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Chapitre 21 ~ Nina


Nina


Allongée sur un brancard au milieu d'un couloir de l'hôpital, j'attends d'être prise en charge pendant qu'Annelise essaie de me changer les idées en me racontant des scénarios de comédie. Je ne l'écoute pas. Dès que la porte coupe-feu s'ouvre ou se ferme, j'espère voir Adam arriver. Un va-et-vient qui dure des heures...

Une infirmière se plante devant moi avec un petit chariot d'équipement.

— On va rapidement vérifier votre température et votre tension, m'annonce-t-elle en effectuant sa mission en quelques gestes rapides. Des douleurs quelque part ?

Je secoue la tête.

— Votre tension est un peu élevée, mais c'est sans doute lié au stress. Dès qu'un médecin vous aura examiné, vous pourrez rentrer chez vous a priori.

Je la remercie alors qu'elle passe au brancard suivant pour s'occuper d'un autre patient.

L'attente interminable se poursuit. Annelise, mon petit panda, se hisse à côté de moi. Ses cernes sont noircis par le mascara qu'elle n'a pas démaquillé en rentrant de sa soirée.

— Tu veux que je te raconte une autre histoire, me propose-t-elle d'une voix réconfortante.

— Pas la peine, je voudrais juste avoir des nouvelles d'Adam... ça fait des heures qu'on attend...

Elle acquiesce, puis s'étire.

— Il s'est passé quoi entre vous, m'interroge-t-elle d'une voix neutre.

Je n'ose pas lui raconter le torrent d'émotions qui me submerge et me cache derrière un sourire de façade.

— Juste un plan cul, rien de plus...

Annelise frotte ses yeux secs, puis bâille.

— Rappelle-moi quand tu t'es mise au « plan cul » ? se moque-t-elle en riant.

— Je m'y suis mise ce soir, j'aurais pu le faire avant, mais je n'en avais pas eu l'occasion, c'est tout.

— C'était bien ?

Je tente d'ignorer l'arc électrique qui réveille mon bas-ventre, et me contente de hausser les épaules.

— Oui, normal.

— Normal ? répète-t-elle en contenant autant que possible son hilarité pour ne pas attirer sur nous l'attention.

— C'était bien, OK ! je m'agace, légèrement embarrassée.

— Tant mieux, ma poulette. Ils ont dû le mettre dans une chambre, on finira par avoir de ses nouvelles, ne t'inquiète pas.

J'acquiesce mais l'angoisse de ne pas savoir où il est ni ce qu'il a, m'empêche de respirer à plein poumon.

La porte coupe-feu s'ouvre une nouvelle fois et je reconnais le pompier qui s'est occupé de moi. Je l'intercepte au moment où il passe devant mon brancard.

— Monsieur, excusez-moi, comment va Adam ?

Le pompier me regarde en fronçant les sourcils, perplexe.

— Vous m'avez secouru tout à l'heure, rue Gabrielle d'Estrées. Il y avait un homme avec moi, il est parti avec le SAMU. Vous savez ce qu'il a ?

Le pompier hoche la tête pendant qu'il remet en ordre ses souvenirs de l'intervention.

— Aucune idée, il a été envoyé dans un autre hôpital. Comme vous le voyez, m'annonce-t-il en désignant la file de brancards qui encombrent le couloir, il n'y a plus de place ici. Son cas était préoccupant, il ne pouvait pas attendre.

Un cas préoccupant ? Sa réponse me dévaste. Un trou béant se forme au fond de ma poitrine. Je me mets à trembler comme une feuille prise dans un ouragan, puis à suffoquer. Annelise essaie de me contenir en me prenant dans ses bras.

— Respire, ma poulette, respire.

Mais l'émotion est trop vive, je la repousse violemment. Son cri de surprise alerte une infirmière. Le pompier lui explique la situation, pendant qu'Annelise tente à nouveau de calmer d'une voix douce, mais pleine d'inquiétude. J'ai l'impression de me noyer. Mon cœur tambourine dans mes oreilles, ma vue se voile.

— Faite quelque chose, exige Annelise d'une voix stridente.

— Jacques, ici ! interpelle l'infirmière, une autre blouse blanche. Attaque de panique, elle sort d'une agression.

Quand j'ai l'impression que je vais m'évanouir, une douleur vive m'élance dans le bras. Une aiguille. En quelques instants, un gouffre cotonneux emporte ma peur de ne jamais revoir Adam.

***

J'émerge d'un sommeil sans rêves, les yeux lourds et la langue épaisse. Une poche transparente, suspendue à un crochet, est reliée par un tube à mon bras, transpercé d'un cathéter.

— Adam...

— Tout va bien, ma chérie, me rassure la voix de ma mère.

Mes parents apparaissent dans mon champ de vision. Ma mère, dont la peau noire a perdu tout son éclat, m'offre un faible sourire. Je lis son inquiétude sur ses traits tirés par la fatigue. Mon père se tient derrière elle, les mains posées sur ses épaules. Le dos voûté, il semble avoir rapetissé.

— On nous a assuré que tu n'avais rien, m'apprend-il. Tu as juste été sédatée car tu étais en état de choc. Je vais chercher un médecin maintenant que tu es réveillée.

Ma mère me tend un gobelet avec une paille. Je me redresse un peu pour avaler quelques gorgées, puis relâche la tension de mon cou et écrase ma tête dans l'oreiller, qui sent le propre industriel et le médicament.

— Adam... je souffle à nouveau entre mes lèvres, comme si ce prénom était imprimé sur ma langue.

Ma mère caresse mon bras et je me mets à pleurer. Ma peur est douloureuse. J'ai la sensation d'étouffer, terrorisée d'apprendre le pire à propos d'Adam. Une pression sur mon épaule me tire de mes pensées noires :

— Il est parti dans une autre ambulance que toi, tu te souviens ? me rassure Annelise, toujours à mes côtés. Je suis sûre qu'on aura bientôt des infos.

Mon esprit s'échappe peu à peu des limbes où il est englué. Quelques flashs de souvenirs récents se succèdent dans ma tête. L'odeur de son cuir mêlé à celle du tabac, son souffle sur ma nuque dans l'entrée de l'immeuble, mon sexe qui s'électrise... Sa voix grave dans la pénombre de ma chambre, la porte qui claque, le bitume piquant sous mes pieds... Puis son regard qui me suppliait de ne pas l'abandonner, même si sa bouche disait qu'il n'y avait pas de lendemain pour nous deux... Un baiser, le dernier, comme un adieu. Mon cœur fendu par les regrets, puis un bruit sourd, la morsure du froid, et cette peur qui a envahi mes poumons quand des mains étrangères m'ont alpaguée.

La vision d'Adam au sol, inerte, les yeux figés, est imprimée sur ma rétine.

— Tu crois qu'il est...

Mort. Le mot reste bloqué dans ma gorge, mais je ne parviens pas à chasser l'impensable de mon esprit.

— Annelise nous a raconté pour ton nouvel ami, m'apprend ma mère. Je suis sûre qu'il va bien, ne t'inquiète pas. Tu as passé une nuit très éprouvante, une agression, même si tu n'as pas été blessée, ce n'est pas rien. On est là d'accord ? Si tu veux en parler ou si tu veux te reposer, c'est toi qui décides.

Je tends les bras pour réclamer un câlin qu'elle m'offre sans hésiter.

Mon père revient accompagné d'un soignant.

— Réveillée, mademoiselle Guillot ?

Il demande à mes proches de sortir, puis consulte mon dossier médical sur sa tablette.

— Ah oui d'accord, réplique-t-il pour lui-même avant de s'adresser à moi. On vous a administré un anxiolytique, de la benzodiazépine, pour calmer votre crise de panique. Comment vous vous sentez maintenant ?

— Ça va, je tente de le convaincre d'une voix cassée par l'épuisement.

— Vous aviez déjà fait des attaques de panique ?

— Jamais.

— Vous veniez de vivre un événement stressant... Il y a des chances pour que vous n'en ayez jamais plus. Mais n'hésitez pas à consulter un psychologue, déclare-t-il, en vérifiant le débit du cathéter, si vous sentez que l'angoisse s'installe durablement. Il y a des thérapies qui marchent bien. Vous devez garder la perfusion encore un peu, c'est juste du glucose. OK ?

— OK. Vous avez des infos sur Adam, l'homme avec lequel je me suis fait agresser cette nuit ?

— Hum c'est votre petit ami ? Il est ici ? Quel service ?

— Non, on venait de se rencontrer... je sais qu'il a été transféré ailleurs...

Le jeune médecin tapote la tablette avec son pouce, visiblement embarrassé.

— Je vais me renseigner, je reviens vous voir si j'ai des infos ?

C'est une réponse de politesse. Il ne fera aucun effort pour m'aider. Il n'a même pas pris la peine de me demander son nom de famille.

Je retiens mes larmes, quand je réalise que j'ignore le nom d'Adam.

— Si vous vous sentez à nouveau des symptômes d'anxiété, vous nous appelez, OK ? Et n'attendez pas, on ne pourra vous donner à nouveau de la benzodiazépine, il y a trop de risques de dépendances. Les autres anxiolytiques mettent un peu plus de temps à faire effet.

Je le remercie sans lui révéler que l'angoisse est latente. Je dois sortir d'ici rapidement...

— Encore quelques heures en observation et elle pourra rentrer chez elle, révèle l'interne à ma famille en sortant.

— Avec Annelise, on va aller te chercher de quoi te changer, m'annonce ma mère. Ton père reste avec toi.

Avant de partir, mon amie se jette à mon cou et me promet qu'on ira se renseigner sur Adam dès son retour. Ses propos me procurent un léger soulagement, même si c'est insuffisant pour balayer complètement ma peur.

Mon père s'installe sur le bord du lit et saisit ma main. Son visage souriant ne dissimule pas son inquiétude.

— Je ne suis pas certain d'être le plus doué pour te consoler, s'excuse-t-il.

— Tout va bien, papa.

— Tu vois, c'est toi qui me rassures quand ça devrait être l'inverse.

Je souris, touchée par son air contrit.

— Tu peux me parler, tu sais ?

— Il n'y a pas grand-chose à raconter, j'étais dans la rue avec Adam et trois types nous sont tombés dessus. Ils voulaient de l'argent je crois.

Mon père déglutit, pendant que je retiens mes larmes.

— Ils t'ont... touchée ?

Je secoue la tête.

— Ils m'ont bousculée, insultée, mais ça va, j'ai rien... Mais Adam...

Ma voix s'éraille alors que les larmes dévalent mes joues.

— T'inquiète pas, ma puce, il est juste dans un autre hôpital, tente de me rassurer mon père en caressant mes cheveux. Tu veux que j'aille te chercher un magazine ou un livre pour te changer les idées ?

Je hausse les épaules, impuissante.

— Je lis un bouquin sur l'origine de l'Univers en ce moment, poursuit-il en sortant un pavé de sa mallette. Je peux te le prêter si tu veux ?

Curieuse, j'attrape le volume et lis la quatrième de couverture.

— C'est toujours l'un de tes sujets favoris, j'imagine.

Je lui confirme d'un petit mouvement de tête et commence à feuilleter l'ouvrage, mais les lettres se mélangent à cause de la fatigue.

— Tu pourrais me le lire, s'il te plait ?

Mon père sourit, satisfait d'avoir trouvé le moyen de me réconforter. Quand sa voix grave résonne dans la pièce, je ressens enfin un léger apaisement.

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