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Chapitre 18

Ben soupira longuement en voyant le dépanneur qui n'était autre que son père s'approcher de nous. Il se tourna brusquement vers Finn, contrôlant à peine sa colère.

— Tu l'as fait exprès ?

— Comment aurais-je pu savoir que je tomberais sur ton père ? répliqua-t-il pour se défendre, naïvement.

— Ne joue pas les innocents comme ça, on a travaillé tous les deux dans la même entreprise, lâcha-t-il, la voix pleine de dédain.

Il ne laissa pas le temps à Finn de répondre et sortit de sa voiture. J'échangeai un bref regard avec mon ami. Bien évidemment, nous étions tous les deux surpris par la virulence des mots de Ben, mais j'étais également très intriguée par le travail de Ben. Il avait facilement esquivé la moindre question à ce sujet, notamment en sortant la carte du secret professionnel, sauf que, maintenant, j'avais l'intime conviction qu'il y avait quelque chose de grave derrière tout ça.

Puis mon regard se posa sur Ben qui avait laissé la portière ouverte, posé contre sa voiture, un brin nonchalant. Quand son père aperçut son visage, sa démarche ralentit un bref moment.

— Ben...

— Han Solo. Je te laisse examiner ma voiture et trouver le problème.

Jamais je n'avais entendu Ben être aussi froid et dur. Il aurait été bien plus doux avec un étranger qu'actuellement avec son père. Après tout, il m'avait brièvement parlé de son rapport avec ses parents et c'était plutôt conflictuel pour des raisons que j'ignorais.

Alors qu'il s'apprêtait à remonter dans la voiture, son père le retint, ce qui sembla assez exaspérant.

— Ben ! Je suis ton père, tu ne peux pas faire comme si de rien n'était !

— Mon père est mort.

Sa voix ne changeait pas, mais je voyais ses mains trembler. Il n'était pas aussi maître de la situation qu'il le voudrait le montrer. Son masque me paraissait encore une fois extrêmement faillible.

— J'aimerais que tu repasses à la maison un jour... Tu nous manques, à ta mère et moi.

— C'est trop tard. Vous m'avez tous les deux menti sur mon grand-père.

Ben maîtrisait encore une fois son masque à la perfection. Il était complètement stoïque et chaque mimique sur son visage semblait extrêmement bien contrôlée. Mais je percevais ses doutes. Je voyais son poing se desserrer par réflexe pendant une fraction de seconde.

— Je vais faire un tour, annonça-t-il en baissant son regard.

Il ferma la portière et s'éloigna de la voiture. Immédiatement, je quittai le véhicule pour le rejoindre d'une démarche rapide au croisement d'une autre rue. Je le pris par l'avant-bras pour l'arrêter. Il eut un bref sursaut et soupira longuement en croisant mon regard.

— Désolée... Je ne voulais pas t'effrayer...

— Je n'ai pas envie d'en parler, asséna-t-il comme pour me couper la parole.

Il se détacha de mon emprise et je ne forçai pas de nouveau le contact.

— D'accord... Mais ça ne m'empêchera pas d'avoir de nombreuses questions.

— Et elles resteront sans réponse.

De nouveau, il se renfermait, comme si ça allait vraiment le protéger. Mais je savais qu'il était brisé à l'intérieur. Je savais que lui aussi avait accumulé les sales histoires dans sa famille.

Sauf qu'il avait vraiment une famille... Pas comme moi. Cette simple pensée fit couler une larme sur ma joue. Le regard de Ben s'adoucit alors et j'eus l'impression d'y lire un brin de culpabilité.

— Rey... Je suis désolé... Je ne voulais pas...

— Non, c'est autre chose...

Il mit son masque de côté pour me prendre dans ses bras et ma tête posée contre son torse, j'entendais son cœur qui s'accélérait en même temps que son souffle sur mon épaule. Il passa délicatement sa main dans ma chevelure.

J'aurais espéré que ce moment puisse mettre en pause mes pensées, mais non.

En même temps, je me trouvais incroyablement stupide. Tout le monde avait une famille. Tout le monde avait des parents, des frères et sœurs... Et dans tout ce tas de gens, il y avait moi. Et encore une fois, j'avais juste l'impression de ne pas faire partie du même monde. Encore une fois, je me sentais seule.

— Ben... Il va me falloir de vraies explications à un moment quand même... Parce que ton père a l'air de t'aimer... Alors, je comprends pas...

Il peina à avaler sa salive et je venais probablement d'envenimer la situation plus qu'autre chose. J'aurais peut-être mieux fait de tout garder pour moi, mais je n'avais pas envie que ce soit le cas avec lui. Depuis que nous nous étions confessé sur notre solitude mutuelle, un lien s'était créé entre nous. Un lien peut-être un peu trop fort à mon goût. À partir de ce moment, tout avait dégénéré...

Je me détachai de ses bras pour le regarder dans les yeux et essayer d'y trouver une réponse. Il tentait de masquer ses réelles intentions, mais je sentais le conflit en lui.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé dans ta famille ? l'interrogeai-je dans un murmure qui n'attendait pas une réponse de sitôt.

Je pris son visage entre mes mains et caressai du bout de mes doigts ses joues.

— Si jamais tu as envie d'en parler, je serai prête à t'écouter.

Il baissa son regard et prit une lourde inspiration. Évidemment, ce n'était pas maintenant qu'il se confierait sur ses dramas familiaux. Je voulais juste lui laisser la porte ouverte, peu importe ce qu'il aurait à me dire... Après tout, nous partagions la même solitude.

— Je vais vraiment faire un tour... Ça te gêne pas de le payer à ma place ? me demanda-t-il en sortant son portefeuilles.

— Pas de soucis...

Il me tendit quelques billets que j'hésitai à prendre. Parce que je sentais qu'il ne cherchait qu'à fuir et que ce serait notre dernier contact avant de longues minutes. Je n'avais pas envie qu'il parte et se retrouve seul...

Je finis par prendre l'argent et comme je m'en doutais, il partit sans dire un mot de plus. Je le regardai s'éloigner, la tête baissée, comme s'il voulait éviter le regard de tout le monde.

Puis mon regard se posa sur son père, Han, qui avait ouvert le capot et cherchait à résoudre activement le problème. Je revins vers lui, la démarche légèrement tremblante.

Comment devais-je me comporter devant son père ?

Ben le détestait pour une raison qui m'échappait et Han semblait souffrir de ce conflit. Il voulait renouer le contact, mais Ben l'avait totalement repoussé, assez violemment en y repensant.

Han leva un instant son regard vers moi et m'adressa un simple sourire. Je le lui rendis timidement. Peut-être que je devrais me méfier de lui, mais mon instinct n'était pas du même avis.

— Est-ce que c'est grave ? l'interrogeai-je, la voix tremblante.

— Non, un simple problème avec la batterie... J'en vois tout le temps des cas comme ça.

Malgré le contexte, sa voix était extrêmement douce et bienveillante, ce qui renforçait d'autant plus mes doutes. Qu'est-ce que cachait sa famille ?

Au bout de quelques minutes, il referma le capot, m'annonçant qu'il venait de finir, et je réglai aussitôt ses services.

Il remballa son matériel et avant de partir, il se tourna vers moi.

— Prends soin de Ben.

Sa voix était empreinte d'une incroyable douleur et je me contentai de sourire, sans dire un mot.

Que pouvais-je bien lui dire ?

J'avais tellement peu d'informations sur cette situation que je ne savais même pas comment réagir.

Dès qu'il s'en alla, je montai dans la voiture pour retrouver Finn. Je pus constater que ce dernier était tout aussi perdu en me tournant vers lui.

— C'était quoi ce bordel ? s'enquit-il, naïvement.

— Rassure-moi... Tu ne l'as tout de même pas fait exprès...

— J'y suis pour rien ! Je ne savais même pas qu'il avait des problèmes avec son père ! se défendit-il, un peu sur les nerfs.

Je le fixai un long moment. C'était tout de même une drôle de coïncidence. San Francisco avait beau être une très grande ville, nous avions l'art de tous nous croiser, peut-être un peu trop même.

— Je te crois... Ne t'en fais pas.

— En vrai, ça ne m'étonne pas qu'un mec comme lui ait des problèmes avec son père.

Il y avait un brin d'ironie dans son ton et je n'avais même pas envie de relever.

— Je vais prévenir Ben que son père est parti, annonçai-je en sortant mon téléphone. Si jamais tu es pressé de rentrer chez toi...

— Au pire, je peux rentrer tout seul. On n'est pas loin... Et puis, je crois que tu vas avoir beaucoup de choses à parler avec ton chéri.

Visiblement, sa haine pour Ben n'était pas près de disparaître de sitôt. Leur haine mutuelle s'était créée sur leur lieu de travail en commun pendant un certain temps. Et encore une fois, il y avait des parts d'ombre dans la vie de Ben dont j'ignorais tout.

Malheureusement, je devais reconnaître que Finn avait raison sur ce point : je devais mettre certaines choses au clair avec Ben. Parce qu'à en entendre mon ami, Ben travaillait dans la pire entreprise du monde. Après tout, il avait l'air d'avoir une vie assez aisée, ça ne venait pas de nulle part non plus...

— J'espère que ça se passera bien, surtout pour toi. Je suis déjà désolé d'avance de ce qu'il va te dire...

Son regard était lourd, peut-être un peu trop, et c'était suffisant pour me rendre muette.

Il quitta la voiture et commença sa marche, me laissant seule avec de terribles doutes.

Qu'est-ce que me cachait Ben ?

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