Chapitre 33
Ibou...
- Yama tu vas bien je t'appelle depuis tout à l'heure, mais ça sonne dans le vide... tu es occupée?
- oui j'étais un peu occupée...dit-elle hésitante...
- je pensais beaucoup à toi, tu sais cette nuit j'ai rêvé de nous deux, on était dans une grande salle avec des invités, c'était comme un mariage...
-......
- Yama qu'est ce que tu as tu m'écoutes ?
- oui je t'écoute...
- si tu veux que je te rappelle plus tard, je ne te sens pas...
- non ce n'est pas ça, je voudrais te dire quelque chose mais ne le prend pas mal, j'en suis désolée...
- je t'écoute...
- je vais me marier...
- félicitations...
- Ibou je te jure que même moi ça me surprend qu'il soit venu demander ma vie...
- mais ça ne t'a pas surpris de dire oui, donc tu n'as pas à te justifier, c'est ta vie, tes choix... je te souhaite un heureux ménage.
- merci...
- bon je te laisse...
- je te dirai la date et tu pourras venir si tu veux...
- ok... bonne fin de journée...
- Ibou....
Je raccroche sans écouter le reste de sa phrase, mon Dieu... elle va vraiment se marier.
Je me sens encore plus brisé que jamais, je commençais à avoir des sentiments pour elle et je me disais qu'elle les partage peut-être..
Comme toujours je me suis trompé de personne, je crois que je dois demander à mon cœur d'arrêter d'aimer parce qu'à ce rythme je vais finir par devenir fou.
Je m'étais fait tellement de scénarios avec Yama, je pensais avoir trouvé enfin la femme qu'il me fallait.
J'avais même oublié que j'avais devant moi ma sœur qui me fixait bizarrement :
- qu'est ce que tu as Ibou? Tu as une tête à faire peur...
- la fille dont je te parlais tous les jours, vient de me dire qu'elle se marie...
- quoi??? Elle se marie tu dis ?
- oui avec son copain, un homme déjà marié...
- tu sortais avec elle alors qu'elle avait déjà un copain?
- leur relation allait mal et je pensais ou j'avais l'espoir qu'elle sera avec moi...
- je suis désolée Ibou, je ne sais pas quoi te dire...
- Djamila je crois que je ne suis pas fait pour avoir une femme, le mieux c'est de laisser mon cœur se reposer....
- dis pas ça tu trouveras bientôt la perle rare...
- pfff
- ton problème c'est que tu t'attaches vite à quelqu'un, sa mbeuguelou indo yoyou nga wara bayyi...( tu dois laisser un peu ton côté sentimental)
- donc si je t'écoute bien, les femmes n'aiment pas les hommes qui leur montrent de l'amour...
- ce n'est pas ce que j'ai dit mais au moins tu y vas doucement, tu te rappelles quand tu sortais avec cette Penda, tu en faisais trop, chaque semaine tu me disais de t'accompagner pour que tu lui achètes des choses, je t'avais dit de me la présenter pour que je puisse cerner quel genre de fille il s'agissait mais tu trouvais toujours un prétexte pour ne pas le faire.
- au fait la vérité c'est que c'est elle qui ne voulait pas connaître ma famille, à chaque fois que je lui proposais de venir vous rencontrer, elle me disait ne pas être prête, qu'elle avait peur de ne pas vous plaire etc. Et moi con que je suis, je pensais que c'était ça, alors qu'elle n'a jamais envisagé rencontrer ma famille, en fait cette fille ne m'a jamais aimé et moi j'étais fou d'elle jusqu'à être complètement aveugle...
- c'est ça que je t'ai toujours dit...
- je sais mais bon c'est du passé maintenant, tu sais ce qu'elle a fait l'autre jour, elle a eu le culot de venir jusqu'ici pour me demander pardon, elle dit qu'elle regrette et qu'elle veut qu'on se remette ensemble, je l'ai foutu dehors.
- tu as vraiment fait ça, quel caractère, bravo frangin.
- arrête de te moquer, Penda est une profiteuse et je n'accepterai plus qu'elle me mène par le bout du nez.
- je suis fière de toi Ibou, mais cette fille est complètement folle, d'après tout ce qu'elle t'avait dit pour rompre avec toi, elle ose revenir pour s'excuser, mais quel culot... heureusement qu'elle ne m'a pas trouvé là, sinon elle allait bien m'entendre celle là...
- ce problème je l'ai réglé, mais elle ne me lâchera pas, elle m'envoie des tas de messages tous les jours, quand je la bloque, elle utilise d'autres numéros, c'est du vrai harcèlement que je suis entrain de vivre je te jure, Penda est folle.
- mdrrr pourtant tu étais fou amoureux de cette folle...
- arrête de te payer ma tête stp, je ne suis pas d'humeur...
Tout à coup on entend quelqu'un qui toquait:
- va ouvrir stp, j'ai la flemme...
Elle se lève et ouvre la porte quand je l'entends dire:
- toi ? Mais qu'est ce que tu fais ici?
- c'est qui? Djamila c'est qui? Répétais-je
J'entends une voix que je reconnaîtrais parmi 1 milliard.
- est ce que Ibou est là...
- il est là ? Mais tu es qui toi? Je te reconnais, tu es cette arrogante fille qui m'avait trouvé à l'entreprise...
Je mets fin à la discussion et m'adresse à cette peste:
- Penda qu'est ce que tu fais encore chez moi? Je t'avais bien dit la dernière fois...
- donc c'est elle Penda, mais je rêve ou quoi? Je comprends tout maintenant, Penda, Penda... la fameuse Penda... regarde moi bien et dis moi si tu me reconnais si ma tête te fait penser à quelque chose, réfléchis bien et dis moi...
- Djamila stp laisse nous seuls...
- cette fille m'avait humilié et insulté et ça je ne lui avais jamais pardonné...
- d'accord je te comprends mais stp laisse nous seuls, et ton problème avec elle, tu le régleras après.
Elle quitte la pièce très furieuse...
- je te donne deux minutes pour me dire ce que tu fous encore une fois chez moi...pourquoi tu ne veux pas me laisser en paix... ?Toi et moi c'est fini.
Elle commence à pleurer:
- c'est ma mère elle est très malade, elle est entre la vie et la mort et on a rien pour l'amener à l'hôpital, depuis ce matin je cherche une solution et là j'ai pensé à toi c'est pourquoi je suis venue...mais je crois que c'est une mauvaise idée, d'abord cette fille me confond avec une autre personne en m'accusant de je ne sais quoi, ensuite toi qui me parle si mal... bon excuse moi d'être venue.. je vais partir et te laisser en paix.
J'avais de la peine pour elle, sa mère est malade:
- calme toi, cette fille dont tu parles est ma petite sœur... tu as raison elle t'a peut être confondue... pour ce qui concerne ta mère, attend j'appelle tout de suite un ami, il travaille dans une clinique, il fera le nécessaire pour que ta mère puisse être prise en charge comme il faut.
- non pas de clinique, on a eu une mauvaise expérience avec ce genre d'établissement...
- mais...
- bon j'y vais, je suis désolée de t'avoir dérangé...
- ne part pas, attend je vais t'accompagner et vous aider à transporter ta mère...
- non non ce n'est pas grave, il y'a le voisin d'en face qui s'est proposé de nous aider pour ça...
- bon là je ne sais pas quoi faire pour toi...
- tu sais puisque papa est un retraité et la situation à la maison est alarmante, donc ce sera difficile de tout payer surtout les ordonnances, mais Dieu est grand, je vais me débrouiller.
- non attend je vais te donner quelque chose comme ça vous réglez les premières dépenses, prends ça c'est 100 milles c'est tout ce que j'ai actuellement...
- merci, avec ça on pourra payer quelque chose, j'étais très désespérée c'est pourquoi je suis venue, mais encore une fois tu me montres combien tu as un grand cœur... merci pour tout.
- bon si tu veux tu me donnes l'adresse de l'hôpital je passerai rendre visite à ta mère, et n'hésite pas si tu as besoin d'autres choses.
- d'accord, merci beaucoup, je te ferai signe.
Elle part en pleurs... j'avais vraiment pitié d'elle... Penda a beaucoup changé, elle était méconnaissable...
Je l'appellerai demain pour voir comment va sa mère...
J'étais encore dans mes pensées quand Djamila me crie presque :
- j'ai tout entendu, cette fille ment, je le sens elle est fausse.
- arrête stp, qui mentirait sur une telle chose? Pourquoi tu vois le mal partout...
- je sais de quoi je te parle, ouvre les yeux Ibou, elle t'utilise...
- ok... je vais dans ma chambre, continue à insinuer des choses, j'en ai marre de tes soi-disant pouvoirs de détecter les choses.
- Ibou tu...
J'étais déjà de l'autre côté de l'appartement, Djamila est une vraie casse pieds quand elle s'y met.
Penda...
Je fais vite d'effacer mes fausses larmes et me remaquiller, il fallait que je sois la plus convaincante possible, mais cette Djamila a failli tout gâcher, quand je l'ai vu ouvrir la porte, j'ai presque fait pipi sur place, je me rappelle bien d'elle, mon Dieu comme le monde est petit, c'est la petite sœur de Ibou.... mon ex future belle sœur...
Au mois j'ai pu récolter 100 milles avec ce con de Ibou, rien que de voir son visage me répugne, il est non seulement naïf mais beaucoup trop manipulable, et je sais qu'il va bientôt me revenir.
Maintenant je me dirige vers Zac-Mbao, j'espère que je trouverai Alassane là-bas, il ne décroche plus mes appels, donc la seule solution c'est d'aller chez lui pour pouvoir lui parler.
J'arrive et sonne pendant 10 minutes avant qu'il ne vienne m'ouvrir, torse nu et en sueur.
Quand il a vu que c'était moi, il a voulu refermer sa porte:
- Alassane stp...
- Penda... qu'est ce que tu fais chez moi et pourquoi tu n'appelles pas avant de venir?
- regarde ton portable, je t'ai appelé plus de 1000 fois et aucune réponse de ta part c'est pourquoi je suis là.
- ok dis moi ce que tu me veux.
- tu veux qu'on discute de ça devant ta porte... dis-je déterminée à entrer.
- tu ne peux pas entrer, j'ai des invités...
- dis plutôt que tu étais avec des putes...
- qu'est ce que ça peut te faire? C'est ma vie non.
- comme tu le dis je n'ai rien à foutre de ta vie... fais ce que tu veux...
- ....
Il se dégage et me laisse entrer, à peine ai-je franchi le salon que je sens une odeur bizarre... il est dégoûtant ce mec, il s'envoyait sûrement en l'air avec une fille.
Sans donner de l'importance à mes regards , je le vois se diriger vers sa chambre, il y ressort avec deux filles très bizarres.
Mon Dieu, il couche avec deux fille à la fois, quel pervers... je suis exaspérée par un tel acte.
- je vous rappellerais plus tard lance t-il aux filles, qui sont passées devant moi sans me jeter ne serait-ce qu'un regard.
- Alassane qu'est ce que tu faisais avec deux filles dans ta chambre ?
- tu es ma mère ou quoi? Mêles toi de ce qui te regarde ok...
- je ne vais pas souffrir 9 mois pour mettre au monde un enfant comme toi...
- tu sais quoi... qui se rassemble s'assemble..
-......
- bon dis moi qu'est ce qui t'amène? Et fais vite car je dois sortir...
- j'ai besoin de 300 milles, c'est très urgent...
- .....
- Alassane tu m'as entendu ? J'ai besoin de cette somme pour payer quelqu'un et tu sais qui s'est car c'est toi qui me l'avais présenté pour que je fasse à Khalil...
- assez... j'en ai trop entendu là... c'est parce que je vous ai présenté que je dois payer ou participer au payement... tu te crois qui au juste...
- tout ça on l'a fait ensemble... tu ne dois pas m'abandonner au beau milieu de la route, Alassane donne moi cet argent et je te laisse en paix pour toujours...
- hahaha comme tu es drôle ma chère Penda, tu voulais Khalil rien que pour toi, donc assume tes bêtises et laisse moi en dehors de ça... tu l'as rendu impuissant pour briser son mariage, tu vois le couple est toujours ensemble, donc tu as fais des dépenses pour rien, repose toi ma chérie et fous la paix à Khalil, ce mec ne t'aime pas...
- tu n'es qu'un sale crétin, tu oublies qu'on a élaboré tous ces plans ensemble et que c'est toi même parfois qui me donnais des idées sordides...tu n'as pas honte de me dire tout ça...
- Penda toi et moi on se connaît, donc cette victimisation tu la laisse ailleurs... tu t'es entêtée pour cette histoire avec Khalil donc ne m'accuse pas, j'ai la conscience tranquille mais toi je sais que tu ne dors plus.
- ok... dis ce que tu veux mais cela ne changera en rien sur le fait que tu es mon complice depuis le début...et si le bateau coule on coulera ensemble...
Il se dirige vers sa cuisine en prenant un verre d'eau...
- je n'ai pas 300 milles...
- je sais que tu l'as donc ne rend pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont...
- donc laisse moi jusqu'à demain pour trouver cette somme et je te l'envoie...
- je le veux tout de suite, je n'ai plus de temps à perdre...
- tu veux quoi au juste? Je suis d'accord pour te donner cette somme mais je n'aime pas cette pression dont tu fais montre...
- habille toi et allons à la banque au lieu de rester là à parler...
-.....
On reste pendant un long moment sans que personne ne dise quoi que ce soit, on se défiait du regard.
- c'est bon, je m'habille et on y va...
- bonne décision dis-je avec un sourire vainqueur...
Il disparaît pendant un petit moment et revient tout habillé, il me dépasse sans m'adresser la parole, je me lève et le suis dans un mot.
Si j'ai décidé d'enlever ce sort que j'ai jeté sur Khalil c'est parce que je sais qu'entre lui et moi c'est impossible, il ne m'aime pas et sa réaction de l'autre jour en témoigne largement. Chose que je dois accepter.... Je pouvais le laisser souffrir mais puisque j'ai un bon cœur, je vais payer le reste de l'argent que je dois au marabout pour libérer Khalil. A la base c'était pour qu'il quitte cette peste de Nabou, mais depuis je vois qu'ils sont ensemble
Actuellement tout ce que je cherche c'est reconquérir Ibou, j'ai vu dans son regard qu'il est toujours amoureux de moi.
Finalement, Alassane a retiré 300 milles et me l'a donné avec un visage en feu, je prends l'argent avec un sourire mesquin.
Il était sorti de la banque sans m'attendre et partit tout simplement.
J'appelle direct le marabout, il me dit de lui déposer l'argent dans son compte orange money et qu'il se chargera du reste.
J'étais comme débarrassée d'un lourd fardeau, maintenant je n'ai besoin que d'une chose, me coucher et oublier cette sale journée que je viens de vivre.
J'arrive chez moi et j'ai cru voir des gens dans le salon, j'y jette un coup d'œil et je vois Ngala assis confortablement, discutant avec mes parents...
Mon Dieu! Depuis quand est t-il rentré au Sénégal.
Ngala fait partie des hommes avec qui je sors, mais lui c'était à distance, il m'a proposé maintes fois le mariage mais j'ai toujours refusé, le gars est trop vilain et sa manière de parler me dégoûte au plus haut point, il est trop broussard , même s'il est en Europe, il ne change pas et ses dents, mon Dieu... cet homme me dégoûte.
Je faisais doucement pour rallier ma chambre quand ma mère me voit et me crie presque :
- Penda depuis que je t'ai envoyé, tu viens d'arriver...?
- bonjour... oui ma il y'avait des embouteillages...
- ok viens t'asseoir, Ngala est venu pour nous parler, je vais laisser ton père te dire.
Je regardais Ngala avec des yeux qui pouvaient l'emporter dans sa tombe.
- Ngala nous a fait part de son souhait de te prendre comme femme...
Ce connard, souriait comme un demeuré, si j'avais un pistolet avec moi je l'aurai buté...
- papa je....
- il nous a même assuré qu'après le mariage il compte t'amener vivre en Allemagne avec lui.
Et là dans ma tête, c'était le tiraillement, moi en Allemagne, c'est une bonne chose... je peux accepter ce mariage et une fois là-bas je demande le divorce et me barre.
- bon on va vous laisser discuter...
Ils sortirent tous les deux et nous laissent seuls.
Le gars n'a même pas attendu que les pas de mes parents s'éloignent pour venir s'assoir sur le même canapé que moi en se collant presque à moi.
- Ngala qu'est ce que tu fais?
- Penda ça fait plus de 2 ans qu'on ne s'est pas vu, tu m'as beaucoup manqué... comme tu es belle...
Le gars on dirait qu'il voulait me manger crue.
- écoute Ngala tu dois partir maintenant... il me faut du temps pour digérer cette nouvelle, je ne sais pas pourquoi tu es passé directement par mes parents, tu devais m'en parler d'abord comme ça je te dirai ce que j'en pense.
- tu refuses ma demande dit-il abattu.
- bon je ne t'ai pas dit ça, mais je dois y réfléchir...tu vois... en plus le fait que tu veuilles m'amener en Allemagne me perturbe, j'ai peur d'être loin de mes repaires, ici j'ai ma famille et tout alors que là-bas je serai toute seule...
- je veux que tu sois à mes côtés, je ne pourrais pas vivre loin de toi après le mariage...mais si tu préfères rester ici je te comprendrai.
- non non... moi aussi je voudrai être près de toi...
- tu es sûre ?
- oui certaine...
- regarde je t'ai apporté des cadeaux, il y'a des sacs, des trucs de femme et tout ce que tu aimes...
Je prends le sac et lui lance un merci sans trop d'intérêt.
- ton père m'a dit que je peux envoyer mes parents quand je veux, je dois rester ici trois mois et j'aimerai que le mariage soit célébré avant mon départ...
- et pour que je te rejoigne comment on va faire?
- pour les papiers, ne t'en fais pas je me chargerai de tout, tu auras un délai de 1 mois pour me rejoindre.
J'étais tellement heureuse que je n'ai pas pu m'empêcher de sourire comme une folle, je commençais déjà à projeter ma future vie en Allemagne...
Il décide enfin de rentrer chez lui, rien que de voir sa face de rat j'ai envie de gerber... comment pourrais-je faire semblant avec lui le temps de partir... je trouverai une solution, je n'ai qu'à donner du temps au temps.
Nabou....
Je dois aller en ville pour acheter ce fameux médicament afin de me débarrasser de ce fœtus, plus le temps passe plus je ne pourrais pas l'enlever...
Je m'habille en habit traditionnel, foulard bien noué sur la tête, je sors de chez moi en regardant dans tous les sens, je sais que ce que je m'apprête à faire n'est pas bien mais je n'ai pas le choix... quand il faut y aller, il faut y aller...
J'attendais impatiemment un taxi quand j'entends quelqu'un qui m'appelait de loin.
Je ne veux voir personne et je ne veux parler à personne, je fais semblant de me concentrer sur les voitures qui passent, quand la personne vient se mettre devant moi:
- waaw ki dou Seynabou ? (C'est Seynabou que je vois là...
- bonjour mère Ouly...
- ma fille tu as changé deh, est ce seulement la paix?
La vieille me regardait en insistant sur mon accoutrement, elle me déshabillait avec ses yeux.
- toi et Khalil vous vous cachez maintenant, on ne vous voit même plus dans le quartier, mais je crois savoir pourquoi, vous n'avez pas tardé à chercher un petit frère aux les jumelles.
Quand elle a dit ça, j'ai eu tellement peur que j'ai fait tomber mon petit sac par terre...
- qu'est-ce.... ce... que... tu veux dire par là ?
- ah ma fille, je suis une vieille et j'ai une bonne flaire... tu es enceinte...
- nonnnnn tu te trompes, je ne suis pas enceinte... je dois partir maintenant, j'ai des courses à faire...
- vous les jeunes d'aujourd'hui vous aimez trop vous cacher... mais c'est bien parfois il faut être très discrète... bon je te laisse, passe le salut à Khalil...
Mon Dieu, cette vieille est une vraie sorcière, comment elle a pu deviner, je suis cramée, elle va tout raconter à tout le monde.
Mère Ouly est la commère de notre ancien quartier, elle s'occupe toujours de ce qui ne la regarde pas et trouve toujours des occasions pour alimenter ses commérages...
Comment je dois faire maintenant ?
Peut être que personne ne la croira et d'ici là je vais pouvoir me débarrasser de ce batard dans mon ventre.
Quelle poisse! Pourquoi je suis tombée sur elle?
Qu'est ce qu'elle fait ici?
J'étais dans mes pensées sans même regarder la route, quand une voiture freina juste à mes pieds... j'ai eu tellement peur que je tombe violemment sur le trottoir...
Le conducteur sort de sa voiture apeuré...
- madame vous allez bien? Je ne vous avais pas vu... vous n'avez pas regardé en passant.
Avec son air paniqué, il était beaucoup trop bavard...
- ça va... je n'ai rien... aidez moi juste à me lever...
Il le fait avec délicatesse et me fixait avec pitié.
- je vous amène à l'hôpital madame, je crois que vous n'allez pas bien, je vais tout prendre en charge...
- non ce n'est pas la peine...
Je le laisse là entrain de spéculer, je prends l'autre rue pour retourner chez moi, je crois que je vais attendre un autre jour pour aller en ville, d'abord la rencontre avec cette vieille folle et là j'ai failli être heurté par un chauffard...
Je marchais mais j'avais la tête qui tournait, c'était comme si tout tournait autour de moi... je fais un effort surhumain pour arriver chez moi et je tombe sur la femme de ménage de Karim qui sort de son appartement en criant comme une folle en appelant au secours.
Dans ma tête je savais ce qui se passe, mais je file vite dans mon appartement en le fermant à double tours...
Tout mon corps tremblait et des voix envahissaient ma tête, j'étais comme dans un autre monde et tout à coup je sens quelque chose de chaud qui s'échappait de mon entrejambe.
Je cours vite dans les toilettes et c'était une grosse boule de sang que je vois.
C'est quoi ça ?????
Mayram...
- qu'est ce que tu fais ici? Tu as retrouvé ton esprit? Ou bien tu es là pour encore me rabaisser.
- Mayram je te demande pardon, je sais que j'ai tord d'avoir agit de la sorte avec toi, mais j'avais peur, j'étais perturbé, mon monde était entrain de s'effondrer...
- et tu penses que c'est en te braquant, en rejetant les gens qui t'aiment que tu vas t'en sortir? Bachir tu m'as déçu, tu m'as fait mal, tu m'as traité de la pire des manières...
- je suis désolé Mayram, sache que j'ai beaucoup réfléchi et je regrette tout, tu es une personne formidable...
-......
- tu crois que tu peux me pardonner? Ou essayer de me pardonner?
- .....
- Mayram regarde moi, tu me manques trop...
- tu sais je ne veux plus de stress, je veux vivre en paix sans problème... et je pensais qu'avec toi j'allais retrouver cette paix que je cherche tant....
- tu es devenue ma pierre angulaire et je ne veux pas, je ne peux pas vivre sans toi...
- Bachir...
- ne me regarde pas avec ce genre d'yeux, je ne résiste pas à ce joli regard.
- flatteur...
- hahaha... je n'ose pas te flatter, je t'aime Mayram pour de vrai... et je veux qu'on se marie...
- quoi???
- tu m'as bien entendu... présente moi tes parents et je leur demande ta main...
- mes parents? Dis-je très pensive...
- bon je te laisse y réfléchir et tu me diras.
Le seul fait d'étendre le mot parent m'a rendu triste... ma mère m'a renié et mon père ne m'a jamais considéré.
- hey ne sois pas triste, tu sais dans la vie tout peut s'arranger... il suffit seulement de faire confiance au temps.
Mes larmes m'empêchaient de lui répondre, beaucoup de souvenirs m'ont submergé tout d'un coup.
Il me prend longuement dans ses bras en m'essuyant les larmes:
- je suis là, je te promets de te rendre heureuse, tu seras épanouie... je n'ai pas tout l'or du monde pour te l'offrir mais mon cœur est là et il t'appartient entièrement...
- j'accepte de me marier avec toi dis-je entre deux hoquets...
Il me relève la tête tout excité :
- Mayram... tu veux vraiment être madame Ndao pour la vie? Tu es...
- oui jusqu'à ce que la mort nous sépare.
- comme je suis heureux... ohhh c'est génial... je vais me marier ... je vais me marier...
Il disait ça en me tournoyant, j'avais presque la tète qui tournait.
- Bachir repose moi stp...
Son sourire était contagieux, cela se voyait dans ses yeux qu'il était fou amoureux de moi.
Est ce la bonne décision de me remarier?
Comment les choses vont se passer?
Serai-je heureuse?
Il me stoppe dans mes songes en me donnant un bisou chaste sur le nez :
- ne te bousille pas la tête, tout va bien se passer...
Je me blottis dans ses bras et je retrouve une sérénité qui me fait entrer dans un monde plein de promesses mais aussi.... d'incertitudes...
Babacar...
- tu as enfin décidé de me voir? Khalil suis-je quoi pour toi? On est frères toi et moi... mais j'ai l'impression que tu as brisé ce lien, je ne te vois plus et quand je t'appelle tu me réponds par deux ou trois mots et tu raccroches en prétextant des réunions, pourquoi tu me mens? Je sais que tu as perdu ton job... tu es devenu méconnaissable... je te rappelle que je suis ton pote, le seul et unique... regarde toi tu as trop maigris, tu risque de mourir à force d'avoir tout le poids du monde sur tes épaules, relax frère, tu es jeune... tout le monde à des soucis, mais ça se gère... mais toi ton plus grand défaut c'est que quand tu as des problèmes soit tu te caches de tout le monde, soit tu te réfugies dans l'alcool...
- je suis à terre Babs...
- écoute moi bien arrête ok, tu n'es pas à terre, les problèmes de la vie se présenteront toujours à nous quelque soit notre position dans ce monde, donc soit optimiste et reprend ta vie en main... je suis là Khalil...ne sombre pas...ne t'enfonce pas.
- tu as raison Babs, je me laisse trop aller alors qu'en tant que croyant je ne devais pas me comporter comme ça... mais je te promets que je vais m'en sortir et retrouver une nouvelle vie.
- va discuter avec ton père, il n'arrête pas de se plaindre du fait qu'il ne te voit plus, ton frère et ta sœur aussi s'inquiètent beaucoup pour toi... ta famille ne mérite pas ça, tu es l'aîné et le gardien de la famille depuis la mort de ton frère, ne baisse pas les armes...
- d'accord...merci pour tes conseils...
- les potes sont là pour ça...
-..... tu es parfois très con mais il t'arrive d'être un bon conseiller...
- sale ingrat...
-......
- dis moi pour ton impuissance... tu as...
- non et j'oublie même que je suis né homme...
- est ce que tu ne devrais pas le couper pour t'en débarrasser totalement... comme ça tu n'auras pas de déception chaque matin quand tu te lèves...normalement lui aussi doit se lever pour dire bonjour...
- c'est pas drôle...
- imagine toi que quand je suis debout le matin et qu'il ne l'est pas, je file direct dans les toilettes pour bien le laper... c'est mon joyau mec, je lui voue un grand respect...
- sale con, pervers un jour, pervers toujours...
-......
- qu'est ce que tu as? Tu n'as pas l'air d'aller bien, toi aussi tu me caches des choses...
- je suis amoureux...
Il fait tomber son portable, se lève et commence à faire des cent pas, mais qu'est ce que j'ai dit de si grave? N'ai-je pas le droit de tomber amoureux...
- Khalil pourquoi tu ne dis rien...
- Babacar tu es amoureux tu dis? Toi aussi tu as recommencé à fumer du canabis.
- c'est quoi le rapport? Je ne fume plus depuis plus de 20 ans...
- raconte moi toute l'histoire...
Je lui dis tout sans omettre une virgule, il était très concentré, je dirai même trop concentré...
- arrête de me fixer comme ça...
- Babacar tu dis que tu veux te marier avec cette fille? Mon Dieu, quel changement ? Stp un conseil, ne l'enceinte pas... fais les choses dans les règles de l'art...
- merde... je ne suis plus dans ces choses... je suis devenu réglo... mais je souffre de cette situation, Amy me fait du chantage pour que je l'attende pendant 5 ans, je ne peux pas... et lui il ne veut pas... en pointant du doigt mon dragon...
- tu penses quand on a une femme c'est seulement pour la baiser... je suis fier de cette fille, elle a su te dompter et te mettre dans une cage...tu dois me la présenter... je veux la féliciter...
- tu te réjoui de mon malheur, mais tu vas me le payer...
On se laisse aller dans un fou rire, en nous rappelant de certaines époques et cela me faisait un bien fou de retrouver mon ami.
- boy et si on allait chez moi pour le déjeuner...
- je ne dirai pas non...
- je le savais...
C'est ainsi qu'on se dirige chez lui... on arrive et il y'avait un monde fou dans l'immeuble :
- Khalil on dirait qu'il se passe quelque chose ici, que font les voitures de police et cette ambulance ici...
- oui tu as raison, c'est bizarre... ohhh non peut être que...
- quoi ...?
- Nabou ne va pas bien depuis des jours et je me dis que peut être...
- je ne pense pas... sois positif et entrons...
On faufile difficilement entre les gens pour prendre les escaliers... Khalil courait presque...
Arrivés à son étage, c'est le même décor, l'appartement d'en face était jalonné par les policiers.
Je décide de m'enquérir de la situation tandis que Khalil ouvre la porte de son appartement :
Un des policiers me dit après lui avoir posé la question :
- l'homme qui habite dans cet appartement est retrouvé mort ce matin par sa femme de ménage, il était presque dans un état de putréfaction...
- c'est horrible... il vivait seul?
- d'après ce que les voisins nous ont dit il vivait seul...vous habitez l'immeuble ? Est ce que vous pouvez répondre à quelques questions ?
- non non je ne vis pas ici, c'est mon ami et sa femme qui vivent ici...
- ah d'accord, on a toqué tout à l'heure mais l'appartement semblait vide, on passera tout à l'heure pour discuter avec eux.
- merci...
J'entre enfin chez Khalil, je l'entends qui parlait à quelqu'un sûrement sa femme :
- Nabou qu'est ce qui se passe? Pourquoi tu trembles comme ça? Tu ne te sens toujours pas bien?
- bonjour Nabou dis-je.
Cette dernière était couchée et avait une position fœtale:
- je viens de parler avec le policier, il parait que c'est votre voisin d'en face , il est retrouvé mort dans son appartement... le pauvre il vivait seul.....
- quoi ça ? Karim? Depuis quand?
- je ne sais pas trop... mais la police dit qu'elle va passer...
- pourquoi elle veut passer? Dit Nabou en sursaut.
- mais c'est normal qu'elle fasse une enquête de voisinage pour savoir les circonstances de la mort de cet homme...
- stp Khalil ne laisse pas la police entrer ici... on a rien à leur dire, ce Karim je ne le connais même pas, je ne l'ai croisé qu'une à deux fois, on a rien à dire sur lui... je ...
- Nabou calme toi, la police ne fait que son travail, si elle te pose des questions tu réponds et cela ne veut pas dire qu'elle t'accuse ou autres.
- je ne me sens pas bien, je n'ai pas envie d'être embêtée par la police... je veux me reposer...
- ok je leur dirai que tu ne te sens pas bien...
- merci...
Une fois sortis de la chambre, je lance direct à Khalil:
- tu ne trouves pas que ta femme est bizarre, elle a une sale mine...
- elle ne se sent pas bien, tu connais les femmes elles sont perturbées par peu de choses, je crois que la mort de cet homme l'a bouleversé...
- ok...
J'étais pas très convaincu par la réponse de Khalil, mais je coupe court la conversation, Nabou réagit d'une manière assez louche, histoire à suivre...
Tata Mamy...
Je suis rentrée chez moi depuis quelques jours, j'ai retrouvé l'usage de la parole et de ma main droite, mais mon mari n'est pas au courant. Quand il est là je fais celle qui est totalement handicapée, je ne fais que le regarder, il ose même répondre au téléphone devant moi en utilisant mes biens sans retenue.
Dieu ne fait jamais les choses sans raison, ma maladie m'a fait découvrir le vrai visage de mon mari, je me rends compte que c'est un homme mauvais, qui a toujours joué le jeu, mais son seul souhait c'était de s'emparer de mon argent... et il a réussi à avoir beaucoup de mes bien, je le laisse faire pour l'instant, il se croit plus intelligent que tout le monde alors qu'il ne sait pas à qui il a affaire.
Il est vrai que je ne peux pas me lever de mon lit, mais je sais utiliser ma bouche et ma main et le reste du travail c'est mon avocat qui le fera , cet avocat n'est personne d'autre que mon fils aîné, je lui ai tout expliqué et il a décidé de rentrer pour tout régler, il fera face à son père. Les deux ne se sont jamais entendus, il y'a beaucoup de tension entre eux depuis que Demba est petit, il à toujours été rebelle, chose que son père n'a jamais apprécié.... tout le contraire de sa sœur qui a été très docile, elle ne dit pas non à son père.
Le plus terrible c'est que durant tout mon séjour à l'hôpital, il n'a pas prévenu mes enfants, peut être qu'il attendait que je meurs pour le faire, mais alhamdoullillah je retrouve peu à peu la santé.
J'ai engagé une infirmière qui m'aide à tout faire, elle me rédige aussi des choses, je la paie assez bien pour qu'elle soit assez discrète.
Aujourd'hui mon plus grand souhait c'est de parler avec Mayram, je suis à 100% convaincue que tout ce qu'elle a raconté sur Ali concernant le viol était vrai, c'est difficile de le croire mais mon mari est un vrai salaud et il va payer tout ce qu'il a fait de mauvais dans sa vie.
Quelques jours plus tard....
Khalil...
Nabou a complètement changé, elle a perdu beaucoup de poids et refuse d'aller se faire consulter, elle ne sort plus de sa chambre et sursaute au moindre bruit, elle est comme effrayée par quelque chose, je ne peux pas tenir une vraie conversation avec elle, j'ai été obligé d'amener les jumelles chez leur grand-mère maternelle le temps que leur maman recouvre la santé....
- Nabou mange quelque chose, cela fait des jours que tu n'avales presque rien, tu commences à m'inquiéter...
- Khalil stp laisse moi me reposer, là maintenant je ne peux rien manger...
- écoute je ne vais pas te laisser dans cet état, tu dois vraiment faire des efforts...viens je t'amène à l'hôpital et cette fois-ci tu ne peux pas m'empêcher de le faire...
- n'insiste pas, je vais beaucoup mieux...
- regarde toi, tu ne peux même pas te tenir debout... tu es faible, tu es déshydratée...tu commences même à avoir des mycoses sur tout le corps...tu crois que c'est normal que tu restes là sans soins.
- ok amène moi à l'hôpital, qu'on en finisse...
Je l'aide à s'habiller, elle était méconnaissable, en un si peu de temps, Nabou est devenue une autre personne, elle avait le regard profond, et ses os se voyaient même.
Mais qu'est ce qu'elle peut bien avoir?
Je n'avais pas beaucoup d'argent sur moi, mais je décide de l'amener à la clinique.
On arrive et on la prend rapidement...
J'étais entrain d'attendre dans le couloir quand le médecin m'appelle :
- votre femme a été bien prise en charge, mais il faut que vous l'ameniez à l'hôpital Principal de Dakar, il y'aura des médecins plus spécialisés pour son cas.
- son cas? Y'a t'il un problème...
- je ne peux pas vous en dire plus, il faut l'amener en urgence à l'hôpital Principal... je vais vous écrire un papier comme ça elle sera prise en priorité...
J'étais à la fois perturbé et chamboulé.
Qu'est ce qu'elle a de si grave pour que le médecin me parle d'une évacuation immédiate?
Souffre t-elle d'une maladie contagieuse ou incurable ?
Je coupe cette partie là...
A très bientôt...
Bonsoir tout le monde, désolée pour la énième fois...
Bonne lecture à tous et à toutes.
Excusez les fautes, écrire n'est pas facile deh...
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