Comme Hadès
Comme Hadès aux enfers, il régnait. C'était ainsi qu'il voulait se faire appeler: Le Dieu. Il défiait quiconque osait dire le contraire. Comme Zeus il se croyait grand, comme Poséidon il se croyait fort, et comme Hadès il se croyait invincible... Il instaurait le mal partout où il mettait les pieds, comme si, son seul but dans la vie, c'était de pouvoir contempler un monde plein de souffrance, de danger, de douleur et d'hypocrisie. À un moment de sa vie il a voulu se calmer, se renfermer dans son palais en haut d'une colline qui surplombait le pays... Mais j'étais sûr qu'il faisait ça pour préparer une attaque presque aussi grande et impressionnante que la Titanomachie. D'ailleurs c'est ce qu'il arriva: un jour de tempête les portes en bois de son palais se sont ouvertes en claquant les murs... Le bruit était tellement fort qu'il avait dû résonner jusqu'aux villes voisines... Des troupes dignes de la troisième guerre mondiale marchaient à toute allure, flambeau et arme à la main, ils détruisaient chaque maison qui se trouvaient sur leur passage... Ils tuaient les hommes et capturaient les femmes et les enfants, sûrement pour les torturer, les violer et les séquestrer... J'avais tellement peur pour ces personnes qui n'avaient rien demandé à part la tranquillité et le bonheur... Et voilà qu'il vient gâcher tout ça en le détruisant petit à petit pour que chaque personne vivant dans la peur, de voir ne serait-ce que son ombre, lui obéisse sans broncher...
Jeune, il n'était pas comme ça, il était gentil et bienveillant. On jouait souvent dans les rues de ce même village où il construira son palais bien plus tard. Garçon brun aux yeux bleus, il se considérait comme une personne banale mais pour moi il était plus que ça, il était tout pour moi, il était la lumière qui éclairait ma vie dans les moments les plus sombres... Je voulais rester avec lui pour l'éternité même après notre mort, nos combats, nos embrouilles et nos moments terrifiants... Je voulais qu'il soit là pour moi et je voulais être là pour lui... Mais après ma mort subite il se renferma, il devint impitoyable et méchant... Je restais là, à l'observer chaque jour en tant que fantôme pendant que lui ne se doutait en aucun cas de ma présence... C'est à ce moment là qu'il construit son palais pour se couper du monde... Malgré mon aspect de fantôme j'avais peur de lui, de ce qu'il était devenu, de ses pensées qui devenaient de plus en plus malsaines jusqu'à arriver au point de non-retour: il ne se contrôlait plus, seul le démon coincé en lui pouvait le contrôler... Et pourtant, malgré tout ce qui est arrivé , malgré les personnes qu'il torturait et qu'il séquestrait, il n'a jamais cessé de m'aimer... Il se le rappelait tous les soirs devant les étoiles et c'est quand il faisait ça qu'on voyait sa beauté digne d'Apollon lui même et que la lueur de méchanceté dans ses yeux s'effaçait juste assez longtemps pour que je puisse le remarquer... Mais rien de cela n'était sa faute, c'est moi qui était allée explorer cette forêt et qui était tombée malade et qui suis morte. C'est même lui qui m'avait prévenu de ne pas y aller... C'est peut-être ça mon châtiment après tout: voir mon premier, dernier et véritable amour se détruire de jour en jour sans pouvoir intervenir. J'aimerais juste le prendre une dernière fois dans mes bras, lui dire que tout se passera bien et pourtant ces mots sonnaient faux: tout n'ira pas bien, tous se dégradent à chaque seconde et moi je peux seulement observer ce malheur ronger les habitants, les animaux et les plantes jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien sur terre à part des cadavres jonchant le sol rocheux où même l'herbe n'oserait plus pousser! Je me haïssais et je l'aimais. Il ne me méritait pas. Si je n'avais jamais vu le jour il ne serait pas devenu comme ça. Si je l'avais ignoré la première fois qu'il m'avait regardé il ne m'aurait jamais aimé et tous les habitants, d'ici ou d'ailleurs, seraient encore en vie aujourd'hui. Ma putain de vie a été tellement courte et inutile! J'en peux plus, à force de prier n'importe quel dieu j'en ai conclu que peu importe ce qu'il y a au-dessus de nous, ils s'en foutent complètement de nos problèmes et de nos souffrances... Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, j'en suis au point à me poser des questions qui n'auront jamais de réponse parce que personne de vivant ne peut m'entendre et me parler comme si j'existais encore dans ce monde pourrit jusqu'au noyau... Je pleurais chaque jour et chaque nuit de ma pauvre mort, mais je ne pleurais pas pour moi, je pleurais pour tous ces innocents morts au combat ou morts à cause de ces guerriers entraînés par cette homme qu'autrefois j'aimais tant... Mais, maintenant que tout ça est arrivé, cet homme je l'aime pour son amour envers moi mais, en même temps, j'ai compris que je le détestais pour tout ça... Je l'aime encore mais plus comme avant parce qu'il a détruit plus d'une vie et que la lueur du démon qui le contrôle me fait peur... J'ai peur de celui que j'aime... Peur qu'un jour il m'oublie pour toujours et que je sombre dans le puit de l'oubli... Le puit de l'inexistence... Peur aussi que la lueur, qui chaque soir disparaissait quelques secondes, ne s'effacent plus jamais de ses yeux bleus dans lesquels je plongeais mon regard pour me réconforter... Peur de ne plus jamais voir ses cheveux bruns flotter au vent marin les soirs d'étés... Mais j'avais surtout peur que son nom vienne couvrir chaque conversation jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne pour en parler... Voilà mes plus grandes peurs... Peur que je n'aurais jamais avoué si j'étais encore vivante à ce jour. Toute ma vie j'ai essayé de faire le bien et d'aimer chaque personne pour ce qu'elle était tout ça pour que mon amour détruise tout et c'est comme ça que comme Hadès aux enfers, il régnait...
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Une nouvelle de 1015 mots pour le concours de Follunivers
Je suis désolée pour les fautes
Salut
The smile
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