En média: Will Kemp pour Adrian

TOMMY

-Quoi?! S'exclame Lucas, mais pourquoi?! Tu dois avoir une foutue de bonne raison pour donner ta vie!

Noah a l'air de se sentir mal, mais de respecter son choix. Il ne le regrette pas.

-Je suis qu'un mec normal à ses yeux, dit-il, Tommy est spécial pour elle. Je ne suis que passager dans sa vie. Je l'aime vraiment, et je souhaite qu'elle soit avec le gars qu'elle aimerais toujours.

Et c'est ce que je veux pour elle aussi, mais ce mec je veux que ce soit lui. Il me frustre d'avoir signé ce contrat avec des anges putain! Ce n'est pas rien!

-T'es con, dis-je, je voulais que ce soit toi. Quelle genre de vie je pourrait avoir avec elle hein?!

Je ne sais même pas si je vais être capable d'être là pour elle, si je vais la combler de bonheur comme elle le voulais. J'ai plein de craintes.

-C'est mon choix et vous ne pouvez rien y faire. Tu devrais être reconnaissant car au lieu de te laisser pourrir dans ton trou je t'es sauvé! J'aurais pu te laisser crever, mais je l'ai pas fais!

Je n'est pas à contredire son choix donc je ferme ma gueule. Lucas me regarde comme si il voulait que je fasse quelque chose, mais on y peut rien. C'est un contrat signé.

-Je vais partir, dis-je aux gars, je vais aller la voir.

-Ne lui raconte rien de tout ça, supplie Noah.

-Tu préfères qu'elle le sache quand?! Dis-je.

-Je lui dirai au revoir quand je serai prêt.

Je hoche la tête. Ce n'est pas de mes affaires leur trucs, donc ça me sert à rien d'aller lui en parler tout de suite.
Je pars sans leur dire au revoir. Il s'est mis à pleuvoir des clous à l'extérieur, mais heureusement je ne peux pas être mouillé. Je suis content car je vais sortir de mon coma que je combat depuis 4 mois, mais triste que Noah se sacrifie.

Quand j'arrive devant chez elle, aucune voiture n'est stationnée mais je vais voir à l'intérieur de la maison quand même. Je fais toutes les pièces mais ne la trouve pas. Où est-t-elle?

Je sors de là, pensant à un endroit qu'elle fréquente et je pense tout de suite à l'hôpital. Peut-être qu'elle a décidée de venir me voir.

MARIANNE

Je suis assise près de lui en lui tenant sa main inerte. Elle est horriblement froide. Comme si elle était sans vie. Penser qu'il me quittera bientôt me serre tellement le cœur. Ces derniers mois j'ai appris à le connaître. Il est celui que j'aimerai toujours. Mon premier amour.

On m'a laissée seule dans la chambre afin de lui parler en privé. Même si je doute qu'il m'entende, je lui parle quand même.

-Ne nous quitte pas. Je sais que tu n'est plus le même, je sais que tu as changé mais continue tes efforts.

Je lui serre plus la main et la porte à mes lèvres. Mes larmes coulent sans arrêts présentement. Digérer le fait qu'il va être débranché bientôt c'est extrêmement dur à avaler.

-Tommy s'il te plait ouvre les yeux.

Aucune réponse et aucune action. Il est toujours immobile.

-Marianne.

Je me retourne rapidement vers la porte et aperçois Tommy. C'est vrai qu'il est beaucoup plus translucide qu'avant.

-Comment tu as fais pour me trouver? Demandais-je entre mes larmes.

Il s'approche de moi encore plus et s'assoit sur le rebord du lit juste à côté de lui même.

-Je l'ai su c'est tout. Ne pleure pas d'accord. Je reviendrai.

Je secoue la tête empêchant encore des larmes de couler.

-Ne dit pas ça si tu comptes me quitter, dis-je, ce n'est pas la première fois que tu dis ça et tu m'as abandonnée.

-Je t'aime vraiment Marianne. Je vais revenir pour toi d'accord?

Je ne suis pas convaincue. Je ferme les yeux et essaie de respirer normalement.

-Ils vont te débrancher dans quelques jours.., dis-je le cœur en miette.

-Je vais m'en sortir avant, dit-il.

Il me serre dans ses bras. Je le sens à peine. C'est comme si je serrais l'air. J'espère qu'il dit vrai.

-Noah est chez Lucas, dit-il, il se peut qu'il soit distant, mais ne t'inquiètes pas d'accord?

J'acquiesce. Mais pourquoi il serait distant?

-Pourquoi?

-Il a un petit problème. Mais ne t'inquiètes pas je t'es dis.

Je ne réplique pas. J'espère que ce n'est pas trop grave.

NOAH

Je sors de chez Lucas après le discours qu'il m'a fait. Pourquoi ils n'acceptent pas mon choix? Ce n'est pas compliqué pourtant. Et ils ne m'aiment pas, ils devraient se réjouir. Je tiens vraiment à faire ça pour eux. Je sais qu'elle ne me choisira pas. Au moins, j'ai pu passer plusieurs mois à ses côtés. J'ai eu une chance.

Je suis en route vers chez mon père. Aujourd'hui j'ai envie d'aller le voir. Simplement parce que ça fait un bout de temps que je ne l'ai pas vue en-dehors des séances.

Même si je devrais considérer son énorme baraque comme mon chez moi, je cogne. J'attends quelques secondes et quelqu'un vient m'ouvrir. C'est Suzie. Cette femme a vraiment été bizarre avec moi. Elle se prenait pour je-ne-sais-pas-quoi en me faisant des traitements bizarres de plantes. Bref.

-Te revoilà, dit-elle, tu vas bien?

Je hoche la tête pour éviter toute sorte de conversation avec elle.

-Ton père est dans la salle d'art.

Elle me laisse entrer et je me dirige vers cette fameuse salle. C'est l'endroit où j'ai été plaqué au mur par mon père. Elle me rappelle ce moment horrible, mais je me concentre pour ne pas penser à cela.

Je le vois habillé d'un simple jogging et d'une camisole noire entrain de peindre sur une toile. Il n'a pas encore remarqué ma présence.

Je cogne doucement sur la porte pour ne pas trop lui faire peur. Il a l'air beaucoup mieux.

-Oh salut, dit-il, tu es là depuis longtemps?

Je secoue la tête. Son visage parait plus détendu qu'à l'habitude. Il a l'air moins arrogant, sa posture est moins prétentieuse. Il a fait des efforts sur lui même et ça fait du bien de le voir.

-Je voulais juste te voir, dis-je, prendre de tes nouvelles.

Il me fait signe de venir m'assoir sur un des fauteuils juste à côté. Il s'assoit dans celui en face à moi.

-J'ai laissé tomber ma compagnie.

Mes yeux ont faillis sortir de leur trou. Lui laisser tomber son entreprise?! Il est sûrement malade!

-Pourquoi?!

-Tu m'as ouvert les yeux, et ta mère aussi. Je pensais beaucoup à l'argent et j'étais fier de cela. Mais j'étais pas heureux. Laisser tomber ma compagnie ça été difficile, mais j'ai un poids de moins à supporter.

Je ne l'ai jamais entendu de confier ainsi. Je ne l'ai jamais vue comme ça.

-Je suis désolé mon fils d'avoir agis en salaud. Je regrette.

Des excuses sincères de la part de mon père c'est une première. Il faudrait écrire cet événement sur un calendrier, car ce n'est pas de sitôt qu'il va recommencer.

-C'est bon.

-Tu as le droit de fréquenter qui tu veux. Tu peux faire le métier qui te chantes. Décide de ton avenir. Je suis désolé de t'avoir mis autant de pression, d'avoir été si méchant.

-Et moi, dis-je, je suis désolé de tous vous abandonner. Tu m'as ouvert les yeux papa. Je ne peux pas continuer dans ce monde.

Je sors de la pièce le laissant digérer ce que je viens de lui dire.