Chapitre 24 - Ben
À peine je venais de quitter le garage de mon père que Trilla m'asséna d'un violent message. Un message court et incisif, à la hauteur de sa peur. Je pouvais aussi le voir aux nombreux points d'interrogation ou d'exclamation.
Il y avait un réel problème.
Alors, je l'appelai aussitôt avant de démarrer ma voiture. Elle me répondit rapidement, la voix tremblante :
— Ben... je pensais que tu ne répondrais jamais...
— Trilla, qu'est-ce qu'il se passe ? lui demandai-je d'une voix à la fois ferme et bienveillante.
J'entendais quelques soufflements mais aucune parole claire. Elle respirait lourdement. Pendant un moment, je lui laissai un moment de silence, juste pour reprendre ses esprits. Mais après un long temps de mutisme et des reniflements de plus en plus intensifs, j'insistai :
— Trilla... Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle renifla de plus belle et j'eus l'impression qu'elle se reconnectait à la réalité.
— II y a une camionnette en face de chez moi... Ça fait quelques jours qu'ils me suivent... et là, ils restent devant ma maison. Ils surveillent tous mes mouvements et j'ai aucune idée de pourquoi... Je ne sais vraiment pas quoi faire...
Sa voix était plus tremblante que jamais, et jamais je n'avais entendu Trilla dans un tel état. Même à plusieurs mètres de moi, je pouvais sentir ses poils se hérisser et tous ses membres qui tremblaient. Je sentais sa peur qui transcendait son âme, peu importe la distance.
— J'ai peut-être une idée, lui annonçai-je d'une voix grave.
— J'espère que t'as une bonne idée, parce que j'ai l'impression qu'ils ne quittent pas ma maison... comme si j'étais un parrain de la mafia.
Sa réplique me fit esquisser un léger sourire avant de reprendre mon sérieux, plus par rapport à l'ironie de la situation. J'allumai le moteur de ma voiture avant de lui répondre :
— Est-ce qu'il y a un moyen pour que tu fuies en dehors de ta maison, notamment via le jardin de tes voisins ?
— Tu me demandes quelque chose de bien... exténuant. Je n'ai jamais passé des haies aussi hautes...
— C'est tout ce que j'ai mieux. Saute ces haies et je te retrouve à une autre rue, celle de derrière. Mais au moins personne ne te remarquera, surtout pas cette camionnette.
Son souffle se ralentit et je sentis qu'elle regardait fixement cette camionnette, comme si c'était une question de vie ou de mort.
— Bon, visiblement, je n'ai pas le choix. Alors, je vais croiser les doigts pour que mes voisins ne me remarquent pas. Je te rappelle quand j'arrive dans la rue...
Je n'eus pas le temps de lui répondre qu'elle venait de raccrocher. Aussitôt, j'empruntai la route en direction de sa maison. Je n'en avais que pour quelques minutes, probablement le temps qu'il lui fallait pour s'échapper de ce traquenard.
Connaissant très bien le chemin, je tournai un carrefour avant sa maison et m'arrêtai au bout de quelques mètres pour l'attendre sagement. Mais je l'aperçus au bout de la route et me relançai dans ma route. Elle grimpa en vitesse sur le siège passager et je repris de plus belle ma course.
— Oh putain de bordel de merde... Merci, souffla-t-elle lourdement.
Elle attacha enfin sa ceinture et s'affala dans un long soupir.
— Tu crois que c'est Palpatine ?
Elle se tourna vers moi et d'un coup d'œil, je vis ses yeux écarquillés et son visage livide.
— Qui d'autre ça pourrait être ? rétorquai-je un brin ironique.
Elle leva les yeux au ciel dans un énième soupir. Mais un soupir entre quelques sanglots qu'elle tentait désespérément de retenir. Elle aurait voulu une autre réponse, moi aussi. Nous savions qu'on ne serait jamais tranquille. Il profitait juste d'une baisse de notre attention pour frapper de plus belle.
Pendant un moment, nous avions tenté d'avoir des autorités de notre côté, d'avoir de quoi nous protéger. Mais personne n'avait pris les menaces de Palpatine au sérieux. Après tout, nous n'avions aucune preuve et notre entreprise pouvait parfois frôler l'illégalité. En soit, toutes les données sur internet étaient publiques et c'était facilement accessible en quelques clics, mais récolter des tas et des tas de données de personnes sur leurs réseaux sociaux, les compiler, les analyser... Personne n'aurait envie de défendre une telle entreprise. La surveillance de masse, personne n'aimait ça... Mais on savait le vendre avec quelques bons arguments marketing.
Juste des paillettes pour recouvrir une belle merde...
— Palpatine est le grand-père de Rey, annonçai-je au détour d'un carrefour en direction de l'appartement de cette dernière.
Elle se redressa d'un bond sur son siège et j'entrevis ses mains empoigner ses cuisses, ses phalanges devinrent blanches en même pas une seconde.
— D'où tu sais ça ?
— Il me l'a dit... Il aimerait aussi s'associer avec elle pour une raison qui nous échappe à tous les deux. Parce que, pendant des années, elle ignorait son existence et il sort vraiment de nulle part.
— De toute manière, j'irais pas chercher une raison cohérente venant d'un mec capable de me stalker avec une camionnette de merde...
Elle jeta un bref regard vers la vitre et soupira longuement dès que celui-ci revint vers le pare-brise. Visiblement, il ne nous avait pas suivis. Heureusement. Ses mains empoignèrent de plus belle ses cuisses et son jean se froissa en d'innombrables plis.
— Mais comme j'étais la plus faible face à Snoke, forcément, il s'en prend à moi en premier, ajouta-t-elle après avoir retrouvé en partie ses esprits.
Elle passa une main dans ses cheveux et son carré d'ordinaire lisse venait complètement de se désordonner. Quelques mèches tombèrent dans ses yeux en même temps qu'elle se mordit la lèvre inférieure.
— Tu n'es pas plus faible que moi, la contredis-je doucement. Il a juste trouvé ton point sensible et en abuse.
En me tournant brièvement vers elle, je vis un petit sourire se dessiner sur son visage. Un sourire reconnaissant.
— Je sais que tu veux être compréhensif avec moi, mais j'estime que s'il a réussi à trouver mon point sensible, à en abuser, à détruire ma relation avec Cal... Alors, je suis faible.
— Alors n'importe qui serait faible devant ces gens-là...
Elle posa un coude sur le rebord de la portière et son regard se perdit dans les environs remplis de diverses maisons et petits immeubles. Nous n'étions plus qu'à quelques mètres de l'immeuble de Rey. Même avec le temps, je connaissais si bien la route – peut-être un peu trop bien même.
Dès que je trouvai une place, je sortis rapidement de la voiture tandis que Trilla vérifia une énième fois tous les alentours. Elle descendit rapidement en se rendant compte que cette rue résidentielle remplie d'immeubles à n'en plus finir n'avait rien de dangereux. Juste des tas de personnes rentrant chez eux ou faisant quelques dernières courses.
J'emboîtai le pas vers l'immeuble tout en composant le numéro de Rey – probablement un des rares numéros que je connaissais par cœur également. Trilla me suivait lentement, toujours attentive aux alentours et se méfiant de n'importe quel inconnu.
Rey décrocha assez rapidement et avant qu'elle ne s'inquiète de mon appel, je pris les devants :
— J'arrive en bas de ton immeuble, mais nos plans pour ce soir risquent d'être un peu chamboulés. Trilla a eu un problème, je te détaille tout ça en arrivant... J'espère que ça ne te dérange pas de passer la soirée à trois.
Je remarquai l'air gêné de Trilla et elle détourna son regard un instant. Elle ne voulait vraiment pas s'imposer – d'autant plus qu'elle et Rey n'étaient clairement pas les meilleures amies du monde non plus. Malheureusement, les circonstances étaient encore assez compliquées pour le moment.
— C'est grave ? s'enquit-elle en m'ouvrant la porte en bas de l'immeuble.
Je laissai passer Trilla avant moi avant de lui répondre :
— On peut dire ça comme ça.
Trilla, un peu perdue, n'osait pas avancer jusqu'à l'ascenseur et je pris les devants pour appeler celui-ci. Je prévins simplement Rey que nous étions au rez-de-chaussée et que nous serions bientôt là. Elle semblait assez enjouée à l'idée de nous retrouver. Au moins, c'était déjà ça...
De nouveau, je pris les devants pour monter dans l'ascenseur et appuyer sur le bon étage. Trilla était toujours aussi silencieuse, mais elle était désormais bien plus renfermée. Elle croisait les bras, geste qu'elle faisait assez rarement. Elle avait tendance à adopter cette posture pour créer une barrière avec son opposant, mais cette fois-ci, c'était une tout autre forme de protection.
Même si nous n'étions plus qu'à quelques étages de l'appartement de Rey, je ne pouvais m'empêcher de constamment vérifier mon téléphone – juste au cas où.
Malheureusement, je savais que je serais la prochaine victime de Palpatine – surtout depuis que je sors de nouveau avec Rey. J'étais probablement une des personnes qui comptait le plus à ses yeux, la personne qui était la victime idéale pour atteindre sa petite-fille. Forcément, je ne pouvais être que le prochain.
Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, Rey nous attendait au seuil de son appartement. Un timide sourire sur ses lèvres se dessinait. Ses pattes-d'oie se creusèrent en croisant mon regard. Mais son expression restait réservée, partagée entre l'incertitude de la situation et probablement quelque chose que j'ignorais encore. S'en était-il déjà pris à elle d'une manière ou d'une autre ?
Trilla s'assit aussitôt sur le canapé, les jambes tremblantes et le souffle lourd. Rey se tourna vers moi pour me lancer un regard à la fois inquiet et plein d'interrogations. Mais elle revint immédiatement vers Trilla.
— Tu veux quelque chose à boire ? à manger ?
La concernée refusa poliment d'un simple mouvement de la tête, sans dire un mot. Puis elle plongea sa tête dans ses mains et fixa longuement le sol. Ceci inquiéta d'autant plus Rey et je lui proposai d'en parler un peu plus loin.
Elle hocha timidement la tête avant de me conduire jusqu'à sa chambre. Elle ferma la porte et je m'assis sur le rebord du lit, croisant mes mains entre elles. Elle se posa un instant contre sa porte en mordant sa lèvre inférieure, attendant que je sois le premier à prendre la parole.
Je passai une main dans mes cheveux dans un long soupir rauque. Elle en profita pour se glisser à mes côtés sur le lit et, d'un air maussade, elle me fixa.
— Trilla était suivie ses derniers jours par une camionnette. Elle était encore devant chez elle quand elle m'a appelé.
De nouveau, je repoussai mes cheveux d'une main. Ils retombèrent aussitôt, mes yeux encore rivés sur le sol. Puis ils se levèrent pour jeter un coup d'œil à Rey et y découvrir l'horreur sur son visage.
On le savait. Malheureusement. On savait qu'on ne serait pas en paix, pas tant que Palpatine serait dans les parages. Et dans le fond, on ignorait ce qu'ils attendaient réellement de nous...
— Je l'ai aidé à fuir sans se faire remarquer et je ne pouvais pas la conduire chez moi... Ma maison doit être tout autant surveillée.
— Je peux lui proposer de rester à mon appartement, le temps de trouver une meilleure solution, rétorqua-t-elle aussitôt.
J'aurais dû me douter qu'elle soit aussi compréhensive et avenante, et pourtant, par moment, je ne pouvais m'en empêcher d'en douter.
— Je suis allée voir mon grand-père tout à l'heure, m'avoua-t-elle en esquivant mon regard.
Elle prit une longue inspiration. Elle était déjà à bout de souffle alors qu'elle venait à peine de s'exprimer. Lentement, je posai ma main sur son épaule pour la rassurer. Je voyais bien qu'elle le regrettait quand une larme coula sur sa joue.
— Je sais pas pourquoi j'ai fait ça...
— Tu voulais des réponses, on en veut tous, lâchai-je dans un murmure.
— Peut-être bien... Mais je n'ai eu aucune réponse. Au lieu de ça, il voulait juste que je le rejoigne. Soudainement, j'ai eu de l'intérêt à ses yeux alors que... je n'étais rien pour lui avant. J'étais cette rien qui ne valait vraiment rien. Maintenant, je suis une rien qui a de la valeur.
D'autres larmes dévalèrent sur ses joues et sa tête se logea naturellement sur mon épaule, à la naissance de mon cou. Elle renifla bruyamment.
— Il connaissait mes parents, ajouta-t-elle dans un soupir.
Mes doigts se glissèrent dans sa chevelure et je glissai entre ses mèches tandis que ses larmes coulaient sur ma chemise.
— Tu ne devrais pas te soucier de lui...
Elle se redressa pour se perdre dans mon regard. De son index, elle caressa délicatement ma joue puis ma lèvre inférieure. Sa bouche s'approcha de la mienne, dans un geste que je ne saurais dire s'il était extrêmement calculé ou très maladroit. Néanmoins, dans cette ambiguïté, elle m'embrassa. On échangea un doux baiser qui s'emballa assez rapidement.
Ses mains s'agrippèrent fermement à mes cheveux tandis que ses lèvres enveloppaient totalement les miennes. Je sentais toute sa peine à travers la violence de son baiser. Encore une fois, son équilibre venait d'être bouleversé par cet homme qui prétendait faire partie de sa famille.
— Je vais me battre pour ne plus avoir à m'en soucier, m'assura-t-elle dès que ses lèvres me lâchèrent.
— Mais on n'a pas grand-chose pour le moment. Il a bien plus de pouvoir, d'argent que nous... Il aura toujours bien plus d'emprise qu'on ne l'aura jamais.
— Rien n'est jamais infaillible.
Un petit sourire s'esquissa sur son visage et je ne voulais pas détruire cette pointe d'espoir soudaine sur son visage. Trouver une faille dans le Premier Ordre serait bien compliqué. Au cours des années, leur système s'était complexifié et renforcé pour éviter toute attaque. Forcément, il existait une faille quelque part, mais pour la trouver, il nous faudrait beaucoup de temps, de travail et de patience.
Mais il y avait probablement une personne qui pouvait trouver une faille et l'exploiter jusqu'à tout exploiter. Malheureusement, j'aurais évité qu'il s'agisse de cette personne...
— Mon oncle est extrêmement doué pour rechercher des failles dans un système informatique. Il pourrait détruire le Premier Ordre à lui tout seul et il était probablement prêt à le faire quand j'en étais à la tête.
— C'est parfait ! On n'a qu'à lui demander de l'aide !
Elle débordait de joie qu'elle commença à retenir en apercevant ma mine crispée.
— Tu ne t'entends vraiment pas avec lui ? s'inquiéta-t-elle alors que son sourire disparaissait.
— C'est assez compliqué... On devra avoir une longue discussion. Et j'ai peur de cette discussion. Parce qu'il a vu des choses en moi depuis très longtemps. Il avait compris ce qui se passait dans ma tête. Mais il a eu un moment de faiblesse, moi aussi. Mes parents n'ont pas compris par la suite.
Elle buvait chacune de mes paroles sans jamais oser m'interrompre. Elle ne posait pas la moindre question et peut-être que j'aurais voulu qu'elle le fasse, juste pour que ça me facilite la tâche. Mais j'allais devoir faire sans et lui parler de ce sujet si sensible ces derniers temps.
— Luke a remarqué que je ressemblais beaucoup à mon grand-père, parce que, a priori, on partage le même trouble. Un trouble de la personnalité borderline.
Elle secoua la tête, ne connaissant visiblement pas ce terme. En même temps, je venais récemment de le découvrir moi aussi, et pourtant, je sentais bien qu'il m'avait accompagné jusqu'alors.
En quelques phrases, je lui résumai la définition de ce trouble. J'en profitai pour glisser quelques anecdotes, notamment cette colère incontrôlée qui m'avait poussé à être violent avec des objets ; ou encore ces moments de vide où je savais à peine qui j'étais et ce que je foutais là.
À mesure de mon récit, elle prit mes mains dans les siennes et les caressa avec tendresse. Elle restait à mes côtés, peu importe ce que je lui disais. Elle ne semblait pas prête à fuir alors qu'elle aurait pu depuis un bon bout de temps.
Je n'étais pas un monstre à ses yeux et je ne l'avais jamais été. Elle arrivait à percevoir la lumière derrière toute cette noirceur.
— Je connais vraiment pas bien ce trouble, mais je serai là quoiqu'il arrive.
Mes mains s'en prirent de plus belle des siennes et elle finit par les lâcher pour les poser sur mes joues. D'un adorable regard, elle murmura mon nom, comme si c'était un résumé de ses pensées. Son pouce mouvait lentement sur ma peau et elle pencha délicatement la tête.
— On devrait peut-être aller retrouver Trilla, lui suggérai-je à demi-voix.
Elle hocha simplement la tête et me lâcha. D'un bond, elle se leva et m'aida à me relever en prenant de nouveau mes mains. Elle m'entraîna avec elle jusque dans le salon où Trilla avait la tête plongée sur son téléphone. Son regard se leva immédiatement à notre arrivée.
— Pendant un instant, je me suis demandé si vous alliez vraiment le faire à quelques mètres de moi, plaisanta-t-elle autant pour détendre l'atmosphère que pour elle-même.
Rey baissa les yeux un instant et ses sourcils se froncèrent. Puis elle reprit son sérieux et prit la parole :
— A priori, retourner chez toi est extrêmement dangereux pour toi... Mais c'est la même si tu vas chez Ben. Du coup, je me suis dit que tu pourrais rester ici un moment. Je pense qu'il ne prendra pas beaucoup de temps avant de remonter jusqu'à moi, mais ça nous laissera bien plus de temps de répit.
— Déjà, il va falloir qu'il remarque que je suis sortie de chez moi, ça peut nous laisser un jour ou deux, renchérit-elle de plus belle. Autant dire que je vais passer mon week-end à trouver une solution.
— On trouvera... Mais peut-être qu'il vaut mieux que tu aies au moins une nuit de répit.
Trilla hocha timidement la tête. Elle n'aimait pas se laisser faire aussi facilement, malheureusement, elle devait reconnaître qu'elle était actuellement dans une impasse pour le moment. Palpatine était à nos trousses et j'étais prêt à parier qu'il pourrait user de n'importe quelle technique pour nous intimider.
— On peut dormir à deux, mais si ça te gêne, le canapé peut se convertir en lit, lui proposa Rey en lui indiquant de son index ledit canapé beige où elle était actuellement assise.
— Je pense que je prendrais le canapé. Je ne voudrais pas empêcher ton chéri de dormir avec toi.
Sa remarque me fit immédiatement réagir et je levai les yeux au ciel, ce qui eut le don de la faire rire. Rey se tourna vers moi, un sourire en coin, puis elle s'agrippa à mon bras. Elle était prête à sacrifier une nuit à deux pour aider Trilla, quand bien même elle détestait qu'on se sépare. Son altruisme dépassait toujours ses insécurités.
— Mais ne faites pas trop de cochonneries... Enfin, vous êtes adultes, vaccinés, vous savez ce que c'est le consentement... Sauf que la nuit, les gens dorment et même si vous vous mettez un bâillon pour vous taire, ça s'entend quand même.
— Serais-tu en train de parler par expérience ? la taquinai-je.
Elle arqua un sourcil et se retint de me répondre, ce qui me laissa dans le flou. Enfin, je connaissais une partie de sa vie sexuelle, mais clairement pas ce genre de détails.
Notre échange amusa Rey avant qu'elle se ressaisisse :
— Ça vous dit que j'aille acheter des pizzas dans le supermarché en bas et qu'on passe une soirée calme à discuter ?
Trilla et moi acquiesçâmes immédiatement. Peut-être que, pour une fois, on ne passerait pas notre soirée à prévoir notre prochain plan...
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