Plus d'une semaine était passée depuis que les agents avaient fait le lien entre tous les indices. Depuis ce fameux jour, une certaine tension régnait au sein du groupe. Avec d'un côté, Jungkook, Seokjin et Hoseok qui étaient d'accord pour se rendre à la date et lieu indiqué, même si potentiellement LK leur avait tendu un piège. Et de l'autre côté, Kris, Vanille et Rose qui eux, étaient complètement contre l'idée de se jeter dans la gueule du loup.

Chacun défendait sa position et nombreuses étaient les querelles entre eux depuis.

Jungkook avait réussi à convaincre son coéquipier qu'il fallait en finir une bonne fois pour toute avec l'organisation criminelle. Que peut-être si piège il y avait, qu'il n'était pas parfait et qu'il y avait des failles exploitables.

Hoseok avait toujours cru en son meilleur ami, il lui faisait confiance et lui avait confié à de nombreuses reprises sa propre vie. Il savait que son intuition était toujours très bonne et même s'il y avait des probabilités qu'il se trompe, il y en avait aussi de très probables pour qu'il ait raison.

Peut-être qu'un des membres de LK voulait véritablement laisser ces indices pour qu'ils les retrouvent. Mais pour quelle raison ?

Il y avait encore beaucoup trop de zones d'ombres dans le profil de ces criminels. Et même s'ils travaillaient tous avec acharnement, les six agents n'arrivaient toujours pas à comprendre tous les comportements des douze criminels.

Qui étaient-ils ? Pourquoi avaient-ils rejoint LK ? Qu'avaient-ils en contre partie ?

Des questions qui restaient sans réponses et plus les mois passaient, plus ça énervaient les agents de ne pas comprendre, de ne pas arriver à les cerner. Et pourtant, quelque chose leur disaient que ces personnes là, n'étaient pas aussi différentes d'eux.

Ils avaient énormément de points communs, ils se battaient pour la même chose sans savoir que leurs positions étaient faussées depuis le début.

Alors, malgré la tension assez palpable, les six employés tentaient d'en faire abstraction pour bien travailler, mais ça restait une chose compliquée.

Le seul couple du groupe s'était à de nombreuses reprises disputé même s'ils ne voulaient pas mêler travail et vie privée.

Alors depuis deux jours, ils ne se parlaient pas au grand dam de Jungkook qui était sincèrement désolé d'avoir crée des tensions au sein de son groupe et maintenant au sein du couple de son meilleur ami.

Alors il se leva de sa chaise et s'approcha de Vanille, il s'asseyait à ses côtés même si cette dernière ne semblait pas ravie. Il soupira en la regardant quelques secondes, puis déposa sa main sur la sienne. Elle se stoppa dans sa lecture et ferma les yeux avant de regarder Jungkook impassiblement.

- Je sais que tu es contre de te rendre sur cette île mais Hoseok ne mérite pas que tu l'ignores, surtout pas à cause de moi. Sa voix n'était qu'un murmure.

- Ce n'est pas de ta faute Jungkook, Hoseok est buté et pense que tu as tout le temps raison. Mais pourtant ici, tu as tord. LK nous tend un piège.

- C'est fort probable mais il y a aussi de fortes chances pour que ce ne soit pas le cas et tu le sais.

- Non Jungkook, comment le pourrais-je ? Ce sont des criminelles qui tuent des centaines de personnes sans scrupules et tu voudrais qu'on aille sur une île sans renfort alors qu'ils doivent connaître mieux le terrain que nous. On ne serra pas sur notre territoire mais le leur et c'est ça qui rend les choses beaucoup plus imprévisibles.

Le noiraud se pinçait les lèvres fermement. La jeune femme n'avait pas totalement tord et pourtant il savait qu'il avait raison. Il s'était penché sur le profil psychologique des douze criminels pendant des heures.

Il avait comprit que certains avaient un rôle plus important que d'autre.

Il y avait tout d'abord un leader qui semblait avait un contrôle total sur son équipe et ensuite s'en découlait onze autres personnes sous ses ordres. Certains étaient plus effacés et Jungkook savait que c'était l'un deux qui avait laissé un indice.

Il y avait potentiellement une personne fragile dans leur rang et peut-être que sa culpabilité la rongeait peu à peu la poussant à trahir les siens.

Et ça c'était une faille que Jungkook devait exploiter coûte que coûte. S'il y avait la possibilité de faire ployer le genou à ces criminels, il allait le faire, peu importe ce qu'il devrait faire pour ça. Même s'il devait se faire passer pour quelqu'un qu'il n'était pas.

Il y avait pensé il y a quelques mois, d'essayer de penser comme eux, mais très vite cette idée lui était passée, remplacée par tous les corps et les mises en scènes plus tragiques que les précédentes.

Plus les mois passaient, plus les corps étaient torturés violemment et sadiquement. Et Jungkook savait que ça avait un lien. Quelque chose se passait du côté de leurs ennemis, maintenant il en avait la certitude.

- Peu importe ce que vous pensez, même si je dois y aller seul j'irais.

Jungkook avait tapé du poing sur la table en se levant. Ses collègues le regardaient quitter la pièce sans rien dire de plus. Il était à cran, il se sentait épuisé mentalement et physiquement.

Ils avaient passé la nuit à travailler, et à présent il était presque huit heures du matin. On était lundi, le noiraud avait rendez-vous avec son psychologue.

Il arriva devant la porte s'apprêtant à toquer, mais la voix grave de Taehyung raisonna, le faisant froncer les sourcils.

- Te fous pas de moi Jimin, Yoongi veut que tu rentres alors tu vas rentrer. Arrêtes de croire que Jungkook te protégera, il ne fera rien.

Il eut un blanc puis Jungkook toqua et entra sans y être invité. Au fond de lui il savait que ce n'était pas qu'un simple prénom, non c'était celui de l'homme qu'il aimait.

Il y avait deux options, prétendre de ne rien avoir entendu ou bien faire tout le contraire et confronter son psychologue et son petit-ami.

Comment se connaissaient-ils ?

Jungkook prit la deuxième option, il ne comptait pas faire l'autruche plus longtemps. Alors, il s'avança près du blond et lui prit son téléphone violemment pour raccrocher. Il le balança ensuite sur le bureau avant d'ancrer son regard dans celui de l'homme devant lui.

- Je vous ai parlé d'un Jimin et d'un Yoongi et vous en connaissez. Étrange comme coïncidence monsieur Kim, vous ne trouvez pas ?

Pour la première fois depuis longtemps, Taehyung ressentait la peur à l'état pur. Il savait que Jungkook n'avait pas encore fait le lien entre lui, Yoongi, Namjoon et Jimin mais ça ne serait tarder. Alors il devait le convaincre qu'en effet tout ceci n'était qu'un pur hasard.

Il se débarrassa de sa veste de costume bleue nuit avant de s'asseoir sur son fauteuil en forme de trône et de croiser les mains ensembles. Il fit un signe de tête à l'agent pour qu'il s'asseye également, ce qu'il fit calmement.

Taehyung se racla la gorge en tentant de rester le plus neutre possible.

- Je n'avais pas terminé ma conversation. Ensuite, oui en effet je les connais tous les deux puisque j'ai présenté Yoongi à Jimin il y a plusieurs années. Son regard ne défaillait pas en regardant l'agent.

- Comment connaissez-vous Yoongi ?

- On s'est rencontré durant une exposition d'art, il rêvait d'entrer dans une galerie et comme je connaissais Jimin dans celle Gagosian, j'ai juste eu à parler de lui pour qu'il soit embauché.

Jungkook fronçait les sourcils. Son histoire tenait la route mais il y avait trop d'inconnus dans l'équation. Tout d'abord, Namjoon - connaissant également le blond - qui s'occupait de la sécurité de Kara. Il était poche de Vanille, puis Taehyung, devenu leur psychologue personnel et maintenant Jimin qui s'était rapproché de Jungkook.

Est-ce que tout ça avait un lien ou était une pure coïncidence ?

Car si ce n'était pas le hasard, alors ça voudrait dire que ces trois hommes avaient délibérément approché des agents de l'O.I.P., et pas n'importe lesquels, ceux s'occupant de l'affaire LK.

Alors Jungkook réfléchissait, mais il repensait au regard de Jimin. Il ne pouvait pas le tromper à ce point et même son psychologue. Il avait vu en lui une personne de confiance au fil des mois. Il n'avait pas pu se tromper à ce point.

Vanille elle, avait installé des caméras chez elle et de ce qu'elle avait pu voir, Namjoon s'occupait extrêmement bien de sa petite fille. A aucun moment il n'avait paru suspect.

Personne ne pouvait jouer la comédie sur une aussi longue durée, tôt ou tard on commet une erreur. Et là rien. Ils étaient tout ce qu'il y avait de plus normal.

Est-ce que Jungkook délirait, tant il voulait coincer LK ?

C'était fort probable.

Il secoua la tête tout en soupirant bruyamment.

- Comment connaissez-vous Jimin ?

Taehyung n'avait pas besoin de réfléchir. Ils s'étaient tous recréés une identité, effaçant la première. Aux yeux de tous, les anciennes elles, n'avaient jamais existé, toute trace de leur acte de naissance, rapport médical avait été effacé.

Qui plus est, ils n'avaient pas tous de la famille. Ils étaient pour la plupart seuls, abandonnés par les leurs, sauf Namjoon. C'était le seul qui avait un lien avec son ancienne vie qui n'était pas au courant de ce qu'il faisait.

Et c'était également un des rares à ne pas avoir signé ce fameux contrat de lui-même, il avait été obligé, il n'avait pas eu le choix. C'était soit l'organisation criminelle, soit l'exécution et à cette époque, il avait trop peur de mourir.

A présent, c'était le cadet de ses soucis, comme eux tous.

Taehyung ne devait donc pas s'inquiéter que les membres de l'O.I.P. fouillent dans son passé, il n'y avait rien de véritable, tout avait été crée de leur main. Alors, il se recula dans son siège avec un léger sourire.

- On était dans la même classe au collège, puis au lycée. Jungkook paru surpris un moment.

- Vraiment ?

- Si tu veux tant savoir Jungkook, tu n'as qu'à fouiller dans la vie de Jimin, moi la mienne est protégée tu le sais. Le brun secoua la tête.

- Je ne veux pas en apprendre sur lui comme ça.

- Sache juste que Jimin est très secret et n'aime pas vraiment parler de sa vie, il dit le strict minimum. Mais avec toi, il fait un effort considérable, il essai de s'ouvrir davantage. Tu le changes et ça me rend heureux de voir mon meilleur ami si épanouit.

Jungkook reniflait dédaigneusement.

- Vraiment ? Alors pourquoi lui avoir dit de revenir avec Yoongi au téléphone ? Pourquoi lui dire que je ne pourrais pas le protéger ? Taehyung fronça les sourcils.

- Ce sont tous les deux mes amis et si Yoongi a un peu pété les plombs c'est parce qu'il est jaloux, mais il aime Jimin.

- Mais Jimin m'aime, et moi aussi. Le blond sans le vouloir roula des yeux.

- Peut-être, mais ce sont mes amis, je ne peux pas m'empêcher de vouloir les revoir ensembles, même si tu es quelqu'un de bien, Jimin est brisé et tu ne peux pas le protéger de lui-même.

Le noiraud analysait les paroles de son psychologue. Il se rendait compte qu'il mêlait privé et professionnel et il devait se reprendre. Il ne venait pas à ces séances pour parler de la vie de son psychologue mais pour partager ce qu'il ressentait au fond de lui.

- Jimin va un peu mieux, je le vois. Il sourit de plus en plus, surtout depuis qu'on a emménagé.

- Je le vois aussi.

- Alors, pour finir cette conversation, je vous demanderais de ne pas vous mêler de sa vie et de ses choix. Le blond haussa les épaules.

- Très bien.

L'agent se sentait un peu perturbé, il avait envie de parler de Jimin a son psychologue, mais maintenant le fait de savoir qu'ils se connaissaient le freinait un peu.

Et puis, il se sentait légèrement coupable. Pendant une fraction de seconde il avait imaginé Jimin et ses amis faire parti de LK, et pourtant ça n'avait aucun sens. Leur profil ne correspondait pas à celui de meurtrier. Et Jimin était beaucoup trop doux et sensible pour commettre de telles atrocités.

Non, ça ne pouvait pas être eux. Jungkook voyait seulement ces criminels partout.

Mais il ne devait pas douter de la personne avec qui il partageait sa vie à présent. Ils s'aimaient et même s'il allait y avoir des obstacles, il savait qu'ils en ressortiraient toujours plus forts.

C'était eux, pour toute une vie.

Il regardait sa montre et voyait que la demi-heure allait bientôt s'achever. Il regarda Taehyung et lui fit un petit sourire sincère.

- Excusez-moi monsieur Kim, je crois que le travail me monte à la tête en ce moment.

- Ce n'est rien Jungkook, tu sais que tu peux me parler de ce que tu veux, rien ne sort d'ici. Jimin ne sait même pas que je te connais, donc tu n'as pas à t'en faire.

L'agent hochait la tête avant de se lever, de saluer Taehyung et de quitter son bureau.

Il avait besoin de prendre l'air, il avait l'impression que son travail lui bouffait la vie, ou plutôt LK. En acceptant cette enquête l'année dernière, il s'était douté que la pression psychologique serait conséquente, mais pas que ce serait une telle affliction.

Il voulait se rendre sur le toit, mais il préféra retourner travailler. Il irait un peu plus tard pour réfléchir au calme.

Il entra dans la vaste pièce et tous les regards se tournaient vers lui. Il soufflait puis se dirigeait vers sa chaise sans faire attention aux chuchotements des autres.

- Jungkook ? la voix de Vanille lui semblait si proche. Il se retourna et il n'avait même pas remarqué qu'elle s'était assise à ses côtés.

- Quoi ? répondit-il un peu plus sèchement qu'il n'aurait voulu.

- C'est d'accord. Il fronçait les sourcils.

- D'accord ?

- On a tous réfléchit, on va se rendre sur l'île dans dix jours.

Le noiraud semblait surpris. Qu'est-ce qui leur avait fait changer d'avis ?

- Vous êtes sûr ? demanda-t-il à ses autres collègues.

- On doit savoir, nous aussi ça nous titille. On veut comprendre pourquoi ils ont laissé ces indices. Si jamais c'est un piège nous aurons des renforts, Seokjin s'est organisé avec le secteur physique et technique. Une cinquantaine d'agents pourront venir. Ils vont s'y rendre un jour avant nous, prétendant être là pour des travaux. Expliqua Rose.

- Des snipers seront postés partout, on sera en sécurité, réduisant nos chances d'être attaqués par surprise.

Les six agents se regardaient. Ils savaient qu'au bout d'un moment ils allaient suivre l'idée de Jungkook, même s'ils ne le voulaient pas. Il se serait rendu tout seul là-bas, alors il valait mieux l'accompagner pour éviter qu'il se fasse tuer.

Ils seraient plus de cinquante contre douze. Ils devaient les coincer, c'était leur plus belle chance.