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Chapitre 10 - Ben

Chapitre assez dur en approche /o/

Et ce fut tout aussi dur à écrire sur quelques points. J'espère que ça vous plaira quand même vu certaines thématiques ! :3

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Encore une journée où j'avais enchaîné les rendez-vous, toujours plus conflictuels les uns que les autres. À plusieurs reprises, j'avais eu envie de hurler et de tout foutre en l'air, mais je m'étais fait violence pour rester calme. Trilla avait constamment remarqué mes sautes d'humeur et avait régulièrement pris le dessus.

Encore une fois, j'avais dû affronter Andrew Blaese. Le même client. Ce milliardaire capricieux à l'ego surdimensionné. Il m'avait fusillé du regard de multiples fois durant notre entretien, mais cette fois-ci, j'avais réussi à me tenir. Néanmoins, ça ne m'enlevait pas l'envie de le défigurer à chacune des syllabes qu'il prononçait.

Il m'énervait. Il le savait. Il en profitait.

Il n'hésita pas à me broyer la main en quittant la salle de réunion, persuadé qu'il me prouverait sa supériorité ainsi. Pour le moment, c'était bel et bien le cas... Malheureusement.

— T'as pas l'air d'humeur aujourd'hui, me fit remarquer Trilla. Tu veux pas traîner à mon appartement ?

J'étais bien tenté d'accepter. Après tout, on ferait comme d'autres fois. On prendrait quelques verres de trop et on se confierait. On comprendrait alors qu'on avait beaucoup en commun – peut-être un peu trop. Mais à chaque fois, ces soirées me faisaient tout autant de bien que de mal. Certes, elle me comprenait, mais ça me rappelait toutes ces soirées que j'avais passées avec Rey et comment nous nous étions rapprochés. Elle me manquait toujours autant...

— Je crois que je vais surtout me reposer... Ça m'a pas mal fatigué cette journée.

Elle savait que c'était un mensonge, mais elle n'insista pas et me laissa partir.

Je quittai mon entreprise, le cœur serré, craignant de me retrouver face à un autre client mécontent ou une autre victime. Heureusement, ce n'était que quelques regards déplacés. Après tout, je n'avais plus très bonne réputation ces derniers temps. Sans compter cette cicatrice qui m'avait marqué sur la moitié de mon visage.

Je ne pus m'empêcher de soupirer en apercevant la légère pluie à l'extérieur. Je n'avais pas non plus de parapluie. Tant pis, je marcherai suffisamment vite pour rejoindre ma voiture.

En quelques pas, j'atteignis ma voiture. Je peinais à sortir les clés de ma poche et finis par les faire tomber en entendant une voix familière :

— Salut petit !

En me tournant vers cet homme, je reconnus aussitôt les traits et les cheveux grisonnants de mon père. Visiblement, il était sorti de l'hôpital. Un battement de mon cœur sauta. Je ne pouvais pas prétendre ne pas l'avoir vu alors qu'il se trouvait à quelques pas de moi. Mais si je pouvais fuir, je l'aurais fait volontiers.

— Tu me manques fils, ajouta-t-il en constatant mon silence.

— Ton fils est mort, lâchai-je en espérant pouvoir suffisamment le brusquer pour qu'il fasse demi-tour.

Sa réaction fut bien différente que tout ce dont j'aurais pu imaginer. Un léger sourire se dessina sur son visage et il vint poser une main sur ma joue. Et je ne savais même plus comment réagir dans cette situation. J'étais fébrile et je devais juste contenir mes émotions encore une fois trop envahissantes.

— Non. Mon fils est vivant. Sinon tu ne serais pas devant moi...

Il enleva sa main et je baissai mon regard. J'aperçus mes clés encore au sol, qui baignait dans une flaque de pluie. J'avais presque envie d'en pleurer. Pourtant, ce n'était que des clés...

— Je suis vraiment désolé. Je n'ai pas été le père le plus présent jusqu'alors... Et j'aurais mieux fait d'écouter ton oncle, Luke.

J'avais envie de lui ressortir tout ce qu'avait pu dire Luke. Mais je n'avais même plus la force de parler. Alors, je me contentai de fixer mes clés par terre. J'étais complètement ailleurs et cette situation me dépassait totalement – même si c'était déjà le cas depuis quelque temps.

Alors que mon mutisme s'éternisait, il ramassa mes clés – le seul sujet de mon attention jusqu'alors – et me les tendit. Je les fixai encore pour éviter son regard mais aucune de mes mains ne bougea.

— Je ne voulais pas reconnaître que tu puisses être comme ton grand-père sur certains points, mais Luke l'a vu en toi... Et ça lui a fait peur. Pas une peur pour te rejeter, mais une peur où il s'inquiétait sincèrement pour toi, parce qu'il craignait que tu mettes ta vie en danger.

— J'y crois pas une seconde, marmonnai-je.

— Ton grand-père avait un trouble de la personnalité borderline. Il a été diagnostiqué assez tard et ne l'a dit à Luke que quelque temps avant sa mort... Et Luke a vu ça en toi. Il a vu tes émotions trop fortes, à la limite d'exploser. Sauf que j'ai nié, par pure fierté.

À ce moment-là, jamais je n'avais eu autant envie de fuir de ma vie. Je me retenais de lui arracher les clés des mains pour partir dans la seconde. Mais en fait, je n'y arrivais tout simplement pas. Je restais figé devant lui, peut-être parce qu'une part de moi le savait et ce, depuis longtemps.

— Maintenant, je dois me rendre à l'évidence... J'aurais dû mieux t'écouter. C'est évident que dans d'autres circonstances, jamais tu n'aurais travaillé dans cette entreprise, et tu ne l'aurais encore moins repris... Mais tu peux toujours revenir, il n'est jamais trop tard.

Je pris mes clés en main et le regardai enfin droit dans les yeux. Il y avait un petit sourire sur son visage, comme pour me donner confiance. Mais aussi beaucoup de peines dans son regard. Un étrange mélange qui me serra le cœur un instant.

— Je sais ce que je dois faire, mais je ne sais pas si j'aurai la force de le faire...

— Tu l'auras.

Il s'apprêtait à partir, mais je le retins, juste une dernière fois :

— Papa...

— Je sais.

De nouveau, il me sourit. Et je sentis la peine de son regard s'envoler doucement. Après cet échange silencieux, il partit et je rentrai dans ma voiture, complètement trempé. Je posai mes mains sur le volant tout en respirant lourdement. Mon emprise se renforça suffisamment pour que mes phalanges deviennent blanches.

Après une longue et énième respiration, je lâchai mon volant pour m'emparer de mon téléphone. J'avais quelques notifications que j'ignorais volontairement pour me lancer dans une simple recherche internet.

Trouble de la personnalité borderline.

En quelques secondes, je trouvais des réponses à mes questions.

Instabilité des émotions. Instabilité des relations interpersonnelles. Instabilité de l'image de soi.

Ces simples mots furent douloureux mais plus je continuai mes rapides recherches, plus ça me détruisait de l'intérieur. Enfin, il y avait quand même une part de moi qui était presque soulagée. De toute manière, ce n'était clairement pas maintenant que j'aurais les idées claires à ce sujet...

Je fermai toutes ces pages internet. Ce n'était pas le bon moment. Je n'avais vraiment pas l'esprit à ça.

De nouveau, je pris une longue inspiration qui me permit de remarquer qu'on avait tenté de me voir.

Rey.

Elle avait laissé un message.

Comme si je n'étais pas déjà au fin fond mentalement, il fallait qu'elle me contacte à ce moment précis. Quelle ironie.

Je peinais définitivement à garder mon téléphone en main. Parce que, de nouveau, elle tentait de renouer le contact. La dernière fois, c'était à cette soirée... Et comme toujours, je l'avais repoussé. Je l'avais abandonnée. Alors que c'était sa pire insécurité.

Je me résolus à lancer son message, sur haut-parleurs. Je posai mon téléphone sur le siège passager et m'adossai sur mon siège.

« Je sais que je devrais pas t'appeler et que je vais le regretter demain, mais je m'en fiche. Faut que je te parle et tu ne décroches pas... »

Je vais probablement tout autant regretter d'avoir écouté ce message, mais tant pis...

Peut-être qu'elle avait hésité à raccrocher à ce moment-là étant donné son long silence. En tout cas, j'entendis quelques voitures passer au loin. Elle était probablement au même bar, comme chaque vendredi, comme nous avions l'habitude de le faire quand nous étions encore ensemble...

« Tu n'étais pas que mon petit-ami Ben. Tu es devenu bien rapidement un ami extrêmement proche, mon meilleur ami d'une certaine manière. Je pensais que j'étais seule, que personne ne me comprendrait... Et tu m'as prouvé que je pouvais trouver ma place dans ce monde. Sauf que maintenant, je te hais de m'avoir laissée toute seule... Encore. Je sais que c'est aussi la merde de ton côté, que t'es probablement dans la merde jusqu'au cou... Mais ça n'empêche pas que malgré tout l'amour que j'ai encore pour toi, je déteste ! »

Elle raccrocha brutalement.

Je me jetai sur mon téléphone pour m'assurer que ce message était bien terminé. Il l'était. Ça ne faisait que quelques minutes qu'elle avait tenté de m'appeler. Peut-être même qu'elle était encore au bar, complètement détruite... Comme je l'étais.

Cette simple pensée suffit pour me pousser à démarrer la voiture et me rendre en direction du bar. La nuit était tombée depuis quelque temps et les routes avaient commencé à se vider, ce qui me permit de faire le trajet assez rapidement. Je me garai à quelques mètres du bar et d'une démarche rapide, je le rejoignis.

Alors que j'étais sur le point de rentrer, mon instinct prit le dessus et mon regard se posa sur le trottoir d'en face.

Rey. Elle était en pleurs et sécha quelques larmes avant de remarquer ma présence. Je vis immédiatement de l'amertume sur son visage. En même temps, pourquoi est-ce que je me pointais ici après un tel message ?

Pendant de longues secondes, on s'observait sans oser faire le premier pas. Seule une route où quelques voitures passaient nous séparait. Seulement quelques mètres. Nous avions rarement été aussi proches ces derniers temps.

Je finis par faire le premier pas et la rejoignis d'un pas à la fois pressé et hésitant. À tout moment, elle pouvait fuir et retourner à l'intérieur. Elle pourrait utiliser ses amis comme une barrière. Ou elle pouvait s'ouvrir... Mais j'en doutais.

Quand je fus face à elle, c'était le silence qui nous accompagnait un moment avant qu'elle souffle, d'une douce voix :

— Ben...

Même si elle avait tenté de masquer son état, son mascara avait laissé quelques traces aux coins externes. Puis elle avait une mine affreuse, rongée par le désespoir. Jusqu'alors, avoir été éloigné d'elle m'avait empêché d'avoir cette vision sous les yeux : celle d'une femme que j'avais brisée en l'abandonnant. Celle que j'avais laissée derrière parce que j'avais eu trop peur. Parce que tout était devenu trop fort à gérer. Parce que tout m'avait dépassé et que je ne contrôlais plus rien.

— Je suis désolé Rey. Je suis terriblement désolé.

Son regard ne quittait pas le mien et je sentais les larmes me monter. Elle finit par me prendre dans ses bras. Fermement. Elle posa sa tête contre mon torse et laissa échapper quelques larmes.

— Je suis désolée pour mon message... Je n'aurais jamais dû te dire tout ça...

— Il fallait bien que ça sorte, ne t'en veux pas.

Elle éclata en sanglots. Elle ne cherchait même plus à retenir ses émotions et je me sentais tellement mal à la voir ainsi. Elle avait beau être en partie soulagée par ma présence, je n'avais aucune idée combien de temps ça durerait.

Elle ne voulait pas me lâcher et, à vrai dire, moi non plus. Je ne voulais plus me réveiller un autre jour sans me dire qu'elle était ma petite-amie, que je pouvais compter sur elle, sa tendresse, ses doux baisers...

Quand elle se détacha de moi, elle faillit trébucher et je la rattrapai aussitôt. Elle se sentait presque honteuse de ne plus tenir droite.

— Tu as l'air assez éméchée, si tu veux, je peux te ramener chez moi, lui proposai-je alors qu'elle serrait très très fort mon bras.

Elle prit quelques secondes avant de hocher la tête comme simple réponse.

Alors, elle retourna à l'intérieur pour récupérer ses affaires et saluer ses amis. J'avais hésité à l'accompagner, mais j'ignorais l'avis qu'ils avaient de moi maintenant. Probablement mauvaise. Après tout, Rey avait plutôt bien souffert de notre séparation et ça se voyait.

Elle revint en titubant, son sac sur les bras. Je me permis de poser sa main sur la taille pour la coller à moi et l'aider ainsi à marcher. Elle s'accrocha à moi et peinait vraiment à aligner ses pieds. J'en étais même venu à l'installer sur le siège passager. En plus d'être dans un état second, elle commençait vraiment à être fatiguée et peinait à garder les yeux ouverts.

J'aurais pu la déposer chez elle et faire comme si de rien n'était. Pendant un instant, cette pensée parasite me traversa l'esprit. Mais non. Je n'allais plus l'abandonner.

Elle n'ouvrit pas le moindre œil du trajet, complètement assoupie. Je l'entendais parfois lâcher quelques balbutiements ou encore quelques gémissements, mais jamais de mots complets. Je n'avais pas pu m'empêcher de jeter quelques coups d'œil en sa direction et d'en apprécier la vue.

Lorsque j'arrivais devant ma maison, elle ne s'était toujours pas réveillée. Je posai une main sur son épaule, en espérant ne pas trop la brusquer. Elle laissa échapper un petit gémissement puis ouvrit les yeux. Un petit sourire se dessina sur son visage.

— On est arrivés, lui signalai-je dans un murmure.

Elle hocha timidement la tête et peinait à émerger.

En voyant qu'elle n'était pas prête à sortir de la voiture, je pris les devants et la pris dans mes bras. Elle posa délicatement sa tête sur mon épaule sans se soucier du contexte. C'était extrêmement doux de la voir aussi insouciante, juste pour un moment. Je la conduisis jusqu'à ma chambre pour l'y installer confortablement.

Elle finit par se relever un instant et regarda autour d'elle, l'air complètement perdu.

— Oh mon Dieu...

— Quelque chose ne va pas ? m'inquiétai-je.

— Je suis chez toi...

— Oui, et c'est aussi mon lit, lâchai-je avec un petit rire.

Elle se leva d'un bond et resta plantée devant moi, sans rien faire. Elle me fixait. Désormais, elle était complètement perdue.

Puis ses lèvres vinrent se poser sur les miennes pour m'embrasser langoureusement. J'aurais tellement voulu poursuivre ce baiser, mais je l'arrêtai.

— Je t'en prie Ben... Arrête de me repousser comme ça !

— Tu es bourrée. Je n'ai pas envie de faire quoi que ce soit avec toi dans cet état.

— T'as qu'à boire toi aussi alors ! me proposa-t-elle en haussant les épaules.

Elle posa ses mains sur mon cou, l'air désemparé. Ses yeux fixaient mes lèvres. Elle ne pensait qu'à ça. Et moi aussi, j'avais terriblement envie d'elle. J'en avais toujours eu envie. Mais pas comme ça, pas maintenant.

— Je t'aime Ben. Beaucoup trop, lâcha-t-elle d'une voix grave.

— Je sais.

De son index, elle dessina les contours de mes lèvres.

— J'adore quand tu me portes comme ça, mais je préfère quand tu me soulèves...

Je ne pus m'empêcher de rire à sa remarque. Elle rejoignit mon rire. Alors en chœur. je l'aidai à s'allonger dans le lit. Elle se laissa totalement faire. Je me contentai de la débarrasser de ses chaussures, ainsi que des miennes avant de la rejoindre à ses côtés.

— J'ai le droit de m'endormir sur toi même si je suis bourrée ? osa-t-elle demander.

— Oui...

— Est-ce que demain, tu feras comme si de rien n'était ?

— Non. Absolument pas. Je te le promets.

Elle posa sa tête sur mon torse et même si j'avais beau lui promettre que je serais là le lendemain, elle avait peur. Elle empoigna un bout du tissu de ma chemise et le serra entre ses doigts.

— Ne m'abandonne pas Ben...

— Toi non plus, ne m'abandonne pas Rey.

— Jamais.

C'était comme une promesse qu'on venait de se faire. Malheureusement, elle n'avait que peu de valeurs étant donné son état.

Demain, nous aurions une longue discussion et je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre...

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