Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Le don de Maia

Quatrième nouvelle :

Mila ne s'était jamais sentie aussi inutile qu'aujourd'hui. Il lui arrivait souvent de penser cela, mais pas aussi fortement. Ce matin, devant ses yeux, son professeur d'histoire avait ouvertement tenu des propos racistes envers un élève... et elle n'avait rien fait. Plus tard, elle avait vu un enfant se faire injurier par ses camarades et une femme, tirée rageusement par le bras, avait crié au secours avant que son mari ne ferme la porte. Et Mila n'avait rien fait. Elle n'avait pas su quoi faire. Dans le métro qui l'emmenait vers chez elle, traversant un Paris violent et irrespectueux, elle se questionnait. Que puis-je faire ? Comment rendre ce monde plus beau ? Comment agir pour les autres alors que moi-même, je suis perdue dans ce que l'on nomme une « vie » ?

Par habitude, elle descendit du métro et marcha vers chez elle, perdue dans ses pensées. Comme chaque jour, Nathan était là. Par terre, adossé au mur, dans des vêtements toujours plus élimés ; il l'attendait.
– Mila ? Tu pleures ? dit-il.

Ce n'est qu'en touchant ses joues humides qu'elle se rendit compte que les larmes coulaient de ses yeux. Ce n'était pas par tristesse qu'elle pleurait. C'était par incompréhension, par colère. Pourquoi ne trouvait-elle pas sa place dans le monde ? Pourquoi était-t-elle si faible ?

– Bonjour Nathan, dit-elle avec un faible sourire, ne répondant pas à sa question. Elle chercha ses clés et se débattit avec la serrure. Nathan la regardait.

– Assieds-toi Mila, dit-il.

– Pas ce soir, non, répondit-elle. Elle n'avait pas la force de jouer, de faire comme si tout allait bien. Chaque soir, en temps normal, elle restait dehors quelques temps, pour parler avec le jeune homme. Parfois, elle descendait même partager son repas avec lui. Lui qui ne mangeait jamais à sa faim.

– Je t'en prie, repris Nathan.

– Je suis fatiguée, je ne peux pas. Laisse-moi Nathan.

– S'il-te-plaît ! Je voudrais seulement te raconter une histoire, juste une fois.

Mila, n'ayant toujours pas réussi à ouvrir la porte, se rendit aux demandes du jeune SDF. Elle s'assit par terre, à ses côtés et Comète, la petite chienne, vint s'asseoir sur ses genoux. La jeune femme glissa ses doigts dans les poils du chien et se tourna vers Nathan. Ses yeux brillaient quand il prit la parole.

« L'histoire se déroule il y a de cela neuf siècles, à la Cour du roi Charles le Preux. Au beau milieu d'une nuit sans lune, les larmes d'un enfant naissant retentirent soudainement contre les murs de pierre, animant un palais alors sans vie. Les lumières s'allumèrent derrière les fenêtres, les gens se précipitèrent dans les couloirs, les serviteurs coururent à leur devoir ; tous étaient heureux car la reine avait donné naissance à son premier enfant. Réunis dans la salle de banquet, ces belles dames et leurs courageux chevaliers attendaient la venue du roi. Celui-ci parut enfin. Or, contrairement à l'ordinaire, les gens ne surent comment interpréter l'expression que leur souverain laissa paraître. Il semblait à la fois comblé mais préoccupé ; soulagé mais anxieux. Un ami proche du roi osa prendre la parole, brisant le silence inquiet de l'assemblé :

– L'enfant vit-t-il Monseigneur ?

Comme sortit d'une rêverie profonde, le roi répondit :

– Bien sûr. Il est en très bonne santé.

L'assistance explosa en applaudissements et en félicitations. Le roi sourit faiblement avant d'indiquer d'un geste à ses sujets de faire à nouveau le silence. Il reprit la parole après une longue inspiration :

– C'est une fille.

La Cour ne sut que dire. Personne ne parla tout d'abord. Comment l'enfant que l'on attendait depuis si longtemps, l'enfant qui devait reprendre le trône à la suite de son père et sauver le royaume, pouvait-il être une fille ? Ce n'était pas concevable. »

« Car en effet, ce que tu ne sais pas Mila, repris Nathan après avoir fait durer le suspense, c'est qu'une prophétie avait été faite au roi. Une vielle sorcière du nom de Filia lui avait ainsi annoncé :

« Monseigneur, vous me demandez si vous aurez une descendance. Je peux vous répondre que oui. Votre unique enfant naîtra dans l'obscurité mais c'est lui qui ramènera la lumière dans votre royaume. Tel sera son destin. ». Avant que le roi n'ait pu poser plus de questions, la sorcière disparut dans un nuage de fumée. »

« La nuit de la naissance de la fille du roi et les jours qui suivirent furent étranges. Personne ne savait ce qu'il fallait penser, le roi lui-même semblait indécis. Pourtant, un jour, il décida que Maia était bien cet enfant tant espéré et qu'il fallait la traiter comme tel. À partir de ce jour, envers et contre tous, il lui donna les meilleurs professeurs du royaume et l'éduqua de son mieux. Elle appris donc le français, l'Histoire de son peuple, les devoirs d'une future reine. Elle maniait la langue mieux que personne et quiconque l'écoutait était le plus souvent séduit. Mais, contrairement aux autres jeunes filles, elle apprit aussi le tir à l'arc, l'art du combat à l'épée, comment monter un cheval... Tout ce qui pouvait faire d'elle une digne héritière. »

« Cependant, Maia ne comprenait pas le sens que prenait sa vie. Elle ne voulait pas de ce trône que son père lui destinait. Elle avait beau questionner tous les livres, elle ne trouvait pas de réponse à ses questions. Que fais-je dans ce monde ? Pourquoi dois-je me conformer à ces obligations militaires, à ces rituels diplomatiques ? »

« Un jour, la guerre vint. C'était le fléau inévitable de tout souverain. Le roi Charles le Preux partit, en tête de ses armées. Maia l'admirait. Elle aurait aimé avoir la force de son père et comprendre le sentiment qui l'animait. Avant de partir, il lui avait dit, en lui laissant le royaume entre les mains : « N'oublie pas de faire ce qui est juste et ce que tu crois être bon. ». Il l'avait ainsi regardée droit dans les yeux, comme pour lui transmettre le secret qui permettait de diriger les hommes. »

« La guerre durait et s'éternisait. Les soldats ne revenaient pas. Les nouvelles se faisaient rares. Agacée de tourner en rond dans le palais, sans savoir ce qu'il fallait faire ni comment il fallait le faire, Maia forma une petite troupe de soldats et partit pour le front. Elle n'eut pas de difficulté à trouver le champs de bataille et s'y engagea avec détermination. Ces renforts inattendus donnèrent un nouveau souffle à l'armée de son père. Celui-ci, détourné de sa tâche, chercha sa fille du regard et n'eut que le temps de lui adresser un sourire emplit de fierté, avant d'être tué sous ses yeux. »

« Maia cria longtemps. Elle accusa le ciel, la guerre, les hommes. Mais, au lieu d'être animée par cette fureur vengeresse que l'on aurait trouvée chez beaucoup d'autres, cette perte ne fit que lui montrer la cruauté et l'absurdité de la guerre. Désespérée, seule, elle se détourna de la bataille et partit au galop. »

« Lorsqu'elle fut assez loin, et son cheval refusant de la porter plus avant, elle s'assit sous un arbre. Elle reprit son questionnement, celui auquel elle ne parvenait pas à apporter de réponse : « Pourquoi le monde est-il aussi affreux ? Pourquoi devait-il m'enlever mon père ? Qu'aurais-je pu faire pour empêcher cela ? Que dois-je faire à présent ? Tout est si obscur ! » Alors qu'elle pleurait à chaudes larmes, Filia, la vieille sorcière apparut.

« – Pourquoi pleures-tu mon enfant ? Dit-elle.

– Parce-que je suis perdue, répondit Maia.

– Ah bon, dit la sorcière en s'asseyant à côté de la jeune, trop jeune reine.

– Cela ne vous étonne pas ? Interrogea Maia.

– Écoute-moi ma fille, s'expliqua Filia, si chacun de nous savait ce qu'il avait à faire dans ce monde, ne crois-tu pas qu'il n'y aurait pas de guerres ? Que tout serait plus simple si tout était prédéfini ? Chacun fait ce qu'il pense être juste, chacun essaye de trouver sa voie. »

– Et si je n'y arrive pas ? Qu'adviendra-t-il de mon royaume ? De ma famille ? De mes sujets ?

– Calme-toi Maia, je vais t'aider dans ta quête. »

La vieille sorcière lui prit la main et continua :

« Je te fais don, d'un don. Je ne sais pas quel il est. La magie te viendra en aide dès que tu auras trouvé ta place. »

« Une fois de plus, la sorcière disparu après ses derniers mots. Maia en resta toute étourdie. Puis, elle reprit la route et se dirigea vers le village voisin. Pendant plusieurs mois, elle s'interrogea et travailla dans l'anonymat pour essayer de comprendre les paroles de Filia et d'utiliser la magie qu'elle avait en elle à présent. Un soir, un grand tumulte se fit dans le village. Un homme était revenu, blessé à mort. On le porta à l'abri et il raconta que depuis la défaite de la dernière guerre, la mort du roi et la disparition de la princesse, les nobles avaient pris possession du royaume. Un des leurs était roi et faisait régner la terreur partout. L'homme qui parlait, Amo, avait été battu sur la place publique après avoir osé dire que ce nouveau roi n'était pas le souverain légitime et qu'il n'obéirait qu'à la princesse Maia. »

« Celle-ci fut profondément touchée par ces paroles. Elle voyait d'abord que ses sujets lui étaient loyaux ; mais elle voyait surtout qu'un homme allait mourir et que, non seulement elle ne pourrait pas le sauver, mais qu'il mourrait à cause d'elle. Elle ne pu le supporter. Elle écarta la foule et s'approcha du blessé. Une fois qu'elle était assez proche, elle abandonna sa posture de mendiante et enleva sa large capuche, révélant sa longue chevelure brune. Elle sembla grande et belle aux yeux émerveillés des villageois. Avant même qu'elle se soit expliquée, ils comprirent qu'ils avaient devant eux une reine. Elle avait enfin accepté ce qu'elle était et elle resplendissait. Elle se tourna vers Amo.

– Mon ami, lui dit-elle, je suis la princesse Maia. Je suis profondément touchée de votre loyauté et je parais bien petite face à votre sacrifice.

Elle se pencha sur la blessure et y posa la main. Sans vraiment savoir ce qu'elle faisait, elle continua :

– Je souhaite que vous guérissiez car j'ai besoin d'hommes comme vous pour m'aider à libérer ce royaume.

Une douce clarté s'échappa des doigts de Maia et la blessure se referma d'elle-même. Amo s'exclama :

– Vous m'avez guéri ! Vous m'avez sauvé ! Vive la reine Maia !

Les villageois attroupés avaient tout vu et reprirent en cœur : « Vive la reine Maia ! ».
La jeune femme sourit, pleine d'assurance. Elle avait trouvé sa voie. Ce n'était pas en combattant comme une sauvage ou en suivant les codes établis par ses prédécesseurs qu'elle serait une bonne reine, c'était en faisant ce qu'elle savait faire de mieux, soulager, guérir, encourager, réconforter les autres. »

Nathan se tut sur ces derniers mots. Mila l'interrogea immédiatement :

« – Et alors ? Qu'est-il advenu ensuite ? Maia a-t-elle repris son royaume ?

– Oh, c'est bien simple. La nouvelle se répandit que l'enfant qui devait ramener la lumière était de retour, que la reine Maia venait réclamer son bien. Les nobles opposèrent une faible résistance mais, en voyant que tous les blessés étaient miraculeusement de retour sur le champ de bataille le lendemain, ils se rendirent. La reine, dans sa magnanimité, les guérit à leur tour et le royaume vécu paisiblement. Ah ! Pour la petite anecdote, la reine eu de nombreux prétendants mais elle les reconduisit tous sauf un.

Mila l'interrompit.

– Laisse-moi deviner... Amo ?

– Exact ! Elle voulait le garder à ses côtés car c'est lui qui l'avait mise sur le droit chemin. Ils vécurent heureux...

– ... et eurent beaucoup d'enfants j'imagine, répondit Mila, sarcastique.

– On ne peut rien te cacher, dit Nathan.

– Tu sais qu'il n'y a pas plus banal comme fin ; je m'attendais à quelque chose d'extraordinaire pour une héroïne aussi extraordinaire ! »

Nathan dut avouer qu'il avait tout inventé et, devant l'étonnement de Mila, il expliqua que, avant d'être dans la rue, il avait été écrivain un certain temps. Il connaissait le pouvoir des mots, la littérature n'avait plus de secrets pour lui. Cependant, Mila ne comprenait toujours pas pourquoi il avait créé cette légende, pour elle. Nathan expliqua qu'il pensait la soulager en lui faisant croire qu'une héroïne lui ressemblant existait dans un conte populaire. Mais la jeune femme refusa de se considérer comme la reine Maia :

« – Je n'ai aucun don Nathan, je ne suis bonne à rien.

– Mais si voyons ! Tu ne t'en rends même pas compte.

Devant le regard interrogateur de Mila, Nathan fut forcé de s'expliquer. Gêné, il dit :

– Tu fais en sorte que les gens autour de toi se sentent bien. Et tu y arrives ! Pour moi, tu es une vraie magicienne Mila. Pourquoi est-ce que je reste devant ton immeuble à ton avis ? Parce-que, grâce à toi, je me sens bien !
Ce fut au tour de Mila de rougir. Elle lui répondit :

– Non mais... C'est juste toi... et moi. Les autres n'ont pas la même impression. Et puis, ce n'est qu'une histoire inventée... cette discussion est ridicule ! »

Mila se leva et se dirigea vers la porte de l'immeuble. Elle l'ouvrit et s'apprêta à y entrer.

– Bonsoir Nathan.

– Mila, s'il-te-plaît, ne pars pas comme ça ! Je voulais juste t'aider...

Il se leva à son tour et se dirigea vers elle. Mila répondit, catégorique :

– Et bien c'est raté ! Ce n'est pas en m'attachant à de vieilles légendes absurdes que je vais avancer.
Elle claqua violemment la porte mais entendit un grand cri. Nathan avait les doigts coincés dans l'ouverture. Mila retourna vers lui, confuse.

– Nathan ! Je suis désolée ! Je ne voulais pas... pardonne-moi ! Je vais t'emmener à l'hôpital immédiatement.
Elle dit ces mots en prenant la main de son ami, avec toute la douceur dont elle était capable. Les doigts brisés tremblaient. Soudain, une douce lumière s'échappa de leurs mains jointes. Mila découvrit alors avec émerveillement que les os rompus avaient repris leur forme originelle. Nathan lui sourit en disant :

– Ce n'est pas parce que c'est inventé que ce n'est pas vrai.

Qu'en avez-vous pensé ? Cette nouvelle vous À été proposée par grainedecrivain  ! Bravo à toi pour ton incroyable nouvelle ! Si vous avez aimé, n'hésitez pas à voter et à laisser un commentaire à l'auteur !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro