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Chapitre 19

Je n'avais pas de nouvelles de Ben depuis qu'il m'avait déposé chez moi la veille. J'attendais terriblement un message ou un quelconque autre signe de vie de sa part. Mais je m'en doutais.

Quand nos chemins s'étaient séparés à notre immeuble, son regard était un mélange d'une pléthore de sentiments. Il avait essayé de minimiser tout ça, faire comme si de rien n'était, sauf que sa douleur, sa peine et ses regrets m'avaient touché en plein cœur.

J'avais également compris que la situation était extrêmement lourde pour lui et je n'avais pas envie de rajouter une conversation où je forcerais pour obtenir des réponses. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être curieuse... Je craignais vraiment d'y découvrir de sales histoires.

J'espérais pouvoir repousser tous ces doutes, au moins pour une journée de plus, et ce, en profitant d'une simple journée de travail. Ce fut totalement vain lorsque j'aperçus le père de Ben, Han, dans le bureau de Leia.

Immédiatement, Poe s'approcha de moi, un café en main et un sourire sur les lèvres.

— Dis donc, tu fais une drôle de tête... T'as vu un fantôme ? me taquina-t-il entre quelques rires.

— On est d'accord que ce sont bien les parents de Ben qui se parlent ?

— Oui... Ça arrive de temps en temps, mais assez rarement depuis leur divorce.

— Ils sont divorcés ? répétai-je, surprise.

Voilà quelque chose de nouveau et qui pouvait expliquer beaucoup de choses. Parce que, malheureusement, les divorces étaient toujours quelque chose de compliqué à gérer autant pour les parents que pour leurs enfants.

— Ouais... Ça date un peu, mais je crois qu'ils auraient mieux fait de divorcer avant. J'ai toujours eu l'impression que ça ne pouvait jamais coller entre eux, qu'ils étaient trop pris par leur travail et il me semble qu'ils se disputaient beaucoup à la longue... Ben ne l'a jamais dit, parce qu'il évite toujours ce genre de sujets et aussi la plupart des gens de manière générale, mais je crois qu'il en a beaucoup souffert...

— Il a dû se sentir si seul, lâchai-je d'une voix à la limite du murmure.

— Probablement...

Sa compassion s'entendait à sa voix. Ce n'était pas la première fois que je m'en rendais compte. Il n'avait pas des airs de leader parce qu'il pouvait facilement prendre les devants et être très charismatique, mais aussi parce qu'il savait se mettre à la place d'autrui. Et je pouvais totalement comprendre pourquoi Finn était tombé sous son charme.

Han sortit alors du bureau de Leia et se dirigea vers la sortie. Il s'arrêta un instant dans sa démarche en croisant mon regard. Je lui adressai un timide "bonjour" qu'il me rendit immédiatement. Je sentais qu'il avait envie d'une bien plus longue discussion, mais il n'osa pas et reprit son chemin.

Poe me regardait, l'air dubitatif.

— Vous vous êtes déjà croisés ?

— Ouais... Longue histoire, soupirai-je en détournant mon regard.

— Je serais curieux d'entendre cette longue histoire, parce que je croyais que lui et Ben ne se parlaient plus.

— C'est toujours le cas...

Poe fronça les sourcils, d'autant plus perturbé par mes propos. De toute manière, je ne pourrais pas vraiment lui en dire plus, notamment parce que je n'en savais rien.

Pour le moment.

Il allait vraiment falloir que j'en parle davantage à Ben. Parce que rester dans l'ignorance créait une tension assez désagréable entre nous deux. Je ne savais toujours pas ce que je voulais vraiment avec lui, ce que je devais vraiment tester, mais peut-être que des échanges un peu plus doux ne nous feraient pas de mal...

Finn avait probablement remarqué mon mal-être passager, encore une fois, mais cette fois-ci, il n'osa pas en discuter avec moi. En même temps, il n'était pas totalement innocent dans toute cette histoire, contre son gré. Il avait provoqué une réunion familiale qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Sauf que ça avait renforcé toutes les questions que j'avais et j'avais vraiment la sensation que Ben me cachait de plus en plus de choses ces derniers temps.

L'idée de me rendre au garage de son père pour découvrir une partie de la vérité m'était venue à plusieurs reprises, sauf que je n'avais pas envie de faire ce genre de choses dans le dos de Ben. Il y avait probablement quelque chose d'extrêmement douloureux derrière tout ça et il valait mieux qu'il m'en parle de lui-même.

Dans la soirée, je m'étais alors pointé à son appartement, en espérant pouvoir calmer mes angoisses avec une simple discussion. Quand il m'ouvrit, je tombai sur les yeux surpris d'Armie posé devant un jeu de société par terre.

— J'aurais dû te prévenir qu'Armie venait ce soir, lança-t-il en baissant son regard?

— Tu ne l'as pas prévenu pour qu'elle vienne ? s'étonna Armie, un brin faussement furieux.

Ben se tourna vers son ami un instant et leva ses yeux au ciel. Puis il me proposa d'entrer et de m'installer avec eux.

— Tu veux jouer avec nous ? me proposa Armie.

— Pourquoi pas...

— Il faudrait peut-être aussi préparer à manger, annonça Ben, d'un ton assez ferme.

— Quoi ? Mais on a à peine commencé ! Tout ça parce que monsieur voulait finir sa peinture !

— N'est-ce pas comme ça que ça se passe d'habitude ? On prévoit une soirée jeux de société et on fait totalement autre chose ? Se moqua Ben.

— C'est vrai sauf qu'avant, tu me sautais dessus au moment où on commençait à jouer...

Ben écarquilla aussitôt des yeux, complètement pris au dépourvu, puis il se tourna vers moi pour jauger ma réaction. Étonnamment pour lui, j'étais au courant de sa relation avec Armie.

— Je lui ai dit, calme-toi ! se rattrapa aussitôt le rouquin.

— Pardon ? Mais d'où tu lui as dit ?

— Quoi ? Tu dis pas à ta copine que t'as baisé ton collègue ?

Armie était en train de se foutre ouvertement de la gueule de Ben, ce qui semblait vraiment agacer ce dernier.

— Je m'en vais si c'est ça ! Comme ça tu pourras lui sauter dessus après le repas !

— Tu veux pas te taire un peu ? répliqua Ben, l'air à la fois sérieux et un peu taquin.

— Vous avez déjà couché ensemble d'ailleurs ? Parce qu'avec moi, Ben n'a jamais été du genre très patient !

Le concerné leva les yeux au ciel, assez excédé par les réactions trollesques de son ami.

— Quoi ? On peut plus s'amuser et se taquiner entre amis ?

— Dis-moi ce que tu veux manger, comme ça, tu te manges et tu te barres.

Ben essayait de garder un ton assez posé et calme, mais ça se voyait qu'il s'en amusait un peu tout de même, même s'il y avait toujours une pointe d'embarras.

— Mais t'en fais pas, je m'en vais maintenant ! De toute manière, on arrivera jamais à jouer à ce jeu, je crois qu'il est maudit.

— En même temps, tu ramènes un jeu avec des fantômes, des sorcières et des je-sais-pas-quoi.

— Respecte un peu plus ce jeu que tu juges sans avoir y jouer ! rétorqua Armie en rangeant ledit jeu.

De nouveau, Ben leva les yeux au ciel, attendant probablement le départ de son ami avec impatience. Et je ne pus m'empêcher de rire en les voyant interagir comme ça. Ça se voyait qu'ils étaient extrêmement proches et jouaient complètement de cette fausse guerre. Mais je pouvais tout de même déceler un peu d'angoisse chez Ben, angoisse qui se traduisait par quelques regards à mon égard.

Une fois qu'Armie finit de ranger son jeu, il le rangea dans son sac et se leva.

— Rey, je suis ravi de t'avoir revu, même si ce ne fut que très bref vu que ton copain meurt d'envie de te sauter dessus !

— Mais arrête !

— J'espère tout de même qu'on se reverra une prochaine fois, quand Ben arrêtera de penser par sa bite.

— Mais ça suffit oui ? s'emporta le concerné, ce qui me fit immédiatement rire.

— En tout cas, sache qu'on serait très heureux de te revoir au bar.

— Tu peux venir aussi dans mon groupe de potes et collègues, lui proposai-je automatiquement. Suis Ben la prochaine fois.

— Ce serait avec plaisir !

Un grand sourire se dessina sur les lèvres d'Armie et il jeta un bref regard vers Ben.

— N'oublie pas de te protéger mon ami !

Il sortit quelques préservatifs de son sac qu'il lança sur Ben qui ferma les yeux et soupira longuement, ce qui amusa d'autant plus le rouquin.

— Sur ce, je vous laisse les petits lapins !

Armie nous salua tous les deux et quitta l'appartement. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire dès qu'il claqua la porte.

— Mais ça n'a rien de drôle enfin ! S'emporta Ben.

J'étais incapable de m'arrêter pendant un long moment, jusqu'à ce que je constate que sa tête blasée ne bougeait pas. Alors, je repris mon sérieux un instant.

— Tu devrais pas être autant gêné... J'en ai rien à foutre que tu sois sorti avec lui.

Il détourna son regard un instant et passa sa main dans les cheveux. Visiblement, il ne l'assumait pas vraiment.

— Mais si tu ne veux pas que j'en parle, pas de soucis, ajoutai-je en espérant le calmer un peu.

— C'était plutôt... discret entre nous. Il n'y avait pas beaucoup de gens au courant... et j'ai pas forcément envie que ça se sache.

Il se baissa pour ramasser les préservatifs par terre et les posa sur une table, légèrement tremblant. Je me levai d'un bond pour m'approcher de lui et mon regard se plongea alors dans le sien.

— Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda-t-il, presque angoissé de me voir aussi proche de lui.

Il avait une petite mine innocente et si adorable sur son visage. C'était assez rare pour le remarquer, parce que je sentais que c'était dans ces moments-là que son masque tombait un peu.

Mes lèvres s'approchèrent de son visage et il répondit aussitôt en m'embrassant avec beaucoup d'ardeur. Mes mains se posèrent délicatement sur son visage pour le garder près de moi tandis que ses mains vinrent parcourir ma taille.

Armie m'avait rappelé que nous n'étions jamais allés plus loin que quelques baisers et autres caresses, et c'était quelque chose qui me venait à l'esprit régulièrement. J'avais envie de lui et découvrir ce que pourrait devenir notre sexualité ensemble, mais en même temps, il y avait quelque chose qui me bloquait encore un peu. Je sentais que je ne pouvais pas encore foncer les yeux fermés. Parce que j'étais avec lui pour tester, parce que ce n'était pas vraiment mon copain selon les normes de la société...

Après tout, qui se trouvait un faux copain pour lui demander d'être son « copain » pour tester la notion de couple ?

J'étais toujours aussi ridicule.

Cette ambiguïté sur mes envies et mes désirs me tuait. Et je ne comprenais pas comment ça pouvait être aussi simple pour les autres couples. J'avais l'impression qu'en un claquement de doigts, ils se mettaient en couple, et puis ils finissaient leur vie à se disputer continuellement pour totalement se détester au bout de quelques années...

Il me suffisait de le voir avec Finn. À peine venait-il de rencontrer Poe qu'ils s'étaient mis ensemble, et je n'arrivais toujours pas à m'y faire avec le temps. J'avais beau être heureuse pour mon ami, je ne le comprenais pas.

Quand il arrêta de m'embrasser, il essuya une larme sur ma joue et je me rendis alors compte que je m'étais emportée dans mes pensées.

— Je vais réitérer ma question... Qu'est-ce qu'il y a ?

Je baissai mon regard un instant.

Si seulement j'étais capable d'y répondre pour moi-même, tout irait tellement mieux...

— J'en sais rien, répondis-je d'une voix presque muette.

Il prit mes mains pour me guider jusqu'au canapé et dès qu'on s'y installa, il me prit dans ses bras, caressant délicatement ma chevelure. Je sentais qu'il n'attendait pas de réponse en particulier et qu'il pouvait juste rester là, silencieusement à mes côtés.

C'était tout autant incroyablement doux que perturbant comme attention. C'était juste de la tendresse à l'état pur, un moment d'où il n'espérait rien en tirer en retour, où il acceptait juste que j'aille mal... Et ça me déprimait presque d'autant plus en me rendant compte que j'avais eu si peu d'interactions avec d'autres personnes. En même temps, je n'avais jamais réellement eu de famille et Finn était mon seul ami, avec qui je n'étais pas toujours sincère. Je n'arrivais pas à m'ouvrir aux autres personnes...

— Ben... Je comprends pas.

— Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?

— Tout. Pourquoi je me sens mal quand tu es aussi attentionné ? Pourquoi je ne suis pas capable de me lancer aveuglément dans une relation amoureuse ? Pourquoi tout paraît si simple pour les autres, mais pas pour moi ?

Je laissai quelques larmes couler sur son torse, j'étais en train de terriblement mouiller sa chemise noire, mais ça ne semblait pas le gêner.

— Est-ce que tu as déjà eu entièrement confiance en quelqu'un Rey ?

— Je... Je sais pas... Je crois pas...

— Tu as peur qu'on t'abandonne ?

— Non... De toute façon, je ne m'accroche jamais aux autres.

— Tu ne crois pas que tu ne t'accroches pas aux gens parce que tu as peur de les perdre ?

Immédiatement, mon regard se leva vers lui. Un regard probablement terrifié. Parce que ses mots furent comme un coup de poignard dans mon pauvre cœur. J'avais terriblement envie de tout nier et de le rejeter violemment, mais vu sa tendresse qu'il m'avait montrée juste avant, je n'en avais pas la force.

Alors, ma seule réaction fut assez simple et mes nerfs lâchèrent, se manifestant par un violent torrent de larmes.

— Rey... Ce n'est pas grave... Je te jure que ça va aller...

Il prit mon visage entre ses mains et son regard était intensément doux. Son masque avait totalement disparu depuis que nous étions sur ce canapé.

— Je te comprends totalement... Je ne peux pas m'attacher aux gens sans avoir la même peur. Ils finiront toujours par me trahir ou par partir. Et malheureusement, toi aussi tu partiras un jour Rey...

— Parce que j'en saurai trop sur toi ?

— Entre autres choses... Mais je suis persuadé qu'au bout d'un moment, tu te rendras compte que cette situation entre nous deux ne te convient pas et tu partiras. Il suffit de voir quand on était encore en faux couple, tu voulais déjà programmer la fin alors qu'on avait à peine commencé.

Je me mordis la lèvre inférieure en me rendant compte que je l'avais blessé. Et ce fut comme un deuxième coup de poignard, qui fut tout aussi douloureux que le précédent.

Et maintenant, j'avais l'impression de n'avoir agi que comme une connasse avec lui. Je lui avais demandé de jouer les faux petits amis pour moi, alors qu'il avait des sentiments pour moi. Puis je lui demandais une étrange relation pour tester la notion de couple. Et encore une fois, ses sentiments lui feraient défaut. Parce que, de mon côté, j'ignorais ce que je ressentais pour lui... J'avais une affection et une attache extrêmement forte, mais j'étais incapable de dire à quel point je l'aimais. Parce que je ne savais pas ce qu'était l'amour non plus...

Au final, j'étais juste une gamine perdue en quête de réponse alors que lui, même s'il avait ses propres doutes, il voulait probablement plus avec moi...

— Ben, je peux te poser une question ?

— C'est à propos de mon travail ? demanda-t-il, l'air légèrement apeuré.

— Non... Pas pour le moment. Est-ce que tu voudrais que je t'aime et que je te le dise ?

Il laissa un long silence entre nous. Du coup, avant même qu'il réponde, je savais déjà le fond de sa pensée.

— T'aimerais qu'on soit vraiment un couple...

— Non.

— Pourquoi tu mens ?

— Parce que tu ne veux pas de ça et je sais que tu ne le voudras jamais.

— Toi aussi t'as un problème avec l'abandon, lui fis-je remarquer dans un murmure.

Ses lèvres tremblaient et ses yeux s'humidifièrent lentement.

— Ouais... Complètement. Probablement aussi pour ça que le plan pour jouer ton petit copain me plaisait dans le fond. Ça ne m'engageait à rien alors que tu me plaisais...

Je me sentais mal, terriblement mal. Parce que j'avais l'impression de n'être qu'une énorme connasse. Alors, ma réaction fut probablement la plus stupide et je l'embrassai à pleine bouche. Mes lèvres rencontrèrent peut-être un peu trop violemment les siennes, probablement parce que je fuyais juste la discussion.

Il m'arrêta alors et plongea son regard dans le mien. J'eus alors confirmation que je venais vraiment de le brusquer.

— Rey... Tu veux vraiment continuer ça ? Toute cette mascarade ? Tout est devenu complètement ambigu entre nous maintenant...

Je le fixai, l'air béat. Qu'est-ce que je pouvais bien lui dire ? Je ne savais pas. Je ne savais plus rien. Et on en revenait régulièrement à se prendre la tête. Parce qu'aucun d'entre nous ne savait vraiment comment nous devions agir et comment surpasser nos difficultés.

— J'en sais rien... Je voudrais tellement que tout soit facile, mais j'y arrive pas... Et puis je me retrouve à douter de toi. J'ai l'impression que tu portes un masque constamment, comme si tu pensais qu'on allait y découvrir un monstre derrière... Je sens que c'est pas ça, mais de jour en jour, j'ai l'impression que tu es de plus en plus mystérieux...

— Je ne vais pas te parler de mon travail ni de ma famille.

— Alors tu préfères que je demande à ton père ou à Finn ? Parce que c'est ça dont t'as peur ? Que je découvre tes plus sombres secrets ? Que je voie vraiment une faille en toi ? Je le sens que t'as juste peur...

Il détourna son regard et se leva d'un bon, posant un pouce et un index sur son front comme s'il essayait de se calmer. Puis il tourna son regard vers moi, les yeux humides.

— Ouais... T'as raison. J'ai peur que tu t'en ailles et ce dès le début. Au moins avec un masque de connard arrogant, les gens ne s'attachent pas à moi... Et j'ai eu tort de croire qu'un faux couple serait tout aussi simple.

— Pourquoi j'ai l'impression que c'est encore plus compliqué de faire un faux couple plutôt qu'un couple comme n'importe qui ?

— Peut-être parce qu'on n'est pas n'importe qui...

Il y avait un brin d'agacement dans sa voix, notamment depuis que j'avais mentionné sa famille ou son travail.

Je me levai du canapé pour le prendre dans mes bras. Je plaquai ma tête contre son torse et j'entendis les battements lourds de son cœur. Ma respiration se ralentit et pendant un instant, j'abandonnai une part de mes pensées, juste pour apprécier ce simple contact.

— Je m'en veux de ne pas savoir ce que je veux, soufflai-je, la voix tremblante.

— Je m'en veux parce que j'ai l'impression de te brusquer alors que moi non plus, je ne sais pas ce que je veux.

Je levai mon regard vers lui et le sien était si doux, tellement que c'est était perturbant. Étonnamment, je me sentais extrêmement bien dans ses bras et je pourrais rester ainsi pendant très longtemps.

— Mais ce qui se passe entre nous, c'est vraiment pas bien. C'est pas sain, lâchai-je péniblement. On est tous les deux perdus... Tes sentiments sont bien clairs pour moi, moi j'en sais rien, c'est pas équitable. Je sais pas grand-chose de toi, tu me caches des trucs et ça me fait vraiment chier. Et j'ai l'impression que tout ce que je veux, c'est être dans tes bras. C'est pas un couple tout ça.

— Mais un couple... Ça peut très bien juste être ça. Juste des câlins... Les sentiments, ce n'est pas ce qu'il y a de plus important non plus.

— Je crois pas que ce soit un couple quand même...

— C'est quoi ton modèle de couple alors ?

Mes mains se resserrèrent sur sa chemise et je retins un sanglot. Encore une fois, j'étais incapable de répondre à sa question.

— Ou sinon, comment devrait être un couple ? Me demanda-t-il en voyant mon hésitation.

— Les gens se mettent en couple parce qu'ils se sentent obligés de le faire pour bien paraître, pour qu'on leur foute la paix, puis ils s'engueulent, se marient n'importe comment et ont des enfants qu'ils abandonneront comme des lâches...

Il prit mon visage entre les mains et caressa délicatement mes joues du bout de ses pouces pour essuyer mes larmes.

— Mais Rey... C'est pas un couple idéal ça, rétorqua-t-il d'une douce voix.

— Pourtant, c'est ce que tout le monde fait... Dont mes parents !

Mon souffle se coupa un instant et je laissai échapper un long soupir. Et là, ce fut un nouveau coup de poignard. Dans un genre assez différent. Parce que je venais de le dire clairement.

Je le relâchai et m'éloignai d'un pas de lui, fixant alors le sol.

— Tu peux te trouver une autre vision du couple, t'affranchir de celle de tes parents et te construire ta propre vision. Ça peut être sans sentiment, juste des câlins...

Mon regard se posa sur sa fenêtre et je regardais l'horizon. Contrairement à mon appartement, il avait vue sur la grande avenue à côté de notre immeuble tandis que j'apercevais un petit parc toujours rempli d'un tas d'enfants. Je me déconnectais un peu de la situation, juste quelques secondes qui, dans ce silence, me parurent extrêmement longues.

Puis mon regard revint vers lui. Il attendait impatiemment ma réaction et je ne savais toujours pas où me diriger dans cette discussion. J'étais encore en train de digérer une grande partie de notre discussion. Parce que j'avais découvert beaucoup de choses à mon sujet et je n'arrivais toujours pas à y croire.

— J'arrive pas à me dire qu'on est un couple...

— Moi non plus... On est juste un faux couple pour nous-mêmes. Mais je pense qu'il faudrait qu'on se donne une date, au moins pour qu'on fasse un point à un moment. On peut rester un peu dans cette ambiguïté, mais pas éternellement.

Ma respiration se coupa un instant et je ne pensais pas que cette proposition m'angoisserait autant. En même temps, j'étais totalement perdue actuellement, alors comment pouvais-je déterminer une potentielle date de fin ?

— Ça fait tout de même un mois que toute cette histoire a commencé, ajouta-t-il. Peut-être qu'on devrait se donner un mois. On pourra très bien se dire qu'on continue comme ça...

— D'accord, approuvai-je faiblement.

De toute manière, dans le fond, j'en savais rien...

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