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Chapitre 9

Ce matin, je me réveille en sueur. Il fait une chaleur étouffante dans la chambre, dehors ça doit être encore pire. J'ai terriblement soif. Je me dirige vers la cuisine pour boire un verre d'eau. J'ouvre la baie vitrée et me rend alors compte du temps qu'il fait, j'observe le thermomètre extérieur se trouvant sur le balcon, celui-ci indique trente-cinq degrés, je jette un œil à l'horloge de la cuisine. Il n'est que dix heures. Jô ne devrait pas tarder. Je fonce en direction de la salle de bains, ôte ma nuisette et me glisse sous la douche. Je fais couler de l'eau tiède, je ne me sens pas le courage d'utiliser la froide. Je me shampouine les cheveux, les rince et laisse ensuite l'eau ruisseler sur moi.

Je passe ma tête en dehors de la douche pour vérifier le bruit que je viens d'entendre. On sonne à la porte. J'enroule une serviette autour de moi et vais à la porte. Je crie derrière celle-ci que j'arrive dans deux minutes. J'enfile vite un short et un débardeur. Par cette chaleur, j'aurais opté pour me promener en bikini dans mon appartement, mais je ne crois pas qu'apprendre à conduire en maillot de bain soit légal.

Je me dirige vers la porte et l'ouvre. Jô me regarde avec un air enfantin. Le voir habillé sans son costume le rend encore plus beau. Il a troqué sa chemise de coton pour un t-shirt blanc et son pantalon à pinces pour un short kaki à poches, lui arrivant aux genoux. Il porte des converses noires remontant jusqu'aux chevilles.

— J'ai failli mourir d'ennui sur le palier.

Je lui souris et lui indique le canapé de la main. Alors qu'il s'installe, je lui propose :

— Tu veux quelque chose à boire ?

— De l'eau, merci.

Je file dans la cuisine lui remplir un verre et le lui apporte. Pendant qu'il boit, je vais chercher une serviette dans la salle de bain, je le rejoins et entreprends de me sécher les cheveux.

— Tu es prêt à subir des crises d'angoisses ?

Il me sourit.

— Disons que je n'ai pas pour habitude de proposer ce genre de service à mes employés, mais je prends le risque.

Je dépose la serviette sur une chaise et m'assois à ses côtés.

— C'est vraiment gentil de ta part, en tout cas.

Je me relève.

— Encore deux minutes, le temps de me coiffer et on peut y aller.

Il m'observe disparaître dans la salle de bains et alors que je me coiffe, je remarque par la porte qu'il visite mon salon et s'arrête devant la baie vitrée pour admirer la vue.

Une fois mes cheveux peignés, je les laisse sécher à l'air libre, décidant que je l'ai déjà fait pas mal attendre. Je le rejoins discrètement et contemple le paysage.

— Ce n'est pas un palace ici, mais j'y suis bien.

Je sens son regard posé sur moi.

— Ton appartement est magnifique.

Je lève les yeux vers lui.

— Je suis prête, où va-t-on ?

Il me contemple et se mord la lèvre inférieure.

— Je me suis dit que, puisqu'il fallait faire de la route, autant en profiter pour aller dans un endroit que tu n'as pas encore vu, je suppose.

Je hausse un sourcil pour l'interroger davantage.

— Et bien il y a la bambouseraie d'Arashiyama et le temple Tô-ji que j'aimerais te faire découvrir.

Perplexe je demande :

— C'est où exactement ?

Il lâche un petit rire nerveux.

— Kyoto.

Il analyse ma réaction.

— Kyoto ? Mais c'est à une heure de route plus ou moins, tu plaisantes ?

Je suis envahie soudainement par le stress.

— Tout va bien se passer, j'ai confiance en toi.

Il me dévore du regard. Je recule lentement pour briser la proximité entre nous, qui se réduisait de plus en plus.

Je souffle un bon coup et lance :

— Qu'est-ce qu'on attend ?

Je prends mon sac, une bouteille d'eau et le rejoins à l'entrée, où il m'attend. Je referme la porte derrière nous. On descend les marches lentement, avec cette chaleur, le moindre effort est une difficulté.

Une fois sur le trottoir, je lui demande :

— Où est-ce que tu as garé la voiture ?

J'observe l'intérieur du club, Shôji me toise.

— Derrière ton immeuble.

Il plonge son regard dans le mien et me replace une mèche de cheveux derrière l'oreille.

— N'aie pas peur, tu vas apprendre les bases avant de prendre la route.

J'ai le temps de jeter un dernier regard à Shôji avant qu'il ne m'entraîne jusqu'à la voiture. Il me l'indique du doigt. C'est une berline, Peugeot 508 GT. Couleur gris foncé. Elle est magnifique ! Puis je réalise soudain que je vais devoir la conduire. Je n'oserais pas prendre le volant, j'aurais trop peur de l'abîmer. Je me retourne vers lui bouche bée et secoue la tête.

— Je ne monte pas là-dedans...

Il paraît surpris.

— Elle ne te plaît pas ?

J'approche du véhicule pour mieux contempler cette merveille.

— C'est la tienne.

Je suis stupéfaite.

— Une Twingo m'aurait largement suffi...

Il s'approche de moi. Dans un mouvement de recul, je me heurte à la voiture. Jô ricane.

— Si tu l'abîmes, je payerai les dégâts, mais que ça reste entre nous.

Il se penche vers moi, approche son visage du mien. Mon cœur rate un battement, surtout quand il tend son bras vers moi... Pour m'ouvrir la portière côté conducteur. Je rougis, honteuse d'avoir cru que... Il m'offre un énorme sourire, cette situation l'amuse fortement.

Je grimpe derrière le volant, l'observant contourner le véhicule pour s'installer sur le siège à mes côtés. Je respire difficilement et crispe mes doigts autour du volant.

— Tout d'abord, tu vas apprendre les pédales. La gauche c'est l'embrayage, la droite l'accélérateur et celle du milieu c'est le frein. Tu places ton pied gauche sur la pédale de gauche et ton pied droit sur l'accélérateur. Tu utiliseras aussi ton pied droit pour le frein. Tu suis ?

Je hoche la tête et attends la suite.

— Quand tu veux démarrer, tu enfonces la pédale d'embrayage et tu la relâches doucement tout en appuyant sur l'accélérateur. Pareil pour freiner, tu débrayes et tu appuies sur la pédale de frein.

Je lui réponds :

— Jusqu'ici ça a l'air simple.

Après quelques minutes à jouer avec les pédales, je réussis à choper la technique.

— Les vitesses, la première pour démarrer. Une fois que le véhicule est en route, tu passes la deuxième et ainsi de suite, tu débrayes quand tu passes une vitesse. Tu peux passer la troisième à partir de 40-50km, la quatrième à 70-80km, la cinquième à 90-100km et la sixième à 120km, pour éviter que le moteur gronde.

Il plonge son regard dans le mien et me sourit.

— Ça va ?

J'acquiesce.

— Je crois avoir tout retenu.

— Règle ton siège pour que ton poignet arrive juste au-dessus du volant, ensuite tu règles les rétroviseurs extérieurs, tu dois bien te mettre au fond de ton siège. Pour ton rétro gauche, tu dois voir la poignée de la porte arrière dans le coin inférieur droit de ton rétro. Et inversement pour ton rétro droit. Dans ton rétro intérieur, tu dois voir le plus loin possible derrière.

Je m'exécute et une fois tout réglé, je lui jette un regard.

— Autre chose ?

— Ta ceinture, puis tu peux mettre le contact.

Je tourne la clé et le moteur se met en marche. Je prends une profonde inspiration et débraye pour passer la première vitesse. J'embraye légèrement et appuie sur la pédale d'accélération. La voiture roule.

— Aaaah j'ai réussi !

Je suis fière de moi. Jô le remarque et me sourit. Il m'indique dans quelle direction je dois me diriger. Il entre l'adresse dans le GPS et continue de m'aider. Il me dit quand je dois freiner, ralentir, tourner, les limitations de vitesse, quand c'est une priorité de droite. Heureusement pour moi, dans la journée de vendredi, j'ai étudié quelques heures les panneaux de signalisation.

Vingt minutes plus tard, je roule en pleine circulation. J'ai très chaud et soif. C'est pénible de conduire par un temps aussi étouffant. Le stress n'aide pas, je suis en sueur.

Au bout de quarante minutes, Jô me demande de me garer sur le côté. Je m'arrête, en calant et me retourne vers lui.

— J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?

— Tu conduis très bien, tu as juste l'air très nerveuse. Je vais reprendre le volant.

Il me fait un clin d'œil et sort de la voiture, je l'imite et prend sa place sur le siège passager.

— C'est grave d'être nerveuse au volant ?

Il me dévisage, étonné.

— Je ne t'ai pas repris le volant parce que je trouvais ça dangereux, je me dis juste que tu as assez paniqué pour aujourd'hui et que tu peux enfin profiter de cette journée.

Il remet la voiture en marche et se concentre sur la route.

— Tu as passé un bon samedi, Anna ?

— Et bien j'ai vu Nil, Gin et... Mariko. On est sorti boire un verre puis on est allé dans une salle d'arcade.

Il est étonné.

— Tu aimes les jeux vidéo ?

Je ris.

— J'adore ça ! Et j'y retournerai.

Il me sourit.

— Je t'accompagnerai la prochaine fois, si tu me le permets.

— Oh ! Ça pourrait être sympa oui.

Il m'observe.

— Je suis content pour toi que tout aille bien, tu as choisi de bonnes personnes pour être tes amis, tu apprends vite et tu as réussi à avancer malgré ce qu'il s'est passé au boulot. Tu es vraiment quelqu'un d'exceptionnel.

Il glisse sa main sur ma cuisse. Ce contact me fait réagir.

— Jô... En ce qui concerne Mariko...

Bouché bée, il se retourne vers moi.

— Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

Je chipote à mes mains nerveusement.

— Je sais que vous êtes sortis ensemble...

Il regarde la route et murmure :

— Pendant trois ans.

Je suis surprise, Mariko ne m'a pas dit que leur relation avait duré aussi longtemps.

— Et pourquoi vous avez rompu ?

Il soupire. Je vois bien que cette relation les affecte tous les deux.

— On voulait avoir un enfant, on a essayé pendant un an avant qu'on sache... Qu'on ne pouvait pas en avoir. On se disputait souvent à ce sujet. Puis, on a rompu il y a deux mois, mais elle espérait que les choses s'arrangent entre nous.

Ça me fait de la peine pour mon amie. Elle a dû vivre un enfer, se faire une joie de fonder sa famille, se rendre compte qu'elle ne pourra jamais tomber enceinte et perdre l'homme qu'elle aime.

— Je pensais que tu l'avais quittée parce qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfants...

Il hausse un sourcil.

— Je ne suis pas comme ça, Anna... Mais on l'a très mal vécu tous les deux, il y avait des solutions bien sûr, mais notre relation s'est dégradée.

Je chuchote :

— C'est mon amie...

— Et tu as de la chance de l'avoir, mais on est passé à autre chose elle et moi.

— En tout cas, elle est prête à ce qu'une autre prenne sa place, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'a plus de sentiments.

Il se mure dans le silence.

Le reste du trajet se fait dans le calme. Jô ne m'adresse plus un mot et je n'ose pas briser ce silence qui envahit l'habitacle. Quelques minutes après, il se gare sur un parking, à proximité d'une forêt de bambous. Toujours sans une parole, il sort de la voiture. J'en fais autant. Il se tourne vers moi.

— Je tiens à te faire découvrir cet endroit.

Je fais le tour de la voiture alors qu'il la verrouille. Je lui souris timidement et le suis vers la forêt. Tout en marchant à ses côtés, je tourne la tête vers lui et il fait pareil.

— Je suis désolé !

On a prononcé ces mots en même temps, ce qui nous fait rire. Je le regarde intriguée.

— Pourquoi est-ce que tu es désolé ?

— Je te donne une mauvaise image de moi.

— Bien sûr que non... Tout le monde traverse des épreuves et chacun réagit différemment, pour son bien.

— Et toi, pourquoi tu l'es ?

Je baisse les yeux.

— Je n'aurais pas dû aborder ce sujet, qui est toujours aussi douloureux pour vous. Et ça, même si vous êtes passés à autre chose tous les deux.

— Ne t'en fais pas.

Il glisse sa main lentement dans la mienne et entrelace nos doigts. Il m'entraîne sur ce chemin entouré de bambous.

— Il semblerait que les bambous permettent de repousser les mauvais esprits.

Je chuchote :

— C'est magnifique.

Il me sourit tendrement.

— Ça te plaît ?

Je lui rends son sourire.

— Je crois bien que je pourrais y passer toute la journée.

À l'intérieur de cette forêt, l'air est plus frais et par une journée aussi chaude, c'est juste parfait ! On foule le bitume lentement, profitant de cette balade au maximum. Je lève les yeux au ciel et admire la cime. La couleur verte domine toute la zone et apporte un certain apaisement. Ces bambous mesurent au moins une dizaine de mètres, alignés les uns à côté des autres et ils laissent à peine passer les rayons du soleil. Il n'y a pas beaucoup de monde et d'après Jô c'est assez rare pour un dimanche après-midi.

Je frissonne tout à coup, le changement de température est quand même sévère. Jô passe un bras sur mes épaules et m'attire à lui. Je me sens si bien dans ses bras que je n'ai pas envie de m'en dégager.

— Ça ne te gêne pas ?

Je secoue la tête.

— Non, je suis bien là...

Gênée par ma réponse, je continue de contempler la splendeur du lieu.

— Anna...

Je tourne mon visage vers le sien.

— Je sais qu'on ne se connaît pas depuis longtemps, mon comportement peut parfois te paraître déplacé, alors si vraiment ça te pose un problème, n'hésite pas à m'en parler.

Je pose une main sur sa joue.

— Je ne sais pas ce qu'il se passe entre nous deux, ni même s'il nous arrive quelque chose, mais je me sens en sécurité avec toi.

Il pose sa main sur la mienne.

— Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je n'ai jamais été dans cette situation, mais quand je t'ai vue la toute première fois avec tes sacs, tu m'as semblée si fragile et courageuse à la fois.

Il rit.

— Tu es intéressante et attirante...

Je rougis, ne sachant plus où me mettre. Je retire délicatement ma main et me blottit dans ses bras.

En cet instant, je ne pense plus à personne, ni Mariko, ni Shôji. Je pense juste à moi. C'est avant tout mon patron, mais aussi un homme très attentionné. Dans ses bras, au milieu de ces bambous, j'oublie tout. Cette tentative de viol me paraît à présent loin. Ma relation avec Shôji ne me semble plus aussi étrange. Tout me paraît plus simple à accepter en sa présence. Dois-je me laisser aller auprès de lui ?

Il s'écarte lentement et me reprend la main.

— Je vais te montrer le temple, tu vas adorer !

Il me tire par la main, plus souriant que jamais.

On retourne à la voiture, où je lui laisse volontiers ma place derrière le volant.

Je décide de continuer notre conversation.

— Qu'est-ce que tu attends de moi ?

Il semble réfléchir.

— Je veux juste te rendre heureuse Anna, si tu as besoin de moi en tant qu'ami ça m'ira, si tu tiens à me considérer comme ton patron alors je m'y ferai et si tu veux plus, tu ne pourrais pas me faire plus plaisir.

Je regarde par la vitre et me mets à admirer le paysage qui défile. Soudain, je lâche :

— Tu penses que ça pourrait fonctionner ?

Il me considère et sort enfin :

— Si on ne tente pas le coup, comment pourrait-on le savoir ?

Je ne sais plus quoi répondre. Est-ce une bonne idée d'essayer ?

Après trente minutes, on arrive à destination. Il est déjà 14h et le soleil devient de plus en plus puissant. Il se gare dans l'enceinte du temple et nous sortons tranquillement du véhicule. Il vient à ma rencontre et entoure ma taille de son bras. Ce contact éveille des sensations plutôt agréables en moi. Il me conduit vers une pagode, selon lui la plus grande du Japon. Elle fait cinquante-sept mètres de haut. Il a vu les choses en hauteur pour ce premier cours de conduite. Ce bâtiment est à couper le souffle.

— On a de la chance, le marché est encore installé.

On parcourt les allées, allant d'échoppe en échoppe.

— C'est un marché principalement artisanal.

Je m'arrête à un stand.

— C'est... Wouah, j'adore. Tout est vraiment beau.

Je caresse du bout des doigts une paire de boucles d'oreille, de jolies fleurs de lotus. De l'argent, étonnamment bien travaillé. Jô examine mon regard et s'empare de la boîte. Ahurie, je fixe des yeux la boîte atterrir dans les mains du vendeur.

— Jô... Non tu n'es pas obligé !

Il me fait un clin d'œil et ne m'écoute pas. Il tend de l'argent et reprend la boîte. Il m'éloigne de la foule pour me conduire dans le jardin entourant le temple. Il est énorme et somptueux. J'en prends plein les yeux. On se dirige vers un banc devant un grand plan d'eau, entouré de cerisiers et de jolies fleurs. Je n'en reviens pas de voir ces choses de mes propres yeux. Moi, qui étant adolescente rêvais déjà de découvrir le Japon. Je le dévore du regard.

— Merci !

Il me sourit tendrement et me montre la boîte en riant.

— Attends, je ne te les ai pas encore offertes.

Je ris à mon tour.

— Je ne parlais pas de ça, idiot.

Je le pousse légèrement et il se met encore plus à rire, en répétant le mot « idiot »

— Prends-les, elles t'iront à merveille.

Il me tend la boîte, je l'ouvre et en sors les boucles d'oreille. Je les accroche et me retourne vers lui.

— Qu'est-ce que tu en dis ?

— Que tu es très jolie, avec ou sans.

Je l'enlace en guise de remerciement. Et demande :

— Et si tu me parlais un peu de toi ?

Il semble hésitant, mais me répond.

— Qu'est-ce que tu aimerais savoir ?

Je me pince les lèvres.

— J'aimerais en savoir plus sur ta famille, où tu vis, comment tu as réussi à fonder ta société. Dis-moi tout.

Il réfléchit par quoi commencer.

— J'ai grandi dans une famille assez unie, ma mère a toujours été une femme au foyer et l'est encore. Mon père a fondé mon entreprise. Quand il est décédé, j'ai pris sa place, lui promettant à lui et à moi-même que je ferais toujours de mon mieux pour que sa banque ne coule pas. J'ai connu pas mal de difficultés, mais aujourd'hui, je pense être à la hauteur des espérances de mon père.

Son histoire me touche, mon cœur se serre et les larmes me montent aux yeux.

— J'ai également un frère. Nous ne sommes plus en contact depuis deux ans, car il est jaloux de ma place. J'ai vécu à Ginza pendant toute ma relation avec Mariko, on habitait ensemble. Depuis notre séparation, je vis dans une chambre d'hôtel que j'ai acheté. C'est le Namba Orientalhotel. Et toi ?

Il faut bien que j'y passe également, mais j'aurais préféré éviter.

— Il n'y a rien grand-chose à dire sur moi...

— Pourquoi ton ex-fiancé t'a poussé à fuir ici ?

Je prends une profonde inspiration.

— Mes parents voulaient pour moi une vie de princesse et j'avais rencontré leur fameux « prince » sauf qu'il n'est pas comme dans les contes. Il est infidèle et parfois violent. J'ai supporté son comportement pendant trois longues années, la première année tout était parfait, la deuxième j'ai commencé à réaliser qui il était et la troisième j'ai organisé mon départ.

— Pourquoi ne pas avoir rompu, tout simplement ?

Mon regard se perd dans la vaste étendue d'eau devant moi.

— J'ai eu peur de lui et de sa réaction, puis vivre ici... J'en rêvais !

Jô paraît tendu.

— Tu crois qu'il t'aurait fait du mal si tu lui avais clairement dit en face que tu voulais le quitter ?

J'acquiesce.

— Il me cherche, d'après mes parents. Je ne crois pas qu'il me trouvera.

— En tout cas, je ne serai pas loin s'il te trouve.

Son sourire me rassure.

— Bon, et si on allait le visiter ce temple ?!

Je lui pose ma main sur sa cuisse puis me lève.

On visite le temple de l'est, où nous avons pu contempler un mandala composé de statues en bois. Ce temple est un complexe, composé de plusieurs bâtiments. J'admire un grand nombre de statues bouddhiques étonnantes, dont le célèbre bouddha guérisseur, Yakushi Nyolai. Nous terminons notre balade par la visite du musée. Là, je peux contempler la grande statue de Kannon à mille bras. Époustouflée par ce qu'elle dégage, cette atmosphère symbolique me laisse pantoise.

On profite ensuite d'une dernière balade dans le jardin. Il m'offre du thé, que l'on boit en terrasse d'un salon de thé. Je ne peux m'empêcher de dire :

— Je préfère le chocolat chaud.

Il éclate alors de rire à cette remarque.

Sur le chemin, on traverse un petit pont de bois, surplombant l'eau puis on rejoint la voiture, il est dix-huit heures. On grimpe à l'intérieur complètement épuisés par cette journée. Il met le contact et on repart. Je colle ma tête à la vitre de la voiture, ce qui me rafraîchit. Je sursaute quand il pose une main sur ma cuisse, pas encore habituée à son contact.

— Tu as passé une bonne journée ?

Il s'inquiète, pour lui rassurer je dis :

— Oui, surtout en ta compagnie.

Il plonge ses yeux dans les miens et se réjouit de ma réponse.

Le reste du trajet se fait dans la bonne humeur et on arrive rapidement à destination. Il se gare dans la même rue que ce matin et hésite un moment avant de sortir du véhicule. Ne voulant pas mettre fin à cette journée, je l'encourage d'un sourire.

Nous passons devant le club, je ne regarde pas à l'intérieur. Jô me suit jusqu'à mon appartement.

— Tu veux boire un dernier verre avant de partir ?

Il acquiesce avec plaisir.

Il s'installe sur le balcon, je lui sers une bière et file dans la salle de bains me rafraîchir rapidement. Je me verse un verre d'eau et le rejoins.

— Tu as une vue sublime d'ici.

Je le dévisage.

— J'en profite autant que je peux.

Il soupire.

— Je vais y aller, Anna...

Il dépose son verre sur l'évier de la cuisine et s'approche de moi. En enlaçant ma taille, il dit :

— Merci pour cette magnifique journée.

La proximité entre nous diminue de plus en plus.

— C'était avec plaisir, merci pour le cours.

Il me caresse la joue et sourit.

— Tu auras rapidement ton permis si tu poursuis tes efforts.

Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

— Dans ce cas, il faudra prévoir davantage de cours.

Nos bouches s'effleurent.

— Quand tu veux.

Nos lèvres se touchent enfin, partageant un doux baiser, puis un deuxième, je me suis vite perdue dans le compte, me laissant aller. Il s'écarte de moi rapidement en se pinçant les lèvres.

— À demain Anna, j'ai hâte de te revoir.

Je le reconduis jusqu'à la porte. Je le dévisage une dernière fois avant de lui dire :

— Bonne soirée.

Il s'en va, et je me sens seule tout à coup. Je souris bêtement en repensant à cette journée. Je n'imaginais pas que j'allais passer un aussi bon moment avec lui. Mais je n'aurais jamais pu croire que d'autres étaient à prévoir. J'ai hâte de voir ce que réserve la suite de notre histoire. 

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