Sortie
MARIANNE
Le week-end est terminé. Il est passé trop vite à mon goût, mais bon j'ai mérité ce temps de repos. J'ai absolument rien fait de ces deux jours, j'ai demandé à Tommy de me laisser pour le week-end afin d'avoir les idées plus claires. Il n'avait pas protesté, il a seulement fait ce que je lui ai demandé. Pour ce qui en ait de Noah, je n'ai pas de nouvelles. Il était bel et bien sincère quand il m'avait dit qu'il ne voulait plus me revoir. Je n'ai pas eu d'appels, ni de textos...Je me demande vraiment ce que son père a pu lui mettre dans la tête à mon propos.
Aujourd'hui c'est lundi, et je commence en examen d'histoire du Canada. J'ai essayé d'étudier le plus possible, mais avec toutes ces déconcentrations que j'ai eu la semaine dernière, ça a été un peu difficile. J'ai à peine dormi cette nuit, j'en ai les yeux qui piquent, je sens déjà que ma journée va être longue.
Ce matin, j'ai fais ma routine et j'ai pris l'autobus. Malie était là, mais elle ne m'a pas adressée la parole vu mon était physique. Je me suis jamais sentie autant antisociale dans ma vie! Pauvre gens qui m'entourent! L'autobus nous a déposés devant l'école comme à chaque matin. Je me rend à ma case en traînant les pieds, la motivation présentement est à un gros 0. Quand Laurianne arrive, elle remarque mon attitude déplaisante aussitôt.
-Qu'est-ce qui t'es arrivé?! dit-elle m'examinant de la tête aux pieds.
-J'ai seulement mal dormi. Sinon tout est O.K.
Mensonge. Je ne veux pas qu'elle soit mêlée à ma vie présentement. C'est mon amie, j'aurais aimée lui parler de tout ça, mais je trouve qu'il y a trop de gens qui sont impliqués.
-D'accord. Alors, tu as fais quoi de ton week-end?
Quoi lui raconter? Sérieux...
-Franchement je me suis reposée. Je crois que j'en avais besoin.
Ses yeux qui regardent derrière moi me font signe de me retourner. C'est Noah avec ses amis qui se parlent de je-ne-sais-quoi en m'ignorant totalement! Elle l'a remarquée aussi, car elle me dévisage voulant savoir pourquoi nous nous sommes pas adressés la parole.
-Pourquoi il t'as ignorée? Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous?
Elle est trop curieuse parfois...
-Il m'a dit que j'étais une déconcentration et qu'il ne voulait pas de moi dans sa vie.
Laurianne me regarde bouche-bée. Oui je sais ça ne se dit pas aux autres ce qu'il m'a dit, mais bon je suis encore vivante.
-Il est vraiment con! C'est le pire trou-du-cul Marianne! Alors pourquoi il semblait t'apprécier quand il allait te rejeter par la suite?
-Demande-lui, il a sûrement la réponse.
Ça me frustre vraiment d'être ignorée par lui, mais bon si c'est ce qu'il souhaite vraiment ( mis à part son idiot de père), je l'accepte.
Alison arrive peu après et remarque que je ne suis pas avec mon ami. Elle fronce les sourcils, mais ne me pose aucunes questions. C'est beaucoup mieux ainsi. L'oublier devrais être facile puisque je n'ai pas eu trop de temps pour m'attacher à lui. En même temps, je n'arrive pas à y croire que je "niaise" Tommy d'une certaine façon. J'ai eu un œil dessus pendant quelques mois et une fois qu'il m'avoue ses sentiments à mon égard, je le repousse mal-à-l'aise. Bref, tout pour dire que j'agis en pauvre conne.
-C'était le spectacle de Twenty One Pilots hier soir à Montréal! dit Alison, c'était fou!
Elle attendait depuis des mois que ce moment se présente, elle en était impatiente. Moi aussi j'aurais aimé aller les voir, mais malheureusement mon père n'était pas d'accord.
-Je pourrais vous amener au show de 5sos en juillet si vous voulez!
Je n'est pas la tête à ça, et de toute manière je n'écoute pas ce groupe. Tant mieux si elle se sent bien, mais même si j'essaie d'avoir l'air agréable, je vais aggraver la situation.
-Quelqu'un a eût des nouvelles de Tommy Lebel? dit Alison pour briser le silence qui s'était installé.
-Non, répond Laurianne, si il y aurait eut du nouveau on l'aurait su. Les nouvelles circulent assez vite! Et toi Marianne?
Je baisse la tête au sol. Ouais les filles, en fait je vois Tommy en semi-fantôme et il me parle. Ah et il m'a dit qu'il m'aimait!
-Non plus, dis-je, Lucas en aurait probablement parlé ainsi que Jérémy.
Alison et Laurianne se jettent un regard et reportent leurs paires de yeux sur moi.
-Tu as toujours un œil sur lui même si il est...? dit Laurianne.
-Idiote! s'exclame Alison à Laurianne, elle a oubliée Tommy! Elle est tiquée sur Noah!
-Ah oui c'est vrai, dit Laurianne.
Si elles disent une seconde fois que jai des sentiments envers Noah, je les frappe!
-C'est faux, dis-je, en fait je ne sais plus où j'en suis alors ça serait bien que vous arrêtiez de dire de la merde.
Elles me dévisagent comme si j'avais pété les plombs. Avec elles, je ne peux pas vraiment m'exprimer comme je le voudrais. Il faut toujours que je pense deux fois avant que ça sorte de ma bouche.
La cloche retendit dans l'école et je les quitte immédiatement. Les autres ne sont pas les seuls à voir que je suis différente, je l'ai vue aussi. Je souris rarement et on croit que c'est à cause de l'accident de Tommy. Mais ce n'est pas seulement cela. Toutes les années que j'ai refoulée mes émotions ressortent dès que je flanche. Et c'est ce qu'il se passe maintenant.
J'ai mon examen et je ne crois pas être prête. Je commence à stresser, et j'espère voir Tommy bientôt parce qu'il me manque. Est-ce qu'il me manque réellement? Ou c'est seulement un manque en lien avec Noah?
Mon local est au deuxième étage au fond d'un long couloir. Déjà la moitié des élèves sont arrivés et discutent entre eux. Je me faufile et me trouve une place complètement sur le côté des fenêtres. Lucas n'arrête pas de me regarder, pas d'un regard malaisant, mais d'une façon différente. Il parait inquiet et me prend en pitié. Ai-je l'air si dépressive?? Pourtant je n'est pas l'impression de ça moi-même. J'ai remarquée que lui aussi parait physiquement mal. Il est différent, ses cheveux aux épaules ont l'air plus emmêlés, des cernes sont dessinés en-dessous de ses yeux bruns fermés par la fatigue, sa peau parait plus pâle déjà qu'à l'habitude il a un teint parfaitement basané.
-Bon! Tout le monde on s'assoit. Je vais commencer à passer l'évaluation, donc silence, dit le professeur à l'avant.
Il prend une pile de papiers qu'il distribue en avant et les premiers de rangées distribue à l'arrière. Quand jai ma copie, je commence à paniquer un peu. Et si je coule cet examen je devrai faire monter les prochaines notes pour ne pas couler mon année. Jamais depuis le primaire je me suis laissé aller comme je le fais maintenant.
J'écris mon nom en haut de la première page et commence à feuilleter. Il y a 40 questions, donc 4 pages. Je prend une grande respiration et lis la première question.
Comment s'appelaient les marchands de fourrures suite à la création de la ville de Montréal?
Cette question est supposée être facile et me voilà entrain de paniquer. Je m'en veux de ne pas avoir mis mes priorités à la bonne place. Je vois tout le monde écrire sur leurs copies avec les réponses qui leur viennent en tête immédiatement. Tout le monde sauf moi et Lucas. Il regarde autour de lui et quand il me voit l'observer, il me fait un semi sourire. Mal-à-l'aise, je baisse les yeux sur ma copie. Rien ne me vient en tête. Juste pour voir si Lucas me regarde encore, je relève doucement la tête. Il fixe la porte de la classe d'un air perturbé et je fais de même pour voir qu'est-ce qu'il lui prend.
Tommy a le visage dans la porte. Il a la moitié de son visage de caché et d'où je suis assise, on ne le voit pas très bien. Mais je sais que c'est lui...sans aucuns doutes! Personne ne regarde le heureusement. Je repose mes yeux sur ma copie, il m'a déconcentrée.
Concentre-toi Marianne...
J'écris comme réponse à la première question: Montrealers.
Pendant un cours, j'ai entendue le professeur mentionner ce nom, donc j'ai peut-être une chance de tomber sur la bonne réponse.
Mes yeux reviennent sur Tommy. Que fais-t-il ici à se montrer? Si Lucas l'a aperçu, il y a une chance que d'autres personnes l'ai vue aussi. Lucas se retourne discrètement dans ma direction et me fait signe de sortir à l'extérieur du local comme si Tommy voudrait me voir. Putain je suis en examen! On a été avertis il y a 2 semaines, avant son accident, donc il devrait me laisser tranquille pour cette période. Je regarde d'un regard noir Lucas secouant ma tête afin de monter ma désapprobation. Lucas continue d'insister avec des signes de mains et tout, mais je lui chuchote tout bas de me laisser tranquille.
-Mademoiselle Nadeau! Étiez-vous entrain de communiquer pendant un examen? me dit mon professeur sévèrement.
Je me rends compte que tout le monde ont relevés leur têtes pour me regarder.
-Je suis désolée, je ne recommencerai plus j'étais seulement distraite, dis-je.
Je lance un regard de merde à Lucas. Pourquoi il faut toujours qu'on me déconcentre? Je crois que j'ai un déficit d'attention.
-Tu sais que puisque tu viens de parler avec un camarade de classe, je pourrais déjà te mettre 0 comme note finale?
Le sarcasme sort de ma bouche
-Monsieur, je ne crois pas que ça fasse une grande différence, je suis seulement à la deuxième question...
Le prof me regarde deux secondes avant de sortir un papier de son classeur. Mauvais signe. Ça veut dire que je vais aller dans le local de retrait. Ça ne m'ait jamais arrivée.
-Tant pis pour ton examen Marianne. Je trouve que tu as une attitude différente ces jours-ci. Je crois seulement que le local de retrait pourrais te faire du bien.
Je soupire. Comment je fais pour changer mes habitudes pour les rendre plus pire qu'elles étaient?
Je prend mon étui à crayons et mon agenda, remet l'examen incomplet au professeur et je sors de la pièce avec le papier de retrait. Honnêtement, je n'ai pas envie d'y aller.
-Que fais-tu à l'extérieur du local avec tes trucs? dit Tommy derrière moi.
Je marche dans le long couloir et il s'installe à côté de moi. Il a mis son invisibilité pour les autres personnes que moi.
-Lucas me faisais des signaux pour que je sorte de la classe et le prof m'a prise entrain de lui répondre. Et me voilà avec un 0 dans mon examen!
Tommy baisse la tête au sol comme si il se sentait coupable pour quelque chose.
-Pourquoi tu as cette tête? dis-je.
-Je suis désolé de rendre ta vie plus compliquée, plus bizarre et de gâcher ta réussite.
Je ne l'ai jamais vue de sentir si mal. Il parait vraiment sincère. Mais je ne lui en veux pas. Ce n'est pas de sa faute tout ça.
-Tommy, si tu savais à quel point je ne t'en veux pas. Ce qui t'es arrivé tu ne l'as pas choisi. C'est arrivé pour une raison inconnue et grâce à cela on a pu se dire ce qu'on ressentait vraiment.
Je descends au rez-de-chaussée pour aller à ma case. Tommy me suit de près et j'essaie de ne pas parler trop fort pour ne pas avoir l'air folle.
-Tu ne vas pas aller au local pas vrai? Me demande-t-il.
Il a eut son accident que depuis quelques jours et déjà il commence à me connaître assez.
-Non, je n'ai pas envie de ça. Tant pis si le professeur n'est pas content, je m'en fiche.
J'ouvre mon casier et met mes choses à l'intérieur. Tommy se tient après la porte de case et me regarde curieusement.
-Tu accepterais de venir avec moi à quelque part? Me demande-t-il.
J'ai tellement rêvée de cette demande que je ne peux pas refuser. Je souris et je sens mes pommettes rougir.
Il rit en me voyant ainsi. Il me relève doucement le menton pour que mes yeux soient à sa hauteur et me caresse la joue avec son pouce.
-Certainement! dis-je baissant les yeux au sol après l'avoir regardée longuement dans ses jolis yeux noisettes.
-On va s'amuser tu verras.
Je prépare mon sac, met mon manteau et ma tuque et le suit à l'extérieur. L'air est supportable, la neige fond tranquillement.
-Où est-ce que tu m'amène? je lui demande curieuse.
-Tu verras. Ce n'est peut-être pas un endroit que tu aimes puisque tu es une fille, mais si c'est le cas tu aimeras grâce à moi!
Je devint de plus en plus curieuse. Un endroit que je n'aime peut-être pas parce que je suis une fille? Quel genre de sexiste il est?
Nous marchons sur le trottoir pendant un petit moment.
-Lucas, Jeremy et moi on y allait toujours. C'est ce qu'on préférait le plus. Entre amis, c'était trippant.
Le skatepark juste à côté de l'école évidemment. Je n'ai jamais essayé de me péter la gueule comme ils ont l'habitude de faire, mais je suppose qu'avec Tommy c'est différent.
Nous arrivons dans un géant espace asphaltée avec des obstacles de toutes les grandeurs. Des rampes, des plateformes...
L'endroit est arrangée de manière à ce que les ados aiment cette endroit. Il y a des murs pleins de graffitis, le sol est marqué aussi de cette peinture bizarroïde. Tommy a l'air soulagé d'entrer dans cet espace public. Je suis heureuse pour lui de le voir ainsi. Ça doit lui manquer les petites sorties avec ses amies au skatepark.
-Tu t'es pété la gueule combien de fois en skate? dis-je en riant en imaginant la scène.
Il s'arrête un instant l'air songeur.
-Une bonne dizaine de fois, dit-t-il, mais j'aime tellement ce sport que je m'en fiche des blessures. Le plus ennuyant là dedans c'est de penser que je ne pourrai plus en faire bientôt.
Pendant quelques secondes, j'avais oubliée qu'il était dans un coma. Jusqu'à ce qu'il me dise cela. Ça doit être étouffant d'être pris dans un entre-deux comme celui-ci.
-Crois-tu être capable d'en faire? dis-je, tu sais tu n'es pas encore mort...
Il réfléchit un instant.
-Je vais essayer. Mais pour ça, il faut que j'en aille un. Attend-moi une minute.
Il y a un bâtiment juste à côté et je devine donc que c'est la maison des jeunes de la ville. Bientôt, je vais apprendre ce sport que peut-être mon futur copain m'apprendras
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