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CHAPITRE 1 :


Take my hand and lead the way
Out of the darkness and into the light of the day
And take me somewhere I'll be safe
Carry my lifeless body away from the pain.



Paroles Hurts : Help.



CHAPITRE 1 :

Notre histoire remontait à notre quinzième année. Il nous avait fallu une année entière pour nous trouver et quelques mois pour succomber. C'était intéressant de voir la facilité et la rapidité avec laquelle la passion pouvait s'installer entre deux personnes, n'étant pas encore en couple. Cynthia avait décidé de nous laisser quelques mois avant que nous nous mettions réellement en couple. Fallait dire que notre rencontre avait été légèrement étonnante et unique en son genre.

C'était un soir de décembre. La nuit était sombre, les nuages gorgés de pluie régnaient au-dessus de la ville. Quant à moi, je marchais dans les rues tout autant jonchées de détritus et de joints terminés, que d'habitude. Mon sac sur l'épaule je me faufilais entre des interstices séparant les immeubles.

A l'origine aucun écart ne devait être présent... Pourtant ce n'était pas dans un quartier défavorisé comme le nôtre que des architectes allaient se battre pour se faire connaitre, ni pour imposer leurs œuvres. Nous devions nous contenter des architectes de la mairie.

Je resserrais les pans de mon gilet, afin d'éviter qu'il ne s'accroche aux murs abimés. Je devais me dépêcher de rentrer chez moi pour aller m'occuper d'un chien. Un chien que j'avais trouvé abandonné, le matin de ma deuxième journée de travail.  Quelle idée de recueillir un chien dont on ne savait rien ? Je ne savais pas tellement pourquoi, je l'avais fait... A moins que cela soit parce que je m'étais retrouvé dans la même situation quinze ans plus tôt. Après tout, je lui devais bien cela. Il était seul, abandonné, et amaigri. Je ne pouvais pas passer à côté de lui, comme si de rien n'était. Je n'étais pas mes parents, moi. Quoi qu'il en soit cela faisait déjà cinq jours qu'il était chez moi et qu'il était aussi sage qu'une image. Il me laissait le caresser, le soigner et le nourrir sans rien faire d'autre que de me regarder avec ses grands yeux vairons.

Les rues que j'avais l'habitude d'emprunter lorsque je revenais de mon travail à la boulangerie étaient en général des petites ruelles lugubres et insalubres. L'humidité avait noirci les murs et rendu glissant le sol. Mais ces petites ruelles constituaient un raccourci qui diminuait mon trajet d'un bon quart d'heure. J'accélérais le pas cherchant à réduire rapidement la distance qui me séparait de chez moi, lorsque j'entendis un gémissement à quelques mètres de moi. Je m'arrêtais et inspectais la ruelle dans laquelle je me trouvais. Des bennes étaient collées contre les murs, remplies à ras bord. Des sacs poubelles étaient éventrés sur le sol, laissant à découvert toutes les ordures qu'ils devaient contenir auparavant. Cette ruelle était une poubelle, une déchèterie... Enfin à vrai dire, toute la ville était un débarras. Même les gens qui y vivaient.

Je fus sorti de mon analyse par un autre gémissement et un mouvement au niveau des sacs. Je reculais, dégoûté. C'était peut-être un clochard. Je savais très bien à quoi les personnes ne vivant pas dans cette ville penseraient si je le disais devant elles. « Non mais d'où il parle des personnes sans-abris comme ça ?! C'est irrespectueux ! ». Je n'avais qu'une seule envie, c'était de leur dire d'aller aider ce sans-abri, d'aller le secourir. Mais à quoi bon ? Trouver un cadavre d'un bourge le lendemain matin dans la même ruelle, dépouillé, poignardé et souillé. Très peu pour moi. J'entretenais certes une haine incommensurable contre les puissants de ce monde, mais ce n'était pas pour autant que je leur souhaitais du mal. Pourtant ils devaient apprendre à ne pas parler sans savoir. Ce qu'il ne savait pas, c'était que ces hommes volaient, tuaient, pour la simple envie de fumer et de se faire planer.

Moi-même j'aimais la sensation de planer, de vivre à mille lieux d'ici... Pourtant je ne ferais jamais de mal pour me mettre bien. Enfin ça c'était ce que je croyais avant... Je reculais à nouveau, entendant un nouveau gémissement. Je me remis en marche, préférant m'éloigner de ce lieu plutôt que de me faire attaquer. J'avais beau être musclé pour mon âge, je ne me voyais pas rivaliser face à deux adultes armés.

-Aidez-moi, s'il vous plait.... Me supplia une voix, tout droit, sortie des ordures jonchant le sol.

Je me stoppais à nouveau et levais les yeux vers le ciel. Ce dernier était toujours noir, les nuages toujours présents et l'odeur de pourriture toujours autant nauséabonde. Je n'avais qu'à partir, laisser derrière moi cette personne qui avait besoin d'aide. Pourtant j'en fis tout le contraire. Je rebroussais chemin, le pas vif. Je m'avançais poussant du pied les sacs poubelles et me laissais guider par les remerciements de la personne. Une main se leva vers moi, sortant de sous les sacs. Je me penchais et m'agenouillais. De là, je retirais les sacs, les uns après les autres, découvrant au fur et à mesure le corps d'une jeune fille. Je retirais finalement le sac qu'elle avait sur la tête, me faisant découvrir un visage tuméfié. Ses yeux verts venaient illuminer ses traits, éclairant les sombres marques sur ses pommettes et joues.

-Hey, la saluais-je doucement écartant d'un geste de la main une peau de banane sur sa joue gauche. Comment t'appelles-tu ?

-Cynth', murmura-t-elle me détaillant. Et toi ?

-Ryan... Je vais te sortir de là. Que t'est-il arrivé ? lui demandais-je.

Elle resta interdite, ses yeux se détournant de mon visage et se plongeant dans les nuages. Je n'allais pas recevoir de réponses, elle n'allait pas se confier. Je fis alors la seule chose que je pouvais faire. L'aider. Je posais son bras gauche sur mes épaules et enroulais mon bras droit autour de sa taille. Ma main gauche maintint son bras gauche, tandis que je me relevais l'attirant avec moi. Elle chancela, ses jambes ayant pendant quelques secondes du mal à supporter son poids.

-C'est bon... Doucement, l'encourageais-je en faisant un premier pas.

Elle resserra son emprise autour de mes épaules et inspira un bon coup. Elle se releva alors de toute sa hauteur passant sous silence sa douleur. Je l'attirais avec moi jusque dans une rue plus fréquentée, afin d'être sûr qu'il ne nous arriverait rien.

-Alors Cynthia, commençais-je.

-Je m'appelle Cynth' ! me rabroua-t-elle.

-Cynth' est un diminutif de Cynthia à ce que je sache, la contredis-je.

-Oui mais je préfère Cynth', m'apprit-elle.

-Et moi Cynthia.

Elle s'arrêta et me foudroya du regard. Ce fut simplement à cet instant que je remarquais la couleur de ses cheveux. D'un bleu tirant vers le noir, ils venaient s'éparpiller autour de ses temps et de sa nuque. C'était absolument magnifique et cela semblait si naturel. J'avais à mes côtés une étoile bleue, humaine et dont la lumière ne s'éteignait pas malgré la noirceur et le moment grave dans lesquels nous nous trouvions.

-Me regarde pas comme ça, grogna-t-elle en se détournant de moi.

-Où sont tes parents ? lui demandais-je changeant de sujet.

-Chez moi, me répondit-elle en levant les yeux au ciel.

-Et c'est où chez toi ?

-Mais c'est quoi cet interrogatoire ! râla-t-elle.

-Cynth' je veux juste savoir combien de temps je vais devoir te supporter, m'énervais-je.

-Tu n'as qu'à me laisser là, alors, me répondit-elle vexée.

-Ecoute je suis désolé... J'ai travaillé toute la journée, je dois rentrer chez moi. Dans deux jours c'est la rentrée, résumais-je rapidement. Et je suis crevé. Je ne pensais pas non plus trouver sur mon chemin une personne qui avait besoin d'aide.

-Pourquoi tu travailles ? me questionna-t-elle.

-Pourquoi je devrais répondre à tes questions alors que tu ne réponds pas aux miennes ?

Elle rigola alors et un sourire étira rapidement ses lèvres, me faisant découvrir de jolies dents blanches.

-Je t'aime bien toi, m'apprit-elle.

-Oh euh... Merci.

-De rien. Bon pour tout te dire, je devais m'enfuir... Je voulais fuguer et partir loin d'ici. Je voulais avoir un avenir et vivre à mes dépends. Je devais le faire avec mon petit ami... Enfin ex-petit-ami. Mais... Cela ne s'est pas passé comme prévu, souffla-t-elle.

-Il s'est passé quoi ? tentais-je.

-On s'est battu.

-C'est un mec qui t'a fait ça ? m'écriais-je.

-Non c'est un chat ! Bien sûr que oui c'est un mec ! grogna-t-elle exaspérée.

-Et il t'a laissé comme cela ? demandais-je indigné.

-Non... En fait je l'ai laissé... Je l'ai abandonné dans une ruelle, rigola-t-elle sans joie. Il est KO et doit probablement se faire mordre par les rats à cette heure-ci.

-Genre tu l'as mis KO... Toi une fille, ricanais-je.

Elle me fusilla du regard.

-Si tu n'étais pas en train de m'aider je t'aurais giflée, aboya-t-elle.

Ses traits durs, ainsi que sa moue sûre d'elle, me confirmèrent qu'elle n'aurait pas hésité à le faire.

-Tu sais Ryan, les filles d'ici sont obligées d'apprendre à se défendre. Sinon elles sont foutues. Alors ce n'est pas parce que tu es un mec, avec des muscles ou je ne sais quoi que tu dois me juger, répliqua-t-elle cinglante.

-Désolé ! Je ne voulais pas dire ça comme ça... Tu me sembles si fragile, grommelais-je.

-Ce n'est pas parce que je suis fragile que je ne sais pas me défendre. La force n'est pas la principale des défenses. L'envie de se battre et de ne pas se laisser faire l'est par contre.

J'hochais la tête, comprenant la notion qu'elle mettait en valeur. Je regardais autour de nous, afin de me situer. Nous nous étions arrêtés au carrefour de deux routes. L'une menait à mon appartement. Enfin à celui de mes parents qui étaient partis pendant les vacances.

-Écoute... Je n'habite pas loin d'ici. Si tu veux on n'y va et on avise après, lui proposais-je.

-Tu sais que je ne te connais pas, me fit-elle remarquer. Qu'est-ce qui pourrait me prouver que tu ne vas pas me faire du mal ?

-Déjà tout simplement le fait que tu viens de me dire que tu savais te défendre. En plus, je viens de te sortir des poubelles, j'aurais très bien pu te laisser là-bas ? D'ailleurs comment tu t'es retrouvée sous ça ?

-Je me suis faite rackettée, m'avoua-t-elle honteuse. Ils m'ont volé mon sac et ils m'ont assommée et enterrée sous les poubelles.

-Bah dis-donc tu as vécu une sacrée soirée, commentais-je.

Elle hocha la tête avant d'accepter ma proposition d'aller chez moi. Nous avançâmes dans le silence jusqu'en bas de mon immeuble. Là, j'approchais Cynthia du mur et la laissais appuyée contre ce dernier le temps d'ouvrir la porte. Puis je l'emmenais avec moi jusque dans l'ascenseur.

-Tu as peur des chiens ? lui demandais-je me rappelant alors de la présence de l'animal chez moi.

-Non, pourquoi ?

-Hm... J'ai recueilli un chien il y a quelques jours.

Elle fronça les sourcils mais n'ajouta rien. J'ouvris la porte de mon appartement et l'aidais à entrer. J'allumais la lumière de l'entrée qui donnait à la fois sur la cuisine et le salon. Je refermais d'un coup de pied la porte d'entrée et entraînais Cynthia sur le canapé. Immédiatement j'entendis des petits bruits de pâtes sur le carrelage. Je me retournais et observais la chienne s'approcher de l'inconnue.

-Comment elle s'appelle ? me demanda Cynthia légèrement stressée.

-Abyss... Je viens de l'appeler Abyss, lui avouais-je.

-Tu ne l'avais pas nommée avant ?

J'hochais négativement la tête et me penchais pour saluer ma chienne abandonnée. Elle vint coller sa tête contre ma main et se laissa caresser. Puis je me relevais et allais dans la cuisine. Je reviens avec un verre d'eau et des médicaments antidouleurs.

-Merci Ryan...

Elle attrapa le verre d'eau et le but d'une traite.

-Mais Cynthia ! Pourquoi tu n'as pas pris les médicaments ?!

-Je ne peux pas... m'avoua-t-elle honteuse. Je suis défoncée Ryan.

-Oh tu fumes ?

Elle acquiesça.

-En fait tu te la joues rebelle ? C'est ça ? la questionnais-je. D'abord les cheveux bleus, ta fugue avec ton petit ami, ta bagarre, et tu te drogues... C'est le comble du comble.

-Arrête de juger ! Je ne me la joue pas rebelle. Mes cheveux bleus ont toujours été là. Je suis née comme ça. J'ai voulu fuguer pour être sûre d'avoir un avenir ! Pour pouvoir vivre une vie légèrement plus décente que celle-ci. Je voulais m'enfuir pour apprendre, apprendre de mes erreurs et vivre ma vie à fond. Mon petit-ami a voulu me suivre, je ne l'ai pas poussé à le faire. Si je me suis battue c'était pour me défendre et je me drogue si je veux, hurla-t-elle en se levant. Alors merci Ryan. Merci de m'avoir sortie de là-bas, merci pour le verre d'eau. Je te souhaite une bonne soirée, commença-t-elle en se dirigeant vers l'entrée.

-Non Cynthia ! Je ne voulais pas dire ça. Enfin si. Je l'ai dit. Mais... Tu ne vas pas partir maintenant ? Tu as vu l'heure ? Tu as vu ton état ? Tu n'as plus rien... Tu es crevée, alors autant attendre que la nuit passe pour que tu t'en ailles. C'est plus sûr.

-Où sont tes parents ? m'interrogea-t-elle.

-Je n'en sais rien, je ne les ai jamais vus.

Elle arqua son sourcil de manière interrogatrice mais s'interrompit en grimaçant. Je m'approchais d'elle et posais ma main sur sa joue bleuie. Elle recula surprise puis se ravisa.

-Ils m'ont abandonné quand j'étais petit. Mes parents adoptifs sont en vacances je suis seul ici jusqu'à la rentrée, lui appris-je.

Ses yeux ne quittaient pas les miens et sous l'éclairage artificiel, je pus enfin la détailler. Son visage enfantin était pourvu de joues rebondies et d'un regard qui en d'autres circonstances aurait pu être doux. Des tâches de rousseurs étaient visibles malgré les marques des coups. Son corps à la fois frêle mettait en avant ses atouts féminins. Elle était beaucoup plus attirante que je ne me l'étais imaginée...

-Tu as quel âge ? la questionnais-je finalement.

-Quinze ans et toi ?

-Moi aussi.

Un silence s'installa entre nous, entrecoupé par les bruits de pattes d'Abyss.

-Ah merde ! Je ne lui ai pas donné à manger.

Je m'aventurais à nouveau dans la cuisine et remplis la gamelle de la chienne. Je ramassais les quelques crottes qu'elle avait faîte durant la journée et nettoyais la cuisine rapidement. J'en ressortis quelques minutes plus tard avec une pizza que j'avais réchauffée au micro-onde.

Cynthia s'était assise dans le canapé et regardait autour d'elle. Son regard s'arrêtait sur les meubles, les objets, les figurines, la télévision. Je déposais la pizza sur la table ainsi que des assiettes et des couverts. Je l'invitais à manger et engloutissais pour ma part la moitié de la pizza. J'étais affamé. Je n'avais pas mangé depuis midi et il était aux alentours de deux heures du matin.

Je me levais, la laissant finir de manger et allais chercher la trousse de secours.

-J'ai deux traitements à te proposer. Soit le plus commun, l'arnica soit une recette de grand-mère, qui me vient de ma directrice au pensionnat, lui proposais-je.

-Ta recette de grand-mère, s'extasia-t-elle.

Elle se leva et vint me rejoindre dans la salle de bain au simple son de ma voix et des bruits que je faisais. Je sortis l'argile verte du placard et allais chercher l'eau vinaigrée. Je délayais finalement, à mon retour dans la salle de bain, l'argile verte avec l'eau vinaigrée et laissais la pâte dans un récipient. J'entrainais à ma suite Cynthia jusqu'au salon. Je la fis asseoir sur le canapé et m'asseyais à côté d'elle. Je plongeais ma main dans la pâte et l'approchais du visage de Cynthia.

-Alors le vinaigre va augmenter le débit sanguin et favoriser l'élimination de la poche de sang qui se forme lors de la contusion. L'argile apaise la douleur et l'inflammation. En mélangeant les deux on obtient un remède qui va diminuer le bleu et le rendre moins douloureux, expliquais-je. Il faut laisser agir environ une heure. D'accord.

Elle hocha la tête. Elle avait fermé les yeux et la bouche et laissais sa tête aller en arrière pour me faciliter le travail. Mes doigts contre sa peau mémorisaient chacun de ses traits, laissant mon imagination les retracer dans mon esprit afin de me recréer son visage sans marque. Après avoir recouvert chacune de ses marques j'allais me rincer les mains, laissant Cynthia et Abyss dans le salon. Après un passage dans ma chambre, je reviens avec un joint que j'avais roulé le matin-même en prévision de mon retour nocturne.

A mon retour, mon invitée inconnue lia son regard au petit bout de bonheur dans mes mains.

-Alors comme ça tu fumes toi aussi ? ricana-t-elle. Et après cela se permet de juger. On ne t'a jamais appris à ne pas faire à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse.

-Si c'est pourquoi j'ai cherché à savoir si tu le faisais simplement pour le faire, ou si tu aimais vraiment ça ? Tu comprends, je n'aime pas les personnes qui fument pour fumer. Il faut avoir une raison de le faire, un besoin, une attirance... L'accumulation de tout ce que tu m'avais dit me laissait penser que tu faisais partie de ces gens. Mais je ne sais pas pourquoi... J'ai plus l'impression que finalement tu en as autant besoin que moi... Non ?

Ses yeux s'étaient illuminés durant la totalité de mon discours, comme si ils approuvaient ce que je disais.

-Quinze ans et déjà accro... murmura-t-elle amusée.

-Personnellement depuis mes quatorze ans, lui avouais-je.

-Moi aussi. Juste après ma sortie de la Soul Mate, m'apprit-elle.

-Tu fais partie de l'étude A=AS ? l'interrogeais-je perturbée.

Elle acquiesça.

-Moi aussi, lui révélais-je.

Un sourire amusé étira ses lèvres.

-On s'est bien trouvé quand même. Comme si le hasard ou une force plus puissante avait voulu nous mettre sur le même chemin, inventa-t-elle les yeux dans le vague.

Un bâillement à lui faire décrocher la mâchoire l'interrompit. Elle s'excusa et regarda l'heure.

-Quatre heures ! Mes parents vont me tuer, réalisa-t-elle.

-Tu n'as qu'à dormir ici, lui proposais-je. C'est pas comme si les lits manquaient. Et puis tu repartiras demain matin.

-Ça ne te gêne pas ?

-Si je te propose c'est que c'est non.

Je lui préparais le lit de la chambre d'amis, tandis qu'elle allait prendre une douche, autant pour enlever la mauvaise odeur que les ordures avaient laissé sur elle, que la pâte que je lui avais appliqué. Elle sortit une serviette autour de son corps, les cheveux mouillés tombant autour de ces épaules. J'avais face à moi la mer méditerranée dans une chevelure. Son bleu tendant vers le noir me donnait l'impression de me trouver sur une plage en Côte d'Azur. Certes je n'y étais jamais allé, mais les photos que j'avais vues, étaient de pâles répliques par rapport à la beauté que j'avais face à moi. Je remarquais quelques instants plus tard que Cynthia me regardait légèrement gênée. Je lui passais rapidement des affaires à moi pour qu'elle dorme et la laissait s'enfermer dans la chambre d'amis.

J'allais finalement m'asseoir sur le bord de la fenêtre du salon et allumais mon joint. Je laissais la fumée faire des ravages à l'intérieur de mon corps et de mon esprit. Après avoir enfilé les taffes aussi rapidement qu'il m'était permis de le faire, j'allais me coucher, excédé par cette journée et cette soirée.

Je m'étais réveillé quelques heures plus tard, seul chez moi. Cynthia s'était envolée, laissant simplement derrière elle, un bout de papier avec un numéro fixe. J'avais bien essayé d'appeler le numéro qu'elle m'avait laissé... Pourtant personne ne décrochait et je ne me voyais pas laisser un message non plus.

J'avais fait, pour la première fois de ma vie, la rencontre d'une personne qui allait y avoir un rôle important.

J'avais passé ma première nuit avec mon étoile bleue, celle qui avait réussi à venir l'égayer. J'avais immédiatement été charmé et changé par cette rencontre, notamment par mon besoin irrépressible de repasser par cette ruelle à la fin de mes deux dernières journées de travail avant la rentrée. Je tentais chaque soir le danger dans l'espoir de la revoir, de la trouver m'attendant adossée contre le mur, un sourire creusant ses joues et son regard inquisiteur m'analysant de la tête aux pieds. Et pourtant rien.

J'avais pour la première fois appris une leçon de sa part. La toute première... Ne jamais juger sans connaitre...

Mon besoin de la revoir me hantait n'hésitant pas à venir me taquiner avec certaines illusions. J'entendais partout son rire qui se moquait de moi, ou son « Je t'aime bien toi » qui m'avait retourné les entrailles sans bien même que je m'en rende compte.

L'obsession que ses cheveux bleus avaient créée en moi, m'avait rendu insensible à toutes les autres couleurs qui m'entouraient. Je ne voulais voir que du bleu, que son bleu particulier. Celui qui tendait aux pointes vers le noir.

A l'époque il m'avait fallu l'écoulement d'une semaine pour que mon vœu de la revoir fût exhaussé. Mais mes attentes avaient été détruites, brisées et anéanties, quelques secondes à peine, après nos retrouvailles.

A l'époque j'aurais dû comprendre qu'être accro à elle c'était nocif. C'était comme demander à un camé d'arrêter de se droguer. Pourtant, lorsqu'elle arrivait dans votre vie, lorsque Cynthia Harris entrait dans votre routine affligeante, vous appuyiez, sans même vous en rendre compte, sur le bouton off de votre raison, de votre conscience, de votre jugement et malheureusement à vos risques et périls.

Et dans mon cas, cette Cynthia était autant les risques que les périls. Et moi, j'étais toujours attiré par cette dangereuse instabilité et par le défi qu'elle représentait.

Mais après tout, j'étais déjà autant droguée par elle, que, elle par moi... C'était ça la passion naissante entre deux êtres tels que nous : la destruction et la construction... 


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Bonjour ou Bonsoir. Comment allez-vous?

Je vous retrouve aujourd'hui pour le premier chapitre de Conflict Is Love. J'espère qu'il vous aura plu. N'hésitez pas à voter et à commenter si c'est le cas.

J'ai commencé une nouvelle histoire qui n'a rien à voir avec cette histoire, ou bien même War Is Love. Il s'agit de : Her Love Is My Religion. Je vous invite à aller la lire et à me donner vos conseils.

Merci d'avance à ceux qui le feront.

Merci à Jeffy_ de m'avoir fait découvrir le groupe Hurts... Je viens d'écouter au moins une vingtaine de leurs chansons...

Bonne soirée ou bonne journée à vous.

Morgan.xx

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