Des bruits de pas pressés résonnaient dans les escaliers comme des tambours que l'on frappait très fort. Une porte s'ouvra à la volée puis claqua fortement avant qu'une voix résonne dans ce vaste appartement.

- Kara ! Kara tu m'entends ?

Vanille ouvrait toutes les portes de son appartement avant que des petits pas n'arrivent jusqu'à elle. Elle se retournait et sans réfléchir prit sa petite fille dans les bras la serrant avec force mais avec tout de même une pointe de douceur.

- Mon bébé, j'ai eu si peur. Est-ce que tu vas bien ? Le monsieur t'a fait du mal ? Où est Rachel ? La petite fille repoussait doucement sa mère avant de pincer ses lèvres entres elles retenant un sanglot.

- Le monsieur a enfermé Rachel dans le bureau et il m'a dit de me cacher dans un placard jusqu'à ce que tu arrives.

Vanille prit sa fille dans ses bras et se dirigea rapidement vers la pièce consacrée à son bureau personnel. Elle y entra et la déposa sur la chaise avant d'ouvrir la seconde porte qui menait à un petit cagibi.

Là où se trouvait sa babysitteur, ligotée et ballonnée à l'aide de sparadrap. Elle prit une paire de ciseau qui traînait sur son bureau en bois et déchirait les liens serrés. Directement Rachel se précipita dans ses bras tout en pleurant.

- Est-ce que tu vas bien ? Est-ce qu'il t'a fait du mal ? la jeune femme fut traversée de spasme et il lui fallu quelques minutes pour pouvoir se calmer et prononcer une phrase correcte.

- Il était tout seul, j'étais endormi dans la chambre avec Kara et d'un seul coup j'ai entendu un grand bruit venant de l'entrée.

- Donc il n'a pas essayé d'entrer discrètement. Soulevait Vanille tout en écoutant la jeune femme.

- J'ai tout de suite prit Kara avec moi et je l'ai cachée dans la salle de bain en lui demandant de ne pas faire de bruit. Je me suis dirigée vers la cuisine mais il était déjà là, comme s'il m'attendait ou comme si...

- Il savait que tu te dirigerais directement dans la cuisine pour prendre un couteau.

- Oui. Rachel baissait la tête mais Vanille la lui releva immédiatement.

- Tu as été très courageuse. Ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ?

- Il a pointé son arme sur moi en me demandant où était Kara, je n'ai pas voulu lui répondre alors il s'est approché de moi et à commencé à me dire que si je ne disais pas où elle se cachait il s'en prendrait physiquement à elle dès qu'il l'a trouverait.

- Je vois.

- J'ai eu peur pour elle alors je lui ai dit où je l'avais caché, je suis tellement désolée.

Vanille la prenait dans ses bras tout en caressant sa tête de manière presque maternelle. La jeune femme étudiante en droit n'avait que vingt deux ans et était babysitter pour pouvoir payer son loyer. Mais jamais elle n'aurait pensée que garder des enfants pourrait s'avérer dangereux un jour.

- Ne t'excuse pas, tu as bien fait.

Elles se relevaient toutes les deux, Vanille prit Kara dans ses bras avant de se diriger vers le salon. La petite fille ne semblait pas avoir sommeil et c'était compréhensible vu ce qu'il lui était arrivé un peu plus tôt dans la nuit.

La jeune mère la posa sur le canapé en coton gris avant d'embrasser tendrement le haut de sa tête et de poser sur elle une petite couverture qui traînait non loin. Elle lui souriait avant d'allumer la télévision et de lui trouver une chaîne d'animation, histoire qu'elle puisse se concentrer sur autre chose même quelques minutes.

Après avoir trouvé un dessin animé de princesse qui convenait à sa fille, la jeune femme soupira faiblement et se dirigea vers le comptoir de sa cuisine, là où se trouvait la nounou.

- Qui était cet homme Vanille ? Pourquoi est-il entré ici ? Vanille se frotta le visage avant de secouer la tête.

- Moins tu en seras mieux ce sera.

- J'ai besoin de comprendre pourquoi il en avait après Kara.

Dans le regard de Rachel, on pouvait y voir toute sa détermination. Elle voulait des réponses et c'était normal, sa vie avait été fortement en danger. Mais même outre cela, elle pensait à la sécurité de la petite fille. Avec le temps elle avait crée un lien assez fort avec elle, rendant son inquiétude encore plus forte.

Vanille soupira tout en se servant un verre d'eau et le but d'une traite.

- Ils avaient besoin d'un moyen de pression contre moi, contre nous tous ce soir. Ne me demande pas pourquoi je ne peux vraiment pas t'en dire plus. Seulement, ils ont été si rapides. Dès qu'ils ont vu qu'ils étaient potentiellement en danger ils ont agit et ça me tue de le dire, mais de la meilleure des façons. Ils sont extrêmement intelligents.

- Qui ça ils ?

- Des personnes que tu ne veux pas rencontrer. C'est pourquoi je pense que ce serait mieux si tu arrêtais de travailler pour moi du moins le temps que ça se calme. Rachel fronçait les sourcils.

- Tu crois qu'ils vont revenir ici ?

- C'est bien possible.

- Alors déménage, ce n'est pas l'argent qui te manque. Elle secoua la tête.

- Ce n'est pas une question d'argent.

- Alors qu'est-ce que c'est ?

- Peu importe où j'habite, ils me retrouveront.

Sur ces mots elle se leva et s'avança vers sa fille qui dormait à présent. Ses cheveux blonds lui tombaient devant les yeux et son petit pouce se trouvait dans sa bouche. C'était une habitude qu'elle avait pour s'endormir depuis sa naissance. La jeune mère souriait avant d'éteindre la télévision et de porter doucement sa fille pour la mettre dans son propre lit. Elle avait besoin d'être à ses côtés au moins cette nuit, elle avait eu tellement peur pour sa sécurité qu'elle voulait s'assurer qu'elle était bien là, dans ses bras et non avec ces monstres on ne sait où.

Avant de quitter le salon elle se retourna.

- Vas dormir Rachel, tu en as bien besoin et ne t'inquiète pas, ils ne reviendront pas cette nuit.

Puis elle disparaissait de la vue de la babysitter qui se rongeait les ongles d'inquiétude.

La nuit, du moins ce qu'il en restait n'avait pas été simple pour tout le monde. Jungkook et Hoseok ne pouvaient pas dormir et se trouvaient actuellement dans les locaux de l'O.I.P.

Hoseok avait repris connaissance une demi-heure après que les membres de LK aient prit la fuite. Il avait demandé des explications à son coéquipier mais ce dernier n'avait pas pu une seule seconde desserrer sa mâchoire pour lui répondre.

Il était furieux.

La seule chose qu'il avait fait était d'apporter de la glace à son ami pour qu'il en mette sur son cou douloureux. Heureusement que Hoseok avait demandé des explications à Seokjin sinon il aurait été encore dans l'incompréhension la plus totale.

Il se pinçait les lèvres, il savait que dès que Jungkook était comme ça c'était une mauvaise idée de lui parler mais il n'avait pas le choix. Il se racla la gorge attirant l'attention de son coéquipier.

- Jungkook, il faut qu'on parle de ce qu'il s'est passé ce soir.

- Pas maintenant Hoseok.

- Si. Seokjin m'a raconté ce qu'il s'était passé mais il y a encore des zones floues.

- Bordel Hoseok qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ?

- Comment ils ont fait pour kidnapper la gamine de Vanille ? Jungkook leva les épaules.

- Je n'en sais rien. Je crois que dès qu'ils ont vu qu'on était là ils ont cherché un moyen pour eux de nous échapper en étant sûr qu'on ne les pourchasse pas.

- Vanille a envoyé un message à Seokjin pour lui dire que sa fille allait bien.

- Ok.

Hoseok se lavait et contournait son bureau pour se placer devant Jungkook, il lui releva le menton doucement.

- Je sais que tu es en colère Jungkook mais s'il te plaît parle moi au lieu de tout garder pour toi.

- Je n'ai rien à te dire Hoseok, je suis juste énervé qu'on ne les ait pas attrapés, point. Il enroula sa main autour de poignet d'Hoseok et exerça une légère pression sans pour autant la retirer.

- Il faut qu'on repense à chaque mots qu'ils ont pu dire, il y a peut-être quelque chose qui nous échappe.

Jungkook finit par retirer la main de son ami et se retourna, peut-être un peu trop vite puisqu'un gémissement passa la barrière de ses lèvres.

- Ton épaule, fais voir.

- Je vais bien, elle est seulement déboîtée.

- Alors laisse-moi la remettre en place.

Jungkook se laissa faire docilement, laissant Hoseok déboutonner sa chemise sans rien dire. Ils se connaissaient depuis tellement d'années qu'il n'y avait plus aucune gêne entre eux. Et Hoseok avait bien vu que Jungkook n'enlèverait pas sa chemise de lui-même, trop fière pour admettre qu'il était blessé et qu'il avait besoin d'aide, alors il se laissait faire sans un mot.

Hoseok fit glisser la chemise le long de ses bras musclés avant d'apercevoir une grosse trace violette tout autour de l'épaule de son ami. Il le contourna et se positionna derrière lui en lui tenant le bras en arrière.

- Ca va faire mal alors serre quelque chose dans ta bouche.

- Non, ce n'est rien. Dépêche-toi.

Hoseok levait les yeux au ciel avant de tirer d'une manière ferme l'épaule de Jungkook vers le bas. Un petit craquement se fit entendre mais aucun gémissement. Jungkook était trop fière pour ça.

- Voilà, bien sûr ça va te faire mal quelques jours.

- J'ai connu bien pire.

- Je sais.

L'homme retourna à sa place tout en soupirant.

- Bon, il faut reprendre depuis lé début. Ils ont forcément dit quelque chose d'important.

- Surement. Hoseok fronça les sourcils.

- A part celui sur qui j'ai tiré à la jambe, les autres semblaient aller bien.

- Ils avaient des gilets pare-balles.

- Je le pense aussi.

- Je pense qu'il y a deux chefs chez LK.

- Comment ça ?

- Pendant que tu étais évanoui, un des membres à parler de chef ainsi que de patron.

- Donc deux personnes dirigent LK ?

- C'est possible, oui.

- Bordel.

Jungkook se leva et s'asseyait sur le bord du bureau de son collègue.

- Le sois disant chef à parler d'équipe. Si j'ai bien retenu les noms il s'agit d'Ego et de Shadow.

- Ego et shadow ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

- Aucune idée, mais c'est une nouvelle piste. Je crois que ça confirme la théorie d'une organisation parfaite et stricte. Ils ont des équipes tout comme nous.

- Chaque équipe doit s'occuper de quelque chose en particulier.

- Exactement comme nous. Ils ont autant entraîné que nous, ils procèdent de la même manière que nous. Ce n'est pas une coïncidence.

- A quoi tu penses ?

- Qui aurait assez d'argent pour payer ces hommes, les entraîner avec autant de rigueur que nous et qui semblerait intouchable et innocent aux yeux des autres ? Quelqu'un qui de plus, déteste ce système que Cole Burton a instauré.

- Je ne te suis pas là.

- Aaron Jewelz. Hoseok écarquillait les yeux.

- Quoi ? Attends Jungkook tu vas un peu loin non ?

- Et pourquoi ça ? Il rentre dans toutes les cases et contrôle nos faits et gestes. Sans aucune raison Hoseok regardait tout autour de lui pour être sûr – même si c'était le cas – qu'ils étaient seuls.

- Aaron Jewelz, Jungkook ! Le patron de l'O.I.P. ! Comment tu peux penser ça ?

- Le profil correspond Hoseok.

- Et alors ? C'est notre patron.

- Et ? Il peut très bien diriger LK. Ce n'est pas impossible.

- Si, si c'est impossible justement. Est-ce que je dois te rappeler qu'il a perdu son frère durant la dernière vague de LK ?

- Ils ne s'entendaient pas bien et tout le monde le sait.

Hoseok se levait et faisait les cents pas. Aaron Jewelz était un homme respecté de tous, admiré par beaucoup de personnes.

Il avait eu certes quelques différents avec son frère qui avaient fait la une des journaux mais quand il avait été retrouvé mort assassiné par LK, Aaron avait fait un long discours émouvant et très prenant. Il avait même versé quelques larmes ce jour-là. Hoseok ne pouvait, non ne voulait pas croire que tout ceci n'avait été qu'une mascarade.

Il avait confiance en son patron. Ce même patron qui lui avait remis la Médaille du Mérite il y a déjà un an de ça. il avait vu la fierté danser dans ses yeux, il avait su à ce moment précis, que Aaron Jewelz s'inquiétait énormément pour ses employés, qu'il voulait leur sécurité.

Non cela ne pouvait pas être ce même homme qui ordonnerait le kidnapping et la mort de centaine de personnes. C'était impossible, Hoseok ne voulait pas le croire.

Il s'arrêta de marcher pour regarder Jungkook dans les yeux, il avança et se posta juste devant lui.

- J'ai confiance en lui Jungkook, crois-moi j'ai le flaire pour ce genre de choses.

- Je le sais Hoseok mais tu ne peux pas ignorer que son profil colle parfaitement avec celui qu'on a monté.

- Si tu veux enquêter sur lui très bien, je t'aiderais mais il ne faudrait peut-être pas en parler aux autres pour le moment.

- Tu veux la jouer solo ? demanda Jungkook en fronçant les sourcils.

- Je veux être sûr avant d'accuser notre patron. Essayons de réunir des preuves, si on n'y arrive pas promets-moi de lâcher l'affaire. Son regard glissa sur les lèvres de son coéquipier. Il voulait le voir et l'entendre prononcer ces quelques mots.

- Je te le promets.

Et il avait confiance en lui, comme toujours.