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Chapitre 4 - Nina

Nina

Adam marche à mes côtés, les mains glissées dans les poches de sa veste en cuir. Le soleil décline sur Châtelet et teinte le ciel d'un rose intense, un effet secondaire positif de la couche de particules fines qui nous tue à petit feu.

Sur le quai, alors que le métro s'éloignait, j'ai cru entendre mon prénom. L'espace d'une minute, j'ai eu l'envie stupide qu'Adam me rattrape dans un geste aussi romantique, qu'insensé.

C'est ce qu'il a fait.

Quand je l'ai vu avancer avec cette confiance lumineuse, comme si un projecteur était braqué sur lui, une vague solaire a envahi ma poitrine, me coupant le souffle.

À présent, je regrette. J'aurais dû être raisonnable et le laisser en plan.

Je presse le pas pour avoir le maximum de temps à consacrer à mes révisions.

— Tu sais que si tu veux que je te foute la paix, tu n'as qu'à le demander, me rassure Adam, sentant sans doute mon changement d'attitude.

Je hausse une épaule comme si sa présence m'était égale, mais je ne dupe personne, pas même moi.

Arrivée devant le musée Pompidou, je choisis la file jaune pour entrer à la BPI.

— Je ne suis jamais venu ici, me révèle Adam. Il faut payer un billet ?

— Non, c'est gratuit, je le rassure. Et ouvert jusqu'à 22 heures.

On montre nos sacs au vigile et on emprunte la « chenille », cette longue série d'escalators dans un tube de Plexiglas qui court le long de la façade du bâtiment.

Au deuxième niveau, derrière la baie vitrée, je suis Adam sur le large balcon de métal qui donne une vue magnifique sur le parvis du musée et les toits des immeubles alentour.

— C'est dingue ! s'exclame-t-il.

Je ne fais plus attention à ce paysage depuis des mois, mais je le redécouvre dans l'intensité chaude de ses iris.

— C'est vrai.

Il n'y a que ça qui me vient : « C'est vrai ».

Une porte s'ouvre pour laisser sortir quelques étudiants, et la magie de l'instant disparaît. Je ne m'attarde pas davantage. J'abandonne Adam, persuadé que dans quelques minutes, quand il se sera lassé, il rentrera chez lui.

Je m'installe à côté d'une jeune femme, qui s'est endormie sur ses fiches de révision. D'après les schémas d'anatomie, en partie cachés par une cascade de tresses, c'est une étudiante en médecine.

Je sors mon matériel et me plonge dans le travail. Très vite, je retrouve ce bien-être familier. Plus le problème est difficile, plus je savoure sa résolution. J'enchaîne les exercices sans voir les heures défiler, jusqu'à ce qu'une voix féminine annonce depuis les haut-parleurs que la bibliothèque ferme dans quinze minutes.

— Classe prépa ? demande l'étudiante à côté de moi alors que je commence à rassembler mes copies à petits carreaux noircies de chiffres et de lettres.

Je hoche la tête et elle me confirme qu'elle est en première année de médecine.

— J'espère que tu m'as pas entendue ronfler tout à l'heure, ironise-t-elle.

— T'inquiètes, tu es du genre discrète, je t'aurais filé un coup de coude si tu avais fait trop bruit.

Elle rigole puis classe ses bristols par couleur.

L'ambiance est légère dans la bibliothèque.

— C'est compliqué pour toi aussi de bosser chez toi ? Perso, je vis avec ma famille dans un petit appart à Gagny, parents en horaires décalés, des frères turbulents. Impossible de dormir ou de me concentrer sans faire chier quelqu'un ou quelqu'un me fasse chier.

Elle pousse un sourire qui en dit long sur les sacrifices qu'elle fait pour réussir ses études.

Embarrassée par mes faux problèmes, je la détrompe en lui expliquant que je partage une colocation avec ma meilleure amie.

Ma voisine hoche la tête, pensive.

— Tu as de la chance d'habiter sur Paris.

Elle a raison. Mon père, polytechnicien, dirige son cabinet d'architecture et ma mère est professeure d'anglais. Je n'ai rien fait pour mériter d'être née au bon endroit, au bon moment, alors je fais tout mon possible pour ne pas la gâcher, cette chance.

Ma voisine termine de ranger ses affaires et me souhaite bon courage pour les concours avant de s'en aller.

— Un café, maintenant ? me propose une voix grave dans mon dos qui me fait sursauter.

Une joie idiote rosit mes joues.

Le haut-parleur annonce à nouveau la fermeture imminente de la bibliothèque.

Adam pose devant moi un très bel album de photographies de concerts.

— Tu crois que je peux l'emprunter ?

— Y a pas de prêt à la BPI, c'est juste pour la consultation...

— Ah.

— Dépêchez-vous de sortir, exige un bibliothécaire.

On s'excuse et on quitte les lieux au plus vite avec les quelques retardataires.

Dehors, il fait enfin nuit, et la température a chuté.

Adam enfile son Perfecto, tout droit revenu des années 80, puis balance :

— Et maintenant, on fait quoi ?

Il m'a attendue pendant plus de deux heures. Je suis toujours partagée entre l'envie qu'il reste à mes côtés, et celle qu'il s'en aille, qu'il arrête de perturber ma vie, le rythme de mon cœur et de ma respiration.

— Je dois rentrer chez moi.

Il m'adresse un demi-sourire, comme s'il s'y attendait.

— OK, demi-tour, je te raccompagne.

Ces quelques mots provoquent à nouveau cet étrange soulagement au fond de ma poitrine.


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