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Terre

Dixième nouvelle :

I. Prologue

Chers humains,
Je veille sur vous. Je vous ai vu balbutier, vous acharner, progresser, puis vous épanouir, millénaires après millénaires, mais ces derniers temps je frissonne pour vous quand je vois vos accomplissements. Je me dois de vous avertir. Votre existence est éphémère. Ne sous-estimez votre environnement. Vous avez créé des mythologies et des légendes à votre image et vous n'êtes pas loin de la réalité, ouvrez juste un peu plus votre esprit à l'espace. Les vrais Dieux sont léthargiques ces derniers temps, mais ils ne le seront pas indéfiniment. Redoutez votre créatrice. Il y eut une époque où elle était dangereuse, tumultueuse. Ne la réveillez pas, respectez-la.

Vous me dites « Oui », mais je vois bien que vous n'y comprenez rien, vous ne changez rien à votre comportement. Je me dois donc de vous raconter mon histoire, pour éclairer vos choix ; que vous puissiez en saisir toutes les conséquences...

I. Symbiose

Il y a bien longtemps, lorsque la Déesse Terre est née, elle exposait son corps sombre à tout l'univers. Le Dieu Soleil accueillit son arrivée avec allégresse. Il faut dire qu'à cette époque, tout ce qui les environnait était totalement vide, d'une obscurité profonde et insondable. Depuis toujours, Soleil s'ennuyait ferme et somnolait dans ce monde morne. L'arrivée de cette compagne magnifique et volubile donna un nouveau sens à son existence. La jeune Terre était très active, très curieuse et elle se délectait de tout : de l'immensité du cosmos qui s'étirait tout autour d'eux, de son compagnon rayonnant, d'elle-même. Soleil et elle vivaient alors une douce symbiose, seuls êtres dans une noirceur d'encre. Tous les jours, il l'admirait, l'enveloppait, la nimbait de sa chaleur gourmande. Elle tournoyait sur elle-même pour l'inviter à la contempler. Elle se complaisait dans cette atmosphère de plénitude chaleureuse, se laissait happer par la langueur du quotidien.

Mais un beau jour, sans comprendre ce qui lui arrivait, elle se sentit chatouillée. La torpeur routinière dans laquelle elle était plongée était perturbée par de petits parasites. Intéressée, elle entreprit de rencontrer cette nouveauté. Terre fut déçue : la nouvelle était un être minuscule et informe prénommé Pluie. Pluie n'avait rien de noble, aucune grandeur, aucun charisme et elle tombait sans discontinuer. Terre décida de surmonter les apparences malgré tout : tous n'ont pas la chance de naître Dieux. Elle l'assaillit de questions : d'où venait-elle ? Pourquoi ici ? Pourquoi tombait-elle ? Pluie n'était pas loquace et répondit fraichement qu'elle n'avait rien à lui raconter puis s'emmura dans le silence. Frustrée par ce comportement dédaigneux, Terre décida tout simplement d'ignorer cette inconnue sans-gêne. Après tout, elle était infime et sans consistance. Pluie n'avait aucun moyen d'influencer sa vie à elle. Terre continua donc à badiner avec Soleil, à se laisser caresser par sa suave tiédeur. Ils vivaient ensemble une harmonie parfaite.

Mais peu à peu, cela changea : Terre se sentit mal. Elle se rendit soudain compte que gouttes après gouttes, siècles après siècles, elle s'était laissée envahir. C'était venu lentement, très insidieusement et surtout silencieusement. Elle était maintenant entièrement recouverte par toute cette eau dont l'expansion semblait ne jamais vouloir s'arrêter, et malgré sa transparence, elle sentait bien que Pluie lui volait la chaleur de son amant. L'indésirable déviait ses rayons et parfois même, se transformait en nuages, qui lui masquaient encore plus son bel astre. Terre perdait inéluctablement contact avec son environnement rassurant...

II. Fougue

Cela mis Terre en colère. Elle n'était pas du genre à se laisser faire. C'était une Déesse, elle était forte et allait se venger. Elle décida de contre-attaquer l'immensité salée qui la recouvrait maintenant intégralement. Elle voulait retrouver son étoile brûlante sans filtre et se languissait de sa chaleur vive. Avoir passé son enfance enveloppée par Soleil avait rendu ses entrailles chaudes et bouillonnantes. Elle allait simplement s'en servir pour ébouillanter l'intruse pour toujours. Elle se concentra, fit remonter en elle toute la puissance dont elle était capable, ce qui déversa brusquement un torrent de lave sur son ennemie. La violence de cette rencontre fut cataclysmique. Terre et Pluie se retrouvèrent engagées dans une étreinte fougueuse, chacune tentant de pulvériser l'autre. Terre tout entière convulsait avec une vigueur titanesque. Pluie s'évaporait contre son gré, moutonnait dans le ciel et retombait avec par cascade, sans interruption. C'était épuisant, mais elle tenait bon : elle était bien installée ici et voulait y rester. A chaque éruption, elle enlaçait Terre un peu plus fort. Aucune des deux ne voulant céder, elles restèrent des milliers d'années à lutter, mélangées ensemble en une sorte de boue en fusion, étroitement enserrées.

La Déesse finit par gagner du terrain sur l'impie. Elle rejaillit par endroit et sentit de nouveaux les rayons glisser sur elle. Elle en tira une telle délectation que sa fureur se calma légèrement, et inconsciemment, elle relâcha un peu de pression. Pluie, surprise tout d'abord, apprécia ce mouvement. Elle était blottie contre Terre depuis longtemps maintenant mais aujourd'hui leur étreinte lui apparaissait douce, presque sensuelle d'un seul coup, sans aucune comparaison avec qu'elle avait dû subir jusque-là. Au fond d'elle, elle ressentait de la gratitude pour cette Déesse qui l'avait recueillie généreusement. Au début, il faut bien avouer, elle supportait mal son exubérance prétentieuse, mais peu à peu, elle s'était habituée depuis à sa compagnie joyeuse et extravertie. Et, appréciant de plus en plus son contact, elle avait pris l'initiative de l'englober totalement afin de mieux la ressentir, de partager ses émotions. Et puis, récemment, elle avait découvert une nouvelle facette de son hôte : une colère impétueuse, qui était loin de lui déplaire même si elle était à son encontre. Terre avait de la personnalité. Elle était entière, avec ses qualités et ses défauts. Finalement Pluie dut admettre qu'elle s'était attachée à elle d'un amour profond tout simplement. Elle avait mis du temps à comprendre ce avait provoqué l'explosion brutale de Terre, cette dernière ne prenant plus la peine de lui adresser la parole depuis leur première entrevue... Mais Pluie était intelligente et avait perçu le mouvement de soulagement de sa compagne. Si Terre avait besoin de Soleil, ce vieux Dieu vicieux et concupiscent, Pluie était prête à le concéder même si ça lui fendait le coeur. Elle profita de cette accalmie pour interpeller la Déesse brune.

Terre fut surprise par l'appel de Pluie. Leurs échanges étaient si limités jusqu'ici qu'elle ne comprenait pas pourquoi l'étrangère lui parlait maintenant. Elle l'écouta proposer des conditions de paix saugrenues : une cohabitation et un accès illimité à Soleil à sa convenance. Terre rit, de gros spasmes balayèrent son manteau, c'était un compromis ridicule, sans doute un piège. Pluie paniquait simplement de voir son adversaire reprendre des forces. Terre la brûla alors plus profondément et Pluie se laissa faire. Pire, elle tomba dans une déclaration d'amour inattendue. Cette réaction activa une haine profonde et Terre déversa toute sa bile. Pluie ne lutta pas. Elle se recroquevilla, devint ridicule, microscopique. Terre hésita à pulvériser le peu qui restait, puis se ravisa. Elle garderait cette parasite à l'oeil et discuterait peut-être avec Soleil de son issue.

Satisfaite, elle se tenta de se réinstaller dans sa confortable routine d'auparavant. Mais Soleil, justement, maintenant qu'il était revenu sur toute sa surface, devenait difficile à supporter. Il était trop ardent, libidineux, grossier et vulgaire. Il la harcelait pour qu'ils s'unissent. L'idée la dégoutait et son entêtement permanent l'insupportait. Et puis, elle n'avait plus rien à lui dire. Peut-être était-ce ces années de combat avec Pluie qui l'avait changée et habituée à un calme reposant.

Elle ne savait plus quoi faire. Elle était prise dans un tourbillon d'émotions contradictoires et extrêmes. Elle voulait se soustraire à Soleil lorsqu'il devenait trop entreprenant et elle regrettait la moiteur fraîche de Pluie, autant qu'elle la haïssait. Elle repensa à l'accord de paix, à la goutte infime qui survivait. Elle hésita longtemps, supporta encore quelques sous-entendus torrides, puis revint vers Pluie et accepta ses conditions.

III Naissance

C'est ainsi que je naquis, dans un tourbillon éblouissant, une étreinte passionnée et beaucoup plus douce que la précédente ; le mariage de Pluie et Terre. Mes deux mères ainsi unies, furent fructueuses : j'étais la benjamine d'une multitude soeurs. Nous étions couvertes d'affection et grandissions rapidement. Nous vivions à la rencontre de Terre et de Pluie, dans le fond des océans. C'était un milieu ténébreux, paré de reliefs crénelés, de profondeurs infinies sans cesse mouvants. Nous les explorions à l'infini. Terre façonnait des formes de vie pour nous amuser. Parmi ces créatures, ma préférée était une race étrange : les sirènes, qui vous ressemblent un peu. C'est sans doute ce qui expliquent mon affection toute particulière pour votre espèce aujourd'hui. Les sirènes adoraient transmettre leurs savoirs. Elles étaient très cultivées et avaient exploré toutes les mers. Elles avaient un pouvoir exceptionnel, celui de monter à la surface de l'eau, contempler le ciel et la croûte de la Terre. Nos mères nous avaient mises en garde : aucune autre créature des profondeurs ne pouvait supporter le changement de pression, l'air était différent, irrespirable et la lumière aveuglante. Nous supposions que l'avertissement s'appliquait aussi à nous aussi.

Nous menions une existence heureuse. Les sirènes nous berçaient de leurs voix enchanteresses et nous décrivaient tout qu'elles voyaient lors de leurs explorations. Elles nous câlinaient de leurs corps froid et visqueux. Elle chantaient tout le temps et leurs rires s'envolaient en bulles légères, formant l'écume qui se disperse à la surface de la mer. Elles nous parlaient de Soleil, Dieu cruel, qui imprimait sa morsure sur leurs chairs d'albâtre, de la jeunesse de nos mères, de l'inconvenance de Soleil auprès de Terre...

Cependant, mes soeurs ainées se sentaient trop à l'étroit et certaines déjouèrent la vigilance de nos mères. Elles revinrent en nous racontant que nous baignions dans le mensonge depuis toujours. Il n'y avait aucun risque. Le changement de pression ? Un chatouillis ! Et la surface était sublime, miroitante. Soleil existait bien mais il était charmant. Ses rayons étaient exquis, vaporeux et leur sensation sans pareil. Les sirènes et nos mères étaient simplement vieilles et suspicieuses. Repliées sur elles-mêmes, elles avaient peur de tout. Soleil avait proposé de nous faire découvrir, toutes ensemble, de nouveaux horizons, de visiter l'univers. Maintenant que nous savions que nous étions libres d'aller où nous le voulions, l'occasion était belle et agréable. Il fallait être bien timorée pour ne pas venir.

IV Victoire

Soleil avait assisté à l'arrivée de Pluie. Il s'était immédiatement intéressé à cette petite nouvelle ; il l'avait délicatement effleurée. Plus réservée que Terre par ses mots, elle s'était laissée bien plus faire par son être, et ils avaient batifolé ensemble. Cela fit naître le cycle de l'eau. Pluie était un passe temps agréable, mais plus transparente et insipide que Terre. Soleil s'en était donc vite lassé et avait concentré ses rayons vers la Déesse, dont il attendait désespérément une union qui ne venait pas. Il rêvait de leur progéniture. Terre était féconde et savait créer en son sein de multiples formes de vie. Il l'avait déjà vu se parer de multiples couleurs, changer de forme... Ensembles, ils créeraient une descendance brûlante et noble, qui peuplerait l'espace qui les entoure.

Il assista donc sans réagir à sa lutte contre Pluie. Il en connaissait l'issue même avant qu'elle se produise. Il fut surpris par sa durée et son intensité, mais contempla le résultat satisfait lorsque Terre se découvrit tout entière. Il touchait enfin au but. Mais, quelle ne fut pas sa surpris lorsque Pluie reparut d'un coup et, sans violence, elle inonda la majorité de Terre, qui ne sembla pas s'en plaindre, bien au contraire. Toutes les deux, elles bâtirent ainsi des continents, laissant de petits morceaux de Terre visibles, aguicheurs mais complètement insuffisants pour arriver à son dessein.
Désespéré, il comprit qu'il avait échoué, Terre se dérobait. Pire, il voyait bien que ces deux là fricotaient. Il se sentait trahi, délaissé. Tout cela lui donnait envie de s'éteindre...

Mais un jour, une superbe créature émergea des eaux. Elle était ronde et lisse. Elle fut vite suivie d'une deuxième et bientôt, il fut surpris de voir les mers recouvertes de milliers de masses colorées. Soleil les accueillit avec une joie enchanteresse. Il brilla de mille feux, tout en prenant garde à ne pas trop les éblouir. Il apprit vite qu'il y en avait d'autres cachées en dessous. Elles étaient avides de découverte et il leur promit monts et merveilles pour que toutes le rejoignent.

Son stratagème fonctionna à merveille et un nombre infini de demi-déesse vinrent près de lui, si jeunes. Naïves et crédules. Il les attira en leur servant des mots onctueux, crémeux et une clarté tendrement lactescent. Approchez mes jolies. Encore un peu. Toujours plus près... Et sans qu'elles aient le temps de comprendre, il les prit de toute son incandescence. Il ne pouvait avoir la mère, mais maintenant il avait les filles et ne comptait pas les lâcher.

V Etoiles

J'étais la plus petite et aussi la plus loin de l'assaut, néanmoins, moi aussi j'ai subi cette violence intense et ardente. Je me suis consumée pendant quelques secondes qui ont semblé une éternité et me suis refroidie immédiatement... Rien de comparable à mes aînées dont certaines brûlent toujours du brasier intenable provoqué par ce viol.
Peu touchée, j'ai pu trouver refuge non loin de mes mères. La blessure m'a rendue trop massive pour replonger dans l'eau comme avant mais je peux les contempler et leur parler. Mes soeurs, elles, plus téméraires et moins chanceuses, ont été projetées par le déchaînement de brutalité et se sont retrouvée catapultées au fin fond de l'univers. Trop ébouillantées, la plupart d'entre-elles continuent de s'y consumer et sans doute pour l'éternité.

VI Souffrance

Terre assista au drame et se sentit dévastée par son impuissance. Les sévices subies par ses filles lui provoquèrent une douleur telle qu'elle enclencha une extinction massive de tout ce qui existait. Pluie et les sirènes furent miraculeusement épargnées. Terre sombra dans un mutisme profond, inconsolable de la perte de ses enfants. Pluie gardait la tête froide, malgré son chagrin : leurs filles étaient toujours là, transformées et plus ou moins proche, mais il fallait vivre pour elles. Moi je tentai de consoler Terre, de lui expliquer que nous étions responsable de notre propre déchéance, mais peu à peu, la dépression la plongea dans un sommeil maudit et fertile qui fit jaillir la faune et la flore que vous connaissez actuellement. Pluie survit péniblement ; souvent nous nous parlons, chaque mot provoque une marée. Et Soleil est toujours accroché là, il nous nargue, perfide et sournois. Je l'exècre au plus haut point.

VII Epilogue

Vous voilà informés sur votre génitrice, amis terriens. Laissez-la dormir en paix, vous n'êtes qu'une chimère, une rêverie. Rappelez-vous que lorsque dans son sommeil fiévreux, elle cauchemarde du sort de ses filles, un spasme de sanglot secoue alors tout son être ; vous les vivez en séismes. Soyez respectueux, rappelez-vous qu'elle vous accueille et que vous n'êtes rien à ses yeux, un parasite infinitésimale, qui ferait mieux de marcher sur la pointe des pieds pour ne pas la réveiller.

Votre amie de toujours,
La lune.

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