Je fronçai les sourcils. La procédure d'appel ? Mais quelle procédure d'appel ?

— Celle que mon employeur m'a demandé de faire.

J'avais encore pensé à voix haute... décidément, je n'avais aucun contrôle sur mon corps.

— Qui est votre employeur ?

Cette histoire ne tenait pas debout. Je croupissais en prison sans possibilité de joindre l'extérieur. Personne ne tenait à moi... alors qui essayait de me sortir de prison ?

— Il souhaite rester anonyme pour l'instant.

Un anonyme qui dépense une fortune pour me trouver une avocate compétente...

— Si vous le voulez bien, j'aimerais revenir sur les accusations portées contre vous.

Elle commença alors à retracer mon histoire ; la violence de mon père, son deuxième mariage, et enfin, le tribunal.

— Qui était votre avocat ? me questionna-t-elle soudainement.

— Maître Levoy, répondis-je du tac-au-tac.

— Rappelez-moi de ne jamais le recommander, il aurait pu vous éviter tout ça, s'exaspéra-t-elle en englobant la pièce de sa main.

Un espoir naquit dans mon bas ventre. La sensation agréable que j'allais peut-être m'en tirer, que ma vie n'était pas foutue.

— Vous allez me faire sortir d'ici ?

— Je vais faire tout mon possible pour en tout cas, oui, acquiesça-t-elle sérieuse.

Je la remerciai d'un sourire. Elle se leva et me tendit une lettre.

— Je vais devoir y aller, cette lettre contient votre réponse. Restez discrète. Je reviendrai quand j'aurais besoin de plus d'informations.

Je pris la lettre et la cachai dans mon haut. Elle fut raccompagnée vers la sortie tandis que l'on me rejeta dans le trou. Maudit sol et maudits hématomes.

— Alors beauté, c'était ton prince charmant ?

— Seulement ma nouvelle avocate malheureusement.

Je l'entendis rire légèrement et me déridai. J'ignorai pourquoi cet homme était ici mais il était de bonne compagnie, je devais l'avouer.

— Pourquoi es-tu enfermé ?

— Je me suis battu avec plusieurs gardiens... il paraît que certains sont toujours en arrêt maladie...

Ce n'était pas la réponse que j'espérais mais elle m'en apprenait déjà davantage sur cet homme mystérieux. S'il frappait des gardiens en prison, qu'est-ce qu'il aurait bien pu faire pour s'y retrouver ?

— Et toi ?

— J'ai tué ma colocataire ou j'ai fait une crise d'angoisse trop bruyante, à toi de voir, répondis-je sarcastique.

Son silence m'indiqua qu'il faisait semblant de réfléchir.

— Je préfère la première version mais je doute que ce soit la bonne...

— Tout juste... maugréai-je.

Je m'apprêtai à rajouter quelque chose mais des bruits de pas se rapprochant m'en empêchèrent.

— Côme, tu peux sortir, indiqua un homme d'un certain âge.

— Et si je ne veux pas ? aboya le concerné.

Les deux hommes avaient l'air de s'entendre à merveille... Enfin, Côme avait l'air d'être en bon termes avec tout le monde ici...

— ­Pas le choix, l'ordre vient d'au-dessus, on risque d'avoir des problèmes si tu restes encore ici. Si ça ne tenait qu'à moi, tu pourrirais ici jusqu'à la fin de tes jours. Alors bouge-toi avant que je ne change d'avis, ordonna le gardien.

— Fais chier... jura Côme en se levant.

Il se tourna vers moi et me confia faiblement :

— On se revoit bientôt beauté, j'ai encore des choses à apprendre de toi.

J'eu le temps de voir le clin d'œil qu'il m'adressa avant de se faire emmener de force à l'étage.

J'étais seule. Définitivement seule.

À ce moment, je me rendis compte que ma situation ne pouvait pas être pire, j'étais en prison car mon père avait tué sa femme et sa fille, j'avais été envoyé au trou à cause d'une crise d'angoisse dû à mon ex petit-ami, et je me sentais maintenant seule car un prisonnier que je connaissais à peine était parti... décidément les hommes auraient ma peau un jour ou l'autre.

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Hello tout le monde !

Ah bah voilà que Côme nous abandonne... Vous saviez que Côme, ça vient du grec « kosmos »  qui signifie « ordre, univers » ?

❤ M.

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