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Chapitre 24

Le lendemain, au travail, j'avais remarqué l'éloignement de Rose par rapport au groupe. Je sentais bien qu'elle se forçait à sourire et à discuter avec nous, mais ce n'était clairement pas de plein cœur.

Alors, en fin de journée, je l'avais un peu retenue pour échanger un peu et essayer de la rassurer. J'étais une des rares à qui elle s'était confiée, donc, naturellement, elle avait accepté.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je peut-être un peu trop naïvement.

— C'est dans deux jours qu'on enterre ma sœur... Je suis vraiment pas prête pour ça. J'ai pas envie de voir le cadavre de ma sœur... de voir ses yeux éteints, son teint pâle...

— Tu n'es pas obligée de te rendre à son enterrement. C'est pas grave. T'as le droit de choisir quel sera le dernier souvenir que tu auras de ta sœur...

— Ma famille me le reprocherait...

Je ne pouvais que compatir face à cette angoisse. J'étais moi-même incapable de me détacher entièrement des reproches des autres.

— Est-ce que je peux faire quelque chose pour t'aider ? l'interrogeai-je en croisant mes bras. Si tu veux... Je peux t'accompagner avant, pendant ou après l'enterrement, si jamais tu as besoin du soutien de quelqu'un.

— Je veux bien que tu sois là après... Je serais complètement une loque, alors si je peux trouver une échappatoire, ça serait avec plaisir.

Je lui adressai un timide sourire, parce que c'était probablement ce que j'avais de mieux pour le moment. Je n'avais jamais connu la mort d'un proche, de se rendre compte ce qu'était une vie sans une personne en particulier... J'avais plutôt été dans un autre extrême. J'avais grandi sans famille. Comment pouvais-je perdre quelque chose qui n'existait pas ?

— Si ça te tente, tu pourras passer la soirée chez moi... Je préviendrai Ben si jamais tu as envie qu'on reste à deux, pour pas qu'il se pointe par hasard.

— D'accord... Même si je n'ai rien contre lui. Enfin, du peu que j'ai vu.

Elle aussi était la seule à connaître pour cette histoire de faux couple. Cette histoire qui me rendait quelque peu honteuse des fois. Ce qui fut de nouveau le cas lorsqu'elle aborda ce sujet :

— Et alors, ton faux couple ? J'ai eu l'impression que c'était assez tendu à un moment.

— En fait... On n'est plus un faux couple, avouai-je à demi-voix.

Ses yeux s'écarquillèrent aussitôt. Elle avait probablement encore du mal à comprendre la situation. Après tout, qui le pourrait vraiment avec aussi peu d'informations ?

— Je ne comprends pas forcément tout ce qu'il se passe moi-même, ajoutai-je en fronçant des sourcils. Mais je crois que je suis beaucoup attachée à lui... J'aime bien les moments qu'on passe ensemble et petit à petit, il arrive à balayer certaines de mes angoisses. Je n'ai plus la sensation d'être quelqu'un d'extrêmement étrange ou en dehors de la société...

— Il te fait sentir comme quelqu'un de spécial à tes yeux ?

— On peut dire ça comme ça...

Un léger silence s'installa et je sentais qu'elle mourrait d'envie de me poser une question. La fameuse question de l'amour. Et comme toujours, j'aurais été incapable de lui répondre, comme à n'importe qui.

Tout le monde m'avait toujours répété que l'amour, c'était évident, que je le remarquerais aussitôt dès que ça me tomberait dessus. Sauf que je n'avais jamais été comme tout le monde. Ces personnes-là avaient eu tout ce qui avait pu me manquer pour évoluer : des parents, une famille, un entourage qui leur auraient fait découvrir le monde.

Mais j'avais peur de ne jamais ressentir de l'amour pour Ben. Peut-être parce que, au fond de moi, j'en avais tout de même envie. J'avais envie de cette légèreté qu'avait Finn avec Poe. J'avais envie de me libérer de ces chaînes que je traînais depuis des années.

— Je ne sais pas si je l'aime, déclarai-je pour finalement briser ce silence.

— Ce n'est pas grave... C'est juste que j'avais la sensation que c'était le cas la manière dont tu parlais de lui et de votre relation.

Sa réaction, bien que rassurante, me perturba un peu. Mais je n'eus pas le temps de m'y pencher lorsque j'aperçus Ben sortir de sa voiture. Rose remarqua immédiatement mon absence passagère.

— Va le rejoindre, tu en meurs d'envie, me lança-t-elle en penchant sa tête. Tu le dévores vraiment des yeux...

Même si elle n'était pas en pleine forme actuellement, il y avait un grand sourire pour apaiser la tristesse qui parcourait de temps à autre son visage. Il n'était pas là pour me faire plaisir, mais parce qu'elle voyait quelque chose que je n'avais pas vu. Probablement la même chose que Ben avait perçu.

Elle insista de nouveau pour que je rejoigne Ben. Je pris alors une grande inspiration avant de me lancer dans une marche rapide en ma direction. Nos regards se croisèrent et j'avais presque envie de courir pour le rejoindre. Je sentais une étrange pression dans ma poitrine. Je voulais me jeter dans ses bras et embrasser ses lèvres à pleine bouche. Mais j'avais peur que ce soit trop brusque et peut-être une réaction un peu trop exagérée en public.

En arrivant face à lui, ma respiration se coupa un instant. Juste le temps de passer en revue sa tenue de haut en bas. Comme il sortait tout juste du travail, c'était un costard bleu marine qui le sied à merveille. Il n'avait pas mis de cravate et avait laissé un bouton ouvert en haut de sa chemise blanche. Ça donnait presque un air assez décontracté à sa tenue.

— Je veux t'embrasser jusqu'à ce que t'en aies le souffle coupé, avouai-je presque tremblante.

— Qu'est-ce qui te retient de le faire ?

— J'ai peur que ce soit trop pour toi... On est en public... Et si j'ai déjà envie de sauter dessus à ce point-là alors que ça ne fait même pas cinq minutes, comment on va finir cette soirée ?

Il lâcha un petit rire. Un adorable rire. Le genre de rire qui me hurlait "comme tu es mignonne". Je me sentais atrocement naïve, mais pas d'une manière négative.

— Tu as permission de me sauter dessus quand tu veux Rey, me susurra-t-il d'une voix langoureuse. Surtout quand je connais tes redoutables techniques de persuasion.

Mes lèvres s'approchèrent des siennes, hésitant quelques secondes pour finalement les plaquer brusquement aux siennes. Je saisis fermement son visage entre mes mains. Il fut un instant perturbé puis passa ses mains derrière mon dos, rapprochant son corps du mien. Notre baiser fut néanmoins assez court, parce que je ne me sentais pas de le faire durer en public.

Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire gêné, ce qui le fit sourire.

— Tu sais que des couples qui s'embrassent et sont extrêmement collés dans les rues, c'est très commun ? On est un couple hétéro, personne ne viendra nous embêter.

— Mais je ne sais pas ce que c'est d'être en couple...

— Ce n'est pas grave Rey. Prends le temps qu'il te faut, mais ça ne gênera personne que tu sautes quelques marches au passage... Je crois bien que ça semble amuser ton amie Rose.

Ma tête se tourna en sa direction. Elle n'avait pas bougé et il y avait toujours le même sourire sur ses lèvres. Visiblement, mes histoires rocambolesques semblaient l'amuser sans pour autant se moquer de moi. Elle me fit un simple signe de main que je lui rendis immédiatement, comme pour se dire au revoir. Puis elle partit.

Mon regard revint vers Ben. Ses yeux se perdaient entre les miens et mes lèvres. Lui aussi ne pouvait pas se contenter d'un baiser aussi simple et court que celui-ci. Mais il respectait mes limites. Toujours. Je me disais que c'était peut-être sa façon d'aimer, alors que n'importe qui devrait agir ainsi.

Enfin, il me montrait aussi qu'une autre voie était possible. Je n'étais pas obligée de suivre celle qu'on m'avait imposée. Je pouvais tracer ma propre route... Mais j'avais encore un peu de mal pour le moment.

*

Encore une fois, je passais la soirée avec Ben. C'était devenu assez récurrent ces derniers temps. J'étais parfois quelque peu perturbée qu'on partage autant de temps en ce moment.

Après tout, j'avais toujours été un peu quelqu'un de solitaire... Lui aussi. Alors, il nous arrivait parfois qu'on fasse chacun une activité seul dans son coin. Nous étions dans la même pièce mais nous faisions chacun nos affaires.

L'avantage était probablement ce canapé qu'on partageait actuellement à deux. Il était à moitié allongé sur celui-ci, sa tête contre mes cuisses et je sentais parfois ses cheveux sur mon bras. Il avait les yeux fermés et profitait juste du moment. Pendant ce temps, je continuais d'écrire un de mes projets actuels.

Parfois, il m'arrivait de bloquer et mon regard se perdait dans l'appartement de Ben. Il avait affiché une nouvelle toile sur un mur. Un dégradé de couleur où on pouvait y apercevoir quelques silhouettes. C'était extrêmement abstrait, comme s'il n'avait pas envie qu'on comprenne ce qu'il avait pu exprimer.

À un moment, je m'arrêtai sur une phrase et mon regard se posa sur lui. Délicatement posé à mes côtés. Il s'était à peine changé en arrivant. Il avait juste enlevé sa veste et avait déboutonné un peu plus sa chemise. Je ne pus m'empêcher de passer ma main dans ses cheveux.

Il laissa échapper un petit gémissement. Je venais probablement de le déranger pendant sa sieste.

— Tu fais quoi ? marmonna-t-il faiblement.

— Tes cheveux... Ils sont tout fluffy. Ils sont tous doux.

Il rit à ma remarque, sans pour autant ouvrir les yeux. Il semblait vraiment exténué par sa journée de travail.

— Dans ce cas, je suis ravi qu'ils te plaisent, parce que j'adore la sensation de tes doigts dedans.

Je souris simplement et il ouvrit ses yeux pour croiser mon regard.

— Je peux me permettre de te demander ce que tu écris ?

— Tu me juges si je te dis que c'est totalement un truc cliché où l'héroïne me ressemble un peu trop ? demandai-je maladroitement en détournant mon regard. Enfin, j'ai surtout repris le schéma des ennemis qui finissent par sortir ensemble...

— C'était d'ailleurs très marrant quand ils se taquinaient tous les deux.

Mon regard vint de nouveau se poser sur le sien, l'air interdit. Ma réaction l'amusa aussitôt et il sourit.

— Tu as lu ce que j'écris ou je rêve ? demandai-je à demi-voix.

— Tu m'avais filé le lien de tes histoires au cas où. Tu ne forçais pas pour avoir un retour vu que très peu de gens de ton entourage l'ont fait. Alors, j'ai lu par curiosité...

— Ça fait combien de temps que tu me lis ?

— J'ai commencé le soir même où tu m'as envoyé le lien.

De nouveau, j'étais bouche bée. Alors, pendant tout ce temps, il avait suivi mes écrits, mais il ne m'en avait jamais parlé. J'étais assez étonnée qu'un de mes proches fasse cet effort. J'en avais presque les larmes aux yeux.

— Tu écris bien Rey... Tu comprends peut-être pas grand-chose à l'amour, peut-être que tes personnages ne le disent pas clairement, mais tu crées une bonne alchimie entre eux, quand bien même ils partaient très mal.

— Merci... Je suppose.

Il me dévorait simplement du regard. C'était atrocement adorable et c'était suffisant pour me couper un moment le souffle. Son sourire se voulait rassurant, tout comme ses paroles, mais je ne pouvais m'empêcher de douter de lui. Parce que jamais personne ne m'avait vraiment lu.

Ma main abandonna quelque peu ses cheveux pour la faire glisser jusqu'à sa joue. De mon pouce, je la caressai délicatement.

— C'est grave si je ne suis pas capable de te dire "je t'aime" pour une raison qui m'échappe ? demandai-je maladroitement.

— Non... Et ça n'a aucune importance.

— Si je te le dis pour tenter, là, maintenant... Juste voir ce que je ressens, j'ai le droit ?

— Oui.

Sa réponse était simple, sans aucune forme de pression dans son timbre. Je sentais qu'il voulait vraiment que je fasse les choses à mon rythme. Il se contentait de me regarder, sans dire un mot de plus.

— Je t'aime, osai-je dire la voix tremblante.

Il me fixait, toujours silencieusement, et j'étais juste face à mes mots. Je pensais qu'ils seraient juste factuels. Mais ce fut plutôt une étrange sensation qui me prit. Je ne savais pas vraiment comment la définir. Tout ce que je savais, c'était que, pour un moment, je fus apaisée. Parce que j'y trouvais une part de vérité. Probablement.

J'étais persuadée que ces mots me brûleraient la langue, sauf que ce ne fut pas le cas. Je m'attendais à ce que mon corps et mon esprit réagissent comme si j'avais prononcé un horrible mensonge. Je m'attendais à tout sauf ce que je vivais actuellement. Et je ne m'attendais pas non plus à autant apprécier la lueur qui venait d'apparaître dans ses yeux.

— Tu veux parler de ce que ça te fait ? s'enquit-il d'une voix à la limite du murmure.

— C'est étrangement calme... Je pensais que j'aurais autant peur qu'avant de le dire. Mais ça a disparu aussitôt. J'ai du mal à comprendre...

— Je peux pas trop t'aider là-dedans. C'est à toi de faire ton propre chemin...

— Peut-être bien que c'est vrai.

Mon pouce caressa de nouveau sa joue et sa main vint à la rencontre de la mienne, comme pour me rassurer.

— Peut-être bien que je t'aime...

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