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CHAPITRE 2 :

CHAPITRE 2 :

Notre deuxième rencontre ne s'était pas faite dans une ruelle sombre, le soir d'une nuit nuageuse, non, loin de là. C'était en pleine matinée, où les rayons du soleil pointaient leur nez à la recherche de peaux à bronzer. Ce soleil que je détestais, mais qu'elle aimait tant, avait été, en partie, la cause de sa présence en ce lieu.

Son envie de le laisser parcourir sa peau, l'avait poussé à son paroxysme. Enfin à ce que je pensais être son paroxysme. J'avais appris très rapidement que le summum de ses limites était très, très, éloigné de cette petite réalité. Il fallait se l'avouer, cette fille était une incarnation allégorique de l'excentricité. Elle ne reculait devant rien, s'aventurant bien plus loin que la normale et tout ça par simple envie de s'amuser.

Alors pourquoi avais-je été charmé par elle, avant même de savoir qu'elle était mon âme sœur ? Après tout, les prémices de toute relation étaient censées mettre en avant les qualités des personnes et non leurs défauts, ou folies. Sinon pourquoi passer des heures et des heures à se préparer avant un premier ou deuxième rendez-vous ? C'était une manière tout à fait compréhensible de chercher à montrer le meilleur de soi-même.

Pourtant Cynthia était si atypique, qu'elle avait préféré se montrer sous son vrai jour, ne pas se cacher derrière des artifices, ni des illusions. Chose quasiment étonnante, puisqu'elle aurait effrayé l'ensemble de la gente masculine, si, elle n'avait pas eu un seul homme à avoir dans sa vie. Un homme qui lui était désigné. Voir une fille aller à la limite de sa vie pour attirer l'attention c'était tout à fait son genre. Et quoi que je puisse en dire, j'avais apprécié chacune des pires minutes de ma vie, en cet instant haletant.

Je me rendais, à l'époque, au lycée en empruntant le pont qui reliait les deux parties de notre ville minable, ne m'attendant pas à voir la source de mes pensées. Pourtant mon regard se posa sur une nuance de bleu qui flamboyait grâce aux doux rayons du soleil. Un bleu qui m'avait hanté durant toutes mes nuits d'insomnies. Un bleu qui désormais hantait ma maison. Le peu de temps qu'elle avait passé dans mon salon et dans mon appartement avait été suffisant pour que, où que j'aille, je la revois arpenter le carrelage, les couloirs, les pièces, ses cheveux bougeant autour d'elle.

Comment une couleur, comme la sienne, pouvait-elle rendre les autres aussi fades ? Comment ce bleu pouvait-il faire disparaitre, d'un clignement d'œil, les plus belles images qu'il m'avait été donné de voir ? J'apercevais, après une semaine de recherches et d'échecs, Cynthia.

Je m'étais arrêté quelques instants subjugué par sa silhouette suspendue au-dessus du vide, qui donnait la singulière impression qu'elle volait. Elle volait ?! Je fermais les paupières et les ouvris, cherchant à voir si c'était ma vue qui s'amusait à me torturer, dès lors que je retrouvais mon essence bleue. Mais non, je ne rêvais pas, je n'avais pas non plus à faire à une illusion d'optique.

Cynthia se tenait, debout, les bras ouverts vers l'immensité du ciel, les jambes tendues, les pieds sur la rambarde de la barrière. Son visage tourné vers la mer semblait serein. Même entourée par tous ces bleus, elle était la plus belle nuance imaginable. Elle me tournait le dos et semblait prête à s'élancer dans le vide, direction la mer en contre bas. J'observais autour de moi, étonné d'être le seul à l'avoir remarqué.

Tous les passants étaient concentrés sur eux-mêmes, oubliant leur humanité. Une fille, une adolescente qui plus est, était à la limite de se suicider, de sauter du haut d'un pont... Et personne ne réagissait. J'eus un pincement au cœur à l'évocation du suicide. Cela ne collait tellement pas avec son image. Elle m'avait semblé si vivante, si pressée de vivre sa vie et se perdre dans les leçons de son existence. Je ne pouvais pas la laisser faire ça ! C'était impossible.

D'une inspiration, je m'élançais vers elle, n'hésitant pas à pousser des personnes sur mon chemin. Lorsque j'arrivais à un mètre d'elle, je laissais tomber mon sac au sol.

-Cynthia... Cynthia ne fait pas ça, la priais-je d'une voix calme.

Je ne devais surtout pas faire de gestes brusques, ni élever la voix, cela aurait risqué de lui faire peur et elle aurait pu tomber. Elle tourna vivement la tête vers moi, ses yeux verts croisèrent les miens, tandis que ses cheveux s'éparpillaient autour d'elle. Son visage était couvert de tâches jaunes témoignant des anciens bleus qui s'y étaient trouvés.

-Oh Ryan ! s'écria-t-elle d'une voix enjouée.

Un sourire vint éclairer son visage, me troublant quelques instants, tant j'eus du mal à comprendre que ce n'était plus le soleil qui rayonnait mais elle.

-Tu n'es pas obligée de faire ça, Cynth'.

-De faire quoi ? m'interrogea-t-elle, son sourire s'affaissant légèrement.

-Ne saute pas, je t'en supplie. Je ne peux pas te laisser faire. Il en est hors de question. Des milliers de gens meurent tous les jours sans n'avoir rien demandé, tu as encore toute ta vie devant toi, tu peux te battre pour tes convictions. Tu as tellement de choses à vivre encore. Cynthia... Je t'en prie, ne saute pas. Je ne sais même pas pourquoi tu voudrais le faire. Tu es magnifique, exceptionnelle et une chieuse professionnelle. Alors ne saute pas.

Ses yeux analysaient chaque parcelle de mon visage. Son corps toujours tourné vers la mer, oscillait légèrement à cause du vent. Mais sa posture restait inflexible, tout comme son visage. Elle ne laissait rien paraître, comme si je ne venais pas de m'adresser à elle et de la supplier de ne pas se suicider. Finalement elle reporta son attention sur la mer face à elle.

-Cynthia, commençais-je.

-Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler Cynthia, grommela-t-elle.

-Je suis désolé, mais je t'ai déjà dit de ne pas sauter, continuais-je.

-A ce que je sache, je ne saute pas ? remarqua-t-elle.

-Oui mais tu es toujours debout sur cette rambarde, grognais-je.

-Et alors ? Être debout sur une rambarde, au bord du vide, est-il plus dangereux que de traverser un passage piéton ? Non, d'après ce que je sais, il y a plus de morts fauchés sur un passage piéton, que de morts debout sur une rambarde, me révéla-t-elle sûre d'elle.

-Ce n'est pas une raison pour te suicider, Cynth'.

-Ryan, commença-t-elle en se tournant vers moi. Il y a un énorme fossé entre être perchée au-dessus du vide, que se jeter dans ce même vide.

D'un sourire amusé, elle tourna son bassin vers moi et se mit à marcher sur la rambarde, comme un funambule marche sur son fil. Ses yeux grands ouverts, sa posture droite et ses jambes imperturbables montraient son tempérament à persévérer. Cette fille était indomptable, entêtée et invincible.

-Le danger est-il dans l'esprit ou le corps ? me questionnait-elle tandis qu'elle continuait sa marche endiablée.

Je la suivais tout en me préparant à la rattraper si elle devait tomber. Mon attention n'était retenue que par son corps, par la possibilité qu'elle m'abandonne en sombrant dans le vide.

-Moi je pense que la faille est dans le corps. L'esprit est bien plus puissant que nous le pensons, me contait-elle.

-Cynth', descends !

-Non Ryan. Je vis ma vie, me sourit-elle. Cette sensation de ne rien contrôler c'est magique... J'ai l'impression de voler. Mon cœur bat à une vitesse... C'est haletant.

-On dit qu'une respiration est haletante, mais pas un cœur, la corrigeais-je.

-Oh que si. Et puis tu ne peux pas juger, puisque tu n'essaies pas. Ton cœur bat à un rythme effréné et tout d'un coup plus rien. Il te laisse quelques secondes de répit et il reprend à nouveau. C'est haletant, m'expliqua-t-elle un immense sourire sur le visage. J'ai l'impression qu'une main me le retire pendant quelques secondes et hop ! Elle le remet. Je suis sûre que si je ferme les yeux, cela sera plus intense.

Elle s'exécuta. Ses paupières se fermèrent, tandis que son corps oscilla pour la première fois. Elle avait l'air vulnérable, sujette aux dangers et au vent.

-Cynth' je t'en prie, arrête ça, la suppliais-je.

Je sentais mon cœur tenter de sortir de ma poitrine, pour la serrer dans ses bras, pour rejoindre son cœur. Elle hocha négativement la tête et leva son pied dans les airs. Elle le tendit loin devant elle, comme si elle cherchait à atteindre l'infini et, tout en faisant attention, elle tâtonna, du bout de son pouce de pied, jusqu'à trouver la rambarde. Enfin elle posa son pied et inspira, soulagée.

Elle réitéra l'opération quatre fois, avant de s'asseoir brutalement. Là elle ouvrit les yeux et se plaça face à moi. Elle me surplombait du haut de la rambarde et semblait amusée de me voir là, paniqué. Les battements de mon cœur se calmèrent doucement, laissant enfin ma cage thoracique tranquille.

-Pourquoi tu fais ça, Cynthia ? la questionnais-je.

-Pourquoi je ne le ferais pas ? Comme tu me l'as dit précédemment, j'ai toute ma vie devant moi.

-Tu aimes le danger c'est ça ? m'énervais-je. Mais ce n'est pas une chose que tu dois imposer aux autres !

-Je n'ai jamais cherché à l'imposer. C'était mon choix. Je n'ai pas demandé à quelqu'un de paniquer pour moi.

-Mais bordel Cynthia ! Tu devais te douter que quelqu'un allait réagir ?!

Elle rigola alors, tout d'abord doucement avant que son rire ne se transforme en fou rire.

-Les gens sont égoïstes, Ryan ! Ils ne font plus attention à ce qui les entoure. Ils se contentent de continuer leur vie, de s'enliser dans leur train-train. Plus personne ne s'étonne des choses. Un éléphant violet pourrait se mettre à marcher avec sa trompe, que personne ne réagirait. A l'exception des enfants et de ceux qui s'étonnent encore du monde qui les entoure.

-Tu as fait tout ça pour que les gens s'étonnent ? beuglais-je.

-Non, je fais ça, quasiment tous les matins, m'apprit-elle. Qu'il vente, qu'il pleuve, ou que le soleil rayonne. C'est mon rituel.

-Tous les matins ?! m'écriais-je.

-Oui depuis un an, acquiesça-t-elle. Mais c'est la première fois que je le fais aussi tard. D'habitude, je le fais à mon réveil.

-Super le réveil ! ricanais-je. Soit tu survies à ça, soit tu retournes te coucher mais sans jamais pouvoir te réveiller.

-Chacun ses délires, me sourit-elle. Moi je fais ça, mais d'autre recueille des animaux, dont ils ne savent rien, chez eux. Entre tester ses limites et être trop gentil, je préfère mon délire, avoua-t-elle.

-Et moi je préfère le mien !

-Comme quoi les goûts et les couleurs peuvent se discuter.

-Cynthia...

-Quoi ?! En plus ça m'a permis de voir que tu en valais la peine.

Devant mon air interrogatif, elle continua :

-Tu n'es pas comme les autres. Tu es sur le chemin de la découverte et ça c'est génial.

-Mais pourquoi me mêler à ça ? demandais-je incrédule.

-Tu t'es mêlé à ça, me rectifia-t-elle ses doigts venant démêler ses cheveux. C'est toi qui es venu. Je ne te l'avais pas demandé.

-Tu ne m'as jamais rappelé, la grondais-je.

-C'est normal j'étais pas chez moi quand tu appelais. Tu n'avais qu'à laisser un message.

-Ah ouais ? Du genre : Bonjour Cynth' c'est Ryan le mec chez qui tu as dormi après qu'il t'ait sorti de sous les poubelles ! Tu crois que tes parents, ils auraient réagi comment ?

-Bah techniquement, il m'aurait prévenu qu'un dénommé Ryan avait cherché à me joindre.

-Et tu m'aurais rappelé ?

-Bien sûr que oui ! s'écria-t-elle scandalisée.

Un silence s'installa entre nous, entrecoupé par les voitures qui passaient à vive allure derrière nous.

-Descends de là, tu veux, la priais-je en attrapant ses cuisses et l'attirant vers moi.

Elle posa par réflexe ses mains sur mes épaules, crispée. Puis au bout de quelques instants elle se laissa faire. Ses baskets touchèrent le sol, en même temps que je soupirais de soulagement. Mes mains remontèrent et s'ancrèrent dans le bas de son dos. Je l'attirais dans mes bras et la serrais aussi fort que je le pouvais.

-Bordel Cynth' ! Tu ne recommences plus jamais ça ! grognais-je.

-Pas aujourd'hui, mais dès demain je recommence, m'apprit-elle en s'écartant de moi.

Instantanément j'eus froid, elle m'avait arraché à sa chaleur. Sa chaleur aux attraits revigorants et addictifs. Je l'observais, la surplombant pour la première fois depuis le début de notre échange. Ses traits, toujours dissimulés derrière ses bleus jaunis annonçant leur disparition, étaient éclairés par le soleil.

Ses yeux verts étaient obnubilés par les miens. Ils miroitaient comme des joyaux réunis sous le soleil couchant.Elle possédait des émeraudes à faire pâlir d'envie tous les joailliers de cette Terre.

Un frisson parcourra son corps, venant s'étendre au mien. J'étais frigorifié et en manque. Pourtant j'avais pris ma dose de weed pour tenir jusqu'au midi. Pendant que je cherchais une raison aux sensations qui parcouraient mon corps, Cynth' enroula ses bras autour de mon cou et m'attira contre elle, mettant fin au manque créé entre nous, depuis la séparation de nos deux corps. Je n'étais donc pas le seul à l'avoir ressenti. Ce manque n'était pas là pour une raison de dose mais pour une raison d'attirance, d'aimants.

Nous étions attirés l'un par l'autre, physiquement, et notre étreinte était là pour le prouver. Mais derrière ce manque, il y avait du soulagement de ne plus la voir du haut de sa rambarde et de l'affection.

L'affection... Je n'avais jamais ressenti ce sentiment avant sa rencontre, cette étrange sensation qui vous tordait les tripes, vous poussait à vous inquiéter pour une personne. Comment ses sentiments avaient pu s'installer aussi rapidement ? Une simple soirée m'avait poussé à me préoccuper d'une quasi inconnue aux cheveux bleus.

Si j'avais su, à l'époque, qu'une relation comme la nôtre pouvait se créer à partir de deux rencontres accidentelles, j'aurais été la source de tous les accidents. J'aurais été à l'écoute du destin, du hasard, afin qu'il me la mette plus rapidement sur ma route.

Je n'avaispas encore assimilé la première leçon, celle de ne jamais juger sans connaître,celle de ne pas croire aux apparences et j'en avais payé les frais. J'avais cruqu'elle allait se suicide... Elle... Ce rayon de nuit. Mon rayon de lune bleue.

Cette deuxième rencontre m'avait à la fois préparé, un minimum, à l'avenir qui m'attendait avec elle, mais m'avait également fait découvrir la peur. La peur de perdre une personne à laquelle on tient. Et cette peur était devenue ma meilleure amie, à force de la ressentir tous les jours, à cause des folies de ma chère âme sœur.

Mais après tout elle était comme ça. Cynthia Harris était une impertinente chieuse et indomptable petite-amie. Et pourtant je l'aimais comme ça. J'étais passionné par elle, comme on se passionne de sports, ou d'objets. Elle était ma nouvelle collection, mon nouveau passe-temps et ma nouvelle drogue.

On m'avait parlé, un jour, du dicton « Le calme avant la tempête » pourtant en la compagnie de Cynthia, il fallait d'abord connaître la tempête avant de daigner connaitre le calme. Et encore le mot calme était un euphémisme par rapport à la réalité « cynthique ».

Mais je vous laisserai juger par vous-même, puisque je compte vous raconter notre histoire dans les moindres faits et gestes, des moments de joie, d'extase, aux moments plus douloureux, aux conséquences effrayantes et délirantes.

J'avais appris ce jour-là, le jour de notre deuxième rencontre, qu'il fallait l'étonner pour être apprécié par elle. Et j'espérais bien la surprendre, quoi que cela doive me coûter. 

J'étais aussi déterminé qu'elle à vivre ma vie et à vivre dans la sienne.

Après tout une étoile bleue dans une ville minable n'était-ce pas aussi étonnant que trouver un diamant dans un sac d'excréments ?

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Bonjour, bonsoir, bonne nuit! Comment allez-vous ?

Alors tout d'abord un point sur la musique... Il s'agit de Spring de Rammstein. C'est une chanson en allemand (sans blague), allez voir la traduction, les paroles sont vraiment très intéressantes.

Le chapitre est court, certes mais je voulais mettre en avant la personnalité de Cynthia... Ou tout du moins vous montrer les prémices de son caractère.

Quoi qu'il en soit, j'espère que ce chapitre vous aura plu, si c'est le cas, n'hésitez pas à voter et à commenter.

Je vous souhaite une bonne journée, soirée, nuit.

Morgan.xx



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