Chapitre 28
Khalil....
- hey monsieur levez vous, sortez d'ici, je vous ai laissé passer la nuit ici hier parce que vous étiez dans un état piteux mais ce n'est pas une raison de rester encore, il fait jour maintenant, sortez je dois nettoyer le local...
Je ne sais même pas ce qui s'est passé ni où je suis, j'essaie de me lever difficilement, mais mes jambes ne me tenaient pas bien, je dégringolais dans la pièce en faisant tomber des meubles.
- mais faites attention à où vous mettez les pieds, vous êtes entrain de mettre le bordel partout...
- où est ce que je suis? J'ai la tête qui tourne.
- vous avez vraiment abusé de l'alcool hein, vous êtes aux Almadies dans le Bar Teranga...
- ok...
Et là je commençais à retrouver mes esprits, je fouille mes poches et je ne trouvais ni mon portable ni mes clés de voiture.
- je crois qu'on m'a volé mes affaires... il n'y a plus rien dans mes poches...
- figurez-vous que c'est vous qui avez misé votre téléphone et un des soûlards l'a gagné, il est parti avec , pour ce qui concerne votre portefeuille et vos clés de voiture, ils sont là avec moi, je ne vous connais pas bien mais je sais que vous n'êtes pas comme eux, c'est pourquoi je vous ai aidé... mais là il faut que vous rentriez chez vous, prendre un bon bain et vous reposer.
- merci beaucoup c'est gentil de ta part.
Là il me donne mes affaires et je quitte cet endroit plus désemparé que jamais, je rejoins ma voiture, je ne savais même pas où je devais aller, je décide alors de rentrer chez moi...
J'arrive quelques minutes plutard et sans faire de bruits...
Je trouve Nabou dans le salon avec les enfants, je les salue très rapidement et rejoins la chambre, les enfants voulaient sauter sur moi mais leur maman leur a dit: restez là, papa ne se sent pas bien.
Elle me rejoint dans la chambre, en ce moment je ne voulais que d'une chose, prendre une bonne douche et dormir pour ne plus jamais me réveiller.
- Khalil où est ce que tu as passé la nuit, tu penses que c'est responsable de ta part de découcher comme ça, tu ne me respectes pas et tout le monde le sait mais au moins respecte les enfants...et le pire j'ai passé toute la nuit à t'appeler et ça ne sonnait même pas.
- écoute moi Nabou je n'ai aucun compte à te rendre, tu vois que je ne suis pas d'humeur alors n'en rajoute pas stp...
- ok comme tu voudras...
Elle commençait à renifler la chambre de façon très bizarre:
- Khalil qu'est ce qui sent ici?
-......
- c'est de l'alcool, donc tu bois, tu es un ivrogne...
- oui je suis un ivrogne et alors, c'est toi qui as décidé de revenir donc assume les conséquences. Je ne suis pas seulement un ivrogne mais aussi un tueur, donc fais attention à toi...
- tu me menaces... qu'est ce qui t'a rendu comme ça? Khalil tu changes de jours en jours...
- si ça te dérange autant tu n'as qu'à déguerpir, personne ne te retient ici...
Quand je lui dis ça, elle sort de la chambre comme une furie, c'est mieux comme ça parce que je n'ai aucune envie de voir sa tête. Elle m'énerve cette fille.
J'entre dans les toilettes et une envie de vomir m'envahit tout d'un coup, je sors tout ce que j'avais avalé, j'étais à bout de force, je me traîne difficilement jusqu'à la douche et ouvre le robinet sans même faire attention si l'eau était chaude ou pas, j'avais juste envie de disparaître.
Je finis de prendre mon bain, quand je sors je tombe nez à nez sur Nabou, je ne la calcule pas et me dirige vers l'armoire pour y sortir quelque chose car j'avais envie de partir quelque part, cet appartement m'étouffe.
Elle me tendit un verre de lait avec un sourire:
- je t'ai entendu tout à l'heure vomir, prend un peu de ce lait ça te fera du bien...
- Nabou je n'ai pas envie de boire du lait...
- mais il faut que tu reprennes des forces et ce lait je l'ai préparé avec tant d'amour en me fixant droit dans les yeux.
- ok laisse le sur la table, je le boirai après...
- d'accord... tu verras que ça te fera beaucoup de bien en me lançant un sourire...
Je prends le verre, avant même de le mettre dans ma bouche, une des jumelles entre en courant et l'autre était derrière elle, je repose le verre pour ne pas qu'elles le fasse tomber, car elles s'accrochaient à mes pieds:
- papa tu te sens mieux?
- oui mes trésors, papa se sent beaucoup mieux...
- Awa qui avait les yeux fixés sur le verre me dit:
- papa je peux le boire ce lait...
- non c'est moi qui vais le boire dit Adama...
Je leur lance un peu amusé par la situation :
- vous savez quoi? Vous allez vous le partager, chacune boira la moitié.
Elles étaient hyper heureuses, c'est au moment où Awa a pris le verre que Nabou réapparaît et court presque vers elle:
- qu'est ce que tu fais Awa? Qui t'a dit de boire ce lait?
- mais c'est papa qui nous a dit de le prendre...
- non vous ne pouvez pas boire ce lait?
- je peux savoir pourquoi dis-je intéressé...
- parce que je l'ai préparé pour toi et tu avais besoin de...
- ce n'est rien laisse les le prendre, de toute façon je ne suis pas trop fan du lait...
Elle reprend le verre et dit aux enfants :
- allez-y au salon je reviens.
Elle était bizarre et suait même :
- tu es sûre que les filles n'ont pas goûté à ce lait?
- non mais pourquoi tu es si troublée?
- parce que j'y ai mis quelque chose...
- quelque chose comme quoi?
- du gingembre et de la poudre de petit cola...
- ok je vois, tu es complètement folle... qu'est ce que je t'avais dit par rapport à tout ça ? Tu penses que ces choses pourront me guérir? Tu es complètement folle...
Je la laisse là et sors de l'appartement, cette fille va finir par me rendre fou...
Nabou...
La pire des choses serait arrivée si je n'étais pas venue à temps, mon Dieu mes jumelles étaient sur le point de boire ce lait empoisonné...
On dirait que le gars ne veut pas mourir, à chaque fois que je lui prépare à manger j'y verse cette poudre de verre que je garde minutieusement, mais soit il dit ne pas avoir trop faim, soit il dort même avant de prendre le repas ou les jus.
J'en ai marre de cette situation, je veux qu'il meurt et le plutôt sera le mieux, je ne le supporte plus et je pense que c'est réciproque, je fais semblant pour gagner sa confiance, mais j'avoue que ce n'est pas facile...
Je me suis rendu me compte qu'il boit, je dirai même qu'il abuse de l'alcool et si je passais par là pour l'empoisonner une bonne fois pour toute et me débarrasser de sa sale gueule, je n'ai aucunement besoin de lui, il ne me sert plus à rien.
Ces derniers temps je me suis beaucoup approchée de mon voisin d'en face, il me fait carrément du rentre dedans, il sait que je suis mariée et mère de deux enfants mais ça ne l'empêche pas de me faire des yeux doux. Je commence à adhérer à son jeu car l'autre jour, je me suis permise d'entrer dans son appartement quand les enfants étaient à l'école, mais on avait fait que discuter, il avait l'air sympathique.
En parcourant les différentes pièces ce jour là, mes yeux se sont aussi par mégarde posés sur son pantalon qui à mon avis couvrait un véritable trésor caché et j'ai vraiment envie de le découvrir.
Il s'appelle Karim, il est loin d'être l'homme musclé et beau, mais je sais que son pantalon est plein et c'est le plus important à mes yeux.
Puisque mon imbécile de mari est parti, j'attends que les enfants dorment pour aller lui rendre une petite visite surprise, je sais qu'il est là parce que j'ai entendu sa porte s'ouvrir tout à l'heure.
Enfin les enfants sont couchés, je mets une robe très légère assez provocatrice et je sors de mon appartement, je sais que ce que je suis entrain de faire n'est pas bon, mais Khalil ne me donne pas le choix.
Je tape timidement et patiente quelques instants, je regardais dans tous les sens pour ne pas être vue par quelqu'un, j'entends des pas s'approcher et la porte s'ouvre sur Karim torse nu, je bavais carrément à la vue de ce décor, on dirait qu'il m'attendait. Je commençais à regretter d'être venue, je ne dois pas être là.
- bonsoir belle dame dit-il mielleusement ce qui me fait changer d'avis sur le coup.
- bonsoir Karim, tu m'invites à entrer...
- oui bien sûr en me laissant passer.
L'appartement était à peu près comme le notre , seul le décor était différent.
Il m'invite dans son salon, et disparaît quelques instants, je parcourais l'appartement des yeux et il n'y avait rien de particulier, l'endroit semblait vide, gris, rien de vivant.
Karim revient avec un verre de jus qu'il me tend:
- il fait chaud aujourd'hui.
- merci...
- et ton mari?
- il va bien...
Je n'aime pas qu'il me parle de lui quand nous sommes ensemble.... me rappeler de lui, me rappelle aussi que je suis sur le point de commette l'adultère.
Il s'assoit à quelques centimètres de moi, il devenait tactile tout d'un coup, j'étais mal à l'aise vraiment mal à l'aise, mais dans ma tête je me disais que j'avais besoin de ce genre de moments.
- tu sembles très tendue...
Il se lève et se mit derrière moi et commence à me masser les épaules, je fermais instinctivement les yeux, ses touchers devenaient de plus en plus osés car il descendait même jusqu'à mes seins, cela m'excitait de telle sorte que je tenais ses mains pour qu'il appuie plus sur cette partie, j'aimais cette sensation, c'était juste magique.
Il m'effleure le ventre à travers la robe, je n'en pouvais plus de cette torture, je lui lance:
- j'ai envie que tu me touches partout, je veux sentir tes mains...
Il ne se fait pas prier, il se retourne et me fit face, ses yeux pétillaient de désir, il s'assoit devant moi et me remonte ma robe jusqu'à mi-cuisses... il me caressait sans retenue, je l'invitais à me caresser et à remonter plus loin c'est à dire vers ma zone rouge.
Il était plus excité que moi car son short se remplissait de plus en plus, il me chuchote à l'oreille :
- et si on allait dans la chambre en me tirant par le bras.
Je le suis sans un mot.
Il me plaque sur le mur et commence à m'embrasser, j'y réponds aussi avec fougue, à un temps record il me débarrasse de ma robe et fait de même pour son short.
Le décor que j'avais sous les yeux me fit perdre la notion du temps, son sexe était anormalement long, et spectaculairement gros, je n'ai pu m'empêcher de le toucher, il en était fier car me fixant intensément avant de me diriger dans son lit.
On continue de se dévorer avec nos langues qui visitaient toutes les parties de nos deux corps en ne demandant que désirs et plaisirs.
J'étais tellement mouillée que ma cyprine dégoulinait sur mes jambes, ce gars est un vrai apollon, il a réveillé tous mes sens:
- prends moi tout de suite lui dis-je sans gêne.
Il me prit en levrette et ses coups de reins étaient tellement violents qui j'eus le souffle coupé pendant presque 30 secondes.
J'avais envie de crier mais je contentais seulement de gémir, le gars sait vraiment s'occuper d'une chatte en manque.
Dans un geste brusque il me retourne et me tire jusqu'à l'extrémité du lit, je reprenais un peu de lucidité... je le laissais mener la danse car tout ce dont j'ai envie c'est qu'il me prenne dans tous les sens peu importe la violence.
- je vais te baiser comme une pute, tu vas me sentir au plus profond de toi...
- oui plus vite stp... défonce moi...
- mets toi à quatre pattes...
Je m'exécute , il me tend son sexe mouillé en me disant:
- suce moi et montre moi que tu sais bien le faire...
C'était comme un défis pour moi, je le prends accompagné d'un souris salace, je l'ai pris en gorge profonde, j'avais même envie de vomir, mais je tiens le coup.
Au moment où j'étais à fond dans le truc, j'entends comme un bruit de porte qui s'ouvrait, je saute du lit, Karim avait les yeux fermés, mais mon geste le surprenait:
- qu'est ce qu'il y'a où est ce que tu vas.
- j'ai entendu une porte s'ouvrir, je dois y aller peut être que c'est mon mari..
- reste stp, si tu veux je peux aller voir...
- non non... laisse moi partir stp...
Il me regarda avec des yeux suppliants mais je ne pouvais pas rester, j'enfile ma robe à une vitesse éclaire...et je sors de l'appartement presque en courant...
J'arrive, j'ouvre doucement la porte, mais tout était très calme, il n'y avait pas une trace de Khalil, mon soupir de soulagement pouvait s'entendre à des kilomètres.
Que Dieu me pardonne. Je viens de commettre l'adultère pour la première fois de ma vie.
Quelques temps plutard.....
Mayram Sow....
Ma tante est toujours à l'hôpital, elle est sortie de son profond coma il y'a une semaine, mais ceci lui a laissé des séquelles, elle a perdu la mobilité d'une partie de son corps, elle parle mais il faut un effort surhumain pour comprendre ce qu'elle dit, et elle le fait avec une lenteur qui fait peur.
Le voisin m'avait annoncé que ma tante était finalement entrée dans le coma.
Comment est ce qu'une vie peut-elle basculer en si peu de temps?
Comme ma mère me l'a dit ce jour, toutes les vérités ne sont pas bon à dire, je devrai peut être me taire et garder ce secret pour moi.
Qu'est ce que cela a servi que je lui raconte tout, elle est devenue presque handicapée à cause de moi et ma mère n'arrête pas de me le reprocher, elle a fait un scandale l'autre jour en me voyant au chevet de tata, elle m'a insulté, crié dessus et j'étais sortie de l'hôpital en courant.
Mais malgré tout ça, je viens presque chaque jour pour m'enquérir de l'état de ma tante, qui quand elle me voit me regarde intensément avant de faire tomber des larmes.
Je ne sais pas ce que cela signifie, peut être qu'elle aussi elle m'en veut de lui avoir tout révéler et d'avoir causé son AVC.
Je me sens perdue et seule, ce qui me fait le plus mal c'est le fait que je ne vois plus Bachir, il ne vient plus chez moi et ne décroche plus, son téléphone ne sonne pas, je pense qu'il m'a mis sur liste noire.
Je me dis qu'il veut plus de notre relation c'est pourquoi il est parti sans explication. Quelle lâcheté de sa part, moi qui pensais que c'était la seule personne qui sera toujours à mes côtés, voilà qu'il m'abandonne aussi.
J'ai besoin de savoir le pourquoi de tout ça ? Le pourquoi de ce long silence... je ne sais pas où il habite exactement, parce que je n'ai jamais mis les pieds chez lui, tout ce que je sais c'est qu'il a son meilleur ami Aziz que je n'ai jamais vu d'ailleurs, qui a son cabinet en ville, j'ai décidé d'aller le voir pour au moins avoir l'adresse de Bachir.
Il me doit des explications.
Depuis un certain temps, j'ai décidé de laisser mes enfants avec leur papa, mon état de détresse ne me permet pas de bien m'occuper d'eux, j'ai fini par sevrer Hapsa qui commençait à refuser le sein, elle se sentait indépendante et ne me calculait presque plus, mais bon je sais que chez son grand père elle s'épanouit.
Je m'habille simple, foulard attaché sur la tête, je ne me rappelle pas de quand j'ai fait de bonnes tresses, je n'ai plus beaucoup de temps pour m'occuper de ma personne.
Je prends un bus direction le centre ville, je connais le nom du cabinet, je sais que c'est près de la place de l'indépendance, mais je ne connais pas l'emplacement exact.
J'arrive 45 minutes plutard, j'arpente une rue qui menait direct vers le siège de SGBS, je voyais que j'étais entrain de tourner en rond, en fait j'avais honte de demander, mais je finis par le faire:
-Assalamoualaykoum je cherche un cabinet d'avocats qui ne doit pas être loin d'ici...
Il se met à réfléchir pendant quelques instants avant de me dire:
- je connais un bâtiment qui est près de la 2STV, un jour j'y ai lu cabinet d'avocats...
- c'est loin d'ici?
- non c'est à 300 mètres, si tu veux je te montre le chemin...
- merci beaucoup c'est très gentil de votre part, mais je pense que je trouverai le chemin, merci encore.
Je dis ces mots en m'éloignant de lui, ce gars ne m'inspire pas trop confiance, il avait le regard appuyé sur ma poitrine, pourtant ma robe n'a rien de provocante...
Je hâte le pas, j'arrive devant l'immeuble indiqué, je souffle avant d'entrer dans le bâtiment, j'étais en sueurs et mes pieds étaient poussiéreux.
Je ressemblais à une vraie mendiante, mais bon j'espère qu'ils me laisseront voir Aziz Deme...
J'hésite avant de demander à la dame qui devait sûrement être une assistante:
- bonjour Mme... je cherche Mr Deme, l'avocat...
Elle me regarde avec dédain en s'attardant quelques secondes sur mon accoutrement avant de me dire:
- Madame ici c'est des bureaux, il faut attendre dehors pour demander l'aumône, c'est bientôt l'heure de la pause.
J'étais frappée au plus profond de mon être, donc elle pense que je suis une mendiante, je me mets plus en face d'elle et lui lance en adoptant le même air qu'elle:
- est ce que tu m'as bien regardé ? C'est parce que je ne suis pas habillée en jupe tailleur que tu me considères comme une vulgaire mendiante... tu te crois supérieure à moi? Écoute moi bien avec ta depigmentation à moitié uniforme, tes cils qui touchent le plafond et tes oncles qui donnent l'air d'une tigresse affamée, je plains ton patron parceque tu n'as rien de professionnel, au contraire tu fais fuir, on dirait que tu es prise au carnaval de Rio.
Elle était bouche bée, cherchant ses mots pour me répondre, j'avais toujours la même position et attendais sa réplique, je crois même que j'ai envie de me battre.
Elle se lève de sa chaise et voulait parler quand elle entend quelqu'un l'appeler:
- Mme Diop, où est le dossier que je vous ai demandé de me préparer, je n'ai pas beaucoup de temps, j'ai une audience dans une heure.
- Mr Deme, j'étais sur le point de vous l'amener, il est tout juste là...
Donc c'est lui Mr Deme, quelle chance!
Je me tourne vers lui et lui dis comme si je l'ai toujours connu:
- Aziz...
Il se mit en face de moi et me regarde perdu:
- je suis Mayram...
Il ne semble pas du tout comprendre et me fixe toujours :
- je suis une amie à Bachir dis-je comme pour le convaincre...
- c'est toi Mayram!
- oui je...
Il ne me laisse même pas finir et me dit:
- suis-moi...
Avant de le suivre je jette un coup d'œil assassin à l'arrogante assistante... je lui fais un sourire vainqueur avant de quitter l'endroit.
Aziz me dirige vers un couloir sans dire un mot, arrivés devant une porte, il me dit:
- entre stp...
Le bureau était grandiose, des papiers entassés ça et là...
- je te vois enfin, Bachir m'a beaucoup parlé de toi...
- excuse moi d'être venue comme ça mais je suis inquiète et tu es la seule personne sur qui je peux me tourner pour voir Bachir, je ne vais pas te le cacher, ça fait presque un mois que je n'ai aucune nouvelle de lui. Je sais qu'il ne veut plus de notre relation, mais il pouvait au moins m'en parler, je tenais tellement à lui et j'avais aussi confiance à lui, mais je vois qu'il n'en a rien à faire de tout ça... il a été plus que lâche, mes enfants n'arrêtent pas de le réclamer, il se rend pas compte qu'il faisait presque partie de ma petite famille, mais bon je crois même que je ne devais pas être là à te parler de tout ça, je me sens très mal pour ça...
Je me sentais tout d'un coup ridicule, pourquoi lui parler de tout ça comme si je suis là pour quémander l'amour de son ami.
Il disait rien, il ne faisait que me regarder, j'étais limite mal à l'aise.
Je me lève comme si on m'avait dit de partir:
- bon c'était une mauvaise idée d'être venue, je te demande pardon d'avoir abusé de ton temps.
Il se lève à son tour et me dit avec un calme extraordinaire :
- Bachir est en prison depuis un mois.
Je crois j'ai mal entendu, je me laisse tomber sur la chaise, les idées confuses:
- il m'avait intimé de ne rien te dire...
- quoi? Bachir? En prison ? Qu'est ce qu'il a fait? Pourquoi on ne m'a rien dit? Je veux le voir, stp amène moi le voir! Il est où ? Est ce qu'il mange? Il va bien?
- calme toi Mayram je vais tout t'expliquer, stp ne réagis pas comme ça... assis toi...
Il m'explique tout, j'étais effondrée. Bachir n'est pas un voleur... il n'est pas un assassin.
- stp Aziz fais tout pour le sortir de là, je suis convaincue que c'est une erreur. Bachir ne peut pas faire tout ce dont on l'accuse, il est innocent.
- je sais, je connais Bachir depuis toujours et je sais qu'il est incapable de faire certaines choses.... J'essaie de rassembler des preuves, et j'avoue que le dossier est plus compliqué que je ne le pensais, il y'a peut être des gens qui tirent les ficelles et qui empêchent les témoins de dirent la vérité. La police a déjà eu les deux autres, il reste un et il semble qu'il est parti dans la sous-région... Bachir sera jugé dans 2 mois...
- deux mois? Plus le mois qu'il a déjà fait...il ne mérite pas ça...
- j'ai tout fait mais c'est la seule date que je peux avoir, j'ai beaucoup négocié avec le juge mais il ne peut pas faire plus...
- d'accord... mais je veux voir Bachir...
- je te chercherai un laisser passer et tu pourras le voir à la fin de la semaine, il est à la prison de Reubeuss...
-......
- tu me donnes ton numéro et je te tiens au courant de tout... je suis désolé d'écourter notre discussion mais comme je te l'ai dit tout à l'heure, j'ai une audience et je risque d'être en retard, voici mon numéro personnel tu peux m'appeler quand tu veux...prends ça pour ton transport...
- non je ne peux pas accepter ça...
- stp prends le...ce n'est rien...
On se dit au revoir, il avait l'air très sympathique, je l'appréciais déjà.
Mon inquiétude mêlée à mon impuissance face à tout ce qui arrive, me font pleurer toutes les larmes de mon corps quand j'ai quitté le bureau de Aziz.
Je regarde l'argent qu'il m'a donné et c'était 75000f, mon Dieu tout cet argent..
Je range tout dans ma pochette et hèle un taxi pour rentrer, mes pleurs continuaient encore et encore. Donc pendant tout ce temps que j'étais entrain de penser à tous les scénarios concernant Bachir, il était en prison.... et ne voulait pas que je sois au courant.
Mon Dieu pourquoi tout ça me tombe dessus?
Bachir...
Un mois que je suis dans ce trou, je suis dans une chambre que je partage avec plus de 100 personnes, on est entassé les uns sur les autres, il n'y a aucune intimité, chacun fait passer sa loi, et c'est toujours celle du plus fort qui prend le dessus.
Je n'avais jamais imaginé qu'il pouvait avoir un autre enfer sur terre.. Depuis que je suis là je passe mes nuits éveillé, je ne supporte pas l'odeur qui émane des sanitaires, je ne supporte pas l'odeur des sueurs mélangée à celle des toilettes, j'ai tout le temps envie de vomir.
Dans la cellule où je suis, il y'a toute sorte de détenus: des tueurs, des pedophiles, des psychopathes, des voleurs et j'y ai croisé même des détenus politiques, des gens très connus du monde politique.
Quand j'ai vu tout ce mélange, j'ai eu mal au cœur, comment mettre tous ces gens dans un seul et même endroit, je ne serai pas surpris si ces gens une fois dehors commettent d'autres crimes plus lourds.
C'est l'heure de la promenade dans la cour qui est partagé par tous les détenus de la prison, on peut apercevoir les gardes accostés sur le mirador lourdement armés.
Les gardes autour de nous, ne sont pas armés, mais ont des yeux qui pistent tout ce qui se passe dans ce grand cour...
Mais ils ne peuvent pas tout surveiller car nous sommes en surnombre, la prison est bondée. Il se passe des choses tellement invraisemblables que je me dis parfois qu'il y'a des gens ici qui préfèrent rester en prison que de sortir d'ici...
Il y font un business florissant de chanvre indien, de cigarette et même de la drogue.
J'en arrive à la conclusion que ces produits font vivre beaucoup de prisonniers, car beaucoup d'entre eux sont là depuis plusieurs années et n'ont jamais reçu de visiteurs, ils n'ont pas d'autres choix que de faire leur deal en prison.
Ce n'est pas une raison pour faire ce genre de choses, mais ils ont leur raison et je ne les juge pas.
Je suis assis dans un coin à regarder le spectacle, je ne me sens pas dans mon monde, malgré tous ces jours passés ici, je n'arrive toujours pas à m'habituer à cette vie....
Je me suis lié d'amitié à bad boy de son vrai nom Mansour, il est ici depuis 5 ans, il doit écoper une peine de 15 ans, au moins lui il connaît son sort, mais moi je n'ai aucune idée de combien d'années je vais faire dans cette prison... rien que de penser à ça je suis meurtrie, parfois j'ai envie de me suicider et d'en finir avec ce supplice.
Mais quand je pense à ma mère, à mes sœurs et surtout à Mayram, j'abandonne vite l'idée.
Mayram me manque à tel point que je deviens comme déconnecté quand je pense à elle, j'avais dit à Aziz de ne rien lui dire tant qu'on ne saura pas l'aboutissement du jugement.
Je ne veux pas qu'elle souffre à cause de moi, je l'aime trop pour la voir triste et je crois ne pas être capable d'être en face d'elle dans ce parloir, je n'aurai pas cette force de la regarder pleurer, de la voir près de moi sans pouvoir la toucher, sans pouvoir jouer et rire avec elle comme on l'a toujours fait. Je préfère la mettre à l'écart de tout ça.
Bad boy qui était pleinement dans ses deals me rejoint quelques minutes plutard:
- toubab arrête de trop penser, tu vas finir par vieillir en me donnant un coup de poing amical.
Je lui fais un rire forcé, je ne suis vraiment pas d'humeur, je ne sais pas comment il fait pour toujours garder le sourire, en tout cas moi j'ai le moral à zéro.
Il m'appelle toubab, parce qu'il n'arrête pas de me dire que je ressemble à un Directeur d'entreprise.... Il me dit aussi qu'il a l'intuition que je ne passerai pas beaucoup de temps ici...
- bad je n'ai pas envie de discuter stp continue tes activités et laisse moi seul...
- pfff je ne vais pas te laisser te morfondre, viens t'amuser et arrête de trop réfléchir...
- ok, de toute façon ils vont bientôt sonner pour qu'on retourne dans nos cellules...
- mais en attendant on s'amuse...
Il me tend une cigarette qu'il avait dissimulé sous son tea shirt:
- merci c'est la millième fois que je te dis que je ne fume pas..
- boy ici tout le monde fume, ça t'aidera à oublier tes problèmes...
- je préfère ne pas prendre ces merdes...
Avec sa bonne humeur, il finit par m'emballer dedans, je me détendais peu à peu...
C'est cette vie que je mène en prison en attendant mon jugement.
Quelque part à en ville...
Le patron n'était pas content du travail qu'il avait sous les yeux, il n'arrêtait pas de jeter la paperasse dans son bureau.
Son énervement était au summum, il criait sur tous les gens et n'avait envie de voir qu'une seule personne, l'auteur de tous ses malheurs, il vient de perdre le plus gros contrat qu'il n'a jamais eu, et c'est des millions qui s'envolent comme ça à cause d'une mauvaise manipulation de chiffres...
Il était impuissant face à cette situation, il ne pouvait pas imaginer qu'une telle chose lui arrive, il en était juste indigné :
- JE VEUX LE VOIR cria t-il...
- Mr il arrive, je viens de l'appeler...
- RAPPELLE LE JE VEUX LE VOIR...
Le concerné arrive au moment où son patron raccrochait son téléphone:
- espèce d'imbécile, tu m'as fait perdre des millions, à cause de toi, les américains m'ont tourné le dos.
- je ne comprends pas Mr de quoi vous parlez?dit ce dernier...
- tu ne comprends pas? Tu vas mieux comprendre quand tu vas te retrouver en prison, pour l'instant je veux que tu me ranges toutes tes affaires et que tu quittes mon entreprise, je ne veux plus te revoir. TU ES VIRÉ...
L'homme, le fauteur sort du bureau et se dirige vers le sien... l'air dépité.
Il ne pouvait pas s'imaginer qu'il venait de perdre son boulot à cause d'une inconscience de sa part...
Quelle journée merdique pour lui se disait-il...
Bonjour la famille... votre partie est là...
Je vous l'avais promis, si j'ai du temps je publierai plus que d'habitude...et voilà je le fais.
Donnez vos impressions...
Excusez les fautes, écrire n'est pas facile deh...
Love total sur vous😘😘😘😘.
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