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Chapitre 7


Ce matin, en quittant mon immeuble, j'y avais croisé Ben en bas, à ma plus grande surprise. Étant donné qu'il était en plein appel, on se contenta d'un simple signe de main.

Nous ne nous étions pas reparlé depuis la veille, quand chacun avait rejoint son appartement. Nous avions prévu de nous tenir au courant toujours dans la même optique de perfectionner notre plan. Chaque mensonge détaillant notre relation devait être sûr et précis. Chaque interaction que nous avions devait être calculée. Rien ne pouvait être laissé au hasard. Et nous avions déjà commis quelques erreurs, il ne fallait pas les accumuler.

Puis je repensais à nos discussions un peu trop profondes de la veille. Régulièrement, je m'en voulais de m'être à ce point confiée. Personne ne m'avait entendu m'exprimer ainsi, alors pourquoi Ben était-il privilégié ? Et pourtant, c'était la personne la plus à même de me comprendre à ce moment-là. Sur un malentendu, c'était passé. Un bien étrange malentendu.

Ces pensées me parasitèrent une grande partie de mon trajet jusqu'à mon travail, à tel point que j'avais à peine vu le temps passer.

En arrivant sur les lieux, j'aperçus Finn en compagnie de Poe qui fumait. Tous deux échangeaient vivement et riaient de plein cœur. J'eus un moment d'hésitation puis m'approchai d'eux, tout sourire, comme si ma vie n'était pas un énorme bordel actuellement.

— Alors, tu vas bosser avec moi ? demandai-je à mon ami, assez amusée.

— Pas encore, j'ai d'abord un entretien à passer.

— Ne t'en fais pas pour ça. Je t'ai déjà vanté auprès de Leia. Elle est obligée de t'accepter parmi nous. Mais peut-être que ton premier jour sera demain, juste pour la procédure.

— C'est pas grave ça, rétorqua Finn d'un ton bienveillant. Ça laissera un peu de répit à Rey avant que je débarque pour l'embêter.

— Tu vas moins rigoler quand on va s'engueuler sur nos pauses café ! plaisantai-je de plus belle à sa provocation.

Finn me lança un petit sourire malin que je lui rendis aussitôt.

Soudainement, notre complicité me paraissait assez étrange. Il ne savait pas grand-chose de qui j'étais réellement et j'avais comme l'impression qu'il faisait comme si. Heureusement, ça ne nous avait pas empêchés de bien nous entendre la plupart du temps, sauf quand il entrait sur le dangereux domaine de ma vie sentimentale. C'était quelque chose qu'il n'avait pas compris, même après tout ce temps...

— Je vais m'installer à mon bureau et vous laisser, leur annonçai-je, déjà sur le point de partir.

— D'ailleurs, on va refaire ça vendredi soir au bar. J'ai entendu que tu as un copain qui pourrait venir. Hésite pas. Et propose même à d'autres amis si tu veux. Plus on est de fous, plus on rit !

— J'y penserai.

Une réponse assez simple et évasive. J'allais probablement en parler à Ben dans les prochains jours. C'était peut-être une énorme mauvaise idée. Après tout, nous allions nous afficher auprès de beaucoup de personnes de mon entourage alors que nous n'avions cet accord que depuis une semaine. C'était extrêmement rapide, complètement même. Je vais sûrement en payer les pots cassés prochainement. Mais il était déjà trop tard pour faire marche arrière et puis, il fallait bien que ça arrive un jour.

Je les abandonnai pour rejoindre mon bureau. Rose était déjà sur son ordinateur, tellement concentrée qu'elle me vit à peine entrer dans la pièce et me salua alors que j'étais déjà en train de m'installer.

— Désolée, je ne t'ai pas entendu entrer, s'excusa-t-elle.

— Ce n'est pas grave, tentai-je de la rassurer du mieux que je pouvais.

Elle m'adressa un timide sourire et j'aperçus ses yeux rougis par les pleurs. J'avais déjà remarqué son état vendredi, mais je n'avais pas envie de forcer plus. Après tout, on se connaissait à peine et je préférerais qu'elle m'en parle d'elle-même pour ne pas la brusquer.

Je détestais me sentir aussi impuissante dans ce genre de situation, mais je devais accepter que chacun devait aller à son rythme. En tout cas, je pouvais lui montrer que j'étais là pour elle, même sans le dire directement. Dans ce genre de cas, ma spécialité était d'envoyer quelques images drôles et mignonnes dans le but de détendre l'atmosphère.

Via la vitre du bureau, j'aperçus Finn et Poe entrer dans le hall. Leia accueillit immédiatement mon ami, un grand sourire sur les lèvres. Je trouvais toujours ça impressionnant la manière dont elle respirait la joie de vivre et dont elle inspirait la confiance en un simple regard.

Finn et Poe se séparèrent pour l'entretien de ce dernier. Poe entra dans le bureau et en compagnie de Rose, nous fîmes un rapide point sur notre travail en cours et nos tâches de la semaine. Évidemment, une partie de cette mini-réunion fut consacrée à l'intégration de Finn dans notre boulot actuel, ce qui fut assez simple. D'ailleurs, je trouvais ça assez rassurant de ne plus être la seule débutante dans l'équipe.

Au bout d'une dizaine de minutes, on fut interrompu par Finn et Leia pour nous annoncer que l'équipe s'agrandissait. Mon ami aurait sa journée pour se préparer et nous rejoindrait le lendemain.

Néanmoins, il accepta de déjeuner avec nous. Poe avait aussitôt été très enthousiaste à l'idée de lui présenter un de ses restaurants favoris du coin — sachant qu'il m'avait fait le même coup à mon arrivée. Il s'agissait d'un italien avec beaucoup de choix. Et puis, le personnel était extrêmement chaleureux.

Assez rapidement, nous retrouvâmes la même bonne ambiance qu'au bar. Tous nos échanges étaient spontanés et j'avais désormais terriblement hâte de pouvoir travailler avec Finn.

Jamais je ne m'étais sentie aussi chanceuse qu'en ce moment. Mon boulot, mes amis... Le seul point négatif était cette fausse relation que j'entretenais avec Ben. C'était presque comme si je m'autosabotais et j'en venais — encore une fois — à regretter ce choix. Mais je ne pouvais plus faire machine arrière...

*

À peine rentrée chez moi que je reçus un message de Ben me proposant s'il avait envie qu'on se voie. Il n'y avait aucunement mention de notre plan ou de quels détails nous devions régler cette fois-ci. Il me demandait juste de passer du temps avec lui, comme un ami ou un petit-ami pourrait le faire.

Ça me perturba un instant. Ou peut-être parce que c'était devenu une évidence que nous ne pouvions pas nous voir pour une autre raison, quand bien même nous avions une discussion assez profonde la dernière fois.

Je mis de côté mes doutes et lui répondis simplement par l'affirmative. Il me proposa de le rejoindre chez lui dès que je voulais, à moins que je veuille inverser les rôles. En voyant l'état de mon appartement bordélique, je préférais me rendre chez lui, même si nous en avions toujours convenu ainsi jusqu'alors.

Après avoir pris le nécessaire, je montai les étages nécessaires jusqu'à son appartement. Il ne tarda pas à m'ouvrir dès que je frappai à la porte. Je distinguai une légère pointe de gêne quand il m'invita à entrer.

— Je t'ai pas demandé si tu voulais rester manger... ni si tu voulais faire quelque chose en particulier, annonça-t-il, la voix tremblante.

— J'avoue que j'ai pensé instinctivement qu'on mangerait ensemble, mais peut-être que tu n'avais pas prévu ça.

— C'est pas grave. Faudra juste qu'on achète quelque chose... Et peut-être que je trouverais ce que tu détestes sur les pizzas.

— Encore coincé là-dessus ? rétorquai-je en riant.

— Je ne vais pas abandonner aussi facilement.

Il essayait de maintenir son arrogance comme à son habitude, mais cette fois-ci, c'était assez ambigu. Je sentais encore cette gêne présente depuis mon arrivée. Peut-être qu'il avait juste eu une mauvaise journée... Après tout, je l'avais vu à plusieurs reprises plongé sur son téléphone, complètement en proie aux doutes et à diverses angoisses.

— Je vois que monsieur aime les défis.

— En effet, sinon je ne me serais pas engagé dans ce faux couple non plus.

Désormais, c'était un brin de provocation que je percevais dans sa voix. Il aimait bien me défier comme ça, chercher et jouer avec mes limites, mais dans le fond, ce n'était pas aussi désagréable que je pourrais le penser.

— D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai des collègues qui organisent des sorties au bar tous les vendredis. Peut-être que tu pourrais te joindre à nous.

— C'est rapide ça...

— J'ai bien rencontré un de tes collègues et amis. Qu'est-ce que ça changerait ?

— Très bien. Je peux venir. Mais il va falloir que tu me dises ce que tu attends de moi.

Je pris un bref temps de réflexion, parce que je devais déterminer quelle serait cette relation auprès de mes amis. Serions-nous un couple fusionnel ou, au contraire, en conflit ?

À chaque fois, j'avais repoussé ce choix. Mais je ne pouvais plus le faire désormais. Il allait falloir que je détermine si je voulais d'un petit-ami parfait ou non. Mais j'allais avoir du mal à calmer son arrogance, c'était évident.

— Pour l'instant, notre relation est censée bien se passer, lâchai-je maladroitement.

— Parce que c'est censé mal se passer à un moment ?

J'avais presque l'impression de l'avoir énormément bousculé en énonçant ça. Sa réaction, elle était vive, spontanée, vraiment authentique. Après tout, nous n'avions jamais abordé ce sujet jusqu'alors.

— Je ne pense pas qu'on va agir comme un faux couple indéfiniment en fait, répondis-je, encore plus tremblante qu'avant.

— Tu peux t'asseoir si tu veux...

Il avait remarqué mon malaise naissant et je m'exécutai sans trop me poser de questions. Il s'installa à mes côtés tout en essayant de rester à distance.

— Le but de ce plan pour moi, c'est de calmer mes proches et qu'ils arrêtent de vouloir me voir en couple. Et j'ai pas forcément envie de prétendre toute ma vie être en couple.

— Tu crois qu'ils finiront par vraiment te lâcher au bout d'un moment ? s'enquit-il en arquant un sourcil.

— Supposons que tu me brises le cœur, j'ose espérer qu'ils ne me feront pas l'affront de continuer leurs conneries.

— Ils attendront quelques mois puis ils te diront que je n'étais juste pas le bon.

Malheureusement, il avait probablement raison.

— Mais on ne va pas rester "ensemble" éternellement ! rétorquai-je en haussant le ton.

— En vrai, on peut. Y a plein de personnes qui font des mariages blancs et restent quand même ensemble alors qu'ils voulaient juste des papiers et l'ont obtenu assez rapidement.

— Ce n'est pas pareil, le contredis-je en secouant ma tête.

— En effet. Je connais pas ton entourage et ces personnes que tu veux convaincre que tu ferais mieux de rester célibataire. Peut-être qu'après ce vendredi, on pourra en discuter davantage. Pour le moment, je pense qu'il est encore trop tôt.

— Donc tu préfères qu'on avance dans ce plan sans trop savoir où on va ? l'interrogeai-je en détachant chacune de mes syllabes.

— On sait où on va. On veut que nos proches nous lâchent avec ces conneries d'amour, de couple... On se demande juste comment on va le faire, c'est pas grave ça de le déterminer au dernier moment.

Je le trouvais extrêmement sérieux pour le coup, peut-être un peu trop pour moi. Peut-être que je prenais ce plan un peu trop à la légère... En fait, j'avais complètement sous-estimé tout ce que ça impliquait et je le découvrais chaque jour de plus en plus.

J'aurais mieux fait d'y réfléchir à deux fois avant de me lancer dedans. Ou peut-être que je n'aurais pas dû annoncer ça à Finn aussi rapidement. À partir de ce moment, tout avait dégénéré et c'était là où je m'étais engagé dans cette connerie.

— Du coup, je suppose que je dois agir comme un petit-ami presque idéal, ajouta-t-il, tout sourire et en mettant un poil de côté son sérieux. Promis, je me comporterai bien.

— Ok, ça me va ! On va faire ça comme ça pour le moment et on verra après... Peut-être qu'après vendredi, on sera un peu plus fixé sur d'autres points de notre... "couple".

Je me sentais presque mal de ce que je venais de dire, sans que je sache pourquoi. Encore une fois, ce plan était en train de me dépasser.

— Est-ce que tu veux encore discuter de ça ou ça te va si on mange ? me proposa-t-il en détournant son regard.

— Je pense qu'une pause repas nous fera du bien...

Il acquiesça brièvement puis se leva du canapé. Je fis de même et mon regard se perdit sur un tableau posé par terre. Pendant quelques instants, je l'observai. Il était assez simple d'un bref coup d'œil. Cette toile carrée était découpée en trois couleurs. Le côté gauche était rouge et pouvait parfois virer au noir à certains endroits tandis que le côté droit était d'un bleu qui était illuminé par quelques étoiles à quelques endroits. Puis entre les deux, il y avait un violet assez vif.

— C'est toi qui l'as fait ? demandai-je à Ben en me tournant vers lui.

Il haussa un instant les sourcils, assez surpris par ma demande. Il fit un pas vers moi et son regard se posa sur la table.

— Hum... Oui. Mais c'est pas fini. J'ai encore d'autres couches à faire, mais je dois attendre que celle-ci sèche avant de continuer. C'est beau la peinture à l'huile, mais c'est son plus gros inconvénient.

— J'ai hâte de voir ce que ça donnera une fois fini, parce que c'est plutôt joli pour le moment.

Il passa sa main dans les cheveux et évita alors mon regard. Encore une fois, ce sujet le gênait et pourtant, je sentais que c'était quelque chose qui lui plaisait vraiment.

— Je sais pas si je terminerai vraiment... J'arrive pas à trouver comment je veux transcrire certaines choses... Peut-être que je vais encore recouvrir cette toile de blanc pour la dixième fois.

— Sérieusement ? Tu effaceras ça ? Et pourquoi t'en prendrais pas une autre, quitte à laisser ça inachevé ?

— Je préfère tout ou rien.

Mon regard se posa de nouveau sur sa toile, un peu sceptique. Il avait beau en douter, mais je la trouvais vraiment sublime, même inachevée. Néanmoins, je pouvais comprendre son point de vue.

— Ça me rappelle un peu certains de mes écrits. J'ai parfois terriblement envie d'aborder quelque chose, mais j'y arrive pas. Et je me retrouve à réécrire des dizaines et des dizaines de fois la même scène. Mais j'aime bien garder mes brouillons, au cas où j'y ai mis une idée que je pourrais utiliser dans une future réécriture ou une autre scène...

— C'est un point de vue intéressant... De toute manière, j'ai encore le temps que ça sèche pour me décider.

Il croisa alors mon regard un instant, acceptant que je voie les fissures de son masque pendant ce bref moment.

Dans le fond, je comprenais pourquoi ce sujet qu'étaient ses toiles le déstabiliser tant. Après tout, tout artiste se mettait à nu dans ses œuvres. On se rendait un peu vulnérables. Et personne n'avait envie d'exposer ce genre de sentiments au monde entier.

Heureusement, j'avais toujours bien dissimulé ça dans mes écrits et personne n'avait jamais fait le lien entre la réalité et la fiction.

— D'ailleurs, il faudrait peut-être que tu me montres ce que t'écris, ajouta-t-il à demi-voix.

— Bien sûr... Mais ne te force pas. Ce sont des romances plus ou moins mignonnes. Je suis pas sûre que ça puisse t'intéresser...

— Ce n'est pas parce que je ne montre pas être un grand romantique que ça ne m'intéresse pas du tout. Après tout, tu écris bien ce genre d'histoires tout en voulant un faux couple pour contrer ton entourage.

— Tu marques un point ! répliquai-je tout en riant.

Il m'adressa un simple sourire et, de nouveau, je me surpris à apprécier cette complicité que nous avions de temps en temps. Malheureusement, j'avais parfois l'impression que c'était assez ambigu, peut-être un peu trop par moment.

Je tentais de me rassurer que ça ne faisait que partie du plan, parce que mis à part quelques discussions, nous n'étions pas vraiment proches. Certes, nous avions quelques contacts physiques, mais ils n'étaient pas plus différents que n'importe quels amis auraient pu avoir.

Tant qu'on ne s'embrasserait pas, tant qu'on ne coucherait pas ensemble, je pouvais encore balayer toute ambiguïté sans problème. Et même si on pouvait parfois échanger plus profondément ou avoir quelques moments de complicité, ça restait toujours dans le même cadre qu'était ce faux couple que nous entretenions...

Il fallait juste qu'on prenne nos habitudes.

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