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"Les cloches ont sonné" de @SixtineL


Royaume de France, an 1412 après Jesus Christ.

Dong! Dong! Dong!

Les dix heures sonnaient.

La place principale du village, grouillante de monde, rassemblait tous les habitants du petit village de Nerondes en ce jour de marché.

Dong! Dong!

Derrière leurs étals, les marchands s'égosillaient en tentant d'appâter les clients, qui eux, chargés de paniers remplis de leurs emplettes, essayaient tant bien que mal de se frayer un passage à travers la foule et les animaux qui déambulaient librement.

Dong! Dong! Dong! Don-don-don-don-don-don-don-don-dong!

Tous les villageois s'immobilisèrent soudainement, se tournant vers le majestueux clocher qui dominait la place. Ce dernier carillon incontrôlable qui en était provenu avait provoqué le silence complet de la population. Le brouhaha assourdissant avait cessé. Cependant, des murmures alarmés ne tardèrent pas à être échangés parmi la foule. Tous étaient formels: il s'était passé quelque chose d'anormal.

Soudain, un petit homme vêtu de toile noire sortit en trombe de l'église et alla se placer devant l'attroupement. Usant de ses mains pour se faire entendre, il cria affolé:

- À tous et à toutes! Il y a eu un meurtre! Monsieur Jacques s'est fait poignardé!

Puis il se signa.

Les villageois se turent, abasourdis par la nouvelle. Le clocher qui se dressait devant eux paraissait soudain bien plus dominant, et morbide, quand on imaginait le cadavre privé de vie du pauvre sonneur de cloches qui se trouvait en haut.

Un petit garçon, à peine âgé de sept ans accourut soudainement, l'air terrifié.

- Maman! hurla-t-il.

Une grande femme à l'avant de la foule qui paraissait particulièrement indignée par la situation, se tourna vers le petit bonhomme:

- Henri ! le reprocha-t-elle, qu'est-ce qu'il te prend de crier comme ça !

Le garçonnet reprit son souffle.

- Le... sergent ! Il arrive ! Je l'ai aperçu depuis le champ de Monsieur Georges!

La panique enveloppa les villageois. Le sergent était un homme redouté de tous... L'homme, envoyé du seigneur, venait deux, parfois trois fois par mois vérifier la sécurité du village. Mais l'individu, acariâtre, agressif et très superstitieux terrorisait les habitants, persuadé que certains d'entre eux étaient sorciers.

À l'ordinaire, un ami du village, Robin, travaillant comme messager sous l'ordre du seigneur qui pouvait donc acquérir de nombreuses informations, venait les prévenir quelques jours à l'avance de la venue du sergent. Cela laissait le temps à tout le village de se débarrasser de n'importe quoi qui pourrait attirer l'attention de l'homme détesté: plantes ayant servies à guérir un mauvais rhume quelques jours auparavant, fleurs flétries oubliées dans un vase un peu trop longtemps, peut-être, même une couche de poussière un peu trop épaisse pourrait, mais en un instant, faire jeter un des villageois au cachot le temps d'attendre le bûcher...

Toute la population se dispersa, chacun oubliant le meurtre pourtant si terrible qui venait de frapper le village, pour se presser chez soi, histoire de tout faire pour sauver sa peau. Seul le Père François, pourtant le seul ayant vu l'horreur du corps inerte de leur ami, et qui aurait donc bien eu besoin d'un peu de réconfort, demeura au milieu de la place pour attendre nerveusement l'arrivée du sergent.

La place du marché était dans un état pittoresque. Une tempête serait passée par là que le spectacle n'aurait pas été différent ! Poules, lapins, et autres animaux gambadaient parmi les fruits, fleurs, œufs et tout le bazar, contenu des paniers et étals abandonnés hâtivement, qui jonchaient le sol. Le pauvre curé ne put s'empêcher de penser que ça non plus, n'augmenterait certainement pas l'estime du sergent à leur égard...

Soudain, le trot d'un cheval se fit entendre. Quelques secondes plus tard, un homme à l'apparence hautaine fit irruption sur la place, qui sans nul doute, après ce qu'elle avait déjà abrité comme comédie en à peine quelques heures, arriverait bien à en supporter un peu plus.

L'homme, perché sur l'équidé à la robe d'un noir profond, n'inspirait que le respect. La cinquantaine et la carrure imposante, ses larges bottes de cuir marron qui marquaient son allure trop fière le faisait plus ressembler à un ogre qu'à un homme de main du seigneur. Mais après tout, la terreur qu'il imposait au village était identique à celle d'un ogre elle aussi. Ça n'était guère étonnant.

Il descendit de sa monture, et s'avança d'un pas voulu majestueux mais à l'air plutôt féroce, vers le pauvre petit homme.

Plus par convention que par politesse, le sergent salua le Père François d'un signe de tête.

- Et bien! Je vois que ça n'est pas l'ordre qui règne, quand je ne suis pas là, n'est-ce pas ? grogna-t-il en jetant un regard suspect aux alentours.

Puis il enchaîna avec un sourire mesquin:

- Mais cela tombe bien! Je viens inspecter l'église, aujourd'hui !

Le curé ne perdit pas face. Au contraire, il en profita pour déclarer avec une assurance qui le surprît autant qu'elle surprît le sergent:

- À ce propos, Monsieur, peu avant votre arrivée, nous avons eu l'horreur de constater que le sonneur de cloches du village, Jacques Gardier, s'était fait poignardé. Personne ne sait ce qu'il s'est passé.

Le sergent ne montra aucune émotion.

- Je suis sûr qu'il a eu tout ce qu'il mérite, osa-t-il même déclarer, son regard empli de dédain. Et bien, ne tardons plus, allons-y! Ne me dites pas qu'en tant qu'homme de Dieu, vous avez peur de la mort, Monsieur ?

Et sur ces mots, il s'empressa, d'un bon pas, de se diriger vers l'église.

***

L'homme n'avait pas bougé depuis cinq minutes, ses yeux perçants fixés sur le corps inerte qui gisait à ses pieds. Enfin, sans lâcher le mort des yeux, il déclara avec une courtoisie étonnante:

- Mon père, voulez-vous bien me laisser s'il-vous-plait? J'aimerais inspecter le cadavre. Une enquête doit toujours être réalisée dans la plus grande discrétion et sans dérangement.

Puis devant l'hésitation du curé, haussa le ton:

– En tant que sergent du Seigneur, je vous l'ordonne, Monsieur.

Et cela suffit à faire déguerpir le pauvre homme.

~

Le père François soupira. Voilà plus d'une demi-heure que le sergent inspectait et il n'avait eu aucune nouvelle.

Il toqua à la porte. Aucun bruit. Aucune réponse. Le père se décida alors à rentrer. Il ouvrit la porte doucement, d'abord, puis ne constatant aucune protestation de la part du sergent, poussa celle-ci sans hésitation.

Vide. La pièce était vide. Seul le corps inerte de Monsieur Jacques s'y trouvait encore. Mais le sergent avait disparu.

Le curé eut du mal à en croire ses yeux. La situation était bien mystérieuse... Et le sergent bien suspect, lui aussi...

Le petit homme remarqua alors un parchemin au coin de la pièce. Il le ramassa et le déroula. Ses yeux parcourant l'écriture fine qui décorait le papier, s'écarquillèrent.

– Alors, ça ! lâcha-t-il, incrédule.

***

De nouveau, un attroupement de villageois s'était formé autour du curé.

Quand celui-ci était sortit en trombe de l'église, sans le sergent, et criant de toutes ces forces, personne n'avait hésité à abandonner son rangement qui paraissait soudain moins important que ce que le père semblait vouloir annoncer.

Celui-ci relata ce qu'il venait de se passer, laissant chacun des habitants du village médusé.

– Voici ce qui est écrit dans cette lettre, termina-y-il.

Puis il lut:

– "Démasqué, certes, je le suis, mais j'ai quand même gagné dans l'histoire. Je ne pouvais pas abandonner la montre de mon arrière grand père, tombée de ma poche alors que je passais à l'acte ce matin. Je ne reviendrai pas, même si je sais que les démons possèdent plus d'un d'entre vous. Au moins ma peau sera sauvée et un sac d'écu sera mien. Cependant, si j'apprends que la nouvelle du meurtre s'est répandue, je ferai venir l'armée du Seigneur pour brûler votre village... Alors, gare à vous ! Quant à votre ami, ça n'est pas une grosse perte; j'avais entendu dire qu'un certain Jacques avait des dettes envers le Seigneur, je me suis tout de suite doutée qu'il s'agissait du sale vieillard de votre village, qui sans aucuns doutes, aurait de toute façon finit brûlé. Vous avez beaucoup de chance - trop à mon goût. N'oubliez pas, je peux revenir quand je veux... "

La population retenait son souffle. Cette dernière phrase prononcée, des cris mais aussi des rires et des larmes, de surprise, de révolte, et de joie, fusèrent soudainement de toute part.

Pauvre Monsieur Jacques... La liberté du village lui avait coûté la vie. Mais personne au village ne l'oublierait...

Au loin, depuis le village voisin, midi sonna.



Encore bravo à SixtineL pour cette super nouvelle ! N'hésitez pas à laisser des commentaires à l'auteur dans cette partie ou à voter pour cette dernière en commentaire comme ceci : +Les cloches ont sonné

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