Par une nuit sans lune (IV)
Le retour au camp fut plus laborieux que Rémus l'aurait pensé. Une douleur lancinante palpitait dans sa hanche au point de l'obliger à boîter. Antémis vint le soutenir à chaque accident de terrain, et Rémus était furieux. Cette blessure tombait au plus mal. Il doutait d'être capable de se battre, alors que les émissaires sozyès étaient désormais tout proches. Des réflexions cinglantes à l'endroit d'Athlos se bousculaient dans sa tête, mais il se força à la retenue. Il ne fallait pas gâcher ce compromis obtenu avec lui, au risque de nouvelles complications.
La lumière était revenue sur le campement. Le calme ramené par les trois feux semblait presque repousser les sinistres souvenirs de la nuit vers le néant... si ce n'était Cyrus, assis sur un rondin, à moitié dévêtu, et Tigris qui lui enserrait le torse d'un large bandage. Rémus hâta tant bien que mal le pas vers eux.
« Cyrus ! Qu'est-ce qui se passe encore ? Tu es blessé ? »
Cyrus leva vers lui un regard acerbe.
« Oui ! Ta jument m'a flanqué un coup de sabot. Elle m'a fêlé les côtes, au minimum !
- Mais comment ça ?
- À ton avis ? En essayant de la calmer ! Cette bête est impossible, elle n'obéit qu'à toi ! J'ai trébuché et je suis tombé devant elle, elle m'a frappé comme si j'étais un ennemi... »
Une grimace de douleur contracta son visage tandis que Tigris achevait le bandage, et Rémus admit à contrecœur :
« C'est vrai qu'elle est caractérielle... Elle ne supporte pas que quoi que ce soit lui barre la route...
- Elle ne supporte pas grand-chose ! coupa Cyrus avec mauvaise humeur. Non, continua-t-il à l'adresse de Tigris qui lui tendait sa tunique, donne-moi mon sac plutôt, je vais me changer ! Je vais me déguiser en Sozyès, nous allons entrer maintenant à Huastahuan. »
Visiblement irrité par le ton autoritaire, Tigris haussa les sourcils, déposa sans ménagement le bagage et s'éloigna.
Rémus tiqua.
« Ne l'énerve pas lui aussi... on a assez de problèmes comme ça avec Athlos. Je viens de trouver un accord avec lui, je ne veux plus d'histoires dans le groupe maintenant. On a besoin d'être soudés, surtout si nous sommes tous les deux blessés... et en plus Antémis n'est pas un bon combattant... alors que ces sozyès seront doués, eux ! Ah ! pesta-t-il, les fantômes se sont ligués contre nous, on dirait !
- Tu es blessé aussi ? » releva Cyrus, l'air un peu calmé.
Rémus désigna sa hanche, et ils échangèrent un regard tendu.
« Parfois il n'y a pas besoin de fantômes pour tout faire flancher... » marmonna Cyrus en replongeant dans son équipement.
Le mouvement lui arracha une plainte et Rémus s'agenouilla à ses côtés, en retenant lui aussi un grognement douloureux.
« Je vais t'aider. Qu'est-ce que tu veux là-dedans ?
- La peau de girafe, tout au fond. »
Rémus fourragea dans les affaires, remarquant au passage qu'elles étaient bien mieux rangées que les siennes.
« Ce truc qui sent mauvais ?
- Ça a dû moisir un peu... Donne-moi aussi le collier de dents de requin, s'il te plaît. »
Rémus l'aida à revêtir le cuir tacheté et le lui referma sur le flan par un trio de broches en jade. Puis il le regarda glisser des plumes de quetzal dans ses cheveux, et souligner ses yeux de khôl.
« Et nous ? On doit se déguiser aussi ? Qu'est-ce que tu as prévu au juste ?
- Non, contente-toi de mettre une cape avec une capuche, ça suffira. Athlos et Tigris resteront ici avec la prisonnière jusqu'à ce qu'on envoie quelqu'un prendre le relais. Ça ne sert à rien de nous encombrer d'elle puisqu'il faudra de toute façon la faire ressortir. Toi et moi nous ferons passer pour des marchands d'esclaves, et Antémis jouera le rôle du captif. De toute façon ne dis rien, laisse-moi parler. Je me charge de tout. »
Rémus fronça les sourcils, contrarié.
« Je n'aime pas ça... ce plan... Je ne veux pas qu'Antémis... il a eu une enfance difficile, cette situation... ce plan pourrait lui rappeler cette époque, tu n'imagines pas tout ce que j'ai dû faire comme efforts pour le convaincre que le monde n'était pas uniquement composé de mauvaises personnes. »
Cyrus le fixait, l'intensité de son regard décuplée par le khôl.
« Je connais son passé, fit-il.
- Il t'en a parlé ? s'étonna Rémus.
- Non. Mais c'est écrit sur sa figure. »
Les coins de sa bouche se tordirent dans ce qui ressemblait plus à une grimace qu'à un sourire.
« Littéralement. Mais ne t'en fais pas, ça passera pour cette fois. Nous avons besoin de lui pour identifier le Fléau des Farles. »
Rémus secoua la tête avec mécontentement.
« Ça ne me plaît pas du tout. Tu es sûr qu'il n'y a pas d'autre moyen...
- C'est le meilleur plan. Crois-moi, j'ai examiné toutes les options possibles et il n'y en a pas de meilleure. »
Rémus lâcha un rire désabusé devant cette intonation définitive.
« Tu aurais dû passer par l'école des officiers, toi. Tu serais devenu général, sans le moindre doute. »
Cyrus releva la tête, un éclat de surprise dans le regard. C'était peut-être la première fois que Rémus le voyait pris au dépourvu, et il réalisa tout à coup qu'il ne savait rien de lui ni de son passé, rien même de ses goûts ni de ses émotions, hormis ce qu'il acceptait de laisser paraître.
Cette perte de contrôle fut cependant très brève. Cyrus se ressaisit avec un ricanement sarcastique.
« Je viens d'une famille de pêcheurs, tu crois qu'ils avaient les moyens de me payer l'école des officiers avec les fils des riches ? »
Il esquissa ensuite un geste d'excuse.
« Ce n'est pas contre toi, hein...
- Tu n'as pas à t'excuser, répondit Rémus. C'est vrai que je suis un fils de riche... les Thélae, une des plus riches familles de l'Empire. J'étais peut-être inscrit à l'école des officiers avant même ma naissance ! Mais je n'ai pas réussi comme tout le monde le pensait... je ne suis pas devenu général. Seulement commandant.
- Et pourquoi ?
- Les professeurs ne m'ont pas vraiment expliqué pourquoi... ils m'ont juste dit qu'il y avait aussi besoin de commandants ! Peut-être que c'était parce que mon cousin Méro est devenu général, lui... peut-être qu'ils ne voulaient pas trop favoriser les Thélae...
- Non, répondit Cyrus. Moi je sais pourquoi tu n'es pas devenu général. (Il sourit.) Je peux te le dire, si tu veux. »
Rémus resta coi un instant, puis laissa échapper un rire nerveux. Il tira à lui une grosse pierre et s'assit dessus.
« Eh bien je t'écoute, toi qui sait toujours tout, railla-t-il.
- Tu as trop de sentiments. »
Rémus en fut encore plus éberlué.
« Trop de sentiments ? N'importe quoi... Quels sentiments ? »
Il le regarda de biais une seconde, se demandant soudain si cet homme trop intelligent n'aurait pas deviné son amour pour Valériane. Ou bien peut-être parlait-il en dormant ? Quelques mots disparates auraient suffi à Cyrus pour comprendre. Mais son subordonné se contenta de hausser les épaules.
« Les sentiments, d'une manière générale. Tu es trop sensible pour être général. Tu te soucies de chacun de tes hommes personnellement... Cet accord dont tu as parlé avec Athlos... Et ce gamin, par exemple. »
Il fit un signe discret en direction d'Antémis qui vérifiait les fers des chevaux.
« Tu l'as recueilli alors qu'il avait quel âge ?
- Dix ans, je crois. Ou peut-être neuf, je ne sais plus trop.
- Tu vivais pourtant à la caserne, non ? Tu l'as caché là-bas ?
- Je n'ai pas eu besoin de le cacher, j'étais le commandant. J'avais assez de place dans mes appartements pour lui.
- Mais tu aurais pu le confier à une famille, qu'il soit adopté et qu'il ait une vie normale ? »
Rémus secoua la tête.
« Il était orphelin et il s'est accroché à moi... je n'ai pas eu le cœur de le rejeter. »
Il se revoyait à Sortor, sept ou huit ans plus tôt. Il revoyait la pluie qui tombait dru sur la capitale de l'Empire, les gouttes qui s'écrasaient sans répit sur son uniforme trempé et qui avaient donné au cimier de son casque l'apparence d'un balai ratatiné. Il se revoyait monter les marches de la caserne, il revoyait son fronton blanc, triangulaire, les statues de guerriers casqués qui faisaient office de colonnes, et les drapeaux cyan et noir à l'effigie du pigeon, eux aussi froissés par le déluge.
Il rentrait avec son escouade d'une mission difficile et violente, une de ces plongées au cœur de la noirceur humaine qui lui donnaient envie de tout casser. Ce qu'il avait fait d'ailleurs ; sa tête résonnait encore des meubles fracassés, des cris et du sang par terre. Il n'avait pas retenu son instinct et lâché ses hommes également ; sa famille comptait assez de gradés pour couvrir cette bavure. De toute façon, qui soutiendrait pareils criminels ? Comment pouvait-on exploiter ainsi des enfants ?
Il s'était tenu à la porte de la caserne pour laisser ses hommes passer avant lui. Sur le seuil, avant d'entrer à son tour, il avait jeté un regard derrière lui, sur la place balayée par les trombes. Le bassin de la grande fontaine lui-même disparaissait presque dans le rideau de pluie, et Rémus avait failli ne pas remarquer une petite silhouette qui accourait en glissant sur les pavés. Il l'avait reconnue à sa chevelure ensoleillée. C'était un des gamins qu'il venait de sauver, il avait brièvement croisé son regard alors qu'il le libérait de ses tortionnaires. Un garçon à l'allure d'une malheureuse étoile tombée du firmament jusqu'au plus obscur des cloaques. Il avait dû échapper à la Garde, qui l'avait pris en charge, et suivre Rémus et son escouade jusqu'ici.
L'enfant avait grimpé en dérapant sur les marches glissantes et s'était accroché à sa cape trempée. Il avait levé vers lui un visage bouleversé et des yeux fracturés par la détresse, les larmes et la pluie avaient collé ses boucles dorées contre ses joues.
« Ne me laissez pas... Ne me laissez pas... Ne me laissez pas... »
Rémus souffla un coup pour stopper ses souvenirs et ramena son regard sur Cyrus.
« Il t'a vu comme son sauveur, sans doute, analysa celui-ci. Il avait besoin de quelqu'un à qui se raccrocher, quelqu'un en qui il pouvait avoir confiance... et qui de mieux que toi, puisque tu venais de le délivrer ? »
Rémus hocha la tête. Il savait qu'il avait incarné pendant des années pour Antémis le flambeau dans les ténèbres, le rempart contre les fantômes qui le hantaient, et le soutien dans une longue et difficile réadaptation.
« Tu l'as toujours aidé, reprit Cyrus. Et j'imagine que ça ne devait pas être tout le temps facile.
- Tu vois juste... acquiesça Rémus, presque étonné de se confier à un subordonné sur cette question. Plusieurs fois il a voulu se mutiler, se défigurer, se suicider... Il est vraiment très fragile dans sa tête, enfin, ça va un peu mieux maintenant... Mais je me fais encore du souci pour lui. Je ne suis pas sûr qu'il guérisse complètement un jour. »
Cyrus souriait largement malgré la gravité du sujet.
« Et un général ne pourrait pas se permettre autant de tracas, conclut-il. Nous autres Farles recherchons certaines qualités chez nos généraux, mais aussi certains défauts. Et toi, ce qui t'a manqué, ce ne sont pas les qualités mais les défauts. »
Rémus demeura figé une seconde, avant de forcer un nouveau rire destiné à masquer son trouble.
« Alors là... Si c'était quelqu'un d'autre que toi, je n'y croirais pas ! (Il se leva avec un gémissement de douleur.) Il serait peut-être temps d'y aller, non ? L'aube est proche. »
□
C'est dans la grisaille de l'aurore naissante que Rémus et Cyrus se présentèrent aux portes de Huastahuan. Le premier tenait sa jument par la bride. Antémis avait été chargé dessus comme un vulgaire paquetage, avec leurs affaires de voyage.
Le chemin, bordé d'un côté par les champs et de l'autre par le fleuve, amenait directement à l'unique issue de la ville. Trois énormes arches en marquaient l'entrée, entrecroisées comme trois arcs renversés et entremêlés. La première était surmontée d'une tête de piranha sculptée, reconnaissable à ses petites mâchoires proéminantes. Les flambeaux fixés en plusieurs points de la muraille projetaient son ombre menaçante sur l'entrée.
Pour être déjà venu là, Rémus savait que des gardes étaient postés au niveau de chaque arche et formaient ainsi plusieurs sas de contrôle. Cela permettait de gérer plus efficacement le flux de personnes, d'interroger et contrôler tout le monde sans provoquer d'engorgement.
« Halte ! »
Un garde du premier poste leur adressait de grands gestes péremptoires. Rémus se crispa, même si être farle ne posait en théorie pas trop de problèmes pour circuler en territoire sozyès. Mais l'on n'était jamais à l'abri d'un caprice ou d'une rancœur personnelle des gardiens.
Ils s'arrêtèrent devant la première voûte. Trois soldats, aux uniformes disparates, les attendaient en travers du chemin. Rémus en distingua un quatrième dans une guérite accolée au pied de l'arche. Enfin, un regard vers la droite lui confirma ce qu'il savait déjà : d'autres gardes en barque patrouillaient sur le fleuve.
L'un de ceux qui leur barraient la route levait une grosse lanterne. Rémus stoppa sa jument dans le cercle lumineux qu'elle projetait à terre, et demeura stoïque sous les regards inquisiteurs. Un soldat coiffé de larges plumes blanches et armé d'une faux étincelante éleva une voix coupante :
« Qu'est-ce que vous venez faire ici ?
- Nous sommes des marchands d'esclaves », répondit Cyrus dans un sozyès dénué d'accent.
L'homme à la lanterne hocha la tête.
« Vous ramenez de la marchandise ?
- C'est une livraison spéciale pour quelqu'un de haut placé, acquiesça Cyrus.
- Ah ! Voyons ça... »
Il contourna la jument et approcha la lumière d'Antémis. Sa grande main rude empoigna sans ménagement les boucles délicates du garçon, et il émit un sifflement appréciateur.
« Ah oui, pas mal ! C'est un Farle en plus ! Il doit valoir une petite fortune à lui tout seul... Et je crois que je sais c'est pour qui ! »
Rémus ne put retenir un grincement de dents, faible concession à la colère qui bouillonnait dans ses artères. Si cet ignoble énergumène ne s'écartait pas immédiatement de son fils adoptif, il lui décollerait la tête. Heureusement Cyrus intervint en hâte :
« Ne touchez pas la marchandise ! Vous allez l'abîmer ! »
Le garde lâcha Antémis et désigna les bagages sanglés à ses côtés.
« Ça va, ça va ! Mais il faut qu'on fouille ça. Des fois que vous feriez de la contrebande... »
Le soldat à la faux se déplaça à son tour pour ouvrir les sacs, tandis que son collègue l'éclairait. Rémus contint un soupir et patienta, tandis que le garde grommelait au sujet du trafic d'herbes sacrées qui avait explosé, depuis que le Moine Mystérieux en avait interdit l'usage public. Puis l'homme à la lanterne s'adressa à Cyrus en baissant la voix, et Rémus le vit pointer le menton dans sa direction :
« C'est un Farle, lui aussi, non ?
- Oui, reconnut de bonne grâce Cyrus. C'est mon associé, j'ai besoin de lui en terrain farle, et il a besoin de moi avec les sozyès. D'ailleurs, je voulais vous demander, est-ce que Shand-Zang le Fléau des Farles est venu ici dernièrement ? Je sais qu'il passe souvent par Huastahuan, et mon associé craint pour sa vie. Moi aussi je crains pour la sienne d'ailleurs, si le Fléau des Farles est dans les parages...
- Non, intervint à ce moment le troisième garde en sortant son imposante carcasse de l'ombre. Il n'est pas là en ce moment. C'est mon ami et j'ai une dette envers lui, je le fais toujours passer gratuitement. Je le saurais s'il était là, il serait venu me voir. »
Le soldat à la faux les interrompit en s'écartant à cet instant de la jument.
« C'est bon, il n'y a rien. Mais il faut payer la taxe d'entrée !
- Il faut bien que cette belle ville soit entretenue ! ajouta l'homme à la lanterne avec un gros rire.
- Et que ses gardes soient rémunérés ! » sourit Cyrus avec un clin d'œil compréhensif.
Les trois factionnaires lui rendirent son ricanement complice. Cyrus extirpa de ses affaires une petite cassette et l'ouvrit devant eux.
Les Sozyès utilisaient les coquillages comme monnaie, leur valeur variant en fonction de leur taille, couleur et apparence. Rémus ne comprenait pas l'attachement des Sozyès à ce système archaïque, qui obligeait constamment acheteur et vendeur à se mettre d'accord sur le coût d'une marchandise. De plus les coquillages, fragiles, risquaient facilement de se briser ; mais peut-être que pour la mentalité sozyès cela ne leur en conférait que plus de valeur.
Le garde à la lanterne plongea sa main dans la caisse et remua les coquillages, dans un cliquetis musical. Finalement il éleva les doigts avec un claquement de langue.
« Celui-là n'est pas mal... »
Rémus ne distinguait rien, mais les autres soldats hochèrent la tête.
« C'est vrai qu'il a des reflets inhabituels...
- Ça fera l'affaire, trancha le premier garde. Ce coquillage pour votre passage à tous. »
Cyrus pinça les lèvres.
« C'est cher payé !
- Allez... Vous allez récupérer bien plus en vendant cet esclave ici ! On va vous donner votre laisser-passer, vous ne serez pas embêtés aux autres portes... n'oubliez pas de le rendre aux derniers gardes, hein, vous savez comment ça marche ? »
Cyrus opina et fit claquer le couvercle de sa cassette.
Quelques instants plus tard, ils s'enfonçaient enfin sous les arches triples. Une brume montait du fleuve, elle imprégnait l'air d'une froide humidité et brouillait la lueur des lanternes disposées à intervalles plus ou moins réguliers. Sans lâcher la bride de la jument, Rémus se retourna vers son passager :
« Ça va, Antémis ? »
Son alter-ego lui renvoya un sourire vaillant. Le cœur de Rémus s'apaisa légèrement. Au moins un point positif. Il accéléra un peu l'allure pour marcher à côté de Cyrus.
« Tu as bien joué ! le congratula-t-il. Nous savons ce que nous voulons savoir. Il n'y a plus qu'à guetter leur arrivée ! »
Cyrus sourit à son tour, presque effrayant dans les écharpes de brouillard, avec ses yeux maquillés et son visage maigre auréolé de plumes émeraude.
« Oui, cette fois c'est bon, chuchota-t-il avec ferveur. Nous les tenons ! »
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