Rue déserte où résonnent encore les cris
De ceux qui entre tes mains ont péri ;
Un sang vermeil éparpillé avec soin,
Luisant à la lumière de tes pupilles carmin.

L'écho de tes pas étouffé par la terre battue,
Tes lèvres sèches et fendues,
L'odeur putride de ton haleine meurtrière,
Tes mains habiles étranglant mes frères.

D'un simple geste tu prends la vie,
Étouffant avec joie chaque souffle d'ici,
Riant à leur demande désespérée de pitié,
Cruel et insensible, tu ne veux que nous tuer.

Oh ! Mais que te faut-il ?
Ne vois-tu pas que l'on ne veut pas de ce péril ?
N'entends-tu pas les pleurs de ces enfants si doux ?
Ne sens-tu pas le feu de notre terrible courroux ?

Toi, oui toi, tu es ce honni,
Cette créature qui doit être bannie
De nos maisons, nos contrées, loin,
Nous te repousserons, c'est plus qu'un besoin.

Main dans la main, unis sous le nom de Tribu
Nous avancerons face au savoir et à l'inconnu,
Pour qu'enfin cesse la guerre
Et que vivent nos compères.

Et même effrayés devant ta folie,
Nous continuerons de progresser à l'infini ;
Le Soleil pourra alors se lever,
Lorsque finalement nous t'aurons arrêté.

Toi, cet ennemi si vil
Qui ne mérite que l'exil,
Toi, nous te mettrons à genoux
Et au-dessus de ta défaite voleront les hiboux.

Vautours et charognards
Rongeront ta peau cadavérique,
Car oui, pour toi il sera trop tard,
Tu seras tué de nos mains pacifiques.

Tu jouais avec la Mort,
Tu n'as pas su éprouver de remords,
Nous avons conjuré le sort,
Et maintenant, pour toujours, tu dors.

Nous reconstruirons ce que tu nous as enlevé,
La tête haute, les bras levés, les larmes séchées,
Car jamais tu ne pourras gagner ;
Le bonheur, l'espoir, la paix,
Le sourire, la liberté, l'envie d'aimer,
Nous en avons la clé ;
Et personne ne peut nous la retirer.