Chapitre 60
Les tirs fusaient de part et d'autre des deux côtés sans relâche. Même si les membres de l'O.I.P. avaient exceptionnellement leurs armes de service aujourd'hui, il en restait qu'ils avaient beaucoup moins d'armes que les agents de LK, qui eux, étaient venus spécialement pour les tuer.
Seokjin arrivait à couvrir ses collègues ainsi que les convives, mais il voyait qu'il s'épuisait au niveau des munitions. Il grogna à cette constatation avant de balancer sa dernière arme à longue portée par terre et de prendre un revolver dans son sac.
Il regarda à gauche et vit Kris et Rose tentant de faire partir les invités discrètement et sans risques. A droite, il y avait Hoseok qui tirait sans relâche, se cachant par moment, et un peu plus loin, Jungkook semblait être au téléphone complètement paniqué.
Il était à découvert.
Et LK semblait l'avoir remarqué également puisqu'un des snipers visa d'un seul coup son collègue. Jin le visa rapidement et lui tira dessus, le touchant.
Il l'avait frôlé au niveau de l'épaule seulement, mais au moins il ne viserait plus le noiraud.
Jungkook avait relevé la tête rapidement rangeant son téléphone avant de faire un signe de tête à son collègue qui venait de lui sauver la vie.
Il courait vers lui en faisant bien attention de ne pas être à découvert et se cacha derrière la voiture également.
- Jimin est en danger.
- Tiens donc, tu es sûr ?
Jungkook fronça les sourcils au ton ironique de Seokjin. Ce n'était pas la première fois qu'il semblait réfractaire au blond, et le noiraud voulait bien savoir pourquoi.
- Pourquoi t'es comme ça avec lui ?
- Ce n'est pas le moment.
- Si, justement.
Le plus âgé souffla avant de lancer un regard en biais à son collègue, il semblait attendre des explications.
- Il me fait penser à moi.
- Quoi ?
- Quand j'étais plus jeune. Fragile, brisé. Manipulable. Il visa et tira, brisant une autre fenêtre. De ce que tu m'as dit récemment, tu doutes de Jimin, et je pense que tu as raison.
- Expliques-toi.
- LK recrute des âmes vagabondes, seules et recluses de la société. Des personnes qui ne manqueraient à personne.
- Mais toi, tu as choisis, tu étais intelligent et tu as refusé.
- Oui. J'ai vite pris conscience du véritable danger, mais si ton Jimin en a décidé autrement, alors il se peut qu'il se soit fait recruter.
Jungkook n'arrêtait pas d'y penser tout en se cachant. Il venait d'avoir son amant au téléphone et il semblait réellement chez eux. Le bruit de la télévision puis de la porte. S'il se trouvait ici, ça aurait été impossible. Il n'y avait également aucun bruit de coups de feu, et pourtant il y en avait depuis tout à l'heure.
C'était donc impossible que Jimin se trouve ici, au cimetière.
- Je suis entré discrètement là où se trouve LK, je n'ai fait aucun bruit, aucun Seokjin. Affirma-t-il. Et quand je suis arrivé près d'eux, ce qui me semblait être le leader était extrêmement en colère en hurlant le nom de l'un d'entre eux qui était blessé. Seokjin fut surpris mais se concentrait de nouveau sur ses ennemis.
- Vraiment ?
- Oui, il s'appellerait apparemment Matt.
- Putain, Jungkook tu sais que c'est une grosse piste là. Il y a beaucoup de Matt, ça doit être un diminutif mais au moins ça réduit le champ des recherches.
- Exactement. Il fronça les sourcils. Puis le leader toujours en colère à demandé à trois de ses collègues d'aller chez moi et de tuer Jimin. Sur le coup je ne savais pas quoi penser mais je l'ai appelé. Je l'ai appelé Jin et il était bien à la maison, son téléphone sur mon GPS indiquait la maison ainsi que son bracelet.
Le noiraud regarda son coéquipier en fronçant toujours les sourcils.
- Tu as connecté ses appareils aux tiens ?
- Oui, j'avais des doutes mais je n'ai pas eu une seule fois le cran de regarder mais tout à l'heure je l'ai fait. Il est chez nous Jin. Il regarda son téléphone. Et là il n'est pas loin du restaurant où nous sommes allés la dernière fois. Il n'est pas ici.
- Son bracelet et son téléphone peuvent très bien être piratés.
- Oui mais au téléphone il y avait un fond sonore, comme une télévision allumée et il n'y avait aucun coups de feu. Seokjin soupirait bruyamment.
- Avec le bruit qu'on fait, tu aurais du en entendre.
- Exactement.
L'agent rechargea son revolver et visa en soufflant.
- Putain, alors tu crois que tu t'es trompé ?
- Je pense. Tu sais, je crois que LK m'obsède et me rend subjectif.
- Je crois aussi. Je veux dire, depuis la mort de ma sœur, j'ai l'impression que chaque personne qui m'approche fait parti de ces enfoirés et pourtant ce n'est pas le cas.
Les deux agents semblaient à la fois perdus mais d'accord sur la situation. Jimin ne pouvait pas se trouver dans le cimetière, même avec toute la technologie du monde, sans un montage, il y aurait les coups de feu en fond sonore.
Donc, il ne faisait pas parti de LK. Maintenant Jungkook en était sur et plus jamais il ne l'accuserait.
- Donc Jimin est en danger Jungkook. Tu dois y aller, nous on va s'occuper d'eux.
- Non, je ne peux pas vous laisser.
- Un civil est en danger et tu es au courant. S'il meurt, tu seras tenu pour responsable et viré.
Jungkook acquiesça avant de donner une tape sur l'épaule de son ami et de s'accroupir pour s'éloigner du champ de bataille.
Il fit un signe à ses deux autres collègues avant de réussir à sortir du cimetière, non sans avoir du se cacher à plusieurs reprises pour éviter les impactes de balles.
Il prit sa voiture et démarra en quatrième vitesse, faisant vrombir le moteur.
Sur le chemin, il essaya de joindre Jimin mais le répondeur l'accueillait à chaque fois, faisant grimper son inquiétude. Comment avait-il pu penser une seule seconde que son petit ange pouvait être un assassin ?
Jimin était la bonté et la douceur incarné, jamais il ne ferait de mal à qui que ce soit. Si Jungkook avait ressenti le besoin de mettre des barrières entre eux, c'est seulement à cause de la peur de souffrir. C'était pire qu'une peur, c'était une réelle angoisse qui le bouffait de l'intérieur.
Il avait du mal à faire confiance même si depuis quelques mois, il y arrivait avec un peu plus d'aisance. Alors, à présent qu'il y pensait, c'était un acte automatique de se protéger de l'inconnu.
Car oui, jamais il n'avait aimé comme il aime Jimin. Jamais.
Et ça lui avait fait peur. Il avait eu peur de l'abandon, ce sentiment qu'il connaissait par cœur.
Eux, l'avaient abandonné. Eux, n'étaient plus que souvenirs dans son esprit.
Alors il s'était méfié. Mais plus maintenant, il allait faire confiance à l'homme qui avait à présent son cœur. Il allait véritablement lui faire confiance.
Et rien ne pourra les séparer.
Il se gara rapidement devant les locaux de l'O.I.P. même si c'était interdit. Peu importe s'il se prenait une amande, Jimin était plus important. Il espérait sincèrement que son blond avait réussi à leur échapper et à entrer pour être en sécurité.
Il passa les portiques et se dirigeait vers le hall en courant. Il devait savoir s'ils avaient vu son petit-ami. Mais avant d'arriver aux trois personnes de l'accueil, il se fit apostropher par son patron :
- Jungkook !
- Monsieur Jewelz, pitié, dites-moi qu'il est ici ? demanda avec angoisse le brun.
- Suis-moi.
Ils prirent l'ascenseur, Aaron était calme tandis que l'agent se mordillait le pouce nerveusement. Le patron de l'O.I.P. posa une main rassurante sur l'épaule de son employé.
- Il est arrivé en courant et en paniquant, mais il va bien. Il est dans mon bureau. Jungkook recracha d'un seul coup tout l'air qu'il avait emmagasiné sans s'en rendre compte.
- Est-ce qu'il a l'air traumatisé ?
- Je ne crois pas. J'ai appelé son père, il va bientôt arriver.
Le petit bip se fit entendre et les portes s'ouvrirent doucement. Jungkook sortit le premier et fit quelques pas avant de s'arrêter.
- Son père ?
- Park Mino.
- Le PDG de CAMP ?
- Oui. Nous sommes amis de longue date et je connais Jimin depuis qu'il est enfant. C'est un bon garçon, un peu timide et réservé, mais c'est quelqu'un de bien.
- Oui, c'est vrai.
Aaron tapa d'un seul coup dans ses mains.
- Oh, mais ça doit être toi du coup. Mino m'a dit que son fils était en couple et qu'il semblait extrêmement épanoui. Jungkook souriait doucement.
- Oui, depuis peu.
- Et vous êtes déjà fiancé ? le noiraud se mit à rire.
- Non, je lui ai dit de dire ça pour que mes collègues le protègent ici.
- C'est donc lui qui s'est présenté ici en prétextant être ton fiancé la dernière fois. Murmurait Aaron en se passant une main dans les cheveux.
L'agent ne répondit rien, déjà au courant de cette version puisque Jimin lui avait dit à l'hôpital.
Ils arrivèrent derrière la porte et le patron regarda son téléphone avant de relever le regard sur son employé.
- Les renforts sont arrivés. Tes collègues vont bien, malheureusement LK a tué onze personnes.
- Douze ce mois-ci, si on compte Vanille. Souffla Jungkook, et Aaron baissa la tête.
- Je sais que ça va être dur, mais il va falloir que vous restiez tous objectifs et concentrés sur l'enquête.
Le noiraud serra la mâchoire et ne répondit rien à son supérieur. Aaron comprit et souffla avant de laisser son employé retrouver son petit-ami.
Quand il ouvra la porte, son cœur se déchira en voyant l'homme qu'il aimait pleurer et sangloter. Lorsqu'il le vu, il se leva précipitamment et se réfugia dans ses bras en tentant de contrôler ses pleures.
Ils s'embrassaient à pleine bouche, cajolant la langue de l'autre avec douceur et force, en se susurrant des mots d'amour et des promesses d'éternité côtes à côtes.
Et pour la première fois, Jungkook pleura, il pleura sincèrement devant Jimin.
Il n'avait plus pleuré ainsi depuis la mort de son père. D'habitude, lorsqu'il pleurait, c'était pour extérioriser, mais là, il le ressentait, ce sentiment.
Celui de dépendance de l'autre.
Il était dépendant de Jimin, tout comme lui semblait l'être également. Il ressentait cette sensation d'avoir besoin d'être proche de lui, de le toucher, de sentir son odeur.
Il avait besoin de son amour, et il savait qu'il avait besoin à présent de tout de lui, il voulait qu'il s'abandonne à lui, corps et âme.
Alors en le regardant droit dans les yeux, il approcha sa bouche de son front et y déposa un simple baiser, avant de descendre plus bas, d'embrasser son nez, puis enfin sa bouche. Il y déposait une dizaine de baisers, la comblant entièrement. Chaque recoins étaient envahis par la bouche sucrée de Jungkook.
Il finit par lui mordre la lèvre supérieure doucement puis celle inférieure avec plus de force et de sauvagerie.
Il avait envie de lui, plus que tout. De lui et juste lui.
Il s'arracha à ses lèvres et caressa du bout des doigts ses joues rosies.
- Je t'aime Park Jimin. Le cendré ferma les yeux avec un léger sourire.
- Je t'aime Jeon Jungkook.
Et leurs lèvres s'accrochaient une nouvelle fois avec cette fois une nouvelle sensation : du désir.
Jungkook le serra dans ses bras et approcha sa bouche de son oreille, la mordillant doucement faisant frissonner le blond. Il haleta presque aux mots de son homme :
- J'ai envie de toi, tellement.
Jimin agrippa avec force les pans de la veste de costume de Jungkook et ce dernier rit doucement, fier de l'effet qu'il avait sur son blond.
- Je te veux aussi Jungkook.
Et là, ce fut le noiraud qui frémissait faisant sourire Jimin.
- Alors rentrons.
Il prit la main droite du cendré et la porta à ses lèvres pour y déposer un baiser, avant de l'incliner sur le côté et d'embrasser son poignet tendrement en le regardant droit dans les yeux.
Il le tira ensuite vers lui et le prit dans ses bras avant de se diriger vers la porte. Il écarquilla les yeux en voyant son patron non loin. Il semblait patienter et Jungkook se fit la réflexion que son patron avait du attendre que le couple se retrouve calmement avant de pouvoir entrer de nouveau dans son bureau.
Le noiraud sourit, attendrit du comportement de son supérieur. N'importe quel patron les aurait vite fait sortir peu importe la situation, mais lui, il avait attendu, en ne sachant pas combien de temps leur retrouvaille allait prendre.
C'était un très bon patron, attentif des besoins de ses employés.
Alors, le couple se dirigeait vers lui, quand il entendit des pas il releva la tête et un petit sourire prit place sur ses lèvres.
- Ton père est en bas Jimin.
Le sourire du blond resta tout de même figé même si la peur commença doucement à couler dans ses veines.
Ils saluaient Aaron et prirent l'ascenseur.
Une fois en bas, Jimin ne fut pas surpris de voir son père bien habillé en train de faire la conversation aux personnes de l'accueil. Là, ainsi, il avait l'air chaleureux, mais sous ce masque se cachait un monstre sanguinaire et totalement aliéné.
Ils s'approchaient doucement et l'homme tourna la tête, regardant d'abord son fils avant de porter son regard sur les mains liés un peu plus bas et son visage souriant perdit une fraction de seconde son éclat. Mais il se reprit très vite et souriait de nouveau aux deux arrivants.
- Jimin, comment vas-tu mon garçon ? J'ai eu si peur quand Aaron m'a appelé pour me raconter ce qu'il s'était passé.
- Je vais bien, papa.
Son père regardait Jungkook droit dans les yeux et ce dernier en fit de même.
- Tu ne me présentes pas ton « ami » ? le blond soupira discrètement.
- Papa, je te présente Jungkook. Jungkook voici mon père, Park Mino.
- Enchanté monsieur, ravi de vous connaître en dehors du travail.
- Moi de même. Aaron me parle souvent de tes exploits, je suis fier que mon fils ait trouvé un ami comme toi.
Jimin semblait mal à l'aise et gigotait sur lui-même. Jungkook le remarqua et serra davantage leurs mains liées.
- Papa, Jungkook n'est pas mon ami mais mon petit-ami. Ce dernier prit une mine faussement surprise.
- Oh, tu es donc le remplaçant de Yoongi. Rit-il, ce qui fit froncer les sourcils du noiraud qui regarda son petit-ami. Ce dernier se mordait la lèvre en secoua doucement la tête. Et Jungkook comprit.
- En effet, j'ai pris sa place, mais contrairement à lui, je prends soin de votre fils et le protège comme je peux.
Mino gloussa avant de poser une main sur l'épaule de l'agent.
- C'est vrai mon fils est assez fragile, il a besoin de protection, alors je compte sur toi. Je vous laisse, si tu vas bien Jimin c'est très bien. Il fit un signe de tête. Jungkook.
- Monsieur Park.
Puis il partit laissant enfin l'atmosphère se détendre. Et l'agent se retourna vers le blond.
- Je comprends pourquoi tu ne me parles jamais de ta famille.
- Il ne m'aime pas, je le sais. Mais ce n'est rien.
- Alors je t'aimerais à sa place.
Jimin le regarda en souriant et l'éclat de ses pupilles démontrait tout l'amour qu'il portait à Jungkook à l'instant présent.
- Rentrons à la maison, j'ai besoin de ta peau contre la mienne.
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