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Chapitre 9


En me levant ce matin, je m'attendais à retrouver un message de Ben. Naïvement. Mais il n'y avait rien. Et je repensais à notre baiser de la veille. Je tentais de me persuader que ce n'était qu'un délire anodin entre personnes bourrées, mais je n'arrivais pas à y croire.

Et je me posai encore beaucoup trop de questions par rapport à ce qu'il m'avait brièvement dit. Il en avait envie "depuis le premier jour". Quel premier jour ? Sous-entendait-il mon aménagement dans l'immeuble ou quand je lui avais proposé ce plan ? Ou encore un tout autre moment ? Malheureusement, je savais que je n'aurais jamais de réponse et qu'il éviterait constamment la question. J'allais devoir faire comme si de rien n'était... Enfin, j'allais essayer.

Alors que j'étais en train de me préparer lentement un café pour me réveiller, je reçus un message de Finn. Il voulait discuter avec moi et j'appréhendais déjà cette conversation. Mon cœur se resserra rien qu'en songeant aux diverses possibilités. Je pris de longues minutes pour finalement accepter sa demande.

Maintenant, j'en venais presque à regretter de m'être fait un café. J'avais complètement l'estomac à l'envers. Et puis, j'ignorais si je devais vraiment attendre un message de Ben ou lancer de moi-même une discussion, quitte à ce que ça ne mène à rien.

La veille, mes désirs étaient assez clairs et explicites. J'étais prête à coucher avec lui, peu importe ce qui nous liait. Jamais je n'avais eu des envies aussi fortes et aussi soudaines pour lui. Régulièrement, j'avais été curieuse de l'embrasser, juste par curiosité, mais pas forcément que ça aille plus loin. Et maintenant, l'envie était encore présente. Le fait que ce soit dans le cadre d'une fausse relation ou encore sans le moindre sentiment ne me gênait absolument pas. Sauf que j'étais persuadée que j'étais protégée contre toute dérive tant que je n'entrais pas dans ce terrain glissant...

Peut-être que je ferais mieux de laisser passer la journée, au moins pour prendre un peu de recul quant à la situation...

J'étais encore en train d'avaler mon café quand je vis un nouveau message de Finn. Il me demandait s'il préférait qu'on s'appelle ou qu'on se voit en face. Même si je me doutais que la deuxième option serait un peu forte à gérer pour mes pauvres émotions, je savais que c'était la meilleure solution.

En quelques messages, nous trouvâmes un lieu pour nous retrouver. Un simple café à quelques minutes à pied de chez nous. Nous avions prévu de nous y retrouver en fin de matinée et peut-être, si l'envie nous prenait, nous pourrions manger ensemble. Enfin, je n'étais pas sûre d'avoir l'estomac prêt pour ça pour le moment.

Dès que j'eus fini mon café, j'enfilai quelques affaires beaucoup plus présentables que mon pyjama. Je pris également juste le nécessaire puis quittai mon appartement.

Pendant mon trajet à pied, je vérifiai de nouveau mes messages dans l'attente de voir un signe de vie de Ben. Mais toujours rien. Je ne devais pas me tracasser pour ça pour le moment, mais je n'arrivais vraiment pas à passer outre. Peut-être qu'il valait mieux qu'on fasse comme si de rien n'était, sauf que je n'étais pas sûre d'être vraiment satisfaite par cette solution. Dire qu'au début, tout me paraissait bien plus simple... J'aurais dû m'y attendre que c'était bien trop simple, j'aurais dû me méfier.

En arrivant sur les lieux, j'aperçus immédiatement Finn. Il était déjà installé à une table, seul, en train de prendre un café et le regard plongé dans son téléphone. Ses yeux se levèrent dès que je m'assis en face de lui.

Je le saluai timidement, ne sachant pas trop quoi lui dire. Il me salua à son tour, tout aussi simplement. Néanmoins, je ne voyais plus la colère de la veille qui l'habitait.

— Je tiens quand même à m'excuser par rapport à hier. Je me suis vraiment emporté et j'ai surréagi, alors que c'est ta vie.

— Je suis désolée moi aussi... Je ne savais pas comment réagir entre toi et Ben.

— Normal, c'est comme si je t'imposais de faire un choix entre nous deux alors que mes conflits avec Ben sont en rapport avec le travail. Malheureusement, je dois reconnaître que j'étais en tort sur cette affaire.

En venant le voir, je m'attendais à tout sauf à des excuses. Je ne pensais pas qu'il aurait pris ce recul en une nuit. Enfin, je savais qu'il était quelqu'un de compréhensif, mais je ne m'attendais pas à ce que ça soit à ce point.

— Je vais être honnête avec toi Rey. Je n'aime pas Ben, mais je le connais que via le travail et j'ose espérer qu'il n'est pas pareil en privé. J'espère vraiment que c'est quelqu'un de bien pour toi.

Comment pouvais-je prétendre que c'était quelqu'un de bien pour moi alors que tout ce qui se passait entre nous n'avait rien d'authentique ?

Pendant un instant, mon mensonge me paralysa. Que pouvais-je bien dire ? Je pouvais mentir pour continuer mes pirouettes liées à ce faux couple ou je pouvais tout simplement mentir, parce que, dans le fond, je ne connaissais pas vraiment Ben. En fait, je ne le connaissais pas du tout. Depuis le début, je faisais des suppositions en fonction de ses dires, mais il n'avait jamais été direct dans ses propos.

Enfin, j'étais persuadée qu'il était loin d'être une mauvaise personne et qu'il se contentait d'un masque pour bien paraître en société. J'avais pu l'apercevoir à quelques reprises et j'avais même pu comprendre que ce n'était pas quelque chose qui le mettait à l'aise. Il suffisait de voir son attrait à la peinture. Il ne faisait que le refouler alors que ça pouvait lui être si bénéfique.

— Ne t'en fais pas, c'est quelqu'un de bien. Je peux te l'assurer.

Je lui mentais. Encore une fois. À mon ami le plus proche.

Pourquoi m'étais-je engagée dans ce chemin ? Plus les jours avançaient et plus je le regrettais, mais mes chances de faire demi-tour étaient mortes depuis bien longtemps. J'allais devoir poursuivre ce plan jusqu'au bout.

— Il m'en parle peu, mais je vois bien qu'il est assez pris par son travail dernièrement, ajoutai-je en serrant les pans de ma robe sous la table.

Ce n'était pas un mensonge, certes, mais après les énormités que je venais de déblatérer, je n'arrivais plus à prononcer le moindre mot sereinement.

— Je peux essayer de faire un effort si jamais tu le ramènes encore une fois au bar, céda-t-il dans un soupir.

Pendant un instant, j'avais l'impression de percevoir un brin de désespoir dans sa voix. C'était comme si quelque chose l'attristait dans cette situation sans que je comprenne pourquoi. Peut-être qu'il avait juste peur qu'on me fasse du mal. Après tout, son comportement était assez surprotecteur dans le genre.

— Je lui en ferai part...

— De toute manière, si ça dure entre vous, je vais bien être obligé de le supporter, peu importe nos histoires de travail.

Je le trouvais étrangement mature, bien plus que je ne l'aurais cru. Je m'attendais à ce qu'il m'en veuille pendant des jours et des semaines, qu'on finirait par être en froid pendant un bon bout de temps et que plus jamais rien n'irait. Dans ce cas-là, j'aurais tellement regretté cette idée de faux couple. J'aurais pu m'en vouloir pendant des mois et des années... Heureusement, j'y voyais un brin d'espoir maintenant. Mais j'espérais vraiment que l'issue de toute cette histoire serait positive. Sauf que j'en doutais de plus en plus...

— C'est vraiment... cool que tu comprennes, lâchai-je maladroitement.

Il hocha la tête, tout souriant. Même s'il était passé par tout un tas d'émotions dernièrement, j'étais soulagée de voir son visage aussi lumineux. Je pouvais encore me persuader que je ne le blesserais pas ainsi...

— C'est quand même assez ironique qu'on ait bossé ensemble, lança-t-il pour détendre l'atmosphère, avec un léger rire.

— Et d'autant plus que Ben et moi, on habite dans le même immeuble.

Ses yeux s'écarquillèrent un bref instant puis il sourit, simplement, comme si c'était une évidence.

— Je comprends un peu mieux maintenant... Vous alliez chercher votre courrier en même temps, plusieurs jours d'affilée, et hop ! Ça a été suffisant !

— D'une certaine manière, c'est à peu près ça.

Cette réponse était extrêmement évasive, mais parfaite pour ne rien laisser transparaître. Mais c'était tout aussi vague que le "mensonge" qu'on avait élaboré avec Ben. J'avais l'impression qu'on esquivait les pièges un à un et je craignais déjà le jour où on se prenne un bon gros mur dans la gueule.

— C'est la dernière fois que je t'embête avec ça... Mais je dois quand même avouer que ça fait bizarre de te voir en couple. Je m'y attendais pas vraiment. Je me demandais si t'allais pas m'annoncer être lesbienne un jour...

Je pris quelque temps avant de vraiment entendre et comprendre ce qu'il me disait. Pensait-il vraiment lesbienne avant que je lui annonce être en couple ? S'attendait-il à ce que je lui fasse un coming out un jour ou l'autre ?

— Mais oublie ça, se reprit-il en détournant son regard, ne me laissant même pas le temps de réagir.

J'aurais probablement dû rebondir à ses propos. Mais je ne savais vraiment pas quoi dire.

Et si d'autres gens pensaient comme lui ? Me pensait-il lesbienne parce que je n'avais pas de relations ? Pourquoi personne ne pouvait comprendre parce que la raison était bien plus simple ? Pourquoi personne ne pouvait envisager l'idée que je n'en avais juste pas envie ?

— Est-ce que tu veux manger quelque chose ?

Il détourna la conversation à la perfection et ce fut pour qu'on n'en parle plus durant notre rencontre. Après tout, ça m'arrangeait bien, je n'avais clairement pas envie de détailler quoi que ce soit sur ce faux couple.

Heureusement, les sujets de conversation furent bien plus légers pendant le repas et je pus rentrer chez moi, presque sereine. Du moins, jusqu'à ce que je reçoive un message de Ben. Je m'attendais à ce qu'il évoque les évènements de la veille. Mais nada. Il me proposait juste qu'on se voie, comme si de rien n'était...

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