Comment choisir sa fin.

Chapitre demandé [dédié à Tsun-Amie.]

Écrire une histoire, c'est bien. Tu as écris tous tes chapitres, ton intrigue commence à se dénouer et tu sens que la fin approche. Or, petite problème à l'horizon : tu ne sais pas comment terminer ton histoire !

Déjà, si tu as ce problème, c'est que la création du plan t'a fait défaut. Normalement, pour écrire la meilleure histoire possible, tu devrais (AVANT même de commencer à écrire ne serait-ce que l'ombre d'un prologue) connaître ton début, ton milieu et ta fin, les deux plus importants étant sans doute tout ce qui tourne autour de ton élément déclencheur, de tes péripéties et de ta fin, car c'est le cœur d'une histoire. Ne pas connaître ses péripéties, c'est très problématique, mais ne pas connaître sa fin l'est tout autant. 

Laisse-moi t'expliquer : quand tu racontes ton histoire, ton héros va au-delà de plusieurs péripéties qui sont comparables à des ficelles que tu tires et à des nœuds que tu noues sur le chemin parsemé d'embûches du personnage. Si tu ne sais pas par avance quels seront les nœuds que tu noueras, tu risques d'en attacher tout plein, puis de ne plus connaître de façon de les dénouer ce qui amènera probablement une résolution du conflit pas terrible ni très cohérente. Bien entendu, tu frustreras tes lecteurs par une fin plus que décevante. 

Il existe plusieurs sortes de fins :

Le Happy ending : on connait toute cette fin digne des contes de fées où tout est bien qui finit bien.

Le Bad ending : le héros échoue à remplir sa quête, le méchant gagne, c'est un échec total du but.

Le Bitter-sweet ending : c'est la fin sucrée/salée où ça se finit plus ou moins bien plus ou moins mal. Ça laisse le lecteur avec un goût amer dans la bouche. Par exemple, le héros réussit sa quête, mais il s'est sacrifié pour le faire et se retrouve enfermé pour l'éternité et asservi à son pire ennemi. 

La fin ouverte : elle soulève de nouvelles questions, des interrogations chez le lecteur et fait travailler son imagination. On ne sait pas ce qui arrivera ensuite ! Tu peux penser à la fin de l'Histoire sans fin par exemple ou aux fins de plusieurs films d'auteur où il n'y a "pas vraiment" de fin : le héros part faire son jogging sur le couché du soleil et rien n'est réglé. La fin ouverte est à utiliser avec modération et professionnalisme. Tous les auteurs ne sont pas capables de faire de bonnes fins ouvertes, car une fin ouverte ne doit pas te donner la permission de ne pas dénouer tous tes nœuds d'intrigue !

Pense à ton histoire et au type de fin qui lui correspondrait le mieux. 

C'est compliqué, car parfois, on ne veut pas décevoir les lecteurs, on a peur d'écrire une mauvaise fin... etc. Surtout que la fin est ce sur quoi on laisse le lecteur, ce sur quoi il refermera le livre et se dira "woh, quelle histoire géniale !" ou "Ouin, bof... ça finit vraiment comme ça ?". La fin, c'est la dernière chance de faire bonne impression.

Il est vrai, la plupart des lecteurs seront partisans d'un Happy ending, car on a envie, au fond de nous, de voir nos personnages préférés réussir. Or, si tu penses qu'un Happy ending n'est pas approprié, ne le fait pas. Tu dois écrire d'abord et avant tout pour toi. Si tes lecteurs t'ont suivi jusqu'au dernier chapitre, il y a fort à parier qu'ils comprendront le choix que tu as fait. 

Néanmoins, pour que les lecteurs comprennent le choix de l'auteur, il y a une règle d'or infaillible à respecter. Ce que je n'ai encore pas dit, c'est que pour que une fin soit bonne, elle doit être COHÉRENTE. C'est le PLUS important à retenir. 

Un lecteur sera frustré si une fin n'est pas logique et cohérente avec l'évolution des personnages et les péripéties qu'on lui a présenté. Une fin doit, d'abord et avant tout, répondre au besoin de satisfaction du lecteur. Pour le satisfaire, il faut que la fin dénoue tous les nœuds de l'intrigue, il faut apporter la solution au lecteur. 

Ainsi, il est évident que si tu noues des nœuds sans connaître la façon dont tu les dénoueras ensuite, cela risque d'être plus compliqué de satisfaire le lecteur surtout si tu as fait des doubles et des triples nœuds ! Le lecteur veut terminer de lire l'histoire et se dire "Wouah, cet auteur a vraiment bien géré, tout était planifié depuis le début, je n'en reviens pas !". J'en ai déjà parlé dans un segment précédent, mais on en revient au Fusil de Tchekhov. Eh oui, les mêmes concepts reviennent encore et encore, car tout est interrelié dans l'écriture d'une bonne histoire. 

En résumé, pour satisfaire le lecteur, ne sors surtout pas une solution miracle comme un lapin de ton chapeau. C'est la meilleure façon d'écrire une fin décevante. Reste fidèle à ton histoire, aux événements qui ont eu lieu, à ton plan et aux caractères de tes personnages et tu devrais être en mesure de choisir la fin idéale.

Si tu as une autre idée de sujet à aborder dans ce livre de conseils (qui a d'ailleurs fait peau neuve : regardez-moi cette couverture !), n'hésite pas à en faire part et, toi aussi, tu pourrais avoir un chapitre dédié !