois que je vais te laisser seule, tu m'as en quelque sorte coupé mon appétit de rester avec toi...
Je lui tourne le dos sans même tenir compte de ces derniers mots, je trouve son attitude égoïste...
Nazir....
- je ne te savais pas si fou... je n'arrête pas de me poser des questions par rapport à ton attitude.
- Tidiane tu peux me foutre la paix stp... qu'est ce que vous avez tous à me remonter les bretelles, je sais que ce que j'ai fait est ignoble et j'en suis conscient mais ce n'est pas une raison de passer toute la journée à me rappeler cela...
- est ce que tu as eu au moins le courage de l'appeler et de t'excuser...
- je n'ai pas encore eu le temps, je le ferai plus tard...
- tu crois qu'avec une telle attitude, tu serais capable de t'occuper de deux femmes? Tu n'as même pas les couilles d'affronter tes problèmes...
- écoute Tidiane, tu me soûles, je suis fatigué de toi... je me casse...
- tu restes là et on va discuter... maintenant que ta femme va mieux et que ton bébé est sauvé, tu n'as plus aucune excuse... tu dois réparer tes erreurs... cette fille ne mérite pas ce que tu lui as fait...
- je sais... je réfléchis à comment lui parler... comment aborder la question avec elle, c'est très délicat...je n'ai pas voulu que la situation se passe comme ça... mais quand j'ai vu ma femme inerte à moitié morte, j'avais l'impression que j'allais la perdre et que ce serait une honte de me marier alors qu'elle était entre la vie et la mort...
- ok...
- tu penses que Yama va me pardonner...
- tu veux que je sois franc avec toi?
- oui dis-je abattu
- non je ne pense pas qu'elle va te pardonner, elle va plutôt te détester jusqu'à la fin de ses jours... Tu l'as détruit et cette situation peut engendrer des choses dont tu ne mesures même pas les conséquences. Elle peut décider de ne plus se lier à un homme, ce sera difficile pour elle de refaire confiance.
- si je lui parle et que je lui explique, elle va peut être comprendre, je n'ai jamais voulu annuler ce mariage mais il le fallait...
- je t'ai toujours dit que tu n'as pas la poigne d'avoir deux femmes, ce n'est pas ton genre.
-.....
- bon je retourne au bureau et embrasse ta femme pour moi... avant que je n'oublie va prendre un bain, tu sens mauvais...et rase moi cette barbe naissante qui ne te va pas du tout.
- je me suis lavé avant hier... tu exagères là...
- tu n'as même pas honte de dire ça ?
- je t'emmerde...
Il part et me laisse seul, j'étais plus perturbé que jamais... cette histoire va me rendre fou...
Babacar....
- Maodo est ce qu'on peut discuter...
- Babacar stp je n'ai pas envie de me disputer, j'ai assez de problèmes comme ça...
- ce n'est pas ce que tu penses, je veux qu'on discute comme des frères normaux...
Il reprend sa place et me fixe avec des yeux qui voulaient sûrement dire : tu es sérieux ?
- tout d'abord je te demande pardon, tu es mon grand frère et je te dois du respect... tout est de ma faute... je n'aime pas qu'on vive dans cette maison comme des étrangers... il est vrai qu'on a jamais partagé les mêmes centres d'intérêts mais il n'est pas trop tard pour rectifier le tire... je ne suis pas un frère facile je le sais mais bon c'est ma nature et tu le sais...
- bon tu me connais je n'ai pas de problème et je n'aime pas les détails... comme tu l'as dit tu es mon petit frère et je n'ai rien contre toi, sauf que ton attitude envers moi me répugne parfois. Pourquoi cette jalousie ? Tu penses que je suis amoureux de Amy...
-..... bon vous étiez parfois trop proches et je pensais que...
- Babs je ne suis pas comme toi... je suis un homme marié et je suis fidèle à ma femme, même si elle pense le contraire...Amy je la considère comme comme ma nièce...
- il fut un moment aussi je la considérais comme telle...
- encore une fois, toi et moi on est comme les doigts de la main...
- tu veux dire quoi par là ?
- je veux dire que tu aimes trop les femmes... donc ce sera difficile pour toi de faire la distinction entre une nièce et une femme venue d'ailleurs...
- j'ai changé et je veux me caser...
- Amy est une bonne femme, rend la heureuse et arrête tes conneries.
Je me grattais la tête, je ne savais pas qu'il était au courant de ma relation avec Amy.
- tu savais???
- depuis le premier jour et j'en avais parlé à Amy...
- quoi... tu ne devrais pas...
- c'est du passé maintenant...
- bon j'aimerai que tu m'accompagnes à son village à Niakhar pour discuter avec sa famille...
- tu as vraiment besoin de moi pour parler de ton mariage...
- je n'ai aucune expérience en ce domaine et toi tu as ce charisme qui m'aidera beaucoup, tu seras mon porte parole.
- pas de soucis... moi aussi j'ai besoin de toi...
- dis moi... j'espère que tu ne vas pas me demander de te payer...
- non non... je veux que toi aussi tu ailles discuter avec Ndeye Arame....je veux retrouver ma famille... ma femme me manque...
- kone yaw daal danga beug ma dellola nga seuyi ( donc toi tu veux que je te ramène dans ton ménage)?
- respecte moi... dit-il en souriant...
- j'espère qu'elle ne va pas me faire la même chose qu'elle t'a fait? Ndeye Arame dafa gaaw si dorateh deh( elle a la main facile).
- elle va rien te faire... je sais qu'elle regrette d'avoir fait tout ça mais son orgueil l'empêche de le reconnaître... tu sais quand on se marie avec une personne, on se marie aussi avec ses défauts... c'est ça qui veut dire vivre dans le pire et le meilleur.
- tu as raison... j'irai demain lui parler..... si tout est réglé il faudra que toi et ta femme demandiez pardon à maman, la manière dont tu avais quitté la maison avec Ndeye Arame n'était pas jolie.
- je sais... j'en ai déjà discuté avec maman...
- ok c'est bien alors, mais pour ce qui me concerne, il faudra qu'on aille chez Amy ce week-end...
- c'est parfait...
- merci Maodo... encore une fois je suis désolé pour tout ce qui s'est passé.
- on oublie...
- je peux te poser une question ?
- oui vas-y...
- tu avais vraiment trompé ta femme...
- non je ne l'ai jamais trompé, c'est vrai que je suis sorti avec mon assistante une à deux fois pour boire un verre, mais on a rien fait d'autre... tu sais Ndeye Arame n'est pas seule dans sa tête, elle crée toujours des scénarios...
- c'est toi qui l'avais choisi comme femme hein...
- respecte mon épouse...
- hahaha tu es fou de cette femme, j'espère que cette fois-ci tu ne reviendras pas avec des béquilles...
- je te laisse dans ta folie, il faut que je sorte marcher un peu...
- ne lorgne pas les filles dehors hein... Ndeye Arame a mis des radars partout...
- je vais me répéter... tu es un fou...
Je me sentais très léger, discuter avec mon frère m'a procuré beaucoup de biens.
Khalil...
- Nabou est ce que tu peux répéter ce que tu viens de dire, sale pute...
- KHALIL POURQUOI TU SORS DE SI GROS MOTS... me hurla mon père...
- papa stp reste en dehors de ça, cette femme mérite tous les mots qui sortent de ma bouche...je veux qu'elle réponde à ma question...
- partons d'ici tout de suite on est dans un hôpital....
- papa vas-y et laisse moi seul avec elle...
- de toute façon, tu perds ton temps... je n'ai plus rien à te dire...
- non non c'est trop facile ça...tu vas parler et tu me diras tout, quand je dis tout c'est absolument tout.
- qu'est ce que tu veux que je te dise?
- je veux que tu me dises pourquoi tu as mentionné mon frère ? Est ce que tu as quelque chose à voir avec sa mort?
- tu m'accuses de la mort de ton vaurien de frère...
- utilise encore ce qualificatif et je t'achève... sale traînée...
- vas-y qu'est ce que tu attends. Tue moi...
- pourquoi cette haine envers mon frère ? Qu'est ce qu'il t'a fait? Seule une sorcière de ton genre parle mal d'un mort.
- ton frère il est mort parce qu'il le méritait... sa vie dans ce monde n'avait aucun sens... Dieu a bien fait de l'avoir pris... sinon je l'aurais fait à sa place...
- Nabou comment tu peux dire ça de ton défunt mari? Dit mon père très en colère...
- vous êtes tous les mêmes, tu as toujours été un vieux hypocrite qui a préféré Mayram à tout le monde...
Là je ne pouvais plus me contrôler, je la tire violemment de son lit et la propulse de l'autre côté de la cabine...
Mon père était dans un état second, il respirait difficilement et avait sa main sur sa poitrine..,
- papa qu'est ce que tu as? Papa...
- Khaaaalillll...khalillll...
Il prononce ces derniers mots et tombe violemment sur le sol, je me précipite vers lui... il était déjà inconscient...
- je vous souhaite tous la mort... je vous déteste tous...
- toi tu ne perds rien pour attendre, ton cas je le réglerai plus tard...dis-je sur un ton menaçant...
Elle sort de la cabine en courant comme une folle, pour l'instant cette mégère est le cadet de mes soucis, c'est le cas de mon père qui m'intéresse.
- papa qu'est ce qui t'arrive réveille toi... papa stp..,
Je sors de la cabine pour appeler un médecin :
- svp aidez moi mon père ne se sent pas bien, il est inconscient...
- où est t-il?
- dans la cabine 25...
- celle de Mme Diallo...
-....
Le médecin se dirigea vers le lieu-dit...
- qu'est ce qui s'est passé ? Où est la patiente?
- occupez-vous de mon père svp... dites moi ce qu'il a?
- on doit l'amener aux urgence, son pouls est très faible...
- il va mourir... mon père va mourir? Pourquoi il ne fait aucun signe de vie?
- on va s'occuper de lui, calme toi....
- comment pouvez-vous me demander de me calmer... mon PÈRE est sur le point de mourir...
- laissez nous faire notre travail...
Il l'amenèrent et je me sentais vraiment anéanti, je n'arrive même pas à comprendre ce qui vient de se passer...tout est de la faute de Nabou... cette femme répand le mal partout où elle passe....je sais que si je la revoie, je la tuerai sans hésiter et cette fois-ci je ne vais pas la louper...
Ibou....
- Ibou je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi... mais il faut que je parte ... je ne peux pas rester ici éternellement...
- je te comprends... tu vas retourner chez toi...?
- je ne sais pas encore, tout est encore trop flou dans ma tête...
- Yama laisse moi t'aider, laisse moi vivre tes émotions, laisse moi compatir avec toi, cette douleur que tu as je veux la vivre avec toi... laisse moi te montrer que les fins heureuses n'existent pas seulement que dans les contes de fée...je veux que tu saches que...
- ta soeur ne semble pas apprécier ma présence ici, elle est obligée de passer la nuit dans le salon alors que c'est moi qui occupe sa chambre, je suis entrain d'envahir son espace... depuis qu'elle est rentrée et m'a vu ici, j'ai l'impression qu'elle ne se sent pas à l'aise dans cet appartement en ma présence...
- si c'est pour ça que tu veux partir, je parlerai avec elle, Djamila n'a pas de problème, c'est que parfois elle se méfie trop des gens... je peux aussi vous laisser l'appartement à vous deux, j'irai me chercher un autre endroit où habiter comme ça vous serez toutes les deux plus à l'aise..
- Ibou n'insiste pas stp, je ne resterai pas...
- ok... en tout cas tu peux toujours compter sur moi... mais dis moi est ce que tu as réfléchi à ce que je t'ai dit l'autre jour... à ma proposition...
- c'était quoi ? Je ne m'en rappelle plus...
- donc c'était si banale pour toi pour que tu l'oublies si vite...
- Ibou tu as vu tout ce qui m'est arrivé, donc je ne suis pas fautive si j'oublie certaines choses... je suis assez embrouillée comme ça...
- bon on en reparlera, je ne veux pas te brouiller d'avantage... mais si tu changes d'avis, les portes de chez moi te seront toujours ouvertes...
- merci...
- tu veux que je te dépose quelque part...
- non je préfère marcher un peu après je verrai quoi faire...
- tu crois que c'est sûr de sortir comme ça et de marcher dans ces rues désertes sans savoir où tu vas, en plus tu n'as aucuns sous sur toi... prend cet argent stp... en me tendant une liasse de billets de banque...
- je ne peux pas accepter cet argent...
- considère le comme une dette mais ne le refuse pas... je serai plus tranquille si je sais que tu as au moins une somme avec toi qui te permettra de survivre...
- d'accord...
- utilise aussi ce téléphone le temps que tu retrouves le tien...
- je crois que tu en fais trop... si c'est des nouvelles de moi que tu voudras, tu les auras...
- cette fois ci je ne veux pas te perdre... Yama je...
- bonjour tout le monde cria ma sœur qui venait de pénétrer dans la pièce :
Je lui réponds contrarié par le fait qu'elle nous a interrompu :
- bonjour Djamila... qu'est ce que tu fais là à cette heure ci...
- c'est quoi cette question ? Je n'ai pas le droit de venir chez moi pour une petite pause...
- si si mais...
- bon je vous laisse... Djamila merci de m'avoir hébergé dans ta chambre depuis tout ce temps lui dit Yama...
- de rien, de toute façon je n'avais pas le choix...
Je sens Yama un peu vexée par la réponse de ma sœur, je tente alors de détendre l'atmosphère :
- j'ai de la chance d'avoir sous le même toit, les deux femmes les plus belles au monde.
Yama sourit nerveusement, quant à ma sœur elle ne fait aucune réaction...
Je vois Yama qui se dirige vers la porte:
- stp tiens moi au courant de tout... et surtout avise moi si tu as un quelconque problème je chercherai une solution...
- ne t'en fait pas je te dirai...
Sans même le faire exprès je la prends dans mes bras, elle avait l'air si fragile et triste.
- n'oublie pas que je suis là et que tu peux m'appeler quand tu veux...
Elle ne dit rien et sort de l'appartement, j'avais vraiment du mal à la laisser partir... je commençais à m'habituer à la voir chaque matin quand je me réveillais...
Ma sœur revient enfin dans le salon:
- Ibou pourquoi tu te laisses toujours embobiner par les femmes... si ce n'est pas cette peste de Penda c'est elle... Qu'est ce qui t'arrive? Pourquoi tu ne peux pas être ferme avec elles.
- écoute Djamila d'abord ton attitude de tout à l'heure ne m'a pas du tout plu donc n'envenime pas les choses... arrête de te comporter comme si tu es ma mère, tu n'as pas à me dicter le genre de comportement que je dois adopter face à une femme.
- ok fait ce que tu veux, mais tu connais déjà les résultats, elles finiront toujours par te lâcher et tu seras là à te morfondre pendant des jours. Tu ne peux pas ouvrir les yeux et savoir que toutes ces femmes te considèrent comme leurs toutous.
- assez tu commences vraiment à m'énerver... à partir d'aujourd'hui je ne veux plus que tu te mêles de ma vie privée...je suis un adulte et je sais prendre mes propres décisions... ce n'est pas à toi de m'orienter et ce sera la dernière fois que j'aie ce genre de discussion avec toi... est ce que je me suis fait bien comprendre ?
- tu oses me parler comme ça tout simplement parce que je te dis la vérité... comme tu viens de le dire c'est ta vie... ok je te le concède...
- on est clair... maintenant file dans ta chambre et laisse moi seul dans MON SALON.
J'ai crié sans le faire exprès, elle part comme une flèche en rejoint sa chambre en claquant sa porte.
Peut être que j'ai été trop dur avec elle, mais je ne veux plus qu'elle se mêle de ma vie... si c'est Yama qui la dérange, qu'elle se prépare pour la voir tous les jours, parce que je vais la marier et cette fois-ci je ne compte pas la laisser filer entre mes doigts.
Yama...
Ibou a été aux petits soins avec moi durant tout mon séjour chez lui, un séjour improvisé car je n'avais pas le choix... je ne savais pas où aller et c'était la seule personne qui pouvait m'aider sans que les autres sachent où est ce que je me trouve.
Maintenant je dois affronter ma vie et sa tournure, j'ai décidé tout simplement de rentrer chez moi... je ne peux pas continuer à fuir le regard des gens, leurs pensées, leurs commentaires, leurs jugements... je ne peux pas empêcher cela donc le mieux c'est d'y faire face.
Je marchais tout doucement ne sachant vraiment pas quels mots j'utiliserai pour parler avec mes parents... quelle attitude devrai-je adopter face à leur remontrance.
Je connais mon père et je sais qu'il ne va pas me rater, quant à ma mère, elle suivra mon père, elle a toujours été influençable et papa a une grande emprise sur elle.
En temps normal, j'aurai appelé Mayram pour qu'elle vienne me soutenir, mais elle aussi a des choses à faire, son mariage est dans 2 jours et je ne voudrais pas qu'elle soit triste à cause de moi. Donc suis toute seule.
Je prends un taxi direction chez moi.. j'avais porté une belle robe longue de couleur bleu ciel très classe et très simple. C'est Ibou qui me l'a acheté et tant d'autres habits que j'ai préféré laisser là-bas, il en faisait trop et je ne pouvais pas accepter tous ces cadeaux.
J'arrive devant notre portail, j'avais l'impression de m'être absentée depuis plusieurs années, tout était devenu bizarre pour moi, je pénètre enfin cette maison qui me rappelle la plus sombre phase de ma vie.
Comme d'habitude je retrouve toute ma famille dans le salon, je les salue avec ma voix cassée par mes pleurs de ces derniers jours.
C'était comme s'ils avaient en face d'eux une revenante, c'est ma mère qui se leva en premier en criant:
- YAMA ohhh ma fille...
- mamannnnnnnnn dis-je en pleurant...
Mes autres sœurs aussi s'étaient mises à pleurer, mon père lui ne bougeait même pas et faisait semblant d'être concentré sur la télé...
- Ladji notre fille est là.. ma fille m'est revenue saine et sauve...en s'adressant à mon père...
- QU'EST CE QUE TU FAIS LÀ ? Hurla mon père en se levant :
- je... je... mes sanglots ne me permettaient pas de formuler une phrase correcte...
- sort de chez moi tout de suite, je ne veux plus te voir traîner ici... tu as apporté la honte chez moi... depuis ce fameux jour, je n'ose plus mettre le nez dehors, je ne vais plus à la mosquée. Tout ça à cause de ta stupidité d'avoir choisi un homme qui se jouait de toi...
- Ladji pourquoi tu parles comme ça à ta fille... regarde là comme elle a maigri, elle aussi souffre de cette situation... au lieu de te réjouir du fait qu'on l'ait trouvé vivante, là tu veux la mettre dehors...
- je ne te permets pas de me répondre quand je parle... je veux que cette chose dégage de chez moi tout de suite... si tu émets des objections, tu peux aussi partir avec elle...
- oui je partirai avec elle, je n'abandonnerai jamais ma propre fille peu importe les erreurs qu'elle a commises...
-.......
- maman non ne fait pas ça... papa à raison d'être en colère... je vais partir d'ici, mais toi tu restes... je vais me débrouiller toute seule... ne t'en fait surtout pas pour moi... j'ai un ange gardien...
- non ma fille je ne te laisserai pas seule... c'est dangereux pour une fille...
- écoute maman, tout va bien se passer, je te donnerai mes nouvelles... je viendrai te rendre visite de temps en temps... je ne vous oublierai jamais...
- Yama ne fait pas ça...
Elle dit ça en tombant sur le canapé et criait de toutes ses forces en disant des choses en Bambara, je profite de cela pour aller dans ma chambre, récupérer l'essentiel et ressors de la maison.
Les cris de ma mère avaient sûrement alerté les voisins qui s'étaient mis devant notre maison, je les dépasse sans faire trop attention à eux et pris un taxi pour une destination......
Naby( fils de Tata Mamy)....
- maman comment tu te sens?
- complémente handicapée...et qui dépend toujours des autres pour mes plus intimes besoins.
- dis pas ça, je suis là... tu as toujours été une bonne croyante donc continue à prier...
- quelles sont les nouvelles ? Tu as réussi à avoir des informations ?
- j'ai engagé un détective, en plus l'attitude de papa est suspecte... à ton avis pourquoi il engage un garde du corps? De quoi a t-il peur? Ou de qui?
- ton papa a toujours été très mystérieux , je suis sûre qu'il a fourré son nez dans quelque chose qu'il ne devrait pas c'est pourquoi il se sent en danger.
- je saurai de quoi il s'agit... il ne s'en sortira pas comme ça...
- n'oublie pas que c'est ton père Naby...
- même si c'est mon père je ne vais pas couvrir ses mauvaises actions, tu vois tout ce qu'il a fait derrière ton dos... maman cet homme ne mérite pas de respect... depuis que tu m'as raconté ce qui s'est passé avec Mayram et ce qu'il a fait à Mayram, j'ai la haine, rien que de poser mes yeux sur lui, j'ai une envie de meurtre.
- calme toi et essaie d'utiliser ton intelligence... je connais Ali, il peut retourner la situation contre toi à tout moment...je te parle en connaissance de cause.
- je sais maman, rassure toi cela n'arrivera pas.
- je te fais confiance...
Avant même qu'on ne termine on entend des salutations :
- tu attends quelqu'un ?
- non...
La voix se faisait tout prêt et c'est tante Oumou qui entrait dans la pièce avec une lourde valise :
- excusez moi de débarquer comme ça... mon fils depuis quand tu es rentré ? Ohhh ma petite sœur ça me fait beaucoup de peine de te voir comme ça...
- je vais très bien Oumou.
Quand ma mère a répondu, Tata Oumou n'en revenait pas, sa surprise était telle qu'elle s'est figée sur place en ouvrant grandement la bouche.
- Oumou ne me regarde pas comme ça, je vais beaucoup mieux...
- depuis quand tu parles? Pourquoi on ne m'a rien dit...
- personne ne le sait, à part l'infirmière et mon fils... et toi bien sûr, je compte sur toi pour garder le secret, Ali ne doit rien savoir.
- mais pourquoi tu caches ça à ton mari, le pauvre il a tellement souffert lors de ton hospitalisation...
- je ne peux pas tout te dire pour l'instant, c'est une très longue histoire....
- ça doit être grave alors... pour ce qui me concerne je suis venue m'installer chez toi pour bien m'occuper de toi... les allers retours m'ont beaucoup épuisés en plus de ça j'ai demandé le divorce.
- tata tu as demandé le divorce....?
- oui, chose que je devrais faire depuis longtemps, j'ai ouvert les yeux beaucoup trop tard mais avec le peu qu'il me reste à vivre je préfère ne plus être malheureuse.
- je te comprends chérie lui dit ma mère sans ajouter un autre commentaire ...
- merci Mamy... pour le moment mon seul objectif c'est de retrouver ma fille et de lui parler...je compte aller chez elle dès demain..
- tu sais où elle habite?
- oui la dernière fois on y est allé avec ta mère c'est là-bas qu'elle avait eu son attaque.
- je t'accompagnerai, moi aussi je veux voir ma cousine... on a beaucoup de choses à se dire elle et moi...
- j'espère qu'elle acceptera de me parler, je lui ai tant fait de mal, j'ai douté de ma fille, je l'ai rejeté, je l'ai culpabilisé tout ça par peur de perdre mon foyer...
- Mayram n'est pas rancunière et t'aime beaucoup, tu es sa mère, ça lui fera plaisir de te savoir à ses côtés...
- je l'espère mon fils... je l'espère...
Nabou...
Je ne savais pas où aller, je marchais comme une folle, heureusement que j'ai pu voler une robe que j'ai trouvé dans la salle des infirmières sinon je serai habillée en malade.
Je ne faisais même pas attention aux gens que je croisais dans la rue, tout le monde me regardait comme si j'étais une folle. Je l'étais presque car j'entends des voix dans ma tête, celle de Marar mon défunt mari et de Karim, les deux me parlaient à tours de rôle... parfois c'étaient des cris. Ma tête était lourde, mon esprit chargé... je ne pouvais pas réfléchir clairement à cause d'eux, ils ne veulent pas me foutre la paix.
Qu'est ce que vous me voulez à la fin?
Je leur réponds presque en criant:
- vous êtes morts... vous voulez me rendre folle.... vous n'êtes pas réels...laissez moi tranquille... sortez de ma tête... foutez moi la paix... dis-je en secouant mon crâne...
Je ne connaissais même pas les rues que j'arpentais, il commençait à faire nuit, et j'étais toujours hantée par ces voix rauques et horribles... peut être que c'est mon imagination... c'est ça oui...une simple imagination.
J'essayais d'être la plus lucide possible mais c'était peine perdue... je m'épuisais à force de les refouler, je n'en pouvais plus... je décidais alors de m'assoir dans un coin sombre où personne ne me voyait pour retrouver le calme...
Je n'avais rien avec moi, j'avais faim, des crampes dans le ventre, l'épuisement me guettait de plus en plus et je finis par m'assoupir...
C'est tard dans la nuit que je me réveille et sens qu'il y'avait un groupe d'hommes assis en face de moi mais ne me voyait pas, je n'osais pas sortir de ma cachette... je tremblais de peur...
Où est ce que je suis?
Un des hommes se leva brusquement et se dirigea vers ma cachette en ouvrant sa braquette, il se soulagea à quelques centimètres de moi, l'odeur de ses urines me donnèrent envie de vomir et sans le faire exprès, mes vomissements l'attaquèrent...
- c'est quoi ça? Qui est là..,
J'étais tétanisée sur place, je récitais toute sorte de prières pour ne pas qu'ils me voit, mais c'était trop tard il m'a vu:
- on a de la compagnie à ce que je vois... sors de là...
- svp ne me faites pas de mal, je veux rentrer chez moi...
- on ne te fera aucun mal, nous sommes gentils si tu es gentille avec nous.
Les autres aussi s'approchaient, je sentais l'odeur de l'alcool mélangée à du diluant...
- on a une belle jeune femme qui veut se joindre à nous les gars...
- non non moi je veux partir... svp j'ai des enfants et un mari... ils doivent s'inquiéter... je me suis perdue, je viens de sortir de l'hôpital je suis en état de convalescence...
- elle parle trop cette garce lança l'un des hommes...
- ne t'en fais pas chérie on va bien s'occuper de toi....
Je suis dans la merde, je ne pouvais pas les échapper ils étaient quatre, j'étais au milieu d'eux en les suppliant pour qu'ils me laissent partir...mais ils n'étaient pas du même avis car l'un d'eux commençait à me caresser...
- ne me touchez pas... arrêtez...
- faisons ce qu'on a à faire et dégageons d'ici...
Je criais de toutes mes forces parce que je savais qu'ils allaient me violer et j'étais très faible physiquement, ma voix s'était cassée à force, et ces violeurs m'avaient attaché la bouche avec un morceau qu'ils ont ramassé par terre, j'étais à leur merci.
Ils me déshabillèrent avec force, et l'un commença à me pénétrer violemment, je suffoquais de douleur, c'était comme si on me déchirait, mon mal n'avait pas d'égale... je souffrais au plus profond de mon être...
Ils me violent sans pitié, je ne me souvenais plus de ce qui s'est passé après car je m'étais évanouie...
Quelque part dans la ville.
L'homme était dans un état pitoyable, il faisait des vas et viens et voulait savoir ce qui se passe, mais aucune nouvelle, plus il s'impatientait, plus il était troublé... il n'a pas voulu alerter personne pour ne pas les inquiéter.
Sa vie était devenue un véritable mélodrame, les malheurs ne cessent de se présenter à lui et il n'avait aucuns moyens de les refouler, c'était plus fort que lui...
Ses pensées l'amenèrent vers l'unique personne qui l'apaise, il a beaucoup hésité avant de l'appeler :
- c'est moi stp ne raccroche pas, j'ai besoin de toi... je suis à......
- qu'est ce qui se passe? Pourquoi tu as la voix si bizarre ?
- il est arrivé quelque chose de très grave... je sais que je suis la dernière personne à qui tu voudrais parler ou voir, mais je veux que tu oublies tout pour l'instant...
- d'accord dis moi où tu es je viens tout de suite...
Il raccrocha et commença à se poser mille et une questions.
La personne arriva une demi-heure plus tard...
Quand il l'a vu il n'a pas pu s'empêcher de se jeter dans ses bras en pleurant comme un bébé :
- c'est...c'est.....
Je coupe cette partie là.....
Bonjour tout le monde, je suis désolée pour cette attente, mais je savais que j'allais m'absenter un moment c'est pourquoi je vous avais mis quatre parties en une semaine...
J'ai vu la dernière fois les demandes de suites dans chroniques sénégalaises, celle qui l'avait fait, je ne connais pas son pseudo sinon je lui aurai dédié la partie...
Merci beaucoup pour l'intérêt que vous portez à cette chronique...
Bonne lecture...
Excusez les fautes, écrire n'est pas facile du tout...
On se dit à très bientôt...
Que chacun reçoive son 😘😘😘😘.
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