Pendant un instant volé au temps, j'ai eu mal. Oh non, pas parce que ça ne va pas, mais parce que ça n'allait pas.

Pour la première fois de ma vie, j'ai eu envie de prendre la moi du passé et de lui faire un énorme câlin pour la rassurer.

J'ai lu dans les lignes et dans la courbe des mots toute la douleur qu'elle avait voulu exprimer. Que j'avais voulu retranscrire. Et putain, qu'est-ce que je l'ai ressentie.

Je crois que je commence seulement à réaliser à quel point je peux ne pas aller bien. À quel point j'étais mal. Parce qu'en lisant mes mots, je me disais "mais quoi ? Mais pourquoi tu dis ça ?". Et ça fait si mal... et en même temps tellement de bien.

Ça soulage, parce que ça montre l'évolution. Ça montre qu'après la pluie vient le beau temps. Que les vides et le noir, c'est pas éternel. Que les couleurs existent encore.

Alors oui, j'ai eu envie de serrer la Sarah d'avant dans mes bras. Celle d'il y a trois mois, celle d'il y a un an, celle d'il y a trois ans. Toutes celles d'avant, j'ai voulu les prendre dans mes bras et pleurer avec elles.

Pour la première fois de ma vie, j'ai pas voulu de la chaleur des autres ; j'ai voulu la mienne.