J'étais installé à la table de ma cuisine, pensant à mon style de vie qui se dégradait lorsque l'on frappa vivement à la porte de mon petit appartement.

Je compris a la fréquence et a l'insistance des coups qu'il s'agissait de mes trois acolytes; Kotetsu, Izumo et Kakashi.

J'ouvrais simplement la porte,  leur faisant un rapide signe de tête pour les inviter à entrer.

Je me passais des formules de politesse habituelles. On avait dépassé ce stade depuis longtemps.

Mes amis s'installèrent gauchement sur mon canapé et Kotetsu prit la parole.

-On est vraiment obligés d'y aller ?

Je remarquais alors que les trois ninjas sentaient le parfum à plein nez, signe que malgré leur allure réticente, ils viendraient.

-On ne fréquente même pas ces Olympe et Karla, il parait que c'est une soirée d'intégration pour l'une des deux, mais j'en connais aucune. Surenchérit-il pour combler le silence qui s'était installé.

Il n'avait pas tort. Bien que l'entente du nom d'Olympe me disait vaguement quelque chose, cela ne signifiait rien de très précis.

-Mais vous êtes sur qu'on est invités ? Demanda finalement Izumo pour prendre ma réponse négative comme excuse pour ne pas y aller.

-Seulement Kakashi et moi, mais ne vous en faites pas, on va vous faire entrer sans souci. Répondis-je enjoué.

-Si la seule raison de ta motivation soudaine à sortir presque tous les soirs c'est Rosa, je peux te dire que je ne passerais pas une soirée de plus avec cette dégénérée. Annonça Kotetsu les bras croisés, suivi d'un signe de tête d'Izumo, et même de Kakashi, qui d'ordinaire restait neutre sur les sujets qui fâchaient.

Je frissonnais légèrement à l'entente du prénom de cette fille. On avait passé des dizaines de caps ensemble. On se voyait souvent, on s'embrassait, on couchait ensemble... Pourtant, je ne savais pas vraiment ce qu'elle était pour moi. J'aimais bien être avec elle, mais l'idée qu'elle soit ma petite amie ne m'attirait pas du tout, Kotetsu avait raison, elle était un peu louche sur les bords, mais qu'est ce qu'elle était attirante.

Je ne voulais rien de plus avec elle, et je savais pertinemment que ce n'était pas la femme de ma vie, seulement, ça faisait un petit moment que j'avais renoncé à trouver l'amour.

Ma petite vie de séducteur ne me déplaisait pas tant que ça.

Toujours était-il que ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu, et que je n'étais pas contre un petit moment privilégié avec elle.

-Oui, elle sera là. Avouais-je finalement. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle je voulais y aller, je me dis juste que ça ne nous ferait pas de mal de sortir un peu, de faire de nouvelles rencontres.

Je lançais alors un coup d'oeil plus ou moins discret à Kakashi.

Alors que Kotetsu et Izumo étaient ensemble depuis longtemps, Kakashi n'avait plus montré aucun intérêt à une fille depuis Rin, il y a des dizaines d'années maintenant.

-Promis, si vous acceptez de venir avec moi ce soir, je ne vous emmènerez plus dans ce genre de plans foireux pendant au mois un mois. Tentais-je pour faire peser la balance à mon avantage.

Des râles de satisfaction ironiques s'élevèrent dans mon petit salon, et je secouais rapidement les mains de haut en bas pour leur faire comprendre que je voulais qu'ils parlent moins fort. Mon voisin du dessous n'était vraiment pas aimable, et je ne voulais pas qu'il vienne se plaindre une nouvelle fois.

Déjà qu'il était venu me remonter les bretelles il y a quelques jours pour nos parties de jambe en l'air soit disant trop bruyantes avec Rosa..

-Bon, on y va ? Kotetsu me coupa dans ma réflexion, visiblement convaincu, et heureusement, car mes pensées commençaient à dévier sur des souvenirs obscènes de mes nuits avec la brune.

Je hochais vivement la tête en voyant la mine agacée de mes camarades qui attendaient que je sorte de mon blocage mental que l'on puisse y aller.

En vue de la tenue habituelle des garçons, je décidais de ne pas me changer, et me contentais juste de refaire ma couette pour avoir l'air plus présentable.

Je rejoignis sans tarder les garçons, qui avaient déjà pris le chemin de la porte d'entrée et la fermais à clé derrière nous.