⑰ Dix-Sept Décembre: Tante Anna et Oncle Kristof ⑰
[ le média c'est cadeau 😉]
" – LIBÉRÉE ! DÉLIVRÉE !
– Je n'entendrai plus jamais...
– Te voici ! Viens vite me raconter mon histoire.
– Laisse moi deviner la cause de ton enthouisasme...
– Aujourd'hui c'est "Tante Anna et Oncle Kristof" de Leophire !
« - Tante Anna ! je crie pour bien me faire entendre.
Gabriel me bouscule pour arriver à Tante Anna avant moi. Mais je cours plus vite que lui et je suis bientôt dans les bras de ma tante adorée. Gabriel me repousse encore une fois et je tombe sur les fesses dans la neige.
- Aïe ! Fais attention Gabriel !
- Alors, comment va ma petite princesse ? me demande mon oncle en me soulevant.
Je me retourne et le serre dans mes bras. Ca fait si longtemps que je ne l'ai pas vu, lui et Tante Anna. Papa et Maman arrivent enfin avec les valises et les posent dans le hall du château, avant d'embrasser Tante Anna et Oncle Kristof.
- Rentrez vite les enfants ! Une tempête est annoncée dans la matinée, je ne voudrais pas vous voir vous envoler ! s'amuse Tatie Elsa en arrivant.
Je lui saute dessus avant de lui demander pourquoi elle ne l'arrête pas, cette tempête. Elle rigole et m'explique qu'elle ne pouvait pas tout faire.
- Je suis très heureuse de vous revoir aujourd'hui ! Comme chaque année, tout le royaume va se retrouver à quinze heures piles devant la fontaine pour la partie de hockey sur glace. L'après-midi se terminera deux heures plus tard, à dix-sept heures et nous rentrerons au château pour manger, s'amuser, et attendre les cadeaux en famille, annonce Tante Anna.
- Pour l'instant, on ferme vite les portes afin de ne pas être malade, je vous laisse vous installer et nous mangerons à treize heures. Ca vous va ?
- Oui Elsouille, me devance mon cousin, qui aime bien appeler Tatie Elsa comme ça
Et il court vers les escaliers en me criant de me dépêcher. Je le suis en riant.
- Je vais te dépasser Gabriel !
- Essaie un peu pour voir !
Mais Gabriel est parti avant et quand j'arrive dans ma chambre, il est allongé de tout son long et reprend sa respiration.
- Mais ! Descends de mon lit !
Il me regarde avec son petit sourire, celui qui indique qu'il a une idée derrière la tête.
- Cap de piquer cinq chouquettes à la cuisine ?
- Avant de manger ? T'es fou !
- T'inquiète pas, c'est moi qui les mangerais !
- Pas question.
- Je t'attends ici alors, fait-il en se recouchant.
Je sais qu'il me tourne le dos pour m'énerver. Alors je pars dans sa chambre. Sa chambre est plus petite que la mienne, elle contient un grand lit à baldaquins bleu foncé, trois caisses de jouets en bois, une immense armoire de la même couleur que le lit et un bureau en bois foncé. Les murs sont gris et bleu. Au fond, vers le bureau se trouve une porte que j'ouvre en grand. Ce sont tous les jouets qu'on a eu, tout petits, et qu'on n'utilise plus. Ils sont rangés par âge, ou période. Je me dirige vers la période « Pâques » et m'empare d'un panier tressé. Je cherche aussi une corde solide et repars en courant vers ma chambre. Gabriel le paresseux est toujours couché dans mon lit, et parle à mon doudou, un magnifique lapin noir. Je saute sur le lit en criant et il sursaute.
- Tu parles pas à Lala ! C'est interdit par la loi de Louane d'Arendelle !
- Le vol des chouquette avance, capitaine ?
- Oui, mais j'ai besoin de vous, sergent !
Je m'assieds par terre et accroche solidement la corde à l'anse du panier.
- Toi, tu vas voir si Papa, Maman, Tante Anna, Oncle Kristof et Elsouille sont hors couloir afin de mener cette mission à bien.
- Je suis prêt.
- On se retrouve au-dessus des cuisines !
Il part à petits pas, pour une fois très discret. Il me fait signe et je sors de ma chambre en me dirigeant vers la droite. Au bout du couloir, je tourne à gauche et monte les escaliers quatre à quatre. Je suis rapidement au-dessus des cuisines. Je prends une plaque du plafond. Il n'est pas très solide parce que les odeurs et la fumée peuvent partir plus facilement sans embaumer tout le château. Les cuisiniers courent dans tous les sens, sûrement affolés par notre arrivée. Je sais d'instinct que nous mangerons du poulet et des pâtes, avec la bonne sauce que Camille sait faire. D'ailleurs, c'est elle que je vais devoir distraire pendant notre mission. Je laisse le panier et la corde sur place et repars à travers le château. Je cours jusqu'aux écuries, salue les chevaux et monte l'échelle qui mène là où le foin est entreposé. Je vois le chat, qui s'est installé ici l'année d'avant. J'ai vu naître ses bébés et maintenant, ils sont partis vivre leur vie.
- Coucou, le chat ! je murmure pour ne pas l'effrayer. Tu voudrais bien aller semer la pagaille en cuisine ?
Il lève ses yeux verts vers moi, il a l'air de comprendre. Je descends et lui fais signe de me suivre. Il saute et retombe sur ses pattes. Je m'enfuis vers la porte arrière des cuisines, le chat sur mes talons. Je lui dis qu'il faut qu'il rentre quand je cris. Généralement, il comprend et fait ce que je lui demande. Je remonte rapidement au-dessus de la cuisine. Gabriel n'est toujours pas là, il aurait droit à une bonne leçon. Il faut toujours qu'il n'écoute pas ce que je dis. Comment veut-il que je relève son défi s'il ne m'écoute pas ? Le chat va s'impatienter et partir si il ne se dépêche pas.
Il arrive en courant, après ce qu'il me paraît des années !
- La prochaine fois tu te dépêche !
- Désolé, petit contretemps.
Apparemment, il voulait aller aux toilettes. Je lui explique qu'à trois, on criera de toutes nos forces pour que le chat entende. Un, deux, trois. On crie. En bas, je vois le chat entrer et sauter sur le plan de travail. Camille crie, et les autres cuisiniers essaient de le chasser. Ils sortent tous et je fais descendre doucement le panier. La corde n'est pas assez longue et je suis obligée de me pencher.
- Tiens-moi bien, Gab !
- T'inquiète pas.
Je me penche plus, et perds l'équilibre. Je hurle. Gabriel me rattrape à temps. Le chat revient, il prend les chouquettes entre ses dents et e les mets dans le panier. Je remonte vite le panier. Et hop ! Personne ne verra rien.
- Gabriel ! Louane ! Vos valises s'il vous plaît.
Oncle Kristof crie. Je laisse les chouquettes à leur place et on s'en va en courant.
- Que faisiez-vous ? demande Oncle Kristof.
- Rien papa, je t'assure, fait Gabriel, le sourire aux lèvres.
On se dépêche de finir nos valises. Je range tout dans l'armoire que je remplis chaque année des mêmes vêtements.
Maman m'annonce qu'on va manger, et je la suis à travers les couloirs. On descend l'escalier central, et nous allons nous asseoir à la grande table. Elsouille es déjà là, Papa et Tante Anna aussi. Gabriel arrive soudain en dérapant. Je rigole et cours m'installer près de Tante Anna. Gabriel, lui, veut absolument s'asseoir en face d'Elsouille.
- Mais enfin, Gabriel ! Nous ne sommes que sept. Tu n'es pas un inconnu qu'on place loin de nous. Viens t'asseoir à côté de ta cousine.
Il soupire mais obéit à Elsouille. Elle a tous les pouvoirs ici. Un jour, on avait fait une bêtise tellement grande qu'elle nous avait punis une journée, chacun dans notre chambre. On devait apprendre un texte de dix lignes, et lui réciter après. On n'a plus jamais recommencé les bêtises méchantes.
Gabriel et moi mangeons vite. On veut avoir le temps d'engloutir nos chouquettes après. On en arrive rapidement au fromage. J'avale une tranche de mimolette, avec du pain.
- Le dessert ne pourra malheureusement pas être servi, annonce Camille, un peu défaite.
- Pourquoi cela ? interroge Elsouille.
- On a volé les chouquettes.
Elle devient rouge et baisse la tête. Je regarde Gabriel, coupable. Est-ce qu'elle se fera gronder à cause de nous ?
- Qui ?
- Je ne sais pas, Madame.
Elle dit toujours « Madame » quand quelque chose ne va pas. D'habitude, elle l'appelle « Reine Elsa ». Les gens ne prennent pas de grands airs pour parler à leur reine. Elsouille est simple.
Je ne relève pas la tête, par peur de me faire démasquer. Je sens le regard d'Elsouille passer sur chacune des personnes assises. Elle doit se douter que c'est nous. Papa et Maman ne ferait jamais ça. Ce sont des adultes. Elle s'arrête sur moi, m'oblige à relever ma tête, me demande si c'est moi. Non, Tante Elsa, ce n'est pas moi. Il faut toujours prendre un air sérieux quand on se fait réprimander. Camille l'a bien compris. J'aimerais lui dire que non, je n'ai rien fait, mais les mots restent bloqués. Ce défi prend un nouveau goût. Un goût acre. J'ai envie de me lever, et d'aller rendre doucement les chouquettes. Mais on saurait immédiatement que c'est moi. Elsouille repose la question. Je secoue la tête de droite à gauche. Je soutiens son regarde, et fais signe avec toutes mes forces que je n'ai rien fait. Gabriel n'a pas baissé la tête, lui. Il est interrogé. Il baisse la tête, et je sais qu'Elsouille a compris. Il est tout rouge, il a les larmes aux yeux. Je le vois, mais personne ne sait. Il relève la tête. Ca y'est, il pleure. Une larme coule. J'ai envie de l'imiter, mais c'est une mauvaise idée.
- Gabriel, répond moi. As-tu volé ces chouquettes ?
Il se lève d'un coup et s'en va en courant. Je le regarde s'en aller. Il m'abandonne. C'était son idée et il m'abandonne. Je me lève à mon tour. Je regarde Elsouille, je regarde Tante Anna, elle qui me comprends toujours. Elle m'interroge du regard.
- C'est moi. C'est moi et Gabriel. Et le chat.
Et je m'enfuis en courant à mon tour. Je monte à ma chambre, laisse couler mes larmes et me jette sur mon lit. Personne ne m'a suivit. La journée est gâchée. J'ai gâché le réveillon de Noël. Je pleure, pleure et pleure.
Je regarde l'horloge. Dix minutes sont passées. Il est treize heures quarante-cinq. Je n'irais sûrement pas au rassemblement. Je n'irais pas voir les petits enfants à quatorze heures. Elsouille ne les a pas mentionnés dans son planning. Mais je sais qu'on y va tous les ans.
Je me lève et rejoins ma coiffeuse. Je regarde ma brosse. Je regarde mon visage dans le miroir. Mes cils sont humides, mes joues roses, une larme s'est figée. Je l'essuie. Mes cheveux blonds sont en pagailles. Mes deux tresses ont disparues. Je les enlève complètement et brosse mes cheveux. Je les refais et retourne m'asseoir sur mon lit. Je ne sais pas si j'irais au rassemblement à quinze heures. Je ne pense pas. Je décide de chercher une robe à mettre. Ma robe bleu foncé, avec des flocons. Voilà, c'est décidé. Je n'ai plus rien à faire.
On toque à la porte. Je ne réponds et c'est Elsouille qui entre dans ma chambre. Je baisse la tête et renifle encore une fois.
- C'est fou de se mettre dans un état pareil pour rien, ma chérie. Tu as fait une bêtise, en voulant t'amuser, mais ce n'est pas la peine de pleurer toutes les larmes de ton corps. Tu n'avais pas à chiper ces chouquettes. Tu n'aurais pas dû mentir, et c'est ça qui te punit.
- Si je le disais tu me punissais ! je murmure.
- Non. Je voulais savoir qui avait volé le dessert. Tu aurais répondu que c'était toi, tu n'aurais pas été punie.
- C'est Gabriel qui m'a obligée !
- Ne mens pas plus que ça, Louane.
Je ne mens pas, c'est la vérité ! Pourquoi elle me croit pas ?
- Je vais te raconter une histoire.
J'ai envie de lui dire que non, je ne veux pas qu'elle me raconte.
- Avant que tu naisses, quand j'étais petite comme toi, je m'amusais beaucoup avec Anna. Je faisais de la neige, et elle en était ravie. Mais un soir, je l'ai blessée à la tête. On lui a enlevé ses souvenirs. Elle ne se souvenait plus que c'était moi qui faisait la neige. J'ai dû me cacher pour la protéger, je ne lui parlais plus et m'enfermais dans ma chambre dès qu'elle me parlait. Mon papa et ma maman m'avaient donné des gants. Plus rien ne se changeait en glace.
Je relève la tête. Je n'ai jamais su cette histoire.
- C'est vrai ? C'est une vraie histoire ?
- Oui.
Elle finit son histoire. En fait, avant de devenir reine, Anna lui a parlé et elle s'est énervée. Alors, elle est partie, elle a créé un bonhomme de neige (c'est Olaf qui est trop rigolo !) et a construit un château. Tante Anna l'a suivit pour qu'elle revienne au château. Elle n'a pas voulu, et l'a blessée au cœur, en s'énervant une nouvelle fois. Elle allait mourir si quelqu'un ne lui manifestait pas de preuve d'amour. Et c'est Elsouille qui l'a tuée.
- Tu vois, j'avais menti pour la protéger. Et ça c'est retourné contre moi. J'ai failli la tuer et nous avons perdu toute notre enfance.
- Mais c'est pas pareil ! J'ai juste volé des chouquettes !
Elsouille sourit, et me caresse les cheveux.
- Habille-toi vite maintenant que je sais qui a fait ça.
Elle sort de ma chambre et je la suis.
- Je peux sortir ?
- Oui, bien sûr ! Profites-en pour aller chercher les chouquettes !
Je hoche la tête et cours jusqu'à la cachette. Le panier est toujours là, avec les chouquettes dedans.
« ... »
- Louane ! Je suis là, me nargue Gabriel.
Je ne vois rien et ça glisse. Tout le royaume chuchote autour de moi. Qui vais-je attraper ? J'aimerais bien trouver Tante Anna, mais elle est tellement discrète. Des années que je veux l'attraper.
Je vais dans la direction de la voix de Gabriel, mais je bouscule quelqu'un. Un rire s'élève et je reconnais Tante Anna. Je glisse habilement vers elle et l'entoure de mes bras.
- Attrapée ! Je t'ai enfin attrapée !
J'enlève mon bandeau, et c'est une Anna stupéfaite que je découvre.
- Qu'est-ce qui m'a trahit ?
- Ton rire quand j'ai bousculé quelqu'un ! Aller, à toi !
Je lui passe le bandeau et lui fais faire trois tours sur la glace avant de m'échapper en riant. Il faut que je sois la plus discrète possible, Tante Anna aime bien se venger. D'ailleurs, je la vois lever le pied, puis tomber. J'éclate de rire, je comprends mieux pourquoi elle se fait plus discrète dans les parties de colin-maillard. Elle ne sait pas patiner les yeux bandés !
Elle me fait tellement rire que j'ai les larmes aux yeux. Je me tiens le ventre et essuie mes larmes, quand quelqu'un me saute dessus et me chatouille.
- Tante Anna ! C'est de la triche ! dis-je en essayant de reprendre ma respiration.
Et je ne peux plus m'arrêter de rire.
« ... »
Après la partie de colin-maillard, nous avons joué au hockey. Il y avait deux grandes équipes, vu le nombre des habitants d'Arendelle. Et mon équipe a perdu. Un jour, j'aurais ma revanche sur Elsouille.
Gabriel était frigorifié, et nous avons dû rentrer avant. Je suis un peu déçue, mais être devant la cheminée avec un bon chocolat chaud me va aussi !
Dans quelques heures, je serais en train d'ouvrir mes cadeaux, avec Gabriel. Je me demande quels cadeaux je recevrai. J'ai tellement hâte de tous les découvrir !
- Gabriel, Louane ! Vos cousines sont arrivées ! nous appelle Maman.
Je les avais complètement oubliées ! Gabriel, son papa, c'est Oncle Kristof, qui est le frère de mon papa. Mais Maman a quatre sœurs, alors j'ai un cousin, et pleins de cousines ! Je vais enfin rencontrer Elise, le petit bébé que Adélaïde a eu. Il paraît qu'elle est trop mignonne !
Adélaïde a donc une fille, Bertille en a trois qui ont quatre ans, six ans et sept ans, comme Gabriel et moi, Abbie a des jumeaux, une fille et un garçon qui ont quatre ans, et une petite fille qui a un an, et Pauline a deux filles de douze ans et dix ans.
On pourrait croire que je ne m'y retrouve pas, mais c'est faux ! Mes deux cousins et mes huit cousines ont des caractères bien différents, et je m'amuse toujours avec chacun d'eux !
- Aller, dépêche toi Louane ! me presse Gabriel.
Je cours à côté de lui jusqu'aux grandes portes de l'entrée. Mes cousines sont toutes là et je fais un câlin à chacune d'elles.
- Vous m'avez trop manqué ! je dis en finissant par faire un câlin à mon cousin.
Je prends la main d'Inès, la plus grande de mes cousines pour qu'on aille jouer tous ensemble.
La nuit est déjà tombée, et Gabriel propose que nous jouions au loup dans le noir. Tout le monde accepte, et nous nous amusons comme des fous. Après nous être bien défoulés, Tante Anna nous crie de venir manger. On se précipite tous à la salle à manger. Je me dépêche de manger, pour que l'heure d'ouvrir les cadeaux arrivent plus vite. Je tourne plusieurs fois la tête vers le salon pour ne pas manquer le Père Noël. Je sais bien qu'il ne viendra pas maintenant mais qui sait ?
Camille vient débarrasser nos assiettes. Nous aurons le dessert quand le papier cadeau recouvrira le sol du salon. Elsouille accepte que nous sortions de table et je vais me coller aux baies vitrées du salon pour chercher le Père Noël. Gabriel et Noah me rejoignent alors que mes cousines s'amusent. Soudain, je vois une goutte blanche s'écraser sur la vitre, suivit par des milliers d'autres. Non, ce ne sont pas gouttes, ce sont des flocons ! Il neige !
- Papa ! Maman ! Venez tous, il neige ! »
- C'est comme ça que je vois la suite de « La Reine des Neiges » !
- J'aime trop, si seulement ça pouvait être ça !
- Vous seriez donc les premières à l'attendre. Des VIP quoi !
- Bon aller, à moi d'imaginer la suite ! s'impatiente ma sœur.
Et dans la lueur des bougies, nous écoutons son histoire. »
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