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Chapitre 14

« Je ne veux pas être méchant, mais tu as vraiment une mine affreuse Jisung. »

Sans savoir si c'était une bonne idée ou non, Jisung avait accepté après plusieurs jours de ne pas travailler un soir après ses cours pour aller boire un café avec Changbin dans l'établissement de son frère. Il avait été très récalcitrant pour plusieurs raisons : il n'avait aucune envie de tomber sur l'ami de Minho qui travaillait au café, il ne voulait pas non plus tomber sur l'étudiant, et surtout il n'avait aucune envie de retarder le moment où il récupérait Soonyeon à l'école.

Yongbok et Chan avaient laissé les deux professeurs s'installer dans leur bureau à l'abri des regards indiscrets. Jisung sirotait d'un air absent son café et Changbin semblait plutôt contrarié en face de lui. Son ami ne savait rien de toute la situation et d'à quel point il se sentait mal. Les jours suivants sa conversation avec Minho l'avait laissé vide et sans force. Son cœur était en mille morceaux et la moindre allusion à son étudiant déchirait le peu de joie qu'il arrivait à trouver dans son quotidien.

Bien évidemment, son frère et son beau frère étaient tous les deux au courant de la situation. Les deux semblaient être partagés entre inquiétude et soulagement. Mais Changbin ne savait rien et son regard accusateur pesait lourd sur les épaules du professeur.

« Dis moi ce qu'il t'arrive. » reprit son ami en soupirant. « Tu sais que je suis là pour t'aider si besoin, mais je ne peux pas deviner tout Jisung. »

« C'est compliqué. » répondit-il, le regard fuyant. « Je te l'ai déjà dis, ça implique plein de choses et des secrets dont je ne suis pas fier. »

« Si ton frère est au courant de quoi que ce soit tu as conscience que je suis capable d'aller le secouer jusqu'à ce qu'il avoue ? » demanda Changbin en fronçant les sourcils. « ça fait des jours que tu ne dis rien, certains étudiants m'ont même posé des questions sur toi. »

C'était bien évidemment tout le contraire que voulait Jisung. Il ne voulait inquiéter personne, que ça soit ses proches ou ses étudiants. Minho n'était pas revenu en cours, il ne l'avait plus vu sur le campus, mais il lui était impossible de manquer les regards noirs de l'étudiant Hwang dès qu'il le croisait. Même Soonyeon semblait très perturbée. Elle regardait souvent dans le vide et parlait moins de ses journées avec lui, se renfermant comme une huître très qu'il posait des questions. Elle n'avait jamais abordé le sujet mais Jisung n'était pas stupide. Il se doutait bien que sa propre fille lui en voulait que Minho ne soit plus avec elle. Avec eux.

« Yongbok pourrait te mettre au tapis en dix secondes. » tenta t-il de plaisanter pour changer de sujet, mais le regard noir de Changbin l'empêcha d'aller plus loin dans la blague.

« La seule chose que je sais c'est que ton baby-sitter n'est plus dans les parages : il a même arrêté de venir en cours. » le coupa son ami en buvant son propre café. « Je vais mettre les pieds dans le plat, mais qu'est ce qu'il s'est passé entre vous ? »

Jisung avait souvent enfermé ses émotions. A la mort de Jeehee, il était resté dans un état catatonique pendant plusieurs semaines avant qu'il ne trouve le moyen de se dévouer corps et âme dans son travail et dans l'éducation de Soonyeon. Il tâchait de toujours être aimable, de sourire, d'être agréable avec les autres. Les inconnus admiraient son courage et seuls ses proches savaient ce qui se trouvait tout au fond de lui.

« Si ce gamin ne s'est pas bien comporté, je peux lui... »

« Je l'aime. » lança Jisung sans oser observer son ami, ses lèvres tremblaient légèrement. « Je l'aime et on a entretenu une relation peu de temps après que je l'ai embauché. »

Sans le courage pour regarder la réaction de Changbin, le professeur ne pouvait que contempler sa boisson. Il se sentait vraiment pathétique. Il avait plus de dix ans d'écart avec Minho, il était trop vieux, avait un travail pouvant impliquer qu'il abuse de son étudiant. Il avait été si stupide...

« Au début j'étais relativement détaché mais... Enfin tu sais comment ça fait lorsqu'on tombe sous le charme de quelqu'un. » continua t-il en esquissant un léger sourire triste. « Je me suis senti de nouveau vivant, avec quelqu'un dont j'avais envie de m'occuper. Mais on a été aperçu en public et le professeur Park m'a demandé de mettre fin à cet arrangement, et donc indirectement à tout ce que je faisais avec lui en dehors des cours. »

Le cœur brisé dans sa poitrine, Jisung aurait aimé trouver la force de se relever et de se dire que c'était terminé. Les derniers jours de la semaine avaient été une réelle torture. Il passait des heures à contempler la photo de Minho et de Soonyeon qui lui servait de fond d'écran sur son téléphone, sirotait la bouteille de vin qu'il avait ouverte avec l'étudiant lentement comme pour prolonger ces instants où ils refaisaient le monde ensemble sur le canapé, ne pouvait pas s'empêcher de dormir sur l'oreiller où son cadet dormait pour sentir son odeur s'en évaporer...

« C'était sincère Jisung ? » demanda alors Changbin en s'approchant légèrement de lui pour poser une main sur son épaule. Le professeur d'anglais hocha péniblement la tête.

« Pour moi oui. Je l'aime toujours. Mais je ne peux pas... »

« Ce gamin a arrêté les cours. » le coupa son ami sans hésiter. « Il ne vient plus à l'université. Il faut que tu lui en parles. Trouve un moyen de le contacter. »

« Je ne vais pas le harceler alors que c'est moi qui a coupé court à cette relation. » l'interrompit à son tour Jisung en haussant légèrement le ton. « Déjà que j'osais à peine venir pour ne pas croiser son ami qui travaille ici... »

Regrettant aussitôt ce qu'il venait de dire, Jisung ne pu esquisser le moindre geste avant que Changbin ne se lève. Son ami lui fit signe de rester assis au bureau de son frère avant de quitter la pièce. Le professeur aurait dû l'arrêter, c'était ridicule. Il devait juste s'en remettre et tout irait comme avant. Soonyeon était forte, elle pouvait passer outre. Il devait simplement être capable d'en faire de même.

Jisung resta coi lorsque la porte du bureau s'ouvrit de nouveau, mais cette fois-ci Changbin n'était pas seul. A côté de lui, le jeune homme qu'employait son frère et son beau-frère, le dénommé Seungmin, entra à sa suite. Le barista ne semblait pas vraiment à l'aise dans la situation et Jisung en voulu à son ami. Le garçon portait l'uniforme de l'établissement et regardait les deux professeurs comme des bêtes curieuses. Changbin ne prit pas la peine de s'asseoir, restant simplement adossé au mur à côté de la sortie, laissant le pauvre Seungmin maladroitement debout devant le bureau.

« Apparemment, ton ami sèche les cours ces derniers jours. » lança Changbin en croisant les bras et en observant le barista. « Il compte arrêter les études ? »

« Je n'ai rien à dire à aucun de vous deux. » répondit aussitôt Seungmin sans se laisser dégonfler par le professeur de littérature. Jisung fut d'ailleurs étonné par le ton véhément du jeune homme. « Minho est un adulte qui prend ses propres décisions. »

« Je suis dans la même situation que toi je te signale. » rétorqua Changbin, il avait le sang chaud et Jisung faillit se lever pour arrêter la conversation avant qu'elle ne dégénère. « ça ne te regarde pas non plus mais j'ai un ami dans le besoin et il semblerait que le tien y soit pour quelque chose. »

Le professeur d'anglais avait envie de tout arrêter. C'était ridicule. Le pauvre jeune homme n'avait rien demandé et il se retrouvait entre deux feux. Jisung ne pouvait l'accuser de rien, il ne faisait que connaître Minho rien de plus.

« Mon ami y est pour quelque chose ? » soupira Seungmin, l'air indigné. « Ce n'est pas parce qu'il est plus jeune que c'est une excuse pour lui briser le cœur. Si le professeur Han a quelque chose à régler avec lui, il n'a qu'à l'appeler. »

« Lui briser le cœur ? » murmura Jisung, l'air paralysé.

Il avait mal entendu. Ce n'était pas possible autrement. Lorsque le barista se tourna vers lui, il fut surpris de lire sur ses traits habituellement si doux, une colère naissante et profonde. Le jeune homme avait la hargne collée au visage.

« Oui lui briser le cœur ! » s'exclama t-il en désignant Jisung du doigt. « Il n'a plus aucune envie de reprendre les cours de peur de vous croiser, vous lui avez vendu du rêve en lui disant que vous l'aideriez pour l'école et vous l'avez abandonné ! »

Jamais Jisung n'aurait pensé pouvoir être tétanisé à ce point par un de ses cadets. Seungmin était tout ce qu'il y avait pour être un garçon attentif et calme. Mais là, il semblait exploser de colère. Ses joues étaient rouges et il se retenait très clairement de crier. Le professeur n'en croyait pas ses oreilles.

« Il reste tous les jours chez ses parents ou dans la chambre que je lui prête pour qu'il travaille ton TOEIC et puisse partir à l'étranger pour vous oublier ! » appuya t-il sans démordre de son ton cassant. « Il a hésité pendant des semaines à abandonner son rêve parce qu'il vous aime et vous êtes pas capable de... »

« Il... Il m'aime? »

Sous son air déboussolé, pour la première fois depuis des jours Jisung sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine. Minho l'aimait ? Est ce qu'il l'aimait vraiment ? Le jeune homme voulait abandonner ses rêves pour rester avec lui ? Le professeur ne pouvait que sentir une vague de chaleur envahir sa poitrine. Seungmin était déstabilisé par sa réaction, n'attendant certainement pas de le voir dans cet état.

« Bien sûr que oui, espèce d'abruti. » grogna le jeune homme, l'air exaspéré. « Il serait capable de tout pour vous. Si vous l'aimez, allez donc le chercher et parlez. Vous aussi vous cachez assez de choses comme ça. »

Tout au plus profond de lui, Jisung savait que le barista avait raison. Oui, il cachait trop de choses à Minho. Jamais il ne lui avait dit qu'il l'aimait. Et jamais il ne lui avait confié pourquoi il était seul avec Soonyeon désormais. Jamais il n'avait parlé de sa jeunesse ni de la façon dont il avait vécu jusqu'alors.

Minho ne venait plus à l'université ? A ses yeux il n'était plus son élève. Le reste n'avait plus d'importance.

Jisung se leva brutalement de sa chaise, faisant presque sursauter Seungmin et Changbin devant lui. Il devait y aller. Il fallait qu'il trouve Minho et qu'il lui parle. Lui aussi, il l'aimait et il voulait le lui dire. Il voulait l'inviter à s'installer chez lui, à réviser son anglais, à décrocher ce poste dans l'école de ses rêves. Et après... Et après ils aviseraient. Tout n'était pas perdu, il en était convaincu.

« Où est ce qu'il est ? » lança t-il d'une voix plus forte qu'il ne l'aurait imaginé.

« Chez ses parents aujourd'hui. » répondit Seungmin, l'air moins en colère. « Donnez moi une seule raison pour vous donner l'adresse. »

« Je veux lui parler. » continua le professeur, l'air convaincu. « Non, je dois lui parler. Il faut que je répare tout ça. Il faut qu'on parle sérieusement de ce qui se passe. »

Seungmin eu l'air hésitant quelques secondes avant de céder. Jisung crut qu'il allait s'effondrer en voyant le jeune homme attraper un bloc de post-it sur le bureau pour y noircir l'adresse des parents de Minho. Son cœur battait un rythme infernal dans sa poitrine. Revoir Minho allait peut-être davantage le briser, mais il devait essayer. Il le fallait. Pour lui, pour eux, pour Soonyeon. Il attrapa le post-it que lui tendait le barista et se fit violence pour ne pas se mettre à trembler.

« Je vous préviens. » lança Seungmin en observant le professeur droit dans les yeux. « Ne le faites pas souffrir encore plus. Il ne mérite pas ça. »

Jisung hocha simplement la tête. Il enfila son manteau et remercia le jeune homme avant de s'arrêter devant Changbin qui était resté posté à l'entrée du bureau. Son ami esquissa un sourire. Il avait l'air perturbé, mais dans la tête de Jisung, tout allait trop vite.

Il fallait qu'il retrouve Minho, ils devaient parler tous les deux.

Sans se retourner ni même prendre le temps de prévenir son frère, il quitta le Sunshine club au pas de course. Garder la face n'était plus une priorité. Il n'avait qu'une chose en tête : foncer chez les parents de Minho pour revoir son cadet et surtout parler avec lui. Alors qu'il commença à courir en direction de la station de métro, il fouilla dans la poche de caban pour en sortir son téléphone portable. Il chercha maladroitement dans son répertoire avant d'appeler le numéro de l'école de Soonyeon.

« Bonjour. » répondit une voix qu'il ne connaissait que trop bien. « École élémentaire de... »

« Jeongin !! » s'exclama t-il, le souffle court. « C'est Han Jisung. Je vous en supplie, j'ai vraiment besoin de votre aide ce soir. »

« Je vous rend service presque tous les soirs Jisung. » répondit l'instituteur Yang au bout du fil. « Mais dites toujours. »

« Je dois aller voir l'ancien baby-sitter de Soonyeon là tout de suite. » reprit le professeur en dévalant les escaliers de la station de métro. « Je veux négocier pour qu'il revienne et... »

« Allez-y. » rétorqua aussitôt Jeongin, coupant Jisung dans son élan. « Et vous avez intérêt à le ramener, parce que Soonyeon est malheureuse sans lui. »

Dans sa poitrine, Jisung sentait son cœur sur le point d'exploser. Il n'y avait aucun reproche dans la façon de parler de l'instituteur de sa fille, mais au fond de lui il savait qu'il avait raison. Soonyeon s'était attachée à Minho comme à une seconde figure paternelle, et il avait écarté le jeune homme pour tenter de les protéger.

« Elle l'a appelé Papa vous savez. » continua Jeongin, une forme de tendresse dans la voix, donnant la sensation à Jisung d'étouffer. « Alors, ramenez-le. Je garde Soonyeon jusqu'à ce que vous passiez tous les deux ce soir. »

La reconnaissance étouffa le professeur à un tel point qu'il ne réussit qu'à bredouiller son remerciement. Avait-il été si aveugle que ça ? Avait-il voulu se convaincre que la situation était mauvaise pour sa famille car il était effrayé de ses propres sentiments ? Si Minho voulait abandonner les cours pour se concentrer sur son TOEIC, il voulait l'aider de bout en bout. Si Seungmin disait vrai et que le jeune homme l'aimait vraiment, alors ils pouvaient s'en sortir.

Jisung prit la bonne ligne de métro après avoir fouillé sur son téléphone pour savoir comment se rendre à l'adresse donné par le barista. La nervosité le rongeait de bout en bout, il n'avait aucune idée de la façon dont allait réagir Minho et il craignait de lui envoyer un message ou de l'appeler au préalable. A la place, il guettait constamment l'avancée des arrêts de métro jusqu'à prendre une correspondance et à s'éloigner dans la banlieue de la ville.

Le froid automnal le prit aux tripes lorsqu'il sortit à la bonne station et Jisung reprit sa course sans hésiter vers l'adresse donnée par Seungmin. Il arriva dans un quartier plutôt classique, où les maisons étaient propres et entassées les unes sur les autres avec des jardinets complètement inexistants. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine lorsqu'il arriva devant le bon numéro. Il tenta de reprendre son souffle avant de pousser le portail et de grimper les escaliers pour arriver devant la porte d'entrée.

La nervosité faisait trembler ses mains. Toute sa course l'avait mené là et à rien d'autre. Sa raison était d'un côté à lui dire qu'il franchissait une barrière stricte, qu'il était encore temps de faire demi-tour et de rester droit dans sa décision et son jugement. Son cœur lui hurlait de frapper à cette porte, de voir Minho, de lui dire à quel point il l'aimait et à quel point il voulait l'emmener à son rêve. Ça allait lui coûter de s'approcher de nouveau de son cadet pour le voir de nouveau s'éloigner lorsqu'il devrait partir à l'étranger.

Mais au moins il avait sa conscience pour lui.

Jisung frappa deux coups secs à la porte et attendit. Il n'entendait rien à l'intérieur. Peut-être que Minho n'allait pas être là, ou que ses parents allaient l'empêcher de lui parler. La porte s'entrouvrit légèrement, laissant voir dans l'entrebâillement la chaînette qui servait de verrou. Devant lui, une femme probablement d'une dizaine d'années de plus que lui. L'air sévère, les traits tirés par de la chirurgie et un chignon serré en haut de son crâne, elle portait une robe taille haute et avait vraiment l'air tirée à quatre épingles. Jisung s'était fait des dizaines d'idées d'à quoi pouvait ressembler la mère de Minho. Et elle était réellement l'une d'entre elles.

« Que puis-je faire pour vous ? » demanda t-elle d'un air suspicieux, observant l'air propre sur lui du professeur malgré ses joues rouges à cause de sa course effrénée.

« Bonjour madame Lee, excusez-moi de vous déranger. » répondit-il en prenant une grande inspiration pour se calmer. « Je souhaite parler à Minho s'il vous plaît. »

« Et au nom de qui ? »

Le professeur hésita quelques instants. Il ne savait rien de ce qu'avait raconté le jeune homme auprès de ses parents. Il ne voulait pas risquer de dire qu'il était professeur, que ferait un professeur d'université chez un de ses étudiants ou un de ses anciens étudiants ?

« Jisung. » décida t-il de répondre. Aussitôt, il sût qu'il venait de faire une erreur : le regard de la mère de Minho devint sévère et noir. La hargne envahissait ses traits comme si son visage fondait face à tant d'émotions.

« Hors de question que j'ouvre au pervers que mon fils côtoie. » cracha t-elle, les yeux au niveau de la chaînette de sécurité. « Allez vous-en. »

Le cœur de Jisung tomba dans sa poitrine, blessé et lourd. Alors que la mère de famille allait fermer la porte devant lui, le professeur eu pour réflexe de glisser son pied dans l'ouverture pour l'empêcher de la refermer. La femme eu un regard choqué et donna un coup dans la porte pour forcer la fermeture, arrachant un cri de douleur à Jisung sous l'impact.

« Minho !! » se mit-il à crier en poussant la porte. Il ne pensait plus à rien. Il fallait absolument qu'il lui parle. « Minho s'il te plaît !! Il faut qu'on parle !! »

« Allez vous-en espèce de détraqué !! » cria la mère de Minho en réponse en poussant toujours plus fort sur la porte de son côté pour tenter d'enlever le pied de Jisung qui l'en empêchait.

« Minho !! »

Malgré la douleur, le professeur tint bon jusqu'à entendre un claquement de porte et un timide appel dans la maison. Aussitôt, sa mère se figea et se tourna pour parler sans que Jisung puisse comprendre ce qu'elle disait. Elle semblait être vraiment en colère, vociférant et menaçant, mais il refusait d'enlever son pied de l'entrebâillement de la porte. Il avait vraiment mal, mais ce n'était rien. La douleur de son corps n'était qu'une égratignure par rapport au gouffre que son cœur subissait en l'absence de Minho.

« Minho, je voudrais qu'on parle s'il te plaît. » lança t-il pour couvrir la voix de la mère de l'étudiant. Il était désespéré : il voulait juste parler à son cadet, rien de plus.

Le silence derrière la porte était effrayant. Jisung sentait son cœur tambouriner contre ses côtes de façon erratique jusqu'à ce qu'il n'entende des pas et que la mère de famille ne disparaisse de l'entrebâillement. Le professeur n'osait pas bouger.

Il crût fondre en larmes à la seconde où le jeune homme se glissa devant lui. Minho était toujours aussi magnifique, toujours aussi captivant, malgré son air fatigué et ses yeux gonflés. Son regard était vide et triste, mais il était là. Un souffle tremblant s'échappa des lèvres de Jisung, il voulait tendre la main, attraper le jeune homme et l'attirer à lui...

« Tu dois enlever ton pied. » murmura le jeune homme sans le regarder dans les yeux. Jisung eu peur d'être allé trop loin, avant qu'il ne continue. « Je vais enlever la chaîne. »

Le professeur hocha la tête par réflexe et ôta son pied. Il retint sa respiration en voyant la porte se fermer devant lui : l'espace d'une seconde il eu peur qu'elle ne s'ouvre jamais de nouveau pour lui. Mais après un cliquetis de métal, la porte s'ouvrit de nouveau en grand devant lui pour lui donner une vue entière sur Minho.

L'étudiant portait un bas de jogging légèrement sale et un de ses pulls qu'il lui avait probablement subtilisé à l'appartement. Ses cheveux étaient en pagaille et l'air froid qui s'engouffrait dans la maison le fit frissonner. Jisung avait envie de se ruer sur lui, de le réchauffer et de le bercer pour le rassurer. Mais ils devaient parler.

Derrière le jeune homme, la mère de famille les dévisageait d'un air mauvais. Mais Jisung ne se dégonflait pas. Elle ne savait certainement que son nom, rien de plus. De toute façon il n'était pas là pour elle.

« Qu'est ce que tu fais ici ? » demanda Minho, les yeux posés sur un point vers les épaules de Jisung pour ne pas à le regarder dans les yeux.

« J'aimerais qu'on parle s'il te plaît. » reprit le professeur, luttant contre les tremblements de sa voix. « En privé. »

« Il est hors de question que... » commença la mère de l'étudiant avant de se faire couper par son fils.

« Je prends mon manteau et on va dehors. » déclara t-il sur un ton qui n'appelait pas à la discussion. Il se tourna pour attraper sa veste trop légère pour supporter le froid et fit demi-tour pour guider Jisung vers l'extérieur.

Une boule dans le ventre, Jisung descendit les escaliers menant au petit jardin de la maison. Derrière lui, il entendait les pas de son cadet au même rythme que le battement de son cœur. Il était si proche, c'était si facile de s'arrêter et de le prendre dans ses bras. Mais il avait brisé son cœur d'après Seungmin, il n'était pas digne de le faire avant d'avoir éclairci cette situation.

Ce ne fut qu'en arrivant dans le jardinet que Jisung se permit de se tourner. Minho avait l'air renfermé, presque vide de tout sentiment et bien décidé à ne pas le regarder dans les yeux.

« Il paraît que tu as décidé d'arrêter les cours ? » demanda t-il d'une voix douce, de nouveau tendre à l'idée de côtoyer le jeune homme ne serait-ce que quelques instants.

« Plus ou moins. » répondit Minho en se grattant maladroitement un bras, le regard toujours vissé sur son épaule pour ne pas le regarder dans les yeux. « Si jamais tu te poses la question, mes parents ne sont pas au courant. »

« Je ne me posais pas de question vis à vis d'eux. » reprit Jisung. Il luttait de tout son être pour ne pas se ruer sur le jeune homme, de venir poser un genou au sol devant lui pour lui dire qu'il lui manquait plus que tout au monde et qu'il avait besoin de lui. Que Soonyeon avait besoin de lui.

« Qu'est ce que tu fais là ? » répéta le jeune homme en soupirant. « Tu as été clair l'autre jour et j'ai très bien compris les enjeux. Un professeur d'université n'a pas à venir voir un de ses élèves chez lui. Alors, pourquoi es-tu là ? »

Jisung ne savait même pas par où commencer. Il voulait hurler à quel point le jeune homme lui manquait, et son cœur semblait être encore sur le point de voler en éclats. Il ne pouvait pas supporter d'être éloigné de lui, tout du moins sur un point de vue émotionnel. La distance, ce n'était rien. Mais ne plus parler à l'homme qu'il aimait, c'était autre chose.

« J'ai très certainement un raisonnement qui est totalement déformé par ce que je ressens, mais ce n'est pas possible. » commença t-il à articuler péniblement. « Ton absence me pèse beaucoup trop et c'est impossible pour moi que tu ne fasses plus parti de ma vie. »

« Pourtant je ne peux plus garder Soonyeon. » répondit Minho d'un ton plutôt sec. « Tu as été très clair sur le sujet, et c'est normal. Notre arrangement autour n'était là que pour rire. »

Le pincement au cœur de Jisung le fit souffrir, mais il ne pouvait pas croire le jeune homme. Il n'avait aucune idée de pourquoi Minho voulait le blesser, mais c'était de bonne guerre. Il l'avait fait souffrir, ce n'était qu'un retour de bâton. Le professeur reconnaissait les signes, il n'était pas stupide. Les cheveux sales de Minho, sa tenue dépareillée, son expression si triste. Si toute cette histoire n'était que pour rire, il semblait subir aussi cette séparation forcée.

« Tu mens Minho, et tu le sais très bien. » reprit Jisung en penchant la tête sur le côté pour tenter de croiser le regard de son cadet.

Piqué au vif, l'étudiant fut prit au piège et planta ses yeux dans ceux de son aîné. Ce dernier sentit une bouffée de soulagement à l'idée de retrouver l'éclat de ses pupilles, la beauté de son regard et toutes les émotions qui s'y entremêlaient. Le rouge envahit alors les joues de Minho, venant même brûler le haut de ses oreilles tant il était embarrassé.

« Qu'est ce que ça change de toute façon ? » répondit-il, l'air hargneux. « Qu'est ce que ça change si je mens dans le fond ? Je ne fais que ça, à mes parents, à toi... »

« Tu n'es pas le seul menteur dans cette histoire. » rétorqua Jisung, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. « Moi non plus je n'ai pas été très honnête vis à vis de toi. »

« Qu'est ce que tu veux dire par là ? »

Jisung avait beau être un adulte, il se sentait comme un adolescent face à la prunelle de ses yeux. Il voulait simplement que Minho soit heureux, épanoui, qu'il puisse vivre sa vie comme il l'entendait. C'était son désir le plus profond. Mais il voulait aussi être égoïste pour une fois dans sa vie. La joie que le jeune homme lui apportait, ce n'était qu'en le savourant tous les matins qu'il atteindrait le bonheur. Il en était convaincu.

« Parce que je suis tombé pour toi, si fort que je me demande encore comment j'arrive à me contenir en ce moment même pour ne pas te serrer dans mes bras. » confessa Jisung tout en sentant sa gorge se serrer. Devant lui, le regard de Minho se métamorphosa. A la place de la méfiance et de la tristesse, il y lu de la sidération. « Et que ça m'a brisé de devoir te repousser pour tenter de protéger ma famille et mon travail. »

Comme si des ailes lui poussaient dans le dos, non seulement Minho ne l'arrêtait pas, mais il semblait pendu à ses lèvres.

« J'ai été sincère depuis le début lorsque je te disais que je voulais te permettre d'aller faire cette école, c'est ton rêve et je veux que tu sois heureux. » continua t-il, un sourire venant de lui même envahir ses lèvres. « Alors, si tu arrêtes définitivement les cours, ça veut dire que tu n'es plus mon étudiant. Laisse moi te donner toutes tes cartes en main pour partir à l'étranger, je te ferais des cours à longueur de journée pour que tu réussisses ce foutu TOEIC et que tu vives ton rêve. »

« Mais... » l'interrompit Minho, ébranlé par ce qu'il disait.

« Minho, on trouvera une solution. » reprit Jisung, la voix éraillée par l'émotion. « On trouvera quoi faire si jamais tu m'acceptes à tes côtés. »

Le professeur sentait son cœur déborder d'amour, il voulait attirer ce jeune homme contre lui, le presser contre son cœur et sentir son odeur. Il voulait pouvoir se lover contre lui dans son canapé et l'aimer dans le silence de la chambre. Pouvoir s'endormir en écoutant ce cœur battre dans la poitrine de son amant. Boire un café et sentir un baiser sur la joue au réveil. Vivre tout simplement.

« J-je m'emporte peut-être... » concéda t-il en voyant l'absence de réponse de Minho. « Je suis père, je suis plus âgé que toi. Mais je t'aime à tel point qu'être loin de toi me... »

Ce fut impossible pour Jisung de terminer sa phrase. Car à peine avait-il confessé son amour à son cadet que celui-ci se rua sur lui. Par réflexe, le professeur passa ses bras autour de la taille du jeune homme et comme les deux pièces de puzzle qu'ils étaient, ils s'embrassèrent pour se compléter.

Adieu le froid, adieu l'agonie, Jisung sentait la chaleur de nouveau envahir sa poitrine et son corps. Les lèvres de son cadet étaient sèches contre les siennes, mais ça n'avait aucune importance. Il les dévora avec toute la passion qui étreignait son âme, laissant ses mains se crisper encore et encore contre les hanches de Minho avant de les glisser dans le dos du jeune homme pour le garder précieusement contre lui.

« C'est trop dur quand t'es pas là. » chuchota son cadet contre ses lèvres entre deux baisers. Il inspirait son odeur, dévorait ses lèvres et plongeait ses doigts dans les cheveux du professeur. « C'est comme si on m'arrachait le cœur. »

« Je t'aime vraiment. » répondit Jisung avant de déposer un nouveau baiser sur les lèvres du jeune homme. Ce dernier l'observait avec des yeux terriblement brillants, il n'y voyait que des galaxies s'illuminer au creux de ses pupilles. « Je ferais tout pour que tu réussisses ta vie, tu peux arrêter tes études, vivre chez moi le temps de passer ton examen et... »

« Tu ne me laisseras pas ? » demanda Minho, les mains encadrant le visage de son aîné pour le maintenir proche de lui. « J'ai peur d'être loin de toi. »

« Jamais. »

Jisung plongea de nouveau pour embrasser le jeune homme. Il se plia à la caresse, étouffant un soupir entre ses lèvres tout en cherchant à approfondir le baiser. De nouveau il voulait l'engloutir, le garder contre lui et ne plus jamais le lâcher. Il se foutait de tout le reste. Qu'importe le regard de la société. Son cœur était de nouveau vivant et il en voulait encore plus. A bout de souffle, il se sépara de Minho qui semblait être à deux doigts de fondre en larmes. Ses yeux parcouraient nerveusement son visage, comme pour s'imprégner de chaque trait devant lui.

« Viens vivre à l'appartement. » reprit Jisung sans le relâcher. « Je vais tout expliquer à Soonyeon, elle sera ravie d'avoir son deuxième père à la maison. »

Ce fut trop pour le jeune homme qui se laissa aller dans ses bras. Glissant son visage dans le cou de Jisung, Minho se laissait submerger par ses émotions pour pleurer tout son saoul. Le professeur le serra fort contre lui, caressant son dos pour le calmer et apaiser son cadet. Ensemble ils pouvaient tout affronter, Jisung en était convaincu. Protéger Soonyeon n'entrait pas en confrontation avec son propre bonheur et il voulait se le prouver.

Le soulagement était tel dans le cœur de Jisung qu'il se sentait lui même à deux doigts de craquer. Ce n'était que la preuve pour lui qu'il faisait le bon choix. C'était une bonne décision : la première depuis longtemps. Son travail était important certes, mais la stabilité de sa famille aussi. Et voir Soonyeon si vide d'énergie en l'absence de Minho n'avait rien de positif pour eux deux. Elle avait besoin de lui comme d'une autre figure paternelle. Et lui avait besoin du jeune homme comme de sa nouvelle muse à aimer.

Ils restèrent longuement serrés l'un contre l'autre avant que Jisung n'essuie les larmes du jeune homme avec ses pouces, sans cesser de lui sourire. Lui aussi se sentait ému, il était fébrile et son cœur battait une chamade folle dans sa poitrine.

« L'école doit être finie... » bredouilla alors Minho en osant de nouveau regarder son aîné dans les yeux son aîné, soulageant ce dernier de l'inquiétude qui le rongeait.

« Alors on devrait aller chercher Soonyeon. » répondit le professeur avec toute la tendresse du monde dans chacun de ses mots. « Prends tes affaires, je t'emmène. »

« Je ne veux pas être un poids. » rétorqua le jeune homme d'un ton décidé. « Tu n'as pas à m'assumer. »

« Tu ne seras pas un poids. » le coupa aussitôt Jisung, l'air plus sérieux. « Je te connais, tu feras tout pour réussir, tu en es capable. »

Minho l'observa quelques secondes avant d'hocher la tête. Le soulagement baignait chaque parcelle du corps de Jisung. Pour la première fois depuis plusieurs longues minutes, ils se séparèrent pour s'observer. Le jeune homme, malgré ses cheveux sales et sa tenue mal arrangée, était radieux. Ses yeux étaient rouges mais il était splendide.

« Désolé d'avance pour le comportement de ma mère. » lança t-il en souriant tristement. « Je prends quelques affaires et on pourra partir. »

Ensemble, ils pouvaient tout affronter, Jisung en était certain.

Ils firent demi-tour pour remonter les escaliers et rejoignirent le palier de la maison. Minho semblait hésitant mais ouvrit la porte pour revenir à l'intérieur. Jisung hésita quelques secondes à son tour avant de se glisser à sa suite, décidant de rester poliment dans l'entrée pour ne pas aller plus loin dans l'intimité de cette famille qu'il ne connaissait pas. Son cadet lui jeta un regard et se tourna pour se diriger vers un couloir, probablement où se trouvait sa propre chambre. A peine avait-il disparu du champ de vision de Jisung que ce dernier entendit des pas provenir du salon. Sans grande surprise, une silhouette féminine qu'il ne connaissait que trop bien fit irruption pour l'observer.

La mère de Minho avait été certainement magnifique dans sa jeunesse. Elle avait légué ses yeux félins à son fils, son air presque hautain et fier. Dans sa robe à taille haute, elle était plus digne que jamais même si ses yeux semblaient si chargés de haine que Jisung sentait l'air vibrer entre eux. Difficile de se dire que cette femme avait piétiné chaque rêve de Minho avec plaisir lorsqu'on la voyait ainsi, elle semblait presque fragile. Pourtant, dès qu'elle ouvrit la bouche, il comprit aussitôt de quoi parlait son cadet quant il ne faisait qu'évoquer sa famille.

« Vous êtes un immonde pervers. » cracha t-elle sans aucune émotion sur le visage. « J'espère pour vous qu'aucune personne du voisinage ne vous a vu vous mettre en scène comme les débauchés que vous êtes. »

« C'était le seul moyen d'avoir un semblant d'intimité. » rétorqua Jisung, la tête haute. Il n'avait pas honte de qui il était ni de la façon dont il aimait la personne chère à son cœur.

« Qu'est ce que vous sous-entendez ? » demanda la mère de Minho, piquée au vif. C'était si facile de lire en elle, son enfant lui ressemblait plus que le professeur n'aurait pu imaginé.

« Que vous n'êtes pas très respectueuse des affaires de votre fils. » répondit-il, faisant clairement allusion à ses fouilles répétées dans les affaires du jeune homme.

La mère de famille semblait prise au dépourvu et l'observa avec des yeux horrifiés avant de se mettre en colère. Ses traits étaient déformés par la rage et elle pointa un doigt accusateur vers Jisung comme s'il était responsable de tous ses maux.

« Vous avez collé des idées stupides dans la tête de mon enfant, je n'ai aucune leçon à recevoir de vous !! » gronda t-elle. « Que ça soit sur son attirance ou sur son avenir, vous lui avez fourré le crâne en le confortant dans ses projets irréalistes. »

« Minho est capable d'aller loin. »rétorqua de nouveau le professeur, peu envieux de se laisser faire. Il déplorait vraiment la façon dont Minho devait souffrir au quotidien à cause de sa propre mère, ça lui faisait mal au cœur. « Vous vous en seriez rendu compte si vous lui aviez fait confiance. »

« Ce n'est qu'un indécis qui a des ambitions inatteignables. Qu'est ce que j'aurais dû faire, le laisser échouer ? Personne n'échoue dans la famille. » cracha la mère du jeune homme, la tête haute et l'air méprisant.

« L'échec n'est pas une mauvaise expérience. » répondit Jisung, en fronçant des sourcils. Il comprenait l'envie des parents de ne jamais voir échouer leurs enfants, mais c'était une source de stress pour eux et de peur de décevoir. Il comprenait pourquoi Minho mentait autant à ses parents s'il avait à faire à ce genre de discours constamment. « Vous dites ça comme si les apparences étaient plus importantes que le bonheur de votre fils. »

« Je ne vois pas en quoi ça vous regarde. »

Jisung aurait aimé pouvoir dire ce qu'il pensait sincèrement de toute la situation à la mère de Minho. Mais il n'avait aucun mot correct qui lui venait en tête pour ça. A la place, il se contenta de se taire et d'observer le couloir où s'était engouffré son cadet plus tôt. Il espérait sincèrement qu'il allait revenir rapidement.

« Et qu'est ce que vous faites ici de toute façon ? » relança la mère de famille, les bras croisés.

« J'attends Minho. » répondit-il en sentant la tension monter.

Avant de pouvoir ouvrir de nouveau la bouche, un bruit de porte s'ouvrant se fit entendre ainsi qu'un roulis sur le sol. Au bout du couloir émargea alors le jeune homme, habillé plus chaudement ainsi qu'avec une large valise à roulettes, Minho s'approcha du professeur sans jeter un seul regard à sa mère. Ses joues étaient rouges et il semblait impatient.

« Qu'est ce que... »

« Je vais vivre principalement chez Jisung maintenant. » déclara Minho en daignant se tourner vers sa mère. Le professeur sentit son cœur manquer un battement. « Si tu acceptes, je reviendrais de temps en temps. »

Jisung savait que son cadet faisait transiter certaines de ses affaires chez son couple d'amis depuis un certain temps, aussi ne s'inquiéta t-il pas du peu de sac que le jeune homme avait sur lui. Mais la mère de famille semblait déstabilisée, elle les observa à tour de rôle avant de froncer les sourcils. De nouveau, la colère semblait prendre possession d'elle.

« Qu'est ce que tu racontes ? Il en est hors de question. » lâcha t-elle sèchement.

Sans répondre, Minho se tourna vers son aîné et hocha la tête. Jisung inspira profondément, il sentait la crise arriver et il voulait protéger le jeune homme de son mieux. En tournant les talons, il ouvrit la porte d'entrée et laissa la place à son cadet pour qu'il puisse sortir.

« Je t'interdis de quitter cette maison Minho !! » se mit à crier la mère du jeune homme en s'approchant à son tour de la porte d'entrée. D'ordinaire, Jisung aurait laissé les choses se faire, mais savoir que l'étudiant lui avait offert toute sa confiance, il eu encore plus envie de le protéger.

« Minho est un adulte et il sait ce qu'il fait. » répondit-il en s'interposant entre le fils et la mère d'un pas. « Laissez le vivre sa vie. »

« Vous n'êtes personne !! » s'exclama la mère de famille, absolument hors d'elle.

« Peut-être. » reprit Jisung en souriant, au fond il avait presque de la peine pour elle. « Mais au moins, j'aime et je respecte Minho. Et ça c'est le plus important. »

Tétanisée, la femme semblait ne plus savoir quoi dire. Elle resta sans bouger le temps que Jisung ne ferme la porte derrière lui. Son cœur battait un rythme erratique dans sa poitrine et il descendit l'escalier à la suite de Minho sans réfléchir davantage. Le jeune homme était majeur, il avait le choix, il pouvait rester s'il en avait envie mais il avait décidé de partir avec lui. Et c'était tout ce qui comptait.

L'étudiant traîna sa valise jusque sur le trottoir. Il avait l'air épuisé mais le sourire qui envahissait ses lèvres valait absolument tout l'or du monde. Jisung avait de nouveau envie de l'embrasser mais ils avaient désormais tout le temps pour ça, il en était convaincu. En arrivant à la hauteur de Minho, il prit la poignée de la valise dans sa main pour s'occuper de la traîner et jeta un coup d'œil au jeune homme. Ce dernier était magnifique avec ses joues rosées et ses yeux pétillants de joie. Il avait envie de le chérir plus que tout au monde.

« On y va ? » demanda t-il en tendant sa main libre à Minho. Celui-ci semblait surpris et hocha la tête. Sans un mot, il prit sa main pour entrecroiser les doigts aux siens.

Il ne prit pas la peine de jeter un regard en arrière lorsqu'ils s'éloignèrent ensemble de la maison familiale.


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