Chapitre 14 - Ben | tw
tw : alcool
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Ces derniers jours avaient été extrêmement tendus. Beaucoup trop même. Tellement que j'en étais rapidement devenu irritable et que je devais désormais masquer mes sautes d'humeur.
D'un côté, je devais gérer les affaires habituelles au sein de l'entreprise. J'enchaînais les réunions avec des connards tous pires les uns que les autres et je devais me retenir de leur balancer à leur gueule ce que je pensais vraiment d'eux.
De l'autre, j'étais en pleine élaboration d'un plan avec Trilla. Il fallait vraiment qu'on fasse de notre mieux pour ne laisser aucune trace et en travaillant dans une entreprise qui récoltait la moindre donnée pour l'analyser, autant dire que ça compliquait notre tâche. Dans n'importe quelle autre entreprise, la détruire de l'intérieur serait bien facile parce qu'il suffisait de détruire une ou deux bases de données, ou encore un ou deux postes de travail. Mais ici, nous étions face à une pieuvre qui pouvait faire repousser n'importe laquelle de ses tentacules...
Nous avions redoublé de moyens pour éviter de nous faire prendre. On en discutait que dans des lieux sans la moindre surveillance et nous évitions tous moyens de communication que ce soit via SMS ou via internet. Nous ne devions pas laisser la moindre trace. Parce que, au moindre faux pas, nous signions notre arrêt de mort.
Heureusement, j'avais toujours été assez doué pour mentir. Aucun de nos clients ou de nos employés ne soupçonnait quoi que ce soit. De toute manière, j'avais bien vu mes capacités avec Rey au début de notre faux couple. Elle ignorait à quel point j'étais intéressé par elle tout en acceptant ce marché entre nous. Et pour me mentir à moi-même, j'étais encore plus doué dans ce domaine ; à mon plus grand malheur, je suppose.
Ces derniers jours, j'avais pu échanger quelques messages avec Rey, rien de bien développé. En même temps, il fallait qu'on retrouve nos habitudes, d'autant plus au vu de la situation actuelle. Encore une fois, personne ne devait savoir pour notre relation...
Alors, chaque jour, mon cœur me serrait en arrivant au travail. Je craignais le moment où tout exploserait et où je ne contrôlerais vraiment plus rien – déjà que c'était plutôt le bordel.
Chaque jour, je saluais chacun de mes employés – anciennement mes collègues – avec amertume. Chaque jour, je constatais les réunions qui se suivaient et qui promettaient être de pire en pire. Chaque jour, je voyais la joie dans le regard de nos clients, satisfaits de leurs méfaits.
Sauf que, ce jour-là, un sursaut me prit quand je vis un vieil homme dans mon bureau. Il était confortablement installé dans un fauteuil et s'était même servi un verre de bourbon. Malgré mon air déstabilisé, son attitude ne changea pas et un simple sourire se dessina sur son visage.
— Enfin ! lâcha-t-il dans un soupir satisfait.
Je m'avançai lentement d'un pas. Comment cette personne avait pu s'introduire ici ? Une sécurité était censée être là pour pouvoir empêcher toute intrusion. Alors, vraiment, qu'est-ce qu'il faisait là ?
— Snoke t'a bien formé.
Il se pencha et son regard était bien plus perçant qu'auparavant, probablement pour me déstabiliser.
— Snoke est mort, rétorquai-je maladroitement.
— Quelle importance ? Je lui ai tout enseigné.
À ce moment-là, je pris alors conscience que j'étais de nouveau dans une merde qui me dépassait. Évidemment, Snoke n'avait jamais été seul et il y avait forcément quelqu'un d'autre. Une personne qui pouvait potentiellement le dépasser.
— J'ai également été celui qui l'a poussé à se tourner vers toi, à te recruter dans son entreprise...
Un frisson s'empara de tout mon corps un instant. Je m'enfonçais vraiment de plus en plus dans ce bordel sans avoir la moindre issue de secours.
Il m'invita à m'asseoir dans le fauteuil en face de lui et je m'exécutai, le cœur serré. Il me servit aussitôt un verre que j'acceptai poliment tout en sachant que je n'y tremperais jamais les lèvres.
— Je t'observe depuis longtemps Ben Solo... ou Kylo Ren, comme tu le souhaites. Je connaissais même très bien ton grand-père.
Je mis immédiatement à trembler et je peinais à garder mon verre entre mes mains. Mais qui était-il ? Il se pointait avec autant de questions que de réponses, mais une seule question me préoccupait pour le moment : qui était-il ?
— Tu dois probablement te demander qui je suis et ce que je viens te demander, ajouta-t-il, l'air malin.
J'avais comme l'impression qu'il lisait soudainement dans mes pensées et c'était extrêmement perturbant – un peu trop même.
— En effet, affirmai-je en tentant de garder une voix ferme.
Je préférais ne pas étaler tant que je n'avais pas plus d'informations de cet inconnu, mais je ne voulais pas rester silencieux non plus, pour ne pas lui laisser croire qu'il avait gagné cette manche. J'avais beau être dans la merde, je pouvais toujours trouver un moyen de me défendre...
— Dans le fond, tu sais qui je suis. Je suis là pour t'aider, d'une certaine manière. Je te donnerai beaucoup plus.
— Qu'est-ce que vous pourriez me donner ?
Je doutais réellement de ces capacités à m'offrir une opportunité intéressante. Après tout, s'il avait une entreprise comme la mienne et bien plus puissante, j'en aurais entendu parler.
— Je t'offrirai... la liberté. Je peux te débarrasser de toutes ces affaires, de toute cette entreprise.
Je m'affalai dans le fauteuil, prenant conscience de ce qu'il venait de me sortir. J'avais du mal à y croire et pourtant, c'était la réalité. Il me proposait réellement de me "sauver".
— Je me doute que ce ne soit pas gratuit. Qu'est-ce que vous voulez en échange ?
— Cette fille que tu connais si bien. Rey. Je veux qu'elle travaille pour moi.
Mais pourquoi s'intéressaient-ils tous à elle ? Après Snoke, cet inconnu...
— Pourquoi elle ? Qu'a-t-elle de si particulier ?
— Elle n'est pas celle que tu crois...
Il posa son verre sur la table en face de lui et se leva. Silencieusement, il fit quelques pas dans le bureau pour s'approcher de la baie vitrée. Il observa longuement l'horizon, comme si je n'attendais pas de réponses.
Finalement, je me résolus à prendre une grande gorgée de mon verre. C'était clairement une mauvaise idée, mais pour le moment, c'était ce que j'avais de mieux pour me calmer. Parce que j'attendais impatiemment le moment où je pourrais m'enfuir de cet endroit et passer à autre chose.
Mon regard ne cessait de le fixer. Ce mec jouait vraiment avec mes nerfs, surtout que je ne savais toujours pas de qui il s'agissait. Déjà, il se pointait ici aussi facilement et ensuite, ça... Et le pire dans tout ça, c'était qu'il était à l'origine de bien plus de problèmes que je ne le pensais...
Il finit par se tourner puis revint sur ses pas pour s'asseoir de nouveau dans le canapé, comme si de rien n'était. Vraiment, il faisait tout pour énerver.
— Qui est Rey Niima ? demandai-je une énième fois.
Un petit rire lui échappa. Probablement pour tourner la situation à son avantage. Alors que je me questionnai sur son identité et la raison de sa venue, celui-ci riait... Tout simplement.
— Fut-ce une époque où j'étais le mentor de ton grand-père. Je lui ai tout appris et je suis celui qui a pu réveiller son vrai potentiel. Alors, le jeune Anakin Skywalker s'est envolé pour devenir Dark Vador. Tout comme toi, Ben Solo, tu es devenu Kylo Ren... Ou du moins, tu aspirais à l'être.
Pourquoi détournait-il ma question pour me raconter tout ça ?
Déjà, c'était extrêmement frustrant, et ensuite, ces nouvelles informations étaient si déstabilisantes. Je ne m'attendais pas à tomber sur quelqu'un qui connaissait mon grand-père et certainement pas dans un tel contexte.
Maintenant, j'ignorais presque ce que j'attendais le plus comme informations. Même si j'avais une préférence quant à Rey. Mon grand-père faisait partie du passé et peu importe ce qu'il avait fait ou non, il fallait laisser mourir le passé.
— Je pourrais te guider... T'aider à devenir ce que ton grand-père n'a pas pu devenir.
— Je n'ai pas envie de devenir comme lui. Plus maintenant.
Il se pencha vers moi et son regard ne me quittait pas. Ses yeux ne clignaient pas, même pas une fraction de seconde, alors que les miens ne pouvaient plus le fixer.
— Très bien. Alors si seulement ta liberté t'intéresse, je peux te l'offrir. Tout ce que je te demande est simple : je veux que tu m'amènes Rey Niima. Ma petite-fille.
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