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Chapitre 3


Le lendemain, j'ai passé ma journée à faire un peu de ménage et regarder la télé avant de me préparer pour aller bosser le soir. Je ne sais pas s'il y a un uniforme ou non, mais dans le doute je mets une tenue décontractée qui fera très bien l'affaire pour faire le ménage. Je m'observe dans le miroir, comme à mon habitude. J'ai des cernes sous les yeux, j'ai eu un sommeil assez agité, causé par le stress de commencer ce boulot. J'attache mes cheveux, une queue de cheval haute fera très bien l'affaire et ma mèche aussi raide que le reste de mes cheveux reste libre sur mon front. Ce roux, ma couleur naturelle me va bien, mais j'aimerais tant en changer. Étant petite ça m'a valu beaucoup de moqueries. Mes yeux ronds d'une couleur dorée sont mon seul atout. Je me maquille pour masquer les cernes sans grand résultat et décide de prendre la route pour le boulot.

Arrivée sur place, je demande à l'accueil Monsieur Jô Satou. La réceptionniste me dévisage et me reconnaît. Elle me sourit.

— Tu as été engagée ?

Elle est blonde aux yeux bleus. Elle a le visage rond et une bouche pulpeuse. Le corps d'un mannequin qui paraît encore plus affiné perché sur ses talons aiguilles.

— Oui, je commence aujourd'hui, je suis un peu en avance.

J'observe des employés partir de la banque, ils finissent leur journée tandis que d'autres la commencent. Il est dix-neuf heures.

Cette jeune femme me dit :

— Tout le monde part un peu quand il le veut ici, du moment que le boulot est fait, enfin seulement les employés de bureau.

Je la fixe, un sourire aux lèvres.

— Le patron est parti depuis un moment...

— Ah bon ? Il a dit qu'il serait là.

Je suis étonnée.

— Je vais lui téléphoner, patiente en t'asseyant dans un des canapés.

Je vais m'asseoir et je patiente. Je l'entends discuter au téléphone et même se mettre à rire.

— Eh la fille !

Elle me fixe et me fait signe de la rejoindre de la main.

— Anna...

Je chuchote mon prénom.

— Oh ! C'est joli, moi c'est Mariko. Il va arriver dans quinze minutes.

— D'accord, merci.

— Tu viens d'où ?

Son accent français bien qu'elle soit Japonaise est presque aussi parfait que le mien.

— De Belgique.

— Je ne connais pas.

Elle hausse les épaules et reprend la conversation.

— Tu es ici depuis combien de temps ?

— Deux jours...

Elle écarquille les yeux.

— Moi, j'en aurais profité pour faire les bars et toutes les boîtes les plus réputées avant de bosser de nuit.

Elle rit.

— Je ne connais rien ici...

— Je te montrerai une fois, si tu veux.

Elle est vraiment adorable. Son regard se dirige vers la porte d'entrée et le mien le suit. Il est arrivé.

— Anna, je ne te savais pas si ponctuelle ! J'avais rendez-vous avec un client au restaurant.

Il me sourit et je rougis. Mariko nous observe tous les deux, tour à tour.

— Jô, on va boire un verre avec la bande vers vingt-trois heures, tu nous accompagnes ?

Mariko lui touche le bras et celui-ci la regarde avec des yeux pétillants.

— Toujours partant, merci !

— Et un Nyotaimori, ensuite ?

Etonné, il la regarde avant d'hocher de la tête.

— Ça me va, tu m'envoies l'adresse.

Il lui fait un clin d'œil.

Le Nyotaimori, si mes sources sont bonnes est le fait de manger des sushis sur le corps d'une femme nue. Mariko se racle la gorge à l'intention de Jô voyant mon impatience.

— Bon... Je vais t'accompagner vers ta formatrice.

Il passe devant moi. Mariko me lance un sourire encourageant quand je me retourne vers elle. On prend les mêmes ascenseurs que la dernière fois, mais aujourd'hui on s'arrête au deuxième étage. On ne s'est ni regardé ni parlé pendant tout le trajet. Le silence est pesant. J'aperçois au loin une petite femme, cheveux courts et noirs, elle porte des lunettes et paraît jeune.

— Gin, je te présente Anna, la demoiselle que tu vas devoir former cette semaine.

Elle me regarde de haut en bas sans rien dire.

— D'accord patron. On doit se taper les deux étages du coup ?

— Certainement !

— J'espère que tu apprends vite, parce qu'on a du boulot.

Elle me fixe et soupire. J'implore Jô du regard de ne pas me laisser avec elle, mais il tourne les talons. Il me jette un coup d'œil par-dessus son épaule.

— Bienvenue chez nous Anna, bon courage, les filles !

Il disparaît dans l'ascenseur. Gin me fixe encore.

— Ouf ! Désolée, je suis toujours hyper tendue quand il est dans les parages !

Elle me fait la bise et me sourit.

— Gin ! J'ai dix-neuf ans et je bosse ici depuis trois ans. Et apparemment je bosse bien, vu que j'ai la responsabilité de te former.

Elle semble étonnée. Je ris.

— Alors, dis-moi tout sur toi, je veux tout savoir !

— Euh... Et bien...

Elle soupire.

— Gay ou hétéro ?

Elle sautille sur place. Elle me fait rire.

— Hétéro.

Je fais une grimace désolée, je sais qu'elle s'attend à l'autre réponse.

— Bon tant pis, tu feras partie de mes amis, c'est déjà plus que bien !

Son enthousiasme me motive.

— Allez, on se met en route, sinon on ne finira jamais aujourd'hui !

Elle me conduit jusqu'à son chariot.

— Alors, il y a un code couleur à respecter, les linges bleus pour les poussières et les rouges pour le sale et les sanitaires. Pareil, le produit bleu pour les poussières et le rouge pour les sanitaires. Il y a trois produits rouges. Un à usage régulier, l'anticalcaire pour évier et celui pour WC. Il y a une centrale au -1 pour recharger tes produits et ton matériel. Tu dois faire le plein de rouleaux de sacs poubelles tous les jours avant de partir. Tu as deux bacs sur ton chariot justement pour les ranger, mais gardes-en un pour l'eau. On nettoie avec des serpillières à scratches. Des franges quoi. Tu en prends une, tu la mets au sol, tu places ton manche dessus et normalement ça tient. Sauf qu'elles sont tellement lavées que parfois ça se décolle. Tu prends le petit pichet, tu prends de l'eau dans le bac et tu en mets sur ta frange puis tu nettoies.

Elle reprend sa respiration.

— Tu sais placer tes franges propres dans le bac à mi-hauteur du chariot et quand elles sont sales, elles vont dans l'emplacement fait pour sur ton chariot, dans le sac rouge. Pour en prendre des propres, il te suffit de te rendre dans le local au -1.

Je crois m'être arrêtée au code couleur...

— Tu as un autre emplacement de sac poubelle sur ton chariot, tu places un sac blanc. C'est pour les déchets que tu vas ramasser dans les poubelles des bureaux. Quand tu entres dans un bureau, s'il y a quelqu'un tu t'en tiens juste aux poubelles, tu demandes d'abord si tu ne déranges pas, tu reviens plus tard si c'est le cas. Ensuite, tu passes aux poussières et aux éviers. Puis c'est le sol.

Je souris et elle me tape l'épaule.

— Tu vas voir, tu comprendras vite le truc !

J'écarquille les yeux, j'ai un doute...

— Je te montrerai plus tard comment cirer le sol ou quel genre d'entretien tu peux faire, les vitres intérieures sont à faire au moins une fois par mois, l'extérieur est fait par une société à part. Pour ce qui est des lessives des franges, c'est nous-même qui nous en occupons. Tu prends ton sac de sale et tu le descends au -1, tu utilises les machines à disposition et tu les lances quand elles sont pleines. Les linges rouges et bleus sont à laver séparément. On passe commande pour le matériel une fois par semaine et on apporte la liste au patron. Dans ce cas-ci, vu que tu bosses à l'étage du boss, tu te chargeras de lui apporter toi-même.

Comment peut-elle parler autant cette petite ?

— Merci ! Ça ira pour aujourd'hui...

Je souffle et je pousse le chariot.

— Alors, dis-moi par où on commence ?

Elle rigole et on se met à bosser. Le boulot est assez simple, poubelle, poussière, évier, sol. Dix minutes, maximum, par bureau. C'est encore assez rapide. La pause est à vingt-trois heures jusqu'à minuit. Gin me montre où se trouvent les vestiaires en allant à la cafétéria. On a fini de nettoyer son étage, le mien sera à faire après la pause.

— La cafét' ferme à minuit, ce qui nous empêche de prolonger notre pause, mais rien ne nous empêche de boire un petit café en salle de repos. Elle se trouve justement au premier. Comme ça, la direction garde un œil sur nous.

— Ils ont l'air quand même assez laxistes non ?

— Tu sais, ils s'en foutent un peu de ce qu'on fait de nos huit heures, du moment que les bureaux sont propres.

On se dirige au comptoir de la cafét'. Gin demande des nouilles instantanées, moi je me contente d'un cup cake. Le serveur m'adresse la parole.

— Alors, c'est toi la nouvelle qui doit supporter Gin ?

Il me fait un clin d'œil, je lui souris.

— Oh, je dirais qu'elle n'a pas de chance non plus.

Il me sourit et Gin s'impatiente.

— Elle est d'une très bonne compagnie dont tu ne profiteras pas Nil. Bonne soirée !

Nil est un jeune homme blond et grand, il est même trop mince pour son gabarit. Mais son visage angélique est apaisant.

On se dirige à une table avec nos commandes. Et on s'assoit. Nil n'ayant plus de client nous rejoint.

— Et comment s'appelle la nouvelle ?

Je lui réponds en le fixant.

— La nouvelle s'appelle Anna.

— Et que dirais-tu de te joindre à moi ce week-end pour boire un verre ?

Je suis surprise, tout comme Gin.

— Non, mais je rêve, tu la dragues là ?

— Qui ça ? Moi ? Non...

Il n'a pas l'air convaincu. Gin voit son hésitation et lui répond.

— Si elle veut boire un verre avec toi, je l'accompagne.

Elle me fait un clin d'œil pas du tout discret.

— Comme tu veux, ce n'est pas un rencard !

Il essaye de mentir, pitoyablement.

— Je vous accompagnerai tous les deux avec plaisir.

Je souris sincèrement.

— Nil, est-ce que tu peux prendre ma commande ?

C'est Mariko, qui attend sagement au comptoir.

— Bien sûr, chérie !

Il court vers elle. Je chuchote à Gin :

— Ils sortent ensemble ?

— Eux ? Tu rigoles ? Il y a des rumeurs qui courent, disant qu'elle sort avec le patron. Alors je ne pense pas que des hommes comme Nil l'intéressent.

Je suis sonnée. Elle et Jô ? Je ne pensais pas qu'il pouvait être attiré par des filles aussi superficielles, même si elle a l'air très gentille.

— Et c'est autorisé dans la société ?

Elle hausse les épaules.

— Qui va le lui interdire ? C'est le patron !

Nil revient alors vers nous accompagné de Mariko. Je m'adresse à elle.

— Votre sortie de ce soir est annulée ?

Elle a les yeux rougis, on dirait qu'elle a pleuré. Elle n'ose même pas croiser mon regard et s'assois.

— Disons que j'avais pas mal de boulot en retard et ils n'ont pas besoin de moi pour s'amuser...

Elle fait référence à Jô. Alors lui est bien parti avec la " bande " la laissant seule ici...

— Tu peux te joindre à nous ce week-end, on va boire un verre ensemble.

Nil nous désigne tous les trois. Gin, lui et moi.

Gin soupire et accepte.

— Tu peux nous accompagner.

Je la fixe, son regard est vide, elle a dû se disputer avec lui.

— Est-ce que tu vas bien ?

Elle sourit légèrement.

— Mieux, merci.

Gin chuchote à Mariko :

— Le patron t'a larguée, c'est ça ?

Nil en rajoute une couche.

— Tu ne devrais pas perdre ton temps avec un gars comme lui, il ne te rendra jamais heureuse.

Mariko me fixe, pas les autres, moi. Et baisse les yeux ensuite pour répondre :

— Je ne sais pas de quoi vous parlez...

Elle évite le sujet. Elle a sûrement l'obligation de se taire. Gin s'énerve :

— On ne t'invite pas à notre sortie si tu n'es pas sincère avec nous !

Pour calmer l'ambiance, je prends la parole.

— Mince, vous avez vu l'heure, il est temps de s'y remettre Gin !

Je force Gin à se lever et fais un clin d'œil à Mariko.

— À plus, les gars !

Je fais signe aux deux autres et oblige toujours Gin à me suivre. Elle crie :

— Non, mais tu l'as vue cette mytho ?! Et dire qu'on va devoir se la taper samedi.

On s'éloigne de plus en plus.

— Tu crois franchement que ça doit s'ébruiter ce genre de relation, comprends-la un peu.

On arrive au premier étage, là où on avait laissé le chariot.

— Je peux faire un effort...

Je lui souris et entreprends de nettoyer un bureau. La première journée passe à une vitesse folle ! On termine par le bureau de Jô.

— Essaye de ne rien casser ou de déplacer trop de choses, il n'aime pas ça.

J'observe son bureau, il est sans vie. Pas une seule photo, pas un seul bibelot provenant de chez lui ou de ses enfants. Je murmure :

— Il n'a pas de famille ?

Gin paraît étonnée par ma question.

— Je suppose qu'il a des parents comme tout le monde, mais pas d'enfants ni de femmes dans sa vie. Il a sûrement quelque relation sans importance.

Elle vise Mariko. Puis elle plonge son regard dans le mien.

— Si tu veux un conseil d'ami, évites de trop l'approcher, gardes tes distances.

On termine de nettoyer la pièce et on se rend au -1 avec le chariot.

Je murmure :

— Comment un homme comme lui peut être seul ?

Gin me chuchote :

— Tu as vu Mariko ce soir... Je crois que c'est lui qui décide d'être seul.

Elle lance toutes les machines de sales et se retourne vers moi.

— Tu as l'air d'une fille bien et intelligente, tout le contraire de Mariko.

Elle me fait un clin d'œil. Elle part en direction des vestiaires, je la suis.

— Tu habites où ?

Elle me dit ça tout en se déshabillant.

— Dotonbori.

Elle soupire.

— Mince ! Je ne prends pas cette direction, ça aurait été sympa de faire un bout de chemin ensemble.

Je hoche la tête en souriant. Une fois habillée en tenue de ville, on sort toutes les deux de la banque. Il est quatre heures du matin et les techniciens de surface sont les derniers à partir. Dehors, il fait bon, l'air est frais. J'adore l'été au Japon. Rien à voir avec celui de la Belgique, où il pleut deux mois sur trois.

— À demain, Anna, passe une bonne nuit !

Elle me fait la bise et part sans se retourner d'un pas lent. Les rues ne sont pas désertes comme je m'y attendais, mais je ne me sens pas à l'aise, seule, dehors, à cette heure-ci de la nuit.

Je marche vite et atteins mon appartement avec bonheur. Une fois en sécurité dans celui-ci, j'ôte mes vêtements et les mets dans le panier à linge sale. Je me rafraîchis vite fait sous la douche, enfile mon pyjama et vais au lit. Je n'ai même pas le courage de boire mon chocolat chaud. Je n'avais pas ressenti la fatigue avant d'être chez moi et je me demande à présent comment j'ai fait pour tenir le coup toute la soirée. Je sombre rapidement dans un sommeil profond...

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