Chapitre 14
Deux semaines se sont écoulées depuis notre voyage à Paris. Deux semaines assez éprouvantes !
Allongée sur le canapé, je m'ennuie...
Je me remémore le lendemain de notre week-end, quand je suis arrivée à la banque pour bosser. Je traversais le hall, apercevant Nil parler à Mariko. Je m'étais dirigée vers lui et lui avais fait la bise. J'avais complètement ignoré Mariko qui me fusillait du regard.
— Alors, finalement, vous ne vous parlez plus ?
Mariko s'est alors esclaffée.
— Demande à Madame la princesse, qui dégage ses amis de sa vie pour ne pas croiser un mec dont elle est amoureuse !
J'ai soupiré.
— Et tu es obligée de crier ça en plein milieu du hall, dans la banque de mon petit-copain ?
Elle m'a toisée.
— Tu vas bien devoir tout avouer un jour, à Jô.
J'ai haussé les sourcils.
— Avouer quoi ? Que je ne veux plus rien savoir de ton mec et de devoir prendre mes distances avec toi pour ça ?
Elle s'est mise à râler. Et Nil nous fixait perplexe.
— Les filles, vous vous adorez, prenez juste du temps chacune de votre côté, mais ne gâchez pas votre amitié !
Mariko a lâché un petit grognement d'énervement avant de nous tourner le dos, à Nil et moi. Et de partir vers les WC.
Il s'était tourné vers moi avec un sourire désolé.
— Ne t'en fais pas, ça vous passera à toutes les deux !
En travaillant en fin de soirée avec Gin, je l'avais averti de ma situation actuelle avec Mariko afin qu'elle ne s'étonne pas de ne plus nous voir aussi proches qu'avant. Ça ne paraissait pas l'étonner, bien au contraire.
Depuis ce jour, je croisais Mariko, naturellement, mais ne lui adressais plus la parole. Mon amie me manquait, mais par fierté je ne voulais pas m'excuser la première. Pourtant je savais pertinemment que tout était de ma faute, mais ce que je ressentais pour sa relation avec Shôji n'avait toujours pas disparu.
Je reçois de ma mère un message sur mon portable qui me sort de mes souvenirs, elle ne me lâche plus.
— Bonjour ma princesse, comment-vas-tu aujourd'hui ? Mieux qu'hier ? Soigne-toi bien !
Je ne lui réponds pas et je ferme les yeux. Je pense à ma famille et ça me fait repenser à ma rencontre avec la famille de Jô. Ou pour faire plus court, avec sa mère.
Je m'étais habillée élégamment pour l'occasion. Une robe japonaise en soie noire, à motifs floraux et plumes de paon argentées. Elle a un petit col, une petite fente de dix centimètres sur le côté. La robe arrive au-dessus du genou et n'a pas de manches. Le tout accompagné de beaux escarpins noirs. Même Jô n'a pu me résister.
Quand sa mère m'a vue pour la première fois, elle fut d'abord surprise par le peu de grâce que j'avais. Pourtant, j'étais plus polie que jamais et j'avais des manières dignes d'une personne riche et classe, mais ça n'était pas suffisant.
Le peu de confiance en moi a disparu au cours du repas quand j'ai découvert tous ces couverts autour de mon assiette, sans savoir avec lesquels commencer.
— Et vous chère Anna, qu'avez-vous comme projet professionnel ?
J'étais complètement intimidée par cette situation.
— Oh... Euh... Je n'ai pas encore de projet qui me tienne à cœur. Pour l'instant, je gagne ma vie comme je le peux...
Elle m'a lancé un sourire arrogant. J'ai senti Jô se tendre à mes côtés.
— En nettoyant des petits coins. C'est intéressant.
Jô m'a broyé la main et j'ai soupiré, embarrassée.
— Maman, Anna peut être fière d'elle, très peu de personnes acceptent le boulot qu'elle fait et elle le fait magnifiquement bien. Elle n'a pas à se sentir rabaissée pour ça.
Jô a été tellement parfait ce jour-là. À aucun moment, il m'a laissé tomber.
— Naturellement ! J'ai de l'estime pour vous, Anna.
Enfin, j'avais eu un compliment d'elle, mais elle avait eu énormément de mal à le sortir, celui-là.
J'étais repartie de chez sa mère encore plus stressée que je ne l'étais en arrivant.
Je me retourne dans tous les sens, dans ce fichu canapé. Je ne sais pas quoi faire et en plus de ça, je suis complètement déprimée... En arrêt maladie depuis deux jours et pour deux jours encore, obligation donnée par l'hôpital. Les points me lancent et j'ai toujours un petit mal de tête depuis ce jour.
Cet accident ne pouvait pas plus mal tomber. Je ne pensais pas que Jô découvrirait la vérité sur Shôji et moi de cette manière...
C'était le dimanche suivant notre retour de Paris, cet après-midi-là, Jô m'entraînait à faire les manœuvres avec la voiture. Il s'est avéré que j'étais plus douée en demi-tour en trois étapes qu'au créneau. J'avais beau essayer de me focaliser sur les points de repère qu'il me donnait, je n'arrivais pas à me garer correctement dans cette foutue place. Pour me calmer, Jô avait posé une main sur ma cuisse, on était dans un cul-de-sac, la voiture face à un mur de brique.
— Tu vas y arriver !
À bout de nerf, je lui avais répondu :
— Je suis nulle !
Il s'est alors penché pour m'embrasser. Alors que je répondais à son baiser, je n'ai plus fait attention à mon pied et l'ai enlevé de l'embrayage. La voiture nous a portés en avant, s'écrasant contre le mur, pour ensuite caler. Ma tête a cogné violemment le volant et je m'étais mise à saigner.
— Merde, Anna !
Jô s'était précipité affolé hors de la voiture pour me sortir de là. J'étais complètement déboussolée. J'avais fermé les yeux pour les rouvrir dans ce qui semblait être une ambulance. Jô était près de moi et me tenait la main.
— Anna... Je suis désolé...
J'avais réussi à murmurer :
— Tu vois que je suis nulle...
Il m'avait souri, puis j'ai refermé les yeux, de nouveau.
J'avais l'impression d'avoir dormi une journée entière et d'avoir la gueule de bois, tellement le mal de tête était puissant quand je me suis réveillée. J'étais dans un lit d'hôpital, Jô assis sur un fauteuil à quelques mètres de moi.
— Eh...
Jô avait sursauté et s'était dirigé vers moi.
— Ça va ?!
— À toi de me le dire...
— Tu n'as pas de commotion, mais c'était plus prudent de vérifier.
— Je vais pouvoir sortir alors ?
— Tu vas sans doute passer la nuit ici...
On entendait quelqu'un hurler dans le couloir, Jô regardait en direction de la porte. Shôji l'avait ouverte, furieux et s'était dirigé vers Jô, lui collant son poing dans la figure.
— Espèce de...
Son regard s'était posé sur moi et il avait dit :
— Anna, tu vas bien ?
J'observais Jô se relever, la lèvre en sang. Je n'avais pas répondu à Shôji et j'avais demandé à Jô :
— Ça va ?
Il m'avait fait un signe de la main pour me rassurer, il n'avait pas cherché à se défendre, à croire qu'il pensait le mériter.
— Je vais bien, Shôji... Je n'ai juste pas fait attention, ça arrive...
— C'est de la faute de ton copain ouais !
Un silence pesant s'était installé et j'ai chuchoté :
— Qui t'as dit que j'étais ici ?
— Le même qui t'as mise dans cet état.
Shôji était rouge de colère, j'ai regardé Jô en attente d'explication.
— Disons que si j'avais été à sa place, j'aurais aimé qu'il me prévienne.
Shôji ne se contrôlait plus... Plus du tout.
— Ah ouais ? Et tu m'aurais prévenu si tu avais su que j'ai couché avec ta copine avant que tu le fasses ?
Jô me dévisageait gravement.
— Et tu l'aurais fait si tu avais su que j'ai embrassé ta copine lors de notre week-end à Paris ?
J'avais le souffle coupé ! Il avait osé lui dire ! Jô s'était fermé tout à coup et le rouge lui était monté aux joues. À son tour, il s'était jeté sur Shôji. Je m'étais mise à crier en larmes, apeurée par la suite des événements. Des coups avaient fusé de partout, j'étais horrifiée par ce qu'il se passait sous mes yeux. La sécurité était arrivée rapidement, alertée par les cris.
Jô et Shôji étaient couverts de sang quand ils furent séparés par les gardes. Shôji fut conduit à l'extérieur de la chambre, me laissant seule avec Jô.
— Jô, laisse-moi t'expliquer...
Il n'avait même pas osé me regarder.
— M'expliquer quoi, Anna ? Pourquoi tu as embrassé ce type alors qu'on est censé être en couple ? Non tais-toi !
Je pleurais.
— Jô s'il te plait...
— Tu me mens depuis le début ! Tu es amoureuse de lui ! Et tu n'as pas jugé bon d'être honnête avec moi ?! Tu aurais pu me dire qu'avant qu'on se mette ensemble tu avais fait l'amour avec ce type. Tu aurais pu m'avouer l'avoir embrassé à Paris. Pour je ne sais quelles raisons... Je te l'aurais peut-être pardonné !
Je souffrais en cet instant, physiquement, mais moralement surtout. Ça devait n'être qu'un rêve, le contraire était impossible et pourtant...
— Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Anna ? Qu'on va continuer notre relation basée sur le mensonge ? Ou qu'on arrête là ? Bien qu'on sera tous les deux malheureux...
Je savais que je n'avais plus mon mot à dire dans cette histoire, que peu importaient les explications que je lui donnerais, il ne pardonnerait pas...
— Il m'a embrassé Jô, je ne le voulais pas...
Il me regardait froidement.
— Tu l'as repoussé ?
J'ai secoué la tête négativement.
— Ce n'est pas si grave que ça...
— Pour toi, Anna !
J'avais plongé mes yeux dans les siens, essayant de lui faire lire la sincérité au fond des miens.
— Je t'ai choisi et te choisirai toujours.
Il avait détourné son regard du mien et s'était dirigé vers la porte.
— Pardonne-moi, je ne peux pas !
Il avait ouvert la porte et la claquait derrière lui, me laissant seule.
J'avais senti mes entrailles se torde à l'intérieur de moi, ainsi qu'une douleur atroce à la poitrine. Comme si on venait de m'arracher le cœur lentement avant de le broyer sans ménagement. Ce mal me rongeait. Plus je me repassais cette conversation dans la tête et plus je pleurais. Je l'avais mérité... Cette fois Jô et moi c'était terminé.
Shôji était revenu me voir ce jour-là. Pour s'excuser.
— Je m'excuse pour tout à l'heure, je n'aurais pas dû... Je suppose qu'il ne l'a pas bien pris...
Je l'avais regardé avec mépris.
— Tu t'attendais à ce qu'il se passe quoi en disant ça ? Tu as eu ce que tu voulais. Tu as tout gâché...
Il semblait vraiment surpris.
— Il t'a quittée ?!
Je m'étais remise à pleurer en réponse à Shôji. Il s'était approché de moi pour me consoler, mais je l'avais giflé. Il était alors parti en silence, comprenant ma peine et mon envie d'être seule.
J'avais passé la nuit à l'hôpital, seule, et j'étais retournée chez moi le lendemain avec Nil, qui était venu me chercher. Mais il était avant tout là pour me consoler. Il était vraiment au petit soin pour moi. Il s'était assis sur le canapé, à mes côtés, en disant :
— Tu n'as pas de nouvelles de Jô ?
Mon regard s'était perdu dans le vague.
— Non, je n'ai pas cherché à en avoir...
Il m'avait pris la main et répondu :
— Il n'est pas bien, Anna... Tu aurais vu son visage aujourd'hui...
Nil avait demandé sa journée et quand Jô sut que c'était pour moi, il n'avait pas refusé.
— Je lui ai caché la vérité et je n'ai pas repoussé Shôji, il a eu raison...
— Il n'a aucun tort dans cette histoire, c'est certain ! Mais il t'aime, ça se voit.
J'avais haussé les épaules.
— Ça ne change rien pour lui...
Il m'avait alors prise dans ses bras, pendant plusieurs minutes.
Aujourd'hui, Nil bosse et Gin n'est pas disponible. Heureusement qu'il me reste Maya pour me tenir compagnie toute la journée, bien qu'elle cherche du boulot quelques heures par jour. Il n'y a rien à la télé et je souffle en regardant mon portable, aucun message... J'attends le retour de Maya impatiemment. En plus de ça, je dois rester allongée le plus souvent possible, j'ai encore quelques problèmes d'équilibre dû au choc à la tête.
J'aimerais tant que Jô prenne de mes nouvelles, ou encore mieux, passe me voir... Il me manque tellement ! Je dois cependant me faire une raison, il a pris la décision de me quitter et il s'y tiendra.
Ça me rend triste, je n'ai pourtant pas revu Shôji depuis notre week-end à Paris, je ne me consacrais qu'à ma relation avec Jô... Je m'étais rendu compte que c'était lui et pas un autre et j'essayais vraiment de le rendre heureux... Tout ça pour rien, en fin de compte.
Shôji m'a laissé plusieurs messages ce matin, pour s'excuser, avant tout, et pour me demander s'il pouvait passer, pour voir comment j'allais. Je n'ai pas pris la peine de répondre. C'est en grande partie sa faute si j'en suis là...
J'entends la porte d'entrée claquer, je relève la tête en direction de l'entrée. Maya est revenue. Elle se dirige vers moi et m'embrasse les cheveux.
— Tu vas mieux ?
Je secoue la tête négativement.
— Tu as mangé quelque chose ?
— Non, je n'ai pas faim...
Elle hausse un sourcil et me dévisage.
— Tu vas manger ! Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?
Je ne réponds rien.
— Je ne vais pas te lâcher ! Tu vas te ressaisir !
Je hoche la tête.
— Un couscous ! Je vais nous faire ça !
— On n'a pas tous les ingrédients...
— Justement, on va aller les chercher, allez hop debout !
Elle m'aide à me lever.
— Si je tombe en pleine rue, tu devras te débrouiller.
— Mais oui, ne t'en fais pas ! Prendre l'air te fera du bien !
Elle me conduit jusqu'à la salle de bains où elle m'assoit sur une chaise prise dans la cuisine, elle part me chercher quelques vêtements dans ma chambre et revient rapidement les déposer sur le bord de l'évier.
— Je te laisse te rafraîchir, n'hésite pas si tu as besoin.
— J'ai un petit problème d'équilibre, je ne suis pas encore invalide !
Je crie cette phrase à travers la porte, pour que Maya, partie dans la cuisine, puisse l'entendre.
Une fois sortie dans la rue, on marche bras dessus bras dessous, pour que je ne tombe pas, mais si Gin voit ça, elle ne sera pas contente.
J'étais rentrée d'avoir été faire des courses, le samedi avant l'accident. J'avais ouvert la porte et j'ai été surprise de voir Gin et Maya s'embrassant sensuellement dans le canapé. Je n'en croyais pas mes yeux ! Elles avaient essayé de me faire croire à un moment d'égarement, mais j'avais compris qu'elles étaient amoureuses l'une de l'autre. Et j'étais très contente pour elles.
— Je t'assure Anna, on n'est pas ensemble.
Gin essayait de m'en convaincre, mais je n'étais pas dupe.
Je riais tout en disant :
— Ahah oui bien sûr, je vais te croire !
Elle avait boudé quelques minutes. En leur tournant le dos, j'avais aperçu Maya l'embrasser pour qu'elle arrête de tirer la tronche. Et le pire, c'est que ça fonctionnait !
— À moins que tu veuilles le commander ?
Je me trouve dans la rue, au bras de Maya et pourtant je ne m'étais pas rendu compte d'être arrivée jusque-là.
— Pardon ?
Elle lève les yeux au ciel et dit :
— Le couscous ! Je te demandais si tu voulais le commander ?
Je suis vraiment à la ramasse...
— Oui, on peut faire ça, du coup on rentre ?
J'ai espéré trop fort, je crois...
— Bien sûr que non ! On va aller se balader et boire un verre.
Boire un verre ? Voilà qui pouvait me rendre les choses un peu plus faciles à accepter. Puis, si plusieurs verres suivent le premier, ce n'est pas bien grave.
Elle m'attire dans un petit bar, qui a l'air assez charmant de l'extérieur. L'intérieur reste banalement japonais, mais ça me plaît.
Je prends au départ du vin rosé, pour ensuite continuer à la bière. Maya me suit extraordinairement bien. Qui aurait cru que celle-ci savait autant boire. Elle ne semble même pas être à l'ouest, alors que moi je ne tiens plus sur mes jambes et ce n'est pas à cause de l'accident, cette fois-ci.
On repart vers l'appartement, sur le chemin, on s'arrête pour acheter quelques bouteilles d'alcool pour finir notre soirée chez nous. Quand on entre, elle commande notre fameux couscous et file prendre sa douche en attendant. Je finis dans le canapé à regarder le plafond tourner, je ferme les yeux quelques secondes pensant que ça calmera le tournis, mais rien n'y fait. Je titube vers le balcon, j'ouvre la baie vitrée avec difficulté et ça me fait rire. Je mets un peu de musique d'ambiance et file sur le balcon pour danser au vent... Je m'accroche à la rambarde et fais valser ma tête d'un côté à l'autre. Maya crie derrière-moi. Je me retourne vers elle, complètement hilare.
— Anna, tu ne tiens pas debout, ne t'approche pas du vide s'il te plaît !
Elle vient me chercher doucement et m'attire à l'intérieur. Mon hilarité la fait rire et elle se met à danser avec moi. Bouteille d'alcool à la main, elle et moi dansons dans l'appartement, jetant nos cheveux dans toutes les directions. Je souffre, je ne peux pas le nier, mais je m'amuse réellement en ce moment, perdre conscience de la réalité pour une soirée me fait un bien fou.
On sonne à la porte, Maya laisse entrer le livreur de couscous qui dépose la commande sur la table de la cuisine, elle le paye et il repart rapidement, nous jetant un dernier coup d'œil perplexe en nous voyant.
On mange tout ça, assise sur des coussins, assiettes posées sur la table basse, en regardant des films marrants. Rien de tel pour remonter le moral et Maya sait admirablement bien le faire !
Elle se lève d'un coup, cherchant son portable. Elle revient de la cuisine avec celui-ci et le vérifie.
— Mmmh je pensais qu'il avait sonné.
Je me lève à mon tour, cherchant le mien.
— C'est peut-être le mien !
Je le retrouve sur la table du balcon. J'avais dû l'abandonner là pendant ma petite danse.
— Ouais, c'est le mien qui vient de sonner...
Elle me regarde, ravie.
— C'est lui ?
— Non, c'est un appel masqué.
Elle me prend mon portable et vérifie l'entrant.
— Il rappellera peut-être !
Je hausse les épaules.
— Si c'est urgent, oui.
La soirée continue, on se descend plusieurs bouteilles de saké tout en se bidonnant devant nos films.
Il est deux heures du matin quand on se rend compte de notre état, complètement déchirées, on tente de se préparer à aller dormir.
On essaye de faire la vaisselle avant d'aller au lit et l'appartement fini en soirée mousse à partir du moment où je lui en jette à la figure.
Après la vaisselle, on nettoie alors l'eau au sol, laissée par la mousse et on enfile nos pyjamas.
Alors que je me glisse sous mes draps, contente d'avoir pu penser à autre chose que Jô aujourd'hui, mon portable vibre sur mon bureau. Je me lève, en essayant de ne pas chuter sur le petit mètre de distance qui sépare mon lit du bureau.
Le portable affiche toujours un appel masqué. Je le manque de peu.
Quelques minutes plus tard, alors que j'ai rejoint mon lit, avec mon portable à la main. Ma sonnerie retentit à nouveau.
Quand je décroche, il y a un long silence de l'autre côté.
— Allô ?
J'entends une respiration.
— Il y a quelqu'un ?
Pas de réponses.
— Je vois...
Alors que j'allais raccrocher, croyant à une blague, la personne à l'autre bout se met à rire.
— Si c'est une blague, elle n'est pas drôle...
— Anna... Je n'ai jamais eu d'humour...
Je ne reconnais pas bien cette voix, on dirait qu'elle est modifiée par un appareil.
— Qui êtes-vous ?
— Tu le sais très bien...
Je plonge mon regard dans le vide. Essayant de réfléchir à qui ça peut être.
— Qu'est-ce que vous voulez ?
Il se met à rire.
— Je ne trouve pas ça marrant !
— Moi si.
Ce type me fait flipper.
— Je vais raccrocher si vous ne me dites pas ce que vous voulez !
C'est le calme plat à l'autre bout.
— Je pense bientôt venir te rendre une petite visite.
J'écarquille les yeux.
— Excusez-moi ? Je ne comprends pas !
— Bonne nuit, Anna...
— Qui êtes-vous ?!
Plus personne. Il a raccroché.
Qui est ce taré qui a réussi à trouver mon numéro et m'appeler à quatre heure du matin pour me foutre la trouille de ma vie ?
Je cours vite rejoindre Maya dans sa chambre et je glisse sous les draps.
— Mmmh qu'est-ce que tu fous ?
J'ai le cœur battant trop fort.
— Maya... L'appel masqué...
— Oui ?
— Je crois savoir qui c'est...
— Et donc ?
— Mon ex m'a retrouvée.
Elle se retourne vivement vers moi, bien éveillée et me faisant les yeux ronds.
-------------------
Bonjour,
Comment allez-vous ?
J'espère que ce chapitre vous a plu. Le prochain sera publié ce week-end.
Bisous !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro