Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30

Toujours rien ne se passait et le Phoenix ne se montrait pas.

— Qu'est-ce que je vais devenir sans toi...

Une demi-heure passa.

Arya refusait de partir. Elle resterait jusqu'au bout. Elle aurait voulu aller chercher Pit, qu'il puisse également faire ses adieux. Mais elle se retrouvait vidée de son énergie. Elle était incapable de bouger Camila d'ici et il était hors de question qu'elle la laisse seule. Alors elle se contenta d'être là, à ses côtés. Lui tenant la main, épongeant son front à l'aide de l'eau de l'étang.

— Je t'aime grande sœur. Je t'aimerais toujours.

Une autre demi-heure passa. Arya n'avait plus de larmes à faire couler, plus d'envie, d'espoirs.

La mort de Camila signerait sa propre fin.

Son état était catastrophique : ses lèvres bleues, sa peau blafarde avec un teint légèrement jaune. Chaque respiration semblait lui coûter. Les sifflements agressaient les tympans d'Arya mais elle redoutait encore plus de ne plus les entendre. Alors son attention était focalisée sur ce son strident, le cherchant inlassablement. S'il venait à s'arrêter, elle n'était même pas sûre d'arriver à le remarquer, s'en étant tellement imprégnée.

Devait-elle abréger ses souffrances ? Mettre fin elle-même à ses jours ? À cette pensée, elle se mit à trembler, incontrôlable.

Sa soeur devait attrocement souffrir. Son égoïsme torturait l'être qu'elle aimait le plus au monde. Pourtant, déchirée, écorchée jusqu'au plus profond de son âme, elle en était incapable. Elle ne pouvait pas. C'était trop dur. Impensable.

Où Neven avait-il trouvé la force, le courage ?

Alors, Arya continua à regarder sa sœur, son teint cadavérique, sa respiration mourante, prolongeant leur agonie à toutes les deux.

Elle retournait pour la énième fois — elle avait arrêté de compter — plonger son linge dans l'étang quand elle remarqua un reflet sur l'eau.

Elle se figea.

Un éclat de chaleur parmi ces couleurs turquoise et froides.

Ebahie, elle releva la tête. Elle cessa de respirer.

Il était là.

Dans un renflement de la falaise, à quelques dizaines de mètres du sol, le Phoenix, tel une apparition divine parée de son manteau rouge, orange et or, l'observait.

Un battement lui manqua. Si elle n'avait pas déjà été à genou au sol, elle en serait tombée.

Pendant quelques secondes, Arya fut incapable de parler. Elle jeta un regard à Camila, se frotta les yeux, puis reposa son regard sur le Phoenix.

Elle ne rêvait pas : il était bien .

Elle déglutit et réussit à prendre la parole.

— Je... Peux-tu la sauver ? Demanda-t-elle d'une petite voix, cassée.

L'oiseau de légende se contenta de la fixer de ses grands yeux emplis de sagesse et d'intelligence. Elle était trop loin pour voir les détails de son visage.

Arya se releva. Il semblait attendre. De voir ce qu'elle ferait. Si elle s'approchait, est-ce qu'il fuirait ? Devait-elle aller à lui ? Escalader à même la roche ? Arriver jusqu'à lui pour plaider sa cause ?

L'obliger à pleurer ?

Seigneur, cette pensée était horrible. Arya se mordit les lèvres.

Complètement perdue, Arya lui demanda ce qu'il souhaitait en échange d'une de ses larmes. Ce qu'il souhaitait en échange de sa bénédiction. Quoi que ce soit, du moment qu'il sauve la vie de sa sœur. Elle ferait n'importe quoi.

Mais comment le Phoenix pouvait-il lui faire confiance ? Elle avait déjà rompu sa promesse en revenant ici. Sa parole ne voulait rien dire.

Le Phoenix baissa la tête, s'approcha d'un galet à même le sol, près de lui. Cette vision. La perte d'un membre de sa famille le remuait. C'est pour cela qu'il s'était montré. Il avait lui-même perdu les êtres qui lui étaient chers. Encore et encore. Il en connaissait la peine. Lui aussi s'était battu pour eux.

Sa tristesse était bien réelle. Les larmes lui vinrent facilement.

Tandis qu'Arya s'échinait à comprendre les attentes du Phoenix, un éclat de lumière d'or et de diamant bleu s'échappa de son œil. La pierre précieuse liquide s'écoula le long de son lore pour s'écraser à même le sol, sur un galet.

Arya se tendit. C'était ça. Ce pour quoi elle était venue jusqu'ici. Sa dernière chance, son dernier espoir. L'unique salut pour Camila. La seule chose qui pouvait sauver la vie de sa sœur.

La larme du Phoenix.

L'aigle royal majestueux reprit sa position initiale et attendit.

Arya le prit comme une invitation. Si c'était le seul moyen pour obtenir cette larme, malgré sa fatigue, ses muscles tremblants, malgré la faim, malgré la douleur à sa main, à son corps, si c'était pour sauver Camila, elle escaladerait le plus haut sommet de tout le continent.

Elle partit en courant vers Camila. Son état était abominable mais son pouls battait et ses poumons bien que difficilement se soulevaient encore au rythme de ses respirations. Elle récupéra rapidement un petit tube en métal. Tiens bon, Cam, tiens bon. Continue de te battre.

Arya n'avait plus beaucoup de temps. Elle s'élança vers l'étang. Elle ne ralentit pas au contact de l'eau froide. Elle s'enfonça, jusqu'à ne plus avoir pied et entreprit de nager. Pas un seul endroit de son corps n'était suffisamment en forme pour cela. Pire, il pouvait la trahir à n'importe quel moment. Seules sa volonté et sa motivation lui permirent de tenir, d'avancer.

Arrivée contre la roche, elle commença son ascension. Elle n'avait jamais beaucoup aimé l'escalade. Elle n'avait pas apprécié l'ascension sur le Kraken, elle n'aimait pas beaucoup plus celle-ci, bien que la paroi soit solide cette fois. Contrairement à ce moment-là, elle n'avait pas de lame à planter pour lui servir d'appui. Elle ne pouvait compter que sur la force de ses bras, de ses jambes, de ses doigts. Sa main blessée se rouvrit très rapidement. Elle laissa des trainées de sang dans son sillage. Le fluide pourpre affaiblissait sa prise, la rendait glissante, lui faisant perdre son équilibre plus d'une fois. Elle dût redoubler de vigilance. Son corps était agonie. Mais chaque mouvement la rapprochait de son but.

Un mouvement à la fois. Centimètre après centimètre. La distance parcourut n'était plus à faire, se répétait-elle. Elle ne sait pas combien de temps dura sa montée. Elle ne regarda jamais en bas, redoutant de se déstabiliser. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle donna tout ce qu'elle avait car chaque seconde comptait pour Camila.

Enfin, après qu'elle se fut écorchée les mains, les bras, les jambes, et même le visage au cours de son ascension, elle parvint au renflement où se trouvait le Phoenix. L'espace pouvait à peine contenir trois enfants debout côté à côté avec un mètre de profondeur. Il était inenvisageable qu'Arya y entre totalement. Elle reprit sa respiration avant de s'y engouffrer, guettant la réaction du Phoenix. Il n'avait toujours pas bougé. Il continuait à la fixer. Elle fit un mouvement pour avancer dans le renflement. Il ne bougea toujours pas. Arya considéra que c'était son approbation silencieuse. Elle s'assit sur le rebord, laissant ses pieds pendre dans le vide, prenant soin de ne pas toucher le Phoenix. Elle soupira et lâcha quelques râles douloureux, libérant la fatigue de la montée. Elle s'essuya le front, le cou et se tourna vers l'objet de son salut.

Son visage se décomposa.

Là où aurait dû se trouver la larme, sur un petit galet près des pattes de l'Isaki, ne restait qu'une trace de brûlure.

Elle s'était évaporée.

Bien sûr. Comment n'y avait-elle pas pensé ?

Elle n'avait plus de larmes pour pleurer, mais le désespoir s'empara d'elle.

— Je t'en prie... supplia-t-elle sa voix cassée, si bas qu'elle n'était même pas sûre que le son soit réellement sorti.

Était-ce sa vengeance ? Lui agiter sous le nez ce qu'elle désirait le plus au monde avant de le lui retirer ?

Comme lui faire une promesse que l'on briserait au moment où elle compterait le plus ?

Seigneur, c'était ce qu'elle lui avait fait subir...

— Je t'en prie... répéta-t-elle. Pas pour moi, pour elle... Elle s'est battue pour moi, elle m'a protégée et à cause de moi...

Le regard lointain et las du Phoenix l'observa, lut en elle. Il vit tout ce qu'elle cachait en elle, depuis leur dernière rencontre. Son dégoût d'elle-même après être revenue sans ses bénédictions. Sa volonté d'aller de l'avant, de changer et d'oublier ses erreurs, ses conflits pour lesquelles elle avait trop donné, sa vengeance qui l'aura tiraillée jusqu'à la fin. Sa culpabilité de rompre ses promesses, de redevenir la personne manipulatrice qu'elle avait été. Mais il y avait une chose qu'il retrouva et qui n'avait pas changé. Une chose qu'il reconnaissait toujours.

Son amour pour sa famille. Pour sa sœur.

Le Phoenix se détourna d'Arya et étendit ses ailes de flammes. Il s'élança. Sa queue enflammée s'éleva et laissa une traînée allant du rouge sang au bleu électrique derrière lui.

Inconsciente, mû par un réflexe primaire, Arya tenta de le rattraper. De l'empêcher de s'enfuir loin d'elle. De l'abandonner. D'abandonner Camila. Elle se brûla la main et son « Non ! » se mua en cri de douleur.

Mais l'Isaki ne s'éloigna pas dans les cieux. Il ne s'éleva pas pour disparaître à jamais dans les profondeurs de la forêt. Il s'avança vers le sol, l'or et les flammes dansant dans son sillage.

Arrivé au niveau de Camila, il se posa près d'elle, face à son thorax mutilé.

Il observa cette femme brûlée sur toute la partie droite de son corps, à l'abdomen perforé et le poison courant dans ses veines. Pourtant, elle n'était pas encore morte. Elle respirait encore. Difficilement, mais elle respirait encore. Elle se battait.

Emu, le Phoenix baissa la tête et lui offrit son cadeau le plus précieux.

Ce n'était pas la renaissance. Ce n'était pas le pouvoir de vaincre la mort. C'était la possibilité de rester parmi ceux que l'on aimait. De rester avec ceux qui nous aimait. Le pouvoir de vaincre la maladie. De vaincre les blessures.

Le pouvoir de guérir.

Au moment où la larme d'or bleuté s'écrasa sur la blessure, de petites étincelles s'allumèrent et une traînée de lumière s'étendit sur toute la plaie, tel un embrasement. Au passage de ces flammes irisés, le sang s'évaporait, parti en fumée et la peau se reformait, effaçant les affreuses sutures.

Le Phoenix ne s'arrêta pas là.

Une seconde larme lui échappa, s'écrasant à la suite de la première. Une nouvelle vague de lumière déferla, cette fois se répandant sur tout le corps de Camila. Son bras, ses mains, son cou, son visage. La lumière enveloppa tout. La lumière guérit tout. Les brûlures dont elle souffrait depuis l'incident avec Thunderbird disparurent, remplacées par une peau neuve et sans cicatrice. Plus aucune plaie ne persistait.

Camila ouvrit les yeux.

Face à ce regain d'énergie comme elle n'en avait jamais ressenti, Camila se sentit euphorique. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle se sentait divinement bien. Elle avait l'impression de s'éveiller d'un doux rêve.

Elle tourna la tête et tomba nez à nez avec le Phoenix.

Elle en resta bouche bée.

Avant qu'elle ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, le Phoenix ferma les yeux et inclina la tête vers elle.

Cam comprit aussitôt. Elle se releva sur le coude, la gorge nouée.

— Merci.

Elle inclina elle aussi la tête en signe de respect pour l'Isaki qui venait de lui sauver la vie.

Après ça, le Phoenix étendit ses ailes, et s'envola, fendant le ciel comme une météorite et disparaissant sous le couvert des arbres de la forêt. Un instant plus tard, l'oiseau légendaire disparut. Mais l'image, ce souvenir resterait à jamais gravé dans sa mémoire.

— Cam ! Seigneur, Cam... Tu es en vie !

Au son de cette voix, Camila tourna la tête. Une giclée d'eau accompagné d'un « plouf » tonitruant lui indiqua la localisation exacte de sa sœur. Moins de dix secondes plus tard, Arya était remontée à la surface et s'était bien approchée du rivage de l'étang.

Camila se leva et s'élança vers sa sœur.

— Ary ! Tu vas bien ?

Tandis que l'une courait et l'autre nageait, chacune se rapprochant de l'autre, elles se retrouvèrent à mi-chemin, les pieds dans l'eau, et se jetèrent dans les bras l'une de l'autre.

Elles tombèrent à genou, entraînées par le poids d'Arya qui ne tint plus sur ses jambes tremblantes. Tout son corps tremblait. Elle n'en revenait pas.

— Bon sang, tu es en vie ! Tu vas bien ! Tu vas bien ? Tu es en vie ! Seigneur ! Ne me refais plus jamais ça ! Imbécile ! Je t'aime, grande sœur, bon sang, tu es en vie...

— Je vais bien Liv, je vais bien.

Elles restèrent un moment ainsi, se rassurant l'une et l'autre. Le contact chaud et les battements réguliers du cœur de l'une résonnant au rythme de celui de l'autre. Elles étaient ensemble. En vie. Là l'une pour l'autre.

Quand Camila estima qu'Arya s'était suffisamment calmée, quand leurs tremblements cessèrent et qu'elles furent de nouveau capables de s'exprimer de manière cohérente et réfléchie, elle demanda, curieuse :

— Est-ce que tu viens de sauter de la falaise ?

**--- Note de l'auteur ---**

Ça y eeeest ! Il s'est finalement montré !

Qu'avez-vous pensé de l'intervention de l'oiseau mystique ? De la guérison de Camila ?

Est-ce que vous aviez deviné ? Était-ce trop prévisible ?

N'hésitez pas à voter ou laisser un avis/commentaires si ça vous a plu !


Merci !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro