Désolée pour le retard de publication mais j'ai été pas mal prise par mon déménagement ! J'espère pouvoir être un peu plus régulière dans mes publications prochainement ! ^3^

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Mes sens étaient aux aguets dès que je montai dans ma voiture. Mes yeux vérifiaient toutes les directions – même les pires angles morts – avec la crainte de croiser la même camionnette que chez Trilla. Mon ouïe s'attardait sur le moindre bruit aux alentours qui pourraient me paraître suspect – même si c'était ma vue qui serait bien plus sollicitée a priori.

Heureusement, il n'y avait rien.

De plus, je reconnaissais encore à la perfection mes anciens voisins. Juste des gens ordinaires qui partaient chercher du pain ou une quelconque viennoiserie pour débuter la journée.

Je posai un instant mes mains sur le volant pour reprendre mes esprits et ma respiration. Mais je ne pus m'empêcher de l'empoigner fermement, suffisamment pour que mes phalanges virent au blanc.

En même temps, en plus de la situation assez tendue, j'allais devoir faire face à mon oncle. Mon oncle avec qui j'avais eu des rapports assez conflictuels dernièrement... enfin, ces dernières années. Sauf qu'il était le seul à pouvoir nous aider. Il était doué, extrêmement doué, et parfois même, le meilleur dans son domaine.

En amont, j'avais demandé son adresse à ma mère. Elle avait accepté et n'avait pas posé la moindre question ; ce n'était pas plus mal ainsi. Je n'avais pas envie de me retrouver dans une conversation où j'aurais été incapable de m'exprimer clairement, parce que, dans le fond, je ne comprenais même pas tout moi-même.

Après une énième respiration, je démarrai le moteur et me dirigeai vers la maison de mon oncle. Je n'avais jamais vu cette adresse. Après tout, mon oncle n'avait jamais été du genre à rester à un endroit fixe. En même temps, il pouvait rapidement devenir l'ennemi de n'importe qui, juste en raison de ses compétences.

Au bout d'une dizaine de minutes, je commençai à m'éloigner de la ville. Je me retrouvais dans un coin beaucoup moins urbain qu'à mes habitudes, notamment à cause du bruit. C'était presque silencieux dans ce coin. Encore une fois, ça ne m'étonnait pas de mon oncle, cette ermite.

Arrivé sur les lieux, je me garai devant la maison, qui semblait tout aussi abandonnée que ses voisines. Il y avait quelque chose d'abandonné dans ces maisons. Des lierres longeaient les murs en pierre et atteignaient facilement la toiture par moment. Le jardin, quant à lui, regorgeait d'herbes hautes. Mais surtout, il y avait un tas de journaux sur le perron.

Après avoir regardé dans toutes les directions, je descendis de ma voiture pour rejoindre la porte d'entrée d'une démarche lente. La porte était entrouverte et bâillait lentement au gréé du vent. Je frappai plusieurs fois – mais sans réponse, ce qui m'inquiéta aussitôt. Alors, je finis par oser rentrer. Tout était si... vide. À peine quelques meubles se trouvaient à l'intérieur.

Je vérifiai d'un pas lent dans chacune des pièces – vainement. Plus aucune trace de vie comme si... il avait déserté. Encore une fois. Ça ne datait pas d'hier. Et j'étais venu trop tard.

Alors, dans une longue expiration, je m'accroupis sur mes genoux tellement mes jambes tremblaient et ne pouvaient plus supporter mon poids. Ma respiration s'alourdit et devenait assourdissante.

Son absence n'était pas le plus perturbant, mais plutôt mon esprit qui exagérait soudainement toutes mes émotions. Il venait de me planter un couteau en pleine poitrine. Et cette pression s'accentuait de plus en plus, comme si ça allait briser mes côtes, sans que je sois capable d'en comprendre la raison.

Et je fus incapable de déterminer combien de temps venait de s'écouler jusqu'à ce que je reçoive un message de Rey.

« Avec Trilla, on a peut-être un plan. Viens dès que tu peux ! »

Le tout, accompagné d'un petit cœur.

Je pris alors une longue inspiration et me relevai, dégageant quelques mèches de mes cheveux de mon visage.

De toute manière, il valait mieux que je rentre. Je n'avais rien de mieux à faire ici. Luke avait fui d'ici depuis bien longtemps et il ne revenait pas sur ses traces – jamais.

De retour en voiture, le chemin me parut bien plus long qu'à l'aller et pourtant, je ne passais plus autant de temps à vérifier mes alentours. Je n'en avais même plus la force, comme si un simple regard agissait comme une profonde blessure dans la peau.

De retour devant l'immeuble de Rey, rien n'avait changé. Les gens continuaient leurs petites habitudes du dimanche. Mon regard croisa quelques-uns d'entre eux et je découvris à contrecœur leur jugement et leur mépris profond. Probablement ma cicatrice qui les dérangeait. Malheureusement, j'allais devoir m'y habituer...

Je ne m'attardai pas dans la rue et entrai rapidement dans le bâtiment pour atteindre l'appartement de Rey. Dès qu'elle me fit entrer, je constatai qu'il n'y avait pas qu'elle et Trilla. Il y avait un autre homme sur le canapé. Les cheveux roux, courts. Il y avait presque un air naïf dans son regard qui semblait pourtant assez dur. Mais je fus bien plus interpellé par la cicatrice sur son nez. Une fine ligne rouge qui, néanmoins, était bien visible. Il y en avait d'autres plus discrètes dissimulées sur le reste de son visage, sur le bord de son sourcil droit et en bas de sa joue droite, au niveau de l'os de la mâchoire.

Lui aussi avait été massacré par la vie – à sa manière. On s'échangea alors un regard plein de compassion, un simple et timide échange, parfait pour se comprendre.

— Ben, je te présente Cal, m'annonça Trilla en se levant du canapé.

— Ravi de te rencontrer enfin Cal, lançai-je en lui tendant ma main.

Il regarda ma main tendue avec hésitation puis finit par la prendre, souriant.

— Enchanté, rétorqua-t-il d'une voix faible.

Je me tournai un instant vers Rey. Elle était si souriante et confiante, comme si tout semblait extrêmement normal et facile. Pourtant, j'étais persuadé qu'au fond de moi, elle tremblait de terreur. En même temps, la situation était si... particulière.

Je tirai une chaise pour m'asseoir et rejoindre le cercle. Rey en fit de même.

Trilla nous regarda à tour de rôle avant de prendre la parole :

— J'ai parlé de notre problème à Cal et, à vrai dire... il était déjà au courant.

Elle se tourna vers le concerné. Celui-ci se frotta légèrement les mains dans une longue inspiration avant de s'exprimer à son tour.

— J'ai observé Snoke Entreprise de loin, depuis quelques années déjà. J'ai pu avoir accès à quelques-uns de leurs fichiers, mais clairement pas tout, leur sécurité est assez bonne.

— Trilla et moi aurions pu y avoir accès y a quelque temps, répliquai-je automatiquement, mais comme on ne fait plus partie de l'entreprise, ça ne sera certainement plus possible. Je pense que Palpatine nous a rapidement bannis depuis...

— Je n'en doute pas.

— Et mon oncle ne pourra certainement plus nous aider non plus. Il a disparu, encore une fois.

Rey se tourna vers moi, l'air abasourdi et peiné. Elle s'attendait probablement à ce que je revienne avec de bonnes nouvelles, mais malheureusement, nous étions encore dans une impasse.

— Ton oncle ? s'enquit Cal, arquant un sourcil.

— Luke Skywalker.

Cal connaissait bien ce nom à en voir sa tête. En même temps, qui ne connaissait pas Luke Skywalker ? Même quelqu'un n'ayant rien à voir avec le milieu informatique connaissait son nom. Il était un incontournable.

— Il aurait été capable de s'introduire totalement dans le cœur de l'entreprise et trouver tout ce dont nous avions besoin... Mais on va devoir faire sans. Peut-être que Hux pourrait nous aider de l'intérieur.

— Tu crois vraiment qu'il trahirait l'entreprise à ce point ? m'interrogea Trilla, en fronçant les sourcils. Il a toujours été du genre lèche-bottes, trop ambitieux... Je ne vois pas pourquoi il prendrait ce risque.

— Mais pour l'instant, c'est le seul qui peut facilement atteindre le cœur de l'entreprise.

Trilla secoua la tête, peu convaincue par mes propos, jusqu'à ce que Cal reprenne la parole :

— À vrai dire, on a peut-être une autre solution. J'ai vu beaucoup d'artefacts dans les fichiers que je possède... Des artefacts provenant d'une autre entreprise, organisation – je ne saurais trop dire –, mais il y avait déjà Palpatine à l'époque avec un autre de ses collaborateurs.

— Peut-être qu'on pourrait se tourner vers lui, suggéra Rey. S'il connaît les bases de ce code, il pourra forcément nous aider.

— Alors, il va falloir qu'on trouve un certain Dark Vador, lança Cal.

Je ne pus m'empêcher d'avoir un rire nerveux et tout le monde se tourna vers moi, l'air interloqué, sauf Rey, qui était déjà au courant.

— Il s'agit de mon grand-père... ironiquement. Et on ne pourra pas lui demander de l'aide, il est mort.

— Il n'a pas gardé quoi que ce soit après sa mort ?

— J'en doute...

Encore une fois, on se retrouvait dans une impasse et je m'en voulais de ne pas avoir été plus réactif avec mon oncle. Il était parti et probablement avec l'idée que j'étais encore contre lui. Je doutais qu'il revienne pour nous sauver, comme par miracle cette fois-ci.

— De toute manière, la solution reste la même, lança Cal d'un air grave. On doit pénétrer au cœur pour soit tout détruire de nous-mêmes, soit pour ressortir les pires dossiers de cette entreprise.

— Sauf que ressortir les pires dossiers, ça serait probablement néfaste pour Trilla et moi, ajoutai-je à ses propos. Même si on pouvait être sous contrainte pour certaines taches, ça reste condamnable par la justice, et au final, ça sera utilisé contre nous.

— Donc on reste sur le même plan : tout détruire, en particulier de l'intérieur, conclut Rey en se penchant davantage vers nous. Peut-être qu'on devrait s'y introduire physiquement... Peut-être même en demandant de l'aide à Armie.

Nous avions presque tous les éléments pour que notre plan soit parfait, mais il nous manquait un élément pour faire coïncider le tout... ou une simple étincelle pour tout faire flamber. On était pourtant si proche du but.

Rey baissa son regard un instant, en pleine réflexion, puis revint vers nous, les yeux pétillants et un sourire malin. Elle était l'étincelle... Encore une fois.

— Peut-être que je peux affronter mon grand-père, juste pour le distraire, pendant que vous agirez dans l'ombre.

Cette étincelle, elle allait clairement tout faire péter...