Le lendemain, il ne trouva pas Changbin chez lui. Il toqua, regarda par les vitres de l'herboristerie, et finalement entra dans le logis de son amoureux avec la clé donnée par ce dernier. Chan n'aimait pas entrer chez les gens sans demander, mais dans ces circonstances-là, c'était particulier -surtout qu'il avait les clés données par l'habitant de la maison en personne.

L'habitation de Changbin -à l'étage de l'herboristerie, et par laquelle on ne passait pas pour rentrer dans la maison du faé, mais en passant par une porte à côté de la devanture- était vide. Chan trouva deux tasses pleines d'un thé maintenant froid posées sur une table. L'une des deux avait manifestement été posée brutalement -du moins c'était ce que supposa Chan- car des éclaboussures étaient tout autour, et une légère fissure était sur le haut de la tasse. Et cette tasse, c'était l'un des éléments qui avait rapproché Chan de Changbin.

Maintenant, quand le soigneur la voyait, son cœur n'était nullement blessé par l'amour qu'il entretenait autrefois à l'égard de son ancien amoureux, mais les souvenirs qui lui venaient étaient ceux qu'il avait partagés avec Changbin.

Il eut un sourire en soulevant la tasse. L'ébréchure lui fit froncer les sourcils, et il l'examina de plus près, comme espérant que la céramique lui liverait ce qu'il s'était passé quelques heures auparavant, avec le frère de l'héritier du royaume adverse -même si l'empire de Solyronda, celui où vivait Chan, n'entretenait pas particulièrement des relations ennemies avec lui.

Chan fouilla encore la maison, mais ne trouva rien d'autre que cette scène de crime louche.

La dernière personne qui avait vu Changbin devait être Yongbok.

Il devait trouver Yongbok.