Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 12 BIS (TW: Mature content)

C'était comme flotter au dessus d'un grand vide. Minho n'aimait pas les hauteurs. Depuis qu'il était enfant, il se sentait mal à l'aise quand il fallait grimper sur un muret avec des amis pour jouer. Les années n'avaient rien arrangé, lorsqu'il avait commencé à faire de l'escalade en club sur idée de son père, son vertige lui avait valu de rester tétanisé dans un coin, incapable d'avancer.

Là, il flottait mais n'avait pas peur. Tout autour de lui, les immenses étendues d'eau à perte de vue l'encerclaient de tous les côtés. A ses pieds pourtant, une cascade bouillonnante et silencieuse semblait chuter des dizaines de mètres plus bas. Minho le savait, ce n'était pas réel. Sinon, il aurait fait demi-tour pour s'enfuir. Là, tout ce dont il avait envie, c'était de poser un pied dans le vide et de se laisser tomber encore et encore dans l'écume des eaux. La chaleur l'enveloppait tel un châle épais, quelques frissons parcouraient ses bras, comme si un voile de satin effleurait sa peau. Les yeux rivés sur le point de chute de la cascade, le jeune homme décida d'avancer un pied pour le laisser suspendu dans le vide.


Avant de sauter.


En ouvrant les yeux, Minho sentit aussitôt la chaleur du corps pressé contre lui. A peine sorti de son rêve étrange, les yeux de Jisung tombèrent sur les siens. Son aîné l'observait dans la lumière matinale de l'automne et le jeune homme ferma de nouveau les yeux en grommelant. Le seul effet à son comportement fut le léger rire de Jisung. Ce dernier le tenait étroitement dans ses bras, leurs jambes entrelacées sous la couette et leurs nez se touchaient presque. Sentir la flamme de l'amour parcourir ses veines au saut du lit embarrassait Minho plus que de raison : il n'avait pas de quoi avoir honte pourtant.

« Oh, pourquoi tu te cache ? » murmura Jisung en glissant sa main le long de son dos, source de ses frissons incontrôlables.

« Parce que c'est le matin. » répondit-il en inspirant profondément, savourant l'odeur de son aîné mêlée à la sienne comme s'ils n'étaient qu'un. « Je n'ai pas une tête du matin. »

« Tu es mignon quand tu dors, tu peux continuer si tu veux. » reprit son professeur sans cesser ses caresses du bout des doigts.

« Non, je veux profiter. »

Minho avança un de ses bras pour encercler à son tour le corps de Jisung contre le sien. Ils ne pouvaient jamais trop en profiter pour rester au lit le matin, longtemps rien qu'eux deux. Et le jeune homme le comprenait bien : il n'avait pas envie d'imposer quoi que ce soit à Soonyeon. Elle n'était au courant de rien. La veille au soir, il s'était senti si vulnérable qu'il craignait vraiment tout gâcher avec Jisung. En repartant de chez ses parents, il avait même hésité à retourner chez Seungmin et Hyunjin pour ne pas imposer sa tristesse à l'homme qu'il aimait. Ce n'avait été qu'une énième accroche avec eux, et elles étaient quotidiennes ces temps-ci. S'en était insupportable. Il ne pouvait pas échapper au regard plein de jugement de sa mère ni même celui presque déçu de son père lorsqu'il disait vouloir sortir et ne pas rester à la maison.

Mais il avait tenu bon. Même s'il aimait profondément ses amis et qu'il savait qu'il n'arriverait jamais à les remercier assez pour tout ce qu'ils faisaient pour lui, c'était Jisung qu'il voulait voir. Il avait alors décidé d'apporter son mal-être avec lui et avait espérer que son aîné ne le repousse pas. Son professeur l'avait choyé, prit sous son aile, dorloté toute la soirée pour s'endormir dans ses bras. Au fond, c'était tout ce qu'il avait jamais désiré.

« Tu veux profiter de quoi ? » chuchota Jisung le long de sa joue tant qu'ils étaient pressés l'un contre l'autre.

« De nous. » répondit le jeune homme, tournant la tête pour déposer un léger baiser sur la joue de son aîné. « Rien que nous deux. »

Les absences de Soonyeon étaient rares, jamais elle n'avait quitté l'appartement plus d'un jour. Minho avait compris que c'était la volonté de son aîné de vouloir la garder auprès de lui constamment en l'absence de son ex-femme et il respectait ce choix. La petite voix au fond de lui essayait de lui faire croire que Jisung avait accepté de déroger à ses principes pour l'accueillir et pour qu'ils puissent passer du temps ensemble, sans avoir à se cacher. L'étudiant voulait y croire. Ça le rassurait.

« Je peux t'embrasser ? » chuchota t-il contre la peau de Jisung, il voulait être fort et pouvoir prendre les devants, mais face à son aîné il se sentait toujours trop fragile.

« Autant que tu le voudras. » répondit le professeur, tournant la tête pour venir l'embrasser de lui même.

Retrouver les lèvres de Jisung sur les siennes fut salvateur. Le jeune homme avait l'impression que l'envie de vivre s'engouffrait dans son corps lorsque son amant le couvrait de baisers. Minho laissa une de ses mains courir le long du bras de son aîné, traçant de légères griffures sous ses ongles à l'instant même où Jisung approfondissait le baiser.

Souvent, Hyunjin lui disait qu'il n'était possible de coucher avec quelqu'un le matin après le réveil que si tu l'aimais. Aux yeux de son ami, il n'y avait rien de tentant chez quelqu'un pour qui on éprouvait rien, d'avoir à faire à la mine du matin, au corps engourdi de sommeil ou aux désagréments du réveil. Alors que lorsqu'on aimait la personne... Qu'importe à quel point ses yeux étaient gonflés, on pouvait le désirer à la moindre seconde.

Ce n'était qu'une preuve en plus pour Minho qu'il aimait profondément Jisung. Il le voulait pour lui, constamment pressé contre son corps et imprimé sur sa peau. Son cœur manqua un battement en sentant une main de son aîné se glisser le long de ses fesses pour l'approcher fermement de lui, pressant leurs entrejambes l'une contre l'autre. Le jeune homme étouffa un soupir à travers le baiser, engloutit aussitôt par la langue de Jisung enroulée avec la sienne. La peau de son amant était brûlante sur la sienne, et il le sentait déjà excité tout contre lui.

« Tu es en forme le matin. » plaisanta t-il entre deux baisers, les hanches de Jisung ondulant légèrement pour détendre la pression qui était entre ses cuisses.

« Désolé. » répondit le professeur avant de glisser cette fois-ci sa main dans le pantalon que portait Minho pour caresser ses fesses directement, faisant rougir le jeune homme. « Je ne peux pas lutter contre toi. »

« Je ne suis pas mieux. » reprit l'étudiant en donnant à son tour un coup de rein, comme pour rassurer son aîné. « Je compte te faire gémir toute la journée. »

Le regard pétillant de Jisung en disant long : il en avait lui aussi envie. Et ils avaient du temps pour eux, rien que pour eux.

Minho chevaucha son aîné pour commencer, ondulant ses hanches contre les siennes, alors que Jisung caressait ses fesses tout en le guidant pour le rythme. Ils gémissaient de concert, riaient, soupiraient entre leurs baisers. Lorsque ce ne fut plus assez, le jeune homme se déshabilla et en fit de même pour son amant, voulant savourer sa peau contre la sienne.

Ils firent l'amour longtemps, les doigts crispés dans leurs chairs et les noms de l'autre coincés dans leurs gorges. Minho aimait se sentir pliant sous les doigts de son aîné, entendre ses questions pour lui demander si tout allait bien, gémissant lorsqu'il appuyait pile au bon endroit, griffant sa peau quand le plaisir l'emportait. Jisung était partout, dans son cœur et dans son corps. Il voulait le tatouer sur lui, le rendre indélébile pour ne jamais être séparé de lui. Ils jouirent une première fois ensemble, entrelacés si étroitement dans les draps que Minho se demandait comment ils pouvaient encore bouger l'un par rapport à l'autre. Malgré sa sensibilité, il aurait aimé que son amant ne se retire pas de lui, mais il le laissa faire, de crainte d'avoir mal. Jisung le couvrit aussitôt de son corps, la peau luisante de sueur et le souffle court.

Le jeune homme somnolait presque et se laissa guider par la fatigue en s'endormant de nouveau. Il se réveilla quelques temps plus tard, son amant caressant son corps encore et encore. Minho sentait cette pointe dans la poitrine s'éveiller de nouveau : il voulait dire qu'il aimait Jisung, qu'il voulait tout abandonner pour lui. Si à cette seconde, quelqu'un lui avait posé la question, il aurait refusé de postuler dans l'école et serait resté en Corée pour savourer ce bonheur si précieux et unique. L'envie de chérir chaque seconde l'étouffait. Alors il quémanda un nouveau baiser, et encore un autre, jusqu'à ce que Jisung n'empoigne ses hanches pour de nouveau le prendre. Les doigts enroulés dans les mèches de cheveux de son amant, le jeune homme gémissait son nom toujours plus forts, le corps tremblant et le cœur sur le point de se briser.

« Je veux pas que ça s'arrête... » geignit-il en sentant de nouveau la jouissance monter dans son ventre alors que Jisung le contemplait de ses yeux émerveillés entre ses cuisses. « Je veux pas... »

« Je suis là Minho. » répondit son aîné, une main contre sa joue, l'autre enfonçant ses doigts dans ses cuisses si forts qu'il en avait mal. « Je serais toujours là. »

Jisung l'embrassa avec force et le cœur du jeune homme bondit dans sa poitrine. Il ne voulait pas le dire, il refusait de formuler ces quelques mots qui risquaient de tout faire basculer. Mais il savait que son amant ressentait au moins autant d'amour que lui. Rien que cette pensée fit perler une larme au coin de son œil lorsque le plaisir l'envahit, paralysant ses muscles et son esprit, alors que Jisung jouissait en lui en murmurant son nom.

A bout de souffle, ils restèrent un temps infini enroulés l'un contre l'autre. Minho se sentait bouleversé. Cet amour, ce qu'il ressentait, broyait chacun de ses doutes. Faisait-il le bon choix en s'en allant pour son avenir ? Est-ce que ce sacrifice en valait la peine ? Tout le monde, même Jisung le poussait dans cette direction car c'était son avenir, son futur et rien d'autre. Tout entrait en contradiction avec ce qu'il désirait. Lui, il voulait Jisung. Il voulait sa vie de famille, les rires devant la télévision, l'atroce odeur d'ananas sur une pizza, les caresses fébriles sur sa peau et les regards plein d'adoration. Il voulait rendre heureux Jisung et l'accompagner dans sa tristesse.

Était-ce le bon choix ?

« Mon Ange, tout va bien ? »

La voix de son aîné fit sortir le jeune homme de ses pensées. Comme d'habitude, Jisung l'observait avec bienveillance et curiosité en le voyait si silencieux après leurs ébats. Pour ne pas l'inquiéter, Minho retrouva son sourire et hocha la tête avant de venir l'embrasser au coin des lèvres, savourant le sel sur celles-ci.

« Je me disais que je meurs de faim. » répondit-il, un sourire aux lèvres. « Et que je colle de partout. »

« Va te faire une douche, je vais préparer de quoi grignoter dans ce cas là. » lança Jisung, un sourire accroché à ses lèvres.

Minho sentit son cœur se fendiller dans sa poitrine en laissant partir son amant. Celui-ci était couvert de marques de griffures dans son dos et l'étudiant ne pouvait pas s'empêcher de le contempler lorsqu'il enfila un bas de jogging pour quitter la chambre et préparer à manger. Comme dans un cocon, le jeune homme se tourna dans les draps du lit, inspirant l'odeur de son aîné mêlée à la sienne une dernière fois avant de trouver le courage de se lever. Ses jambes étaient flageolantes après avoir été écartées si longtemps pour venir fermement Jisung entre elles, mais il réussit à rejoindre la salle de bain sans trop de souci. La désagréable sensation de sentir la transpiration et le sperme couler entre ses cuisses fut effacée dès qu'il s'installa sous le jet d'eau chaude.

Soupirant à s'en fendre l'âme, le jeune homme observait d'un air absent la faïence de la cabine de douche. Si Jisung l'aimait, ne regretterait-il pas de ne pas avoir osé faire une école à l'étranger ? Serait-il même capable d'abandonner la danse pour vivre cette histoire, accepter ce que ses parents voulaient pour lui en se spécialisant en anglais ? Il savait que ses proches voulaient lui offrir la meilleure chose possible. Ses amis le poussaient à épouser son rêve, ses parents voulaient qu'il soit stable. Quant à Jisung... lui voulait simplement l'accompagner.

Le jeune homme coupa l'eau et se sécha de façon presque mécanique. Il se sentait encore engourdi mais se dépêcha pour retrouver Jisung. Il voulait profiter de chaque seconde en sa compagnie en attendant.

En sortant de la salle de bain, Minho savoura aussitôt l'odeur du café chaud et de pancakes. Son estomac se mit à gronder et l'étudiant décida de laisser ses sombres pensées de côté quelques heures, le temps de savourer le temps aux côtés de son amant. Lorsqu'il entra dans la cuisine, Jisung venait de poser un pancake encore chaud dans une des deux assiettes posée sur le comptoir. Son aîné lui sourit aussitôt en continuant de préparer la seconde portion.

« Tu te sens mieux, tout va bien ? » demanda t-il en s'installant devant les plaques de cuisson avec son saladier de pâte.

« Oui c'est parfait. » répondit Minho, s'approchant du comptoir pour boire une gorgée du café chaud qui était préparé dans deux mugs l'un à côté de l'autre. « C'est brunch ou petit déjeuner aujourd'hui ? »

« Brunch, il est déjà tard en réalité. » reprit Jisung en lui jetant un coup d'œil. « Je vais aller chercher Soonyeon en milieu d'après-midi. »

Le jeune homme jeta un coup d'œil à l'horloge murale dans la cuisine, se rendant compte qu'il était déjà midi bien passé. Ils avaient longuement traîné ce matin et Minho avait adoré pouvoir passer ce temps avec son amant. Pour l'aider, le jeune homme s'occupa de récupérer le jus de fruits dans le réfrigérateur et éplucha des pommes pour accompagner les pancakes.

« Tu ne m'en veux pas trop de partir si tôt ? » finit par demander le professeur, brisant le silence de la cuisine.

« Comment ça ? » s'étonna Minho. Il ne comprenait pas pourquoi il devrait en vouloir à Jisung.

« On aurait pu passer plus de temps ici tous les deux, mais je dois récupérer ma fille et... » commença à lancer son amant, l'air moins sûr de lui. A tel point qu'il n'osait pas le regarder.

« Oh non pas du tout voyons ! » s'exclama le jeune homme, surpris que Jisung puisse penser une telle chose. « C'est ta fille, elle a besoin de toi et c'est normal. »

Minho prit simplement conscience à l'instant qu'il se lamentait énormément sur sa propre situation sans spécialement réfléchir à celle de Jisung. Son amant était lui aussi en prise à de nombreuses questions, probablement plus que lui. Il avait son propre apparemment, sa vie de famille qu'il devait porter à bout de bras avec une petite fille, sans parler de sa situation auprès de la faculté. Minho se doutait que tout ceci devait être stressant pour le père de famille. Lui était encore jeune, on pouvait expliquer ses gestes par son âge et son inconscience. Un frisson parcouru l'échine de Minho : et si jamais Jisung se faisait attraper à sortir avec un de ses étudiants, qu'est ce qu'il risquait ?

Hyunjin et Seungmin avaient déjà souligné à quel point c'était dangereux pour lui, qu'il pouvait très bien avoir une mauvaise réputation à cause de cette situation. Mais du point de vue du jeune homme, Jisung risquait bien plus gros que lui. Il risquait son travail, il risquait peut-être même la garde de sa fille. Ne sachant pas où était la mère de Soonyeon, si jamais elle apprenait la situation, peut-être enlèverait-elle l'enfant ? Minho n'en savait rien et ne préférait pas imaginer un tel scénario.

« D'accord. » répondit Jisung, toujours sans le regarder, comme s'il avait honte d'être père et d'avoir des priorités plus grandes encore que leur relation.

« Professeur Hannie. » lança le jeune homme en s'approchant de son aîné qui finissait de cuire les derniers pancakes. Il l'enlaça dans son dos et déposa un baiser le long de sa nuque, inspirant l'odeur de sa peau. « Tu es un excellent père d'accord ? N'en doute pas. »

Minho s'appuya contre lui et fut rassuré en sentant une main se glisser le long de son bras pour le serrer contre lui. Jisung devait avoir confiance en lui, il était un homme responsable et aimant. Le jeune homme l'admirait pour qui il était. Son aîné coupa le feu et servit la dernière assiette, traînant son cadet dans son dos à tel point que ce dernier se mit à se dandiner sur ses pieds pour le déstabiliser.

« Mais qu'est ce que tu fais ? » demanda Jisung en se retenant clairement de rire.

« Je danse ! » s'exclama t-il en déposant de nouveau un baiser dans le creux du cou de son amant, déclenchant un rire sincère. « Je rêve de danser avec toi ! »

Ils déambulèrent maladroitement pendant quelques pas avant de finir par s'enlacer tendrement. Jisung avait un grand sourire sur le visage et c'était tout ce qui comptait pour Minho. Il se souvenait encore de lui lorsqu'ils avaient commencé à se côtoyer. A l'époque, son professeur était un homme mélancolique, peu enclin à rire et à se détendre. Si au début, il l'avait provoqué pour que Jisung finisse par céder, le jeune homme devait admettre qu'il s'était laissé avoir par la sensibilité de son amant. Son aîné était tout pour lui. Minho se pencha légèrement pour l'embrasser, avant de se séparer de lui pour récupérer son mug et son assiette.

Ils mangèrent dans le salon, enroulés tous les deux dans le plaid dans lequel ils avaient passé la soirée. Les pancakes étaient délicieux, le café salvateur, et il restèrent encore quelques temps ainsi dans la douceur de leur cocon. Jisung finit par aller se laver pour se préparer à aller récupérer Soonyeon en milieu d'après-midi et Minho ne savait pas quoi faire. Il n'avait pas spécialement envie de rentrer chez ses parents, mais il savait aussi qu'il ne pouvait pas vraiment rester ici. Jisung et Soonyeon avaient besoin d'espace pour se retrouver. Dans le fond, lui avait du travail universitaire à terminer aussi il devait trouver le moyen de s'installer pour avancer sur ses dossiers.

« Oh, tu dois aller quelque part ? » demanda Jisung en le voyant s'habiller dans la chambre avec ses vêtements propres.

« Oui, j'ai quelques devoirs à travailler pour cette semaine. » répondit-il en pliant soigneusement son change pour la nuit et en le posant à côté de l'oreiller qui était plus ou moins le sien désormais.

« Je pensais que tu restais pour la soirée. » reprit son aîné sans cesser de sourire. « Tu es le bienvenu si jamais tu changes d'avis, tu as le pass de toute façon. »

Les mots ne suffisaient plus pour Minho. Il voulait tant remercier son amant pour ce qu'il faisait qu'il ne savait pas quoi dire. Il se contenta de hocher la tête et de sourire avant de sortir de la chambre pour finir de se préparer. Plusieurs minutes plus tard, ils étaient tous les deux sur le départ et sortirent dans la froid automnale, humide et pénétrant. Le vent soufflait plutôt fort et Minho se trouvait frissonnant dans la petite veste qu'il portait sur lui. La veille, il était parti en claquant la porte et n'avait pas prit le temps de prendre un vêtement plus chaud pour se couvrir.

« J'aurais dû te prêter un manteau. » lança Jisung alors qu'ils étaient devant l'immeuble du professeur. Ils ne partaient pas dans la même direction et le jeune homme regrettait de ne pas avoir embrassé son amant une dernière fois avant de partir.

« ça va aller ne t'en fais pas, ça va renforcer mon système immunitaire. » rétorqua l'étudiant, essayant de ne pas prêter attention aux frissons qui ébranlaient son corps entier. « On se tient au courant dans la soirée d'accord ? »

« Oui, comme je t'ai dis tu es le bienvenu ici si tu as besoin. » répondit son aîné en lui faisant un signe de la main.

Minho aurait aimé déposer un baiser sur sa joue. A la place il se contenta de faire demi-tour et fila vers la ligne de correspondance pour rentrer chez ses parents. Dire qu'il était nerveux était un euphémisme : tant que Jisung était à ses côtés, il arrivait à faire abstraction de sa situation familiale. Pourtant, il venait à peine de se séparer de son aîné qu'il sentait déjà l'inquiétude monter en lui.

La veille, c'était son père qui s'était exaspéré après lui. Le soir même, il partait pour un énième voyage d'affaires à l'étranger dont Minho n'avait rien à faire. Alors qu'il voulait esquiver à tout prix le moindre dialogue avec lui, son père lui avait tenu un long discours moralisateur sur l'importance d'être honnête, de savoir ce qu'on voulait faire dans la vie et d'accepter les coups sans jamais rechigner. Le jeune homme l'avait nonchalamment écouté, adossé dans l'encadrement de la porte de sa propre chambre avec une seule idée en tête : fuir pour retrouver Jisung. Il avait répété à son père à plusieurs reprises que la fameuse Jisoo l'attendait, son père n'en avait rien eu à faire. Il lui avait longuement répété qu'il n'avait aucun intérêt à ce que l'histoire de l'école de danse soit réelle et qu'il devait reprendre son sérieux. Minho se doutait bien que le prospectus de l'école était déjà à la poubelle lorsqu'il lui parlait si sérieusement.

Son père était un obstacle, mais sa mère se montrait généralement plus cruelle. Minho redoutait son retour à la maison ce soir là. La nervosité montait dans son ventre alors qu'il se faisait ballotter par la rame de métro sur le chemin. Elle risquait d'être à fleur de peau, sachant son mari parti à l'étranger avec probablement sa maîtresse. Minho n'avait pas envie de devoir la confronter, il espérait qu'elle soit calme et ne pose pas trop de question. Même s'il se doutait déjà que ça ne pourrait pas se passer si facilement que ça.

En poussant la porte de la maison, il sentit l'odeur du propre et du frais dans la maison. Au fond de lui, il avait espéré que sa mère soit invitée chez une de ses voisines à prendre le thé en fin d'après-midi, mais elle semblait bien être à la maison. Il entendait très clairement du bruit dans la cuisine. Minho posa son sac à dos dans l'entrée et enleva ses chaussures tout en annonçant son arrivée dans la maison. Étonnement, sa mère ne vint pas à sa rencontre.

Le jeune homme sentit sa gorge se nouer. Les disputes étaient désormais quotidiennes avec ses parents : à chaque fois qu'il rentrait, il savait que quelque chose allait lui être reproché. Il n'avait jamais eu spécialement d'atomes crochus avec eux, mais depuis qu'il voulait prendre son indépendance de façon plus marquée, il avait la sensation d'étouffer. Avec appréhension, il s'approcha de la cuisine et fut surpris de trouver sa mère assise au bar. Devant elle, une bouteille de vin rouge ouverte ainsi qu'un verre tâché de rouge à lèvres. Son regard était rivé sur son téléphone, elle ne daigna même pas lever les yeux vers lui lorsqu'il entra dans la pièce.

« Maman ? » lança t-il, plutôt inquiet malgré la situation. « Qu'est ce qu'il se passe ? »

Sa mère n'avait jamais spécialement montré de côté vulnérable de sa personnalité. Certes, elle était colérique et s'emportait facilement, mais Minho n'avait jamais perçu ce trait de caractère comme de la faiblesse. Avec du recul, il avait de la peine pour elle, mais son comportement était si toxique vis à vis de lui qu'il ne voulait pas témoigner sa compassion. S'il se montrait compréhensif, il savait qu'elle profiterait de la situation à un moment ou un autre.

« Je regarde juste dans quel fabuleux hôtel va descendre mon époux pour se taper sa pétasse du moment. » répondit-elle, la mort dans l'âme. Son maquillage, d'ordinaire impeccable, bavait au coin de ses yeux et de ses lèvres, presque trop fines.

« Tu devrais arrêter de te faire du mal à cause de ça. » lança le jeune homme, ne sachant pas quoi dire d'autre. Il ne savait même pas si l'amour entre ses parents était encore réel ou s'il s'agissait d'un arrangement de vitrine pour épater les voisins.

« Même toi tu m'abandonnes. » continua sa mère, comme si elle ne l'avait pas entendu. « Tu sais, je me demande même si Jisoo existe. J'ai fouillé dans tous tes réseaux sociaux, je ne trouve aucune Jisoo dedans. Rien du tout. »

Alors que la compassion allait prendre le dessus, Minho sentit le goût de la trahison dans le fond de sa bouche. Il détestait sa mère lorsqu'elle était dans un état pareil. Quoi qu'il advienne de sa tristesse, elle n'avait pas le droit de s'immiscer dans sa vie sans lui demander son accord. Alors qu'il avait envie d'apaiser la situation, l'étudiant avait envie de cracher des réflexions mais se mordait la langue pour s'en empêcher.

« C'est exactement pour ça que je ne voulais pas vous en parler. » reprit-il le plus calmement possible. « Parce que tu fouilles partout, tout le temps. Cette histoire est sérieuse pour moi, et je n'ai pas envie de tout précipiter. »

« N'aime jamais quelqu'un plus que toi. » soupira sa mère en levant la main pour attraper la bouteille de vin. D'un geste sec, elle enleva le bouchon enfoncé maladroitement dedans pour s'en servir un verre. « J'ai aimé ton père et il est parti. Je t'ai aimé et tu t'en vas. Tous les gens qu'on aime finisse par nous abandonner. »

« Tu as trop bu maman. » coupa Minho en s'approchant du bar pour prendre la bouteille des mains de sa mère. « Tu racontes n'importe quoi. »

« C'est ma vie que je raconte !! » s'écria t-elle en empoignant son verre pour que le jeune homme ne l'emporte pas aussi. « Vous vous en foutez vous, il n'y a que vos pétasses qui comptent !! »

« Je t'interdis de parler de Jisu-Jisoo comme ça !! » répondit l'étudiant sur le même ton, poussé à bout il avait faillit se vendre. « C'est une bonne personne et elle me rend heureuse, pourquoi ça te coûte tant de me laisser vivre ma vie ? »

Minho n'aimait pas se montrer en colère contre ses parents, surtout sa mère. Elle savait comment le pousser à bout et il détestait perdre sa patience face à elle. Les yeux de cette dernière l'observait de haut en bas, un sourire narquois aux lèvres, d'un geste presque théâtral elle prit le temps de boire une gorgée de son vin avant de reprendre :

« Comme si tu savais ce que tu voulais faire de ta vie. Heureusement que ton père et moi nous sommes là pour te mettre du plomb dans ta petite tête. »

« Ma tête se porte bien mieux lorsque vous ne vous mêlez pas de ma vie ! » lança t-il absolument à bout à cause des remarques désobligeantes qu'il entendait depuis son arrivée.

« Et bien tu n'as qu'à t'en aller puisque ça te coûte autant de rester ici et de vivre en famille !! » s'écria sa mère, les yeux écarquillés et l'air presque hystérique.

Le silence tomba sur eux comme une chape de plomb. Minho observait sa mère, les lèvres serrées si fort qu'il en avait mal. Lui n'avait fait que demander sa liberté depuis qu'il avait intégré la faculté : prendre son propre studio, ou être en colocation, prendre un petit boulot, ouvrir son propre compte bancaire pour gérer ses propres finances. Ses parents n'avaient pas voulu tout ça pour garder un œil sur lui. Au fond, il s'était arrangé de la situation car elle était aussi confortable pour lui : quand il voyait les sacrifices que faisait Seungmin pour subsister à ses propres besoin, il s'estimait chanceux.

Mais est-ce que ça valait le coup d'encaisser tant de toxicité auprès de sa mère pour ça ?

Alors que le silence s'étirait comme de la mélasse, le jeune homme ne pouvait pas manquer la façon dont le visage de sa mère se décomposait. Son absence de réponse voulait tout dire. Il le savait. S'il voulait vraiment rester, il aurait répondu. Au lieu de ça, il fit volte-face et balança la bouteille de vin encore à moitié remplie dans la poubelle.

« A-attends Minho... »

La voix de sa mère était presque trop faible pour lui. Elle lui faisait de la peine, mais il ne pouvait pas entendre plus de remarque de sa part. Les remarques venimeuses étaient là, sur le bout de sa langue, prêtes à être crachées au visage de sa mère à cause de sa colère.

« Attends, mon fils ne t'en va pas... »

« De quelle vie de famille tu parles ? » rétorqua alors Minho en se tournant vers elle, contemplant son visage déformé par la crainte de l'abandon. « De celle où je dois vous obéir ? De celle où je n'ai aucune intimité ? Ou encore de la vitrine que tu sers à tout le quartier pour ton petit bonheur personnel ? »

L'étudiant n'aimait pas son propre ton. Malgré tout, il aimait sa mère mais ne supportait plus la façon dont elle l'étouffait. Il avait ses rêves, il voulait plus que tout les réaliser.

« Vous m'avez toujours fait comprendre que je devais rester ici mais vous ne m'estimez pas mieux qu'un poids qui doit vous être reconnaissant. » continua t-il, ignorant l'air effaré de sa mère devant lui. « Je vais tracer ma propre voie, celle que je veux et pas celle que vous voulez m'imposer. Vous ne voulez pas que je danse ? Et bien je compte danser. »

« Minho... »

Sa voix était si plaintive que le cœur que jeune homme se tordit dans sa poitrine. Mais il ne voulait pas abandonner, ce n'était pas juste pour lui. Sa mère ne voulait pas comprendre ce qu'il tentait de protéger, tant pis. Il le ferait par d'autre moyen.

« Est-ce que c'est ta petite copine qui te met ces idées en tête... ? » demanda sa mère, totalement perdue.

Un battement manqua dans la poitrine de Minho. Il secoua la tête, un sourire désabusé aux lèvres. Il ne savait pas si c'était l'absence de son père qui lui donnait tant de hargne ou encore le fait que sa mère se montrait plus fragile. Mais il sentait que ce qu'il faisait était juste.

« Il y a un point sur lequel tu as raison pourtant tu sais. » reprit-il, les yeux froids et ancrés dans ceux de sa mère. « Jisoo n'existe pas. Il s'appelle Jisung, et lui me soutient dans tout ce que je veux entreprendre. Tu devrais prendre exemple sur lui. »

Sur ces mots, Minho sentit un mélange d'angoisse et de puissance déborder de sa poitrine. Sa mère l'observait avec des yeux écarquillés, la bouche ouverte et l'air totalement perdu. Le jeune homme prit le chemin de l'entrée pour remettre ses chaussures. Le silence était assourdissant dans la maison, aucun son de semblait venir de la cuisine. Il fut d'ailleurs surpris de ne pas entendre sa mère se précipiter pour imploser, déverser sa haine cruelle envers lui, l'insulter d'erreur de la nature ou d'immondice comme elle le faisait régulièrement lorsqu'elle voyait des personnalités publiques ouvertement homosexuelles. Au lieu de s'attarder, il attrapa son sac à dos et claqua la porte de la maison derrière lui.

Après avoir dévalé les escaliers et prit la route de la station de métro, Minho sentit son téléphone vibrer dans sa veste. Mais il ne voulait pas le regarder.

Un torrent d'émotions l'étouffait. Il avait avoué à sa mère qu'il était avec un homme. Qu'il aimait un homme. Qu'il entretenait une relation avec un homme. Jamais il n'aurait pensé qu'il aurait dit quoi que ce soit à ce sujet à sa mère avant qu'il ne soit complètement indépendant. C'était de la folie. Minho savait au fond de lui que ce n'était pas le bon moment pour le dire, mais il s'était senti si blessé et acculé qu'il voulait rendre la monnaie de sa pièce à sa mère. Cette femme qui ne voulait pas faire l'effort de le comprendre et de le soutenir dans ce qu'il désirait réellement faire. Tant pis pour elle, tant pis pour tout. Si l'école ne marchait pas à l'étranger, alors il était prêt à aller vivre chez ses amis le temps de pouvoir se retourner et de faire une autre école. Il voulait se battre : il avait un avenir et comptait bien se donner tous les moyens pour se l'assurer.

En arrivant à la station de métro, le jeune homme prit le temps de consulter son téléphone. Sa mère l'appelait en boucle. Il hésita avant d'éteindre son portable. Il ne voulait pas lui parler, pas ce soir. Peut-être un autre jour.

L'esprit de Minho bouillonnait encore et encore, jusqu'à ce qu'il n'arrive à sa destination.

Planté devant l'immeuble de la famille Han, l'étudiant leva les yeux jusqu'au deuxième étage où se trouvait l'appartement de Jisung et de Soonyeon. Est-ce qu'il avait vraiment le droit de retrouver une famille auprès d'eux ? Est ce qu'il ne dépassait pas les bornes en s'appropriant l'attention de son professeur et en ressentant de l'amour pour lui ? Un amour si fort qu'il se sentait capable de l'exposer aux yeux de sa propre mère...

« Mimho !! »

Dans le froid du début de la nuit, le jeune homme se tourna vers un duo main dans la main qu'il ne connaissait que trop bien. Jisung était emmitouflé dans son caban comme il l'avait quitté plus tôt et l'observait d'un air surpris. Soonyeon quant à elle, portait un joli manteau de couleur mauve et avait les cheveux noués en une tresse complexe que sa grand-mère lui avait probablement fait. Minho resta tétanisé devant eux jusqu'à ce que la petite fille ne se sépare de son père pour courir vers lui. Par réflexe, l'étudiant se pencha pour l'attraper et la porter dans ses bras.

« Mimho tu es là c'est trop bien !! » s'exclama Soonyeon en s'agrippant à lui comme un koala. Elle était souriante et ses petites mains étaient froides lorsqu'elle attrapa sa nuque pour s'accrocher à lui. « Il s'est passé pleiiiins de trucs trop biens !! faut que je te raconte tout !! »

« J'ai très hâte d'entendre tout ça !! » répondit-il en souriant pour la première fois depuis qu'il avait quitté l'appartement avant de jeter un coup d'œil à Jisung.

Encore ce regard, apaisé et joyeux. Tout au fond de lui, Minho pouvait sentir le bonheur de son aîné. L'amour qu'avait Jisung dans les yeux n'était pas le même que lorsqu'ils étaient tous les deux, pressés l'un contre l'autre dans l'intimité de la chambre. Non, ce regard, c'était celui de voir un foyer naître sous ses yeux. Ce n'était pas une illusion, ils étaient réels tous les trois. Soonyeon n'avait peut-être pas de mère à ses côtés, mais Minho voulait être un soutien pour elle. Lorsqu'elle l'avait appelé « papa » devant l'instituteur Yang, elle l'avait dit avec son cœur et parce qu'elle le voulait.

La bouche sèche, le jeune homme observa Jisung quelques secondes encore avant que ce dernier ne le regarde dans les yeux. Minho aurait pu le contempler des dizaines d'heures sans se lasser. Que ça soit l'éclat de son regard, la douceur de son sourire ou encore la rougeur sur ses joues... Le visage de Jisung était si facile à lire que le cœur de l'étudiant fut de nouveau empli d'amour. Car il était persuadé de pouvoir y lire un « Je t'aime ».


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro