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"Le destin de l'homme" de @auclairdemaplumeclem




Le soleil jetait ses rayons sur la ville déjà bruissante de vie. Les échoppes s'ouvraient de chaque côté de la rue, leurs murs simples faisant ressortir les enseignes colorées. Quelques chariots passaient livrer leur cargaison pour la journée. Les artisans se mettaient au travail: le forgeron allumait son foyer, le boulanger faisait déjà lever sa pâte. Les sabots des chevaux claquaient sur les pavés tout comme les sandales de l'homme. Elles résonnaient vivement sur la pierre encore imprégnée de la fraîcheur de la nuit. Il passait dans les rues sans les voir, préoccupé par les évènements qui venaient de se dérouler. Il voyait encore et toujours le visage de sa femme. Un visage habituellement ravissant, mais là, dévasté par les larmes et la peur. Une peur affreuse, celle qui hante les hommes depuis toujours : la peur de la mort. La mort qui rôde à chaque instant comme une ombre sur les têtes. La fin d'une vie de pauvreté, de tristesse, de problèmes, de richesses, de pouvoir, de plaisirs. La fin d'une vie. Juste la fin.

  C'était cette expression qui ne quittait pas le visage de l'homme. Le visage déformé par un sombre cauchemar, elle avait supplié son mari de rester chez lui aujourd'hui. Mais l'homme n'était pas superstitieux et n'avait tenu aucun compte de ce rêve noir et sang qui avait jeté un voile sur le visage de la femme. Il avait écarté d'une main douce et ferme à la fois les larmes qui menaçaient de couler. "Ne t'inquiète pas. Je serai de retour ce soir." lui avait-il dit. Il n'était pas d'un naturel inquiet et avait eu tôt fait d'oublier tout souci imaginable. Il ne resta dans son esprit qu'un visage féminin, mais pas celui de sa femme. Cette personne avait la peau couleur caramel, de grands yeux noirs et des traits réguliers. Elle l'avait envoûtée, ses yeux plongés dans les siens, il n'avait rien vu du pays qu'elle lui avait fait découvrir. Un pays aux douceurs de miel où le soleil était vénéré. Les fêtes s'étaient succédées et l'homme avait été envoûté par sa beauté féline qui respirait la ruse qu'elle mettait à l'oeuvre chaque jour. Mais il avait dû la quitter, la laisser repartir dans son pays aux douceurs de miel et aux promenades sur le fleuve. Et l'homme avait retrouvé son pays à lui, où le soleil brillait aussi mais pas avec la même ardeur que dans ce pays de l'autre côté de la mer.

En ce 15 mars, la nature reprenait des couleurs et les rues s'animaient enfin après cet hiver, enfin réchauffées par les bienfaits du soleil sur la peau des passants. En tendant l'oreille, on entendait des chants d'oiseaux purs et légers, libérés par les arômes enivrants des fleurs écloses. Une brise fraîche circulait dans les rues qui se remplissaient de gens de toutes sortes et de toutes origines: les esclaves menant les enfants à l'école, les citoyens drapés de toges au blanc éclatant et les métèques, étrangers en cette ville de Rome. Riche civilisation à l'ambition phénoménale, régnant sur un territoire de l'Orient à l'Occident, tout cela se respirait dans les rues de cette cité maîtresse du monde. Il en émanait un sentiment de toute-puissance incomparable, un parfum d'invincibilité qui redonnait courage à tous.

Soudain, le visage de sa femme refait surface dans son esprit et un frisson le parcourut tout entier. Il s'en voulut de prêter autant attention à un rêve, lui qui s'était battu sans ressentir la peur contre des hordes barbares dans des forêts sauvages. Des forêts où le romain n'avait pas sa place. Des forêts où les arbres se laissaient envahir par la mousse verte. Des forêts où les arbres s'élançaient vers le ciel pour toucher les nuages. Des forêts où les arbres déracinés pouvaient cacher une armée entre leurs racines. Des forêts où les barbares s'étaient dissimulés pour prendre en embuscade les légions romaines et les faire reculer jusqu'à Rome, mais les légionnaires ne tremblaient pas et se montraient courageux en tout terrain. Malgré ce courage, loin de leur partie, ces hommes après avoir croisé le fer de nombreuses fois avaient dû renoncer à plus qu'ils n'en avaient déjà. Les barbares cachés dans les branchages avaient eu raison de l'armée la plus puissante du monde. Alors les légionnaires avaient quitté penauds les forêts du nord pour retrouver le soleil d'Italie qu'ils avaient quitté depuis trop longtemps. Et de nombreuses années plus tard, après avoir s'être forgé un nom et une réputation, l'homme déambulait à nouveau dans les rues de sa ville. Il lui semblait que chaque maison, chaque mur, chaque pierre lui appartenaient. Et quand il entendait ses pas sur le pavé, il imaginait l'armée derrière lui, dans un ensemble parfait, un rythme unique qui trahissait la puissance de Rome. Le bruit du fer qui gonflait les légionnaires de courage, emplissait leur coeur d'un sentiment de toute-puissance, leur donnait la victoire. Et tous en ligne, le vent fouettant la marée de boucliers contre leurs adversaires, les barbares se sentaient désorganisés, perdant avant d'avoir livré bataille. Mais il fallait tout de même livrer bataille et alors, les étendards au vent, les clairons sonnaient et l'armée avançait. Tout se déroulait dans l'ordre pour les romains et face à cette rude discipline, les barbares fuyaient. Certains croisaient le fer, mais ils ne résistaient pas longtemps. Et c'était une victoire de plus pour les romains qui n'étaient battus qu'en forêt, dans ces forêts où se fondaient les barbares dans le décors. Et le coeur gonflé des souvenirs de ces victoires, l'homme avançait d'un pas sûr dans les rues de Rome.

Il portait une toge plus blanche encore que ses concitoyens, un port de tête fier presque royal et des traits réguliers. Non loin de lui, effrayés par ce port de tête royal, à l'endroit où se rendait l'homme, dans 60 toges l'attendaient 60 poignards aiguisés prêts à lui donner 23 coups. Jules César entra au Sénat.





Encore bravo à auclairdemaplumeclem pour cette super nouvelle ! N'hésitez pas à laisser des commentaires à l'auteur dans cette partie ou à voter pour cette dernière en commentaire comme ceci : +Le destin de l'homme

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